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Chapitre 5

L'avion privé qu'elle avait emprunté pour le trajet appartenait évidemment à sa famille adoptive, et possédait le comble du luxe. Que ce soit en matière de divertissement, avec des écrans dans tous les sens et les nombreuses variétés de nourriture disponibles, ou même en matière de confort.

Yui, assise dans son fauteuil, en était cependant plus qu'indifférente. Si elle ne devait se soucier que d'une seule chose, à cet instant, c'était de réussir à entrer en contact avec l'Agence des Détectives Armés, sans attirer les soupçons.

Son père surveillait régulièrement le moindre de ses faits et gestes, presque tous les jours, autant venant de son téléphone que de son ordinateur, entre autres.

Son père pouvait ainsi connaître l'intégralité de ses contacts, quels étaient leurs échanges exacts et à quelle fréquence ils avaient lieu. Contacter l'Agence à l'aide de son téléphone ou en envoyant un mail était hors de question. Son historique internet pouvait être supprimé facilement, mais un mail était bien trop évident et surtout incriminant.

Comment pouvait-elle expliquer la raison d'une telle envie, celle de vouloir établir un lien avec ces détectives, alors même que son père pouvait en embaucher une myriade en un claquement de doigts?

Elle ne pouvait pas, dans l'immédiat. Car, si elle passait par l'intermédiaire de son père ou de ses quelques proches collaborateurs pour soumettre sa requête, rien ne resterait secret. Yuuto Uemura, son père adoptif, avait des yeux et des oreilles partout.

En l'espace de deux ans, c'était la première fois que Yui sortait de Tokyo. Elle savait que, si elle ne s'était pas comportée aussi exemplairement que depuis sa venue dans cette nouvelle famille, elle n'aurait jamais obtenu la permission de partir, même pour quelques jours.

Elle était prisonnière d'une véritable cage aux barreaux dorés. Une cage dont elle avait réussi à sortir brièvement le temps d'un voyage d'affaires, quoique sous la surveillance étroite de l'une de ses domestiques, avant que son père ne vienne l'emprisonner une nouvelle fois pour une durée indéterminée.

C'était pour cette raison qu'elle ne devait absolument pas se faire prendre, lorsqu'elle tenterait de rentrer en contact avec cette Agence. Car, si quoi que ce soit de trop négatif remontait aux oreilles de son père, elle pouvait dire adieu à tout espoir de ressortir de cette cage dorée avant plusieurs longues années.

Elle ne voulait pas attendre dix ans de plus pour accomplir son rêve, pour accomplir l'impossible. Mais elle savait que, présentement, elle n'avait aucun moyen de couper les ponts avec sa famille. Et que, surtout, elle n'était absolument pas certaine que son père la laisse partir docilement et définitivement le jour venu. Il avait beaucoup trop investi en elle pour la laisser lui glisser entre doigts sans rien dire.

Pour le moment, elle était coincée. Enfin, pas tout à fait non plus.

Elle avait un plan, bien entendu. Il fallait juste qu'elle attende le bon moment pour le mettre en œuvre.

-Aiko? fredonna Yui d'une voix douce, s'adressant à sa domestique. Peux-tu me dire à quoi ressemble la ville, s'il-te-plaît?

Le trajet entre Tokyo et Yokohama était ridiculement court, surtout en avion. Yui n'avait aucun doute sur le fait que, présentement, sa destination devait être plus proche que jamais, et qu'elle devait être en train de survoler la ville en question à l'heure actuelle.

Elle entendit Aiko se précipiter vers elle, afin de répondre à la demande de sa maîtresse. La voix de sa domestique était dorénavant devant elle, dont les yeux devaient très certainement être en train de scruter l'horizon à travers le hublot.

-Je... Il fait quasiment nuit, Mademoiselle, mais la ville est déjà couverte de lumières... Ah, et il y a une énorme grande roue au bord de la mer, avec cinq gigantesques bâtiments un peu plus loin...

Yui savait d'ores et déjà à qui appartenait ces grandes bâtisses, sans même les voir. Leur propriétaire n'était ni plus ni moins que son futur co-contractant, si les choses se déroulaient "idéalement".

-Nous arrivons dans une dizaine de minutes, Mademoiselle, déclara une autre voix, cette fois-ci masculine, d'un ton tout à fait professionnel. Je vous demanderai de bien vouloir attacher votre ceinture.

Docile, Yui se plia aux directives du commandant de bord, qui était également le pilote personnel de son père lorsqu'il partait en voyage d'affaires de son côté. Elle entendit Aiko rejoindre son propre siège quelques mètres derrière elle, et le silence retomba lentement dans l'habitacle climatisé.

Distraitement, la jeune femme passa son doigt sur le médaillon en fer qu'elle avait glissé dans sa manche avant de partir, enroulé autour de son poignet. Un objet dont elle ne se séparait pour ainsi dire jamais, malgré l'aversion qu'il lui inspirait.

L'avion toucha finalement le sol, et Yui pu se lever de son siège, lissant les plis inexistants de sa longue jupe, alors qu'Aiko drapait une veste chaude sur ses épaules, qu'elle enfila l'instant suivant, de même que son chapeau aux bords larges, attaché au niveau de son cou à l'aide d'un ruban.

Sa canne en main, la jeune fille descendit les quelques marches qui la séparaient du sol, et fut de suite assaillie par des bourrasques de vent qui manquèrent de la faire chuter, si seulement elle n'avait pas anticipé ce genre d'intempérie en s'agrippant fermement à la rambarde au préalable.

Elle ne pouvait pas en dire autant d'Aiko, juste derrière elle, qui rata une marche à cause de cela. Parvenant heureusement à se rattraper à la rampe des escaliers au dernier moment, lui évitant ainsi de tomber tout bonnement sur sa maîtresse qu'elle précédait.

Le fait que le nœud du chapeau de cette dernière n'ait pas encore rompu était un miracle en soi, et elle sentait sa natte battre dans tous les sens. Puis, alors que ses pieds touchèrent enfin le sol, une bourrasque plus forte que les précédentes eu finalement raison de l'élastique qui avait servi à retenir ses cheveux, libérant ses longues mèches aux couleurs noires et blanches entrelacées, qui s'épanouirent dans le vent en ondulant furieusement, et surtout gracieusement.

Malgré tout, un sourire se fraya un passage sur ses lèvres, un sourire qui était plus proche de l'authenticité que n'importe lequel de ses sourires habituels.

Elle aimait la sensation du vent dans ses cheveux, ses vêtements, sur sa peau. Car elle avait l'impression de pouvoir toucher la liberté du bout des doigts, dans ces moments-là.

Elle entendit l'exclamation de surprise d'Aiko, juste derrière elle, qui venait très probablement de se rendre compte du désastre capillaire de sa maîtresse, dont le chapeau venait à son tour de prendre son envol. Alors que Yui était prestement escortée à l'abri, le sourire de la jeune fille se résorba progressivement, jusqu'à redevenir celui qu'elle arborait en permanence, un sourire de circonstance.

Quittant le toit sur lequel son avion avait atterri, la jeune femme sentit qu'on la guidait dans une direction particulière, dans ce lieu qui lui était totalement inconnu.

Un hôtel de luxe qui appartenait à sa famille bien aimée.
   

      
    
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Elle s'était très vite installée dans sa suite privée, l'une des plus magnifiques de l'établissement, avait changé de vêtements et refait sa tresse, prenant rapidement ses marques dans ce nouvel environnement.

Elle était ensuite descendue au rez-de-chaussée, Aiko non loin d'elle ainsi que quelques gardes du corps qui avait été assignés à sa protection. Là, dans un salon qui sentait luxueusement bon, presque excessivement, l'attendait comme convenu des membres de la Mafia, avec qui elle allait devoir nouer un contrat dans les jours à venir.

Avec un sourire, vêtue d'une robe hautement inconfortable qui mettait en valeur ses formes de jeune femme de dix-sept ans, sans qu'elle ne montre une quelconque once de malaisance pour autant, Yui s'avança dans le salon, escortée par Aiko, qui lui indiqua où était son siège, avant que Yui ne lui demande de se retirer, de même que ses gardes du corps.

Un court silence retomba sur le salon aux senteurs boisées et aux notes hors de prix, que Yui interpréta comme un silence de stupéfaction venant de son interlocuteur, qu'elle pouvait presque entendre réfléchir à toute vitesse.

Yui non comprise, cinq personnes se trouvaient encore dans la pièce, de ce qu'elle pouvait ressentir. Son potentiel futur partenaire commercial, et très certainement ses propres hommes de main non loin derrière.

-Je commence par me présenter rapidement, si vous me le permettez, dit-elle d'une voix douce en tendant la main devant elle. Je suis Yui Uemura, fille de Yuuto Uemura, qui m'a envoyée ici en tant que représentante. Ravie de vous rencontrer, Monsieur...?

Ce dernier mit un moment à répondre, très certainement sous le choc de voir que son interlocuteur n'était rien de plus qu'une jeune fille de même pas vingt ans, aveugle en plus de cela. Il devait très certainement s'être attendu à ce que ce soit Yuuto Uemura lui-même qui vienne en personne.

Mais, après plusieurs secondes d'attente, pendant lesquelles personne ne bougea, la jeune fille sentit finalement une main gantée dans la sienne, acceptant la salutation.

-Chuuya Nakahara, enchanté. Je suis moi aussi chargé de représenter mon patron.

Puis, s'adressant à ses gardes du corps, il reprit.

-Vous pouvez sortir, déclara-t-il, d'une voix claire et ferme, d'où perçait cependant un soupçon de faiblesse, comme s'il appréhendait quelque chose.

Était-ce la première fois qu'il était chargé de conclure un contrat, éventuellement? Les autres ne pouvaient très certainement pas le voir, mais Yui n'était pas dupe. Elle avait assez d'expérience dans le domaine pour savoir ce que ressentait la personne assise en face d'elle, même si elle faisait de son mieux pour le cacher.

Cet homme, Chuuya Nakahara, n'était guère plus âgé qu'elle, peut-être de quelques années seulement. Mais, sachant qu'il était là aujourd'hui, il était très certainement un haut gradé de la Mafia, compte tenu du fait que le contrat d'aujourd'hui était on ne peut plus important, que ce soit pour le groupe Uemura ou bien la Mafia elle-même.

La première fois que son père avait tenté de nouer des liens professionnels avec la Mafia, il y a plusieurs années de cela, il s'était heurté à un mur qu'il n'avait pas prévu, et encore moins compris, même au jour d'aujourd'hui. Mais, depuis, un nouveau dirigeant avait repris la tête de cette organisation, et Yuuto Uemura avait vu là une véritable aubaine pour son business.

Pour Yui, tout ceci lui était bien égal. Tant qu'elle pouvait faire ce qu'elle voulait réellement dans cette ville, tout lui allait. Elle n'était qu'une pièce d'échec sur le plateau de son père adoptif, du moins pour le moment.

Elle devait ainsi agir en toute connaissance de cause, sans pour autant perdre de vue son objectif premier.

-C'est un plaisir de pouvoir parler avec vous, monsieur Nakahara, enchaîna-t-elle en se laissant aller contre le dossier de sa chaise, les mains délicatement entrelacées sur ses genoux croisés, froissant légèrement le tissu de sa robe entre ses doigts. Nous avons beaucoup de choses à nous dire, n'est-ce pas? acheva-t-elle avec un autre sourire, d'une voix sûre d'elle, aimable et pourtant mielleuse à souhait.

Bien que personne ne puisse s'en rendre compte, Chuuya compris, et encore moins les quelques gardes du corps et domestiques qui étaient sortis afin de les laisser converser en tête à tête.

Dans cette pièce désormais déserte, si ce n'est pour eux deux.

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