[Chuuya xR] Changement de plans
A/N : Encore un petit OS sur le petit Chuuya! C'est joyeux cette fois-ci, si on compare avec le précédent... ouf! Je vous en souhaite une bonne lecture !
Aussi, ce OS fait référence à un épisode de BSD Wan, celui où Dazai essaye de se faire passer pour un chien errant... J'espère que ça parle à quelqu'un TwT
Cette histoire ne raconte ni plus ni moins que l'accomplissement d'un rêve pour notre chère petite tête rousse.
Alors qu'il se promenait tranquillement dans les rues de Yokohama, profitant d'un jour de congé bien mérité pour faire d’éventuels achats, il l'entendit.
Un minuscule petit aboiement, qui venait manifestement d'une ruelle adjacente. Sur le coup, il avait eu une désagréable sensation de déjà-vu. L'image de cet enfoiré de Dazai essayant de faire le chien errant, afin qu'on puisse l'adopter et le nourrir à l'œil, lui revint en mémoire et le fit frissonner de dégoût.
Il s'apprêtait à passer son chemin, n'ayant pas envie de retomber sur une horreur pareille, qui l'aurait très certainement empêché de dormir pendant plusieurs jours, avant qu'un autre petit aboiement ne retentisse, suivi d'un couinement de douleur qui joua sur sa corde sensible plus qu'il ne l'aurait voulu.
S'il y avait réellement un animal en détresse dans cette ruelle, jamais il ne se pardonnerait de l'avoir laissé livré à lui-même. Au bord du gouffre, Chuuya s'était alors avancé dans l'obscurité tamisée de la rue étroite, cherchant du regard ce qui avait bien pu produire ces jappements désespérés.
Son esprit lui repassait encore et encore les images sordides de sa rencontre avec un certain Dazai errant, bien installé dans son carton, et il n'avait qu'une seule envie: prendre ses jambes à son cou. Mais il tint bon.
Ce fut à cet instant qu'il le vit. Recroquevillé dans un coin sombre et sale, un petit animal apeuré, poussant des couinements de désespoir qui seraient en mesure de fendre le cœur de l'homme le plus endurci de la terre.
Un minuscule petit chien, à la fourrure brune tirant sur le roux et couverte de saleté, qui tenait contre lui une patte avant ensanglantée. Cette réalisation fut assez frappante pour faire se mouvoir Chuuya. A pas lents, ne voulant pas que l'animal prenne peur et s'enfuit en courant, surtout avec une patte dans cet état, le roux se baissa tout en s'avançant vers le chien, qui en guise de seule réponse se fondit encore un peu plus dans l'obscurité de sa cachette, ses gémissements redoublant d'intensité.
Au grand soulagement de Chuuya, le chien n'avait pas choisi de prendre la fuite. Ce dernier se laissa même caresser la tête, ses oreilles baissées, le regardant de ses deux petits yeux noirs et larmoyants, implorants.
Les poils du chien étaient complètement emmêlés entre eux, et n'étaient pas suffisants pour cacher sa maigreur apparente. Cela devait faire un bon moment que le pauvre animal errait dans les rues de la ville, à la recherche d'un foyer aimant qui voudrait bien l'accepter.
Il n'avait aucun collier, aucun tatouage, rien qui puisse suggérer qu'il possède déjà un maître. C'était tout bonnement un chien errant blessé, sale et affamé, qui ne demandait qu'à être couvert d'amour.
Et c'était justement ce que Chuuya avait l'intention de faire, dès l'instant où il l'avait aperçu. Le chien se laissa volontiers prendre dans les bras du roux, poussant malgré tout un gémissement de douleur à cause de sa patte blessée. La petite boule de poil se fondit finalement dans la chaleur du jeune homme, arrêtant ainsi de grelotter de froid et tombant de fatigue l'instant suivant.
Lorsqu'il sortit de la ruelle, Chuuya avait un grand sourire sur son visage, mélange d'une joie intense et d'une douceur qu'il ne possédait que rarement. Il savait parfaitement ce qu'il devait faire à partir de là.
En veillant bien à ne pas réveiller le chien, et à l'envelopper correctement dans son long manteau noir, le mafieux se mit en route, regardant sur son téléphone pour avoir une idée de quel chemin prendre pour arriver à sa prochaine destination : le vétérinaire.
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Chuuya ne pouvait pas être plus heureux qu'à l'heure actuelle.
La patte blessée du petit chien avait été soignée, et on lui avait appris qu'il allait relativement bien, hormis quelques carences du fait de son régime alimentaire quasi inexistant au cours des derniers jours ; mais rien qui ne soit trop grave ou qui ne puisse être rectifié au plus vite.
Un bandage entourant désormais sa patte, le petit chien s'était précipité en boitillant vers la gamelle de nourriture que lui avait préparée Chuuya, à présent rentré chez lui avec son tout nouveau "colocataire".
Le vétérinaire lui avait certifié que ce chien n'appartenait à personne, qu'il pouvait ainsi le garder sans problème. Et c'est ce qu'il comptait faire. Un regard adorateur sur le visage, Chuuya regardait la petite bête affamée manger le steak qu'il venait de lui servir dans sa gamelle flambant neuve. Il passa sa main gantée dans la fourrure désormais impeccable du chien, songeur.
-Comment est-ce que je vais pouvoir t'appeler?
A l'entente de la voix du jeune homme, l'animal avait relevé la tête de sa gamelle en se léchant les babines, le regardant de ses petits yeux noirs interrogateurs. Le vétérinaire l'avait informé que ce chien était une femelle, il devait donc choisir son nom en conséquence.
Il observa un long moment la fourrure brune, rousse par endroits, qu'il était en train de caresser, et une idée germa presque aussitôt dans son esprit.
-Akage! Ça veut dire "roux", bon je sais que c'est pas très recherché mais bon... Ça te plaît?
Il jura avoir vu les yeux du chien briller un peu plus à sa question, ou bien imaginait-il des choses dans l'euphorie du moment. Dans tous les cas, il avait trouvé le nom de sa nouvelle petite protégée.
Et il ne pouvait être plus heureux qu'à cet instant précis.
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Plus de deux mois s'étaient écoulés depuis sa première rencontre avec Akage. La petite était relativement calme, très propre et très affectueuse, et surtout extrêmement intelligente. Et il ne disait pas cela parce qu’il était complètement gaga de cette petite bouille adorable.
Il avait au début eu peur de la sortir, redoutant qu'elle ne s'enfuie à la première occasion. Mais, contre toute attente, Akage restait toujours près de lui, tant et si bien qu'il avait commencé à l'amener à son travail.
Il n'avait même pas besoin de laisse, puisqu'elle restait toujours bien sagement à ses côtés en toutes circonstances. S'il avait à sortir pour une mission dangereuse, il n'avait d'autre choix que de la laisser dans son bureau, et il voyait que cela leur faisait autant de peine à l'un qu'à l'autre. Mais il prenait bien soin de l'amener à toutes les autres, celles qui ne risquaient pas de mettre en danger la vie de la petite chienne.
C'était l'un de ces jours comme les autres, pendant lequel Chuuya avait décidé de sortir se promener au parc avant de rentrer chez lui, Akage sur les talons comme toujours, qui le suivait en trottinant légèrement.
Assis sur un banc afin de reposer ses jambes, Chuuya observa quelques instants l'animal renifler divers objets sur son passage, comme un petit arbuste ou même un petit enfant, qui était venu la caresser en s'extasiant devant sa bouille adorable.
L'enfant repartit avec sa mère à contrecœur, alors qu'Akage lui lançait un petit aboiement en guise d'aurevoir. Les alentours redevinrent silencieux, le parc étant en général désert à cette heure de la journée. Ce qui était parfait pour que la petite boule de poil rousse puisse se dégourdir les pattes sans risquer de se faire écraser par quelqu'un, minuscule comme elle l'était.
La quiétude du moment fut cependant interrompue par une voix qui appela son prénom, une voix qui lui vrilla les tympans en un mot seulement. Il n'avait pas besoin de se retourner pour deviner de qui il s'agissait. Il tenta de rester calme, le regard fixé sur Akage qui courait dans l'herbe, en priant pour que cet imbécile heureux passe son chemin et le laisse tranquille.
Mais c'était mal connaître l'animal en question.
-Chuuuya~! Quel heureux hasard de te croiser en cette belle matinée nuageuse!
-La ferme. Dégage, j'ai pas envie de voir ta sale gueule.
Le nouveau venu, qui était bien entendu son ancien collègue, et qui répondait au nom de Dazai, vint poser une main sur son propre torse, comme si l'on venait de donner un coup de couteau dans son pauvre petit cœur.
-Si tu savais comme tu me fais mal, murmura-t-il de sa voix la plus théâtrale possible. Moi qui désirait te souhaiter une merveilleuse journée, afin que tout se passe agréablement bien dans ta vie...
-Si tu as vraiment envie que je passe une bonne journée, casse-toi. Rien que t'entendre parler risque de la gâcher à jamais.
L'enfoiré répondant au nom de Dazai fit la moue, le regardant d'un air contrarié tout en croisant les bras.
-C'est petit ça, Chuuya. Presque aussi petit que toi.
Cette simple phrase fut suffisante pour avoir raison des derniers nerfs du roux. Comme d'habitude, il partit au quart de tour.
-Répète pour voir? Espèce de connard narcissique!! Toujours à harceler les femmes pour qu'elles se suicident avec toi? Qui voudrait mourir avec un type comme toi??
Et, bien entendu, aucun des deux ne voulait s'en arrêter là, et ainsi prendre le risque de laisser l'autre gagner cet énième combat inutile. Le ton commençait à monter de plus en plus, l'envie d'en venir aux mains aussi (pour un certain roux tout particulièrement), dans le vaste parc heureusement désert en cette belle matinée d'automne.
A un moment donné, du coin de l'œil, Chuuya jura avoir vu quelque chose bouger ; mais, trop concentré par la haine qu'il déversait sur le suicidaire de service, il se dit l'instant suivant qu'il avait très certainement rêvé.
Jusqu'à ce que, néanmoins, un cri retentisse du côté de Dazai, le débarrassant au passage de ce foutu sourire moqueur qu'il arborait en permanence. Les yeux grands écarquillés, Chuuya regarda la petite chose qui était à présent suspendue à la manche de son ancien collègue, qui grognait et agitait ses pattes dans l'espoir de griffer sa proie autant que possible.
Akage avait attaqué Dazai, croyant que l'intru importunait son maître et que ce dernier avait besoin d'aide de sa part. Ce qui n'était pas totalement faux. Et, surtout, Chuuya n'aurait pu rêver meilleur allié qu'un chien, que Dazai tenait en horreur.
-C'est à toi cette chose horrible?? s'écria Dazai, la voix remplie d'effroi. Dis-lui de me laisser tranquille!!!
Le roux ne put faire autrement qu'éclater de rire, observant l'homme aux cheveux bruns se débattre en hurlant de terreur, tentant de se débarrasser du petit animal par tous les moyens.
Chuuya intervint cependant rapidement, se sentant coupable de laisser sa petite boule de poil adorée trop près de l'autre enfoiré. Il ne manquerait plus qu'il la contamine avec sa connerie légendaire. Et puis, elle risquait de se faire mal, minuscule comme elle était.
Seulement, avant qu'il n'ait eu le temps de siffler afin de rappeler Akage, il vit que Dazai avait finalement trouvé le moyen de saisir la petite chienne par la peau du cou, faisant de nouveau monter la colère en lui. De quel droit ce connard osait-il traiter sa petite chérie de la sorte??
Pour la seconde fois, cependant, il n'eut pas la chance de faire quoi que ce soit d'autre, alors qu'une soudaine lumière apparaissait entre les deux hommes, qui venait plus précisément...
D'Akage. La petite chienne écarquilla ses pupilles noires, apeurée, et Chuuya dû fermer les siennes un instant, trop aveuglé par la lumière qui irradiait devant lui. Dazai, de son côté, relâcha la prise qu'il avait sur le cou de l'animal, obligé lui aussi de fermer les yeux.
Lorsque Chuuya se risqua à rouvrir un œil, il constata tout d'abord que la lumière était partie. Puis, alarmé, il se mit à chercher frénétiquement du regard Akage, qui n'était plus dans la main de Dazai.
Les deux hommes, les yeux à présent bien ouverts, baissèrent alors la tête en direction du sol, là où aurait dû se trouver le chien en question.
Seulement, à la place d'une minuscule petite boule de poil, se trouvait désormais...
Une fille. Avec des cheveux bruns tirant sur le roux par endroits, et des yeux noirs. Sans oublier le fait qu'elle était complètement nue.
Un long silence passa, à couper au couteau. Avant qu'une voix aussi désagréable que malvenue ne prenne la parole.
-Dis donc, Chuuya. Je te pensais pas de ce bord-ci.
Mais le roux, trop occupé à fixer la fille, les yeux grands ouverts, ne répondit rien. Il observa la jeune femme, d'une vingtaine d'années, regarder autour d'elle, complètement perdue, se demandant probablement ce qu'elle faisait là. Leurs regards se croisèrent finalement, et Chuuya jura avoir senti son cœur rater un battement.
Cette fille avait les mêmes yeux qu'Akage, sans compter la même couleur de cheveux/poils. Sachant que Dazai avait le pouvoir d'annuler les capacités des autres, et que son chien n'était plus visible nulle part, la conclusion de l'affaire était évidente.
Bien qu'impossible à croire.
Les joues de la jeune fille étaient écarlates, alors qu'elle tentait de cacher son corps de ses mains, le regard toujours plongé dans celui de Chuuya.
-Heuuu... parla-t-elle finalement, incertaine. Waf...?
...
Il n'avait décidément pas de chance en ce qui concernait les animaux.
C'était encore la faute de cet enfoiré de Dazai, ça.
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