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Chapitre 47

A certaines périodes de sa vie, il s'était parfois demandé à quoi ressemblerait son existence s'il avait pu vivre normalement, comme un citoyen banal. Avec une femme, peut-être des enfants, un travail tranquille, le chien dont il avait toujours rêvé, une maison...

Mais jamais, au grand jamais, il n'aurait pu imaginer que ceci lui arriverait réellement, du moins en partie. Dans son quotidien, la mort et le sang étaient les maîtres mots, et le bonheur n'avait que difficilement sa place ; ou du moins le genre de bonheur tel que l'entendaient des personnes ordinaires, qui n'étaient en rien affiliées à la Mafia.

Comparé à sa vie d'avant, où il vivait au jour le jour dans cette décharge odorante et malfamée, les années qu'il avait passé au sein de sa "nouvelle famille" lui semblaient presque surréelles. Et, pourtant, il avait cru que les choses s'arrêteraient là.

Lui, se fiancer et se marier avec quelqu'un, qu'il ne connaissait que vaguement en plus de cela? Certes, Yui Uemura était une jeune femme intéressante, élégante et sûre d'elle, et il ne pouvait nier qu'elle ne le laissait pas indifférent, surtout après leur conversation sur l'humanité qui lui avait ouvert les yeux sur de toutes nouvelles possibilités.

Mais qu'en était-il de Yui Uemura elle-même? Dans l'esprit de cette dernière, Chuuya n'était-il pas simplement qu'un traître indigne de confiance, qui n'avait pas hésité à vendre son secret pour sauver sa propre peau, par pure loyauté envers son patron?

Ce contrat de mariage ne contenait pas une seule once d'amour en lui, c'était plus que flagrant. Il était rempli de profits et de spéculation, dans le seul but d'enchaîner Yui Uemura à la Mafia, pour ne pas qu'elle puisse s'enfuir si facilement, plus qu'avec un simple contrat de partenariat économique. Et, à terme, c'était l'entreprise Uemura qui allait progressivement être intégrée à la Mafia, et les deux organisations ne feraient ainsi plus qu'une. Du moins officieusement.

Il avait à peu près le même âge que la jeune femme, et il était un membre haut placé de la Mafia. Ainsi, il était tout désigné pour remplir le rôle de co-contractant dans cette affaire de mariage, en guise de "punition" pour ne pas avoir su révéler les informations aux bons moments.

Si c'était là sa punition, il ne pouvait pas faire autrement que de l'accepter, malgré le léger problème éthique que cela lui imposait. Dans le contrat qu'il tenait encore entre les mains, il pouvait lire que, dans un premier temps, ce seraient des fiançailles qui seraient réalisées, jusqu'au jour où Yui serait majeure, dans un an environ. Passé ce délai, les deux parties s'engageaient à s'unir instantanément par les liens du mariage, et à partager pleinement les ressources les uns des autres. Une version encore plus poussée du contrat déjà existant entre les Uemura et la Mafia, tout simplement. Même si, pour des raisons évidentes, la fusion n'allait pas être connue du grand public.

Un contrat où Yui Uemura n'avait que peu de marge de manœuvre, du moins si elle ne se pliait pas aux exigences de Mori Ougai. Et la jeune femme l'avait parfaitement compris, sachant la réaction qu'elle avait eue au moment de lire le contrat.

Mais avait-elle le choix, encore une fois?

-Il va s'en dire que, si vous n'acceptez pas de signer ce contrat, Mademoiselle Uemura, reprit Mori Ougai une fois que la surprise fut redescendue un minimum, les pertes parmi vos proches seraient immédiates. Et, cela va s'en dire, la Mafia ne pourrait pas s'arrêter en si bon chemin... L'on peut par exemple faire en sorte que votre réputation soit à jamais bafouée, vous condamnant à vivre dans l'ombre et dans la fuite jusqu'à la fin de vos jours, mais également en prenant en otage un certain nombre de personnes supplémentaires... Vous avez dû remarquer que l'épidémie était de notre fait, n'est-ce pas? Vous savez ce que ça veut dire.

Puis, d'une voix encore plus froide, il acheva sa menace, ses yeux brillant d'une folie maîtrisée avec brio.

-La Mafia est prête à tout pour arriver à ses fins. Même au pire. Cela me ferait mal d'être contraint à faire davantage de mal aux habitants de cette ville, mais j'estime qu'il s'agit là d'un mal nécessaire pour mettre la main sur les talents de demain.

Les doigts entrelacés sur ses genoux, dont les jointures devenaient blanches sous la force qu'elle exerçait dessus, Yui resta silencieuse un long moment, n'arrivant toujours pas à croire qu'elle se retrouvait dans ce genre de situation.

A vrai dire, perdre l'entreprise de son père au profit de la Mafia n'était pas vraiment ce qui l'inquiétait le plus. Certes, l'influence et l'argent de sa famille adoptive pouvaient lui faciliter bien des choses au quotidien, mais ces avantages n'étaient rien si elle n'avait plus la possibilité d'en profiter ; or, si elle ne rejoignait pas la Mafia, elle serait visiblement obligée de se cacher pour le restant de ses jours, encore plus qu'elle ne le faisait actuellement.

En plus de cela, elle aurait sur la conscience la mort d'autres personnes, en plus de celles qui lui pesaient déjà depuis des années. Dont Aiko. La seule à avoir réussi à percer sa résolution de ne plus jamais s'attacher à qui que ce soit.

Une autre ombre se profilait au tableau. Si elle n'avait plus la protection de qui que ce soit, cela donnerait la voie libre à cet homme, mais l'empêcherait également de pouvoir retrouver sa mère et les autres. Elle doutait que l'Agence des Détectives veuille continuer à travailler pour quelqu'un qui était en cavale pour meurtre de sang froid, et qui sait ce que la Mafia trouverait à lui mettre sur le dos en plus de cela.

Si elle rejoignait la Mafia, elle pourrait facilement continuer ses recherches, sauver sa réputation aux yeux de la justice, ironiquement, puisque son appartenance à la Mafia n'était pas destinée à être ébruitée ; mais également profiter de la protection et de la puissance de la plus grande organisation de Yokohama, monnayant sa liberté et ça.

Quelle solution était la meilleure? De surcroît, elle n'avait guère de temps pour se décider. Mori Ougai semblait pressé d'entendre sa réponse, qu'il espérait positive, elle n'en doutait pas.

Elle était seule. A l'heure actuelle, personne ne serait en mesure de lui venir en aide, car les morts et les disparus ne parlaient pas.

-... j'accepte de signer ce contrat de mariage, déclara-t-elle finalement, rendant les armes. Seulement si vous me promettez de ne pas toucher à mes proches si je le fais. Je veux votre parole, et votre promesse écrite que je prendrai avec moi.

-Excellente décision, répondit Mori Ougai presque aussitôt, un grand sourire sur les lèvres. Avant que vous ne changiez d'avis, je vais vous demander de bien vouloir signer immédiatement... Soyez sans crainte, je n'ai rien ajouté de plus que ce que vous avez pu lire par vous-même, et je respecterai votre demande concernant vos proches ; je vous donne ma parole. Et je n'en ai qu'une seule. Je vais vous écrire la promesse écrite immédiatement.

Saisissant le stylo qu'on lui tendait d'une main légèrement tremblante, Yui Uemura avança la plume en direction du contrat, à l'endroit où Mori Ougai lui avait indiqué d'apposer sa signature.

Elle avait bien pensé à en faire une fausse, mais Mori Ougai connaissait déjà sa véritable signature, alors cette petite ruse était vouée à l'échec depuis le début. Acculée, la jeune femme signa ainsi en bonne et due forme, renonçant ainsi à nombre de choses afin d'en sauver d'autres tout aussi importantes.

Mais elle n'avait pas encore tout révélé à ce cher Mori Ougai, cependant.

Un petit rire échappa à la jeune femme ce faisant, alors que Chuuya Nakahara achevait de signer lui aussi et que Mori Ougai venait de lui confier la promesse écrite, sur laquelle elle pouvait effectivement lire ce qu'elle avait attendu. Elle sentit les regards des deux hommes se figer sur elle, comme s'ils cherchaient à comprendre quelle mouche avait piquée leur désormais "future nouvelle recrue". Et, pour Chuuya, sa nouvelle fiancée.

-Excusez-moi, dit-elle en souriant encore un peu plus largement, ne se sentant pas désolée une seule seconde pour autant. C'est juste que... Vous risquez d'être déçu. Je n'ai pas osé vous le dire auparavant car je ne voulais pas briser vos rêves, mais maintenant que tout est signé je peux vous le dire.

Elle releva le nez, ses mains désormais délicatement posées sur ses genoux, et parla d'une voix fière, sournoise.

-Cette fameuse capacité que vous voulez tant et que je possède, dont vous avez très certainement compris en quoi elle consiste au passage... J'ai le regret de vous annoncer qu'elle n'est pas aussi géniale que vous semblez le penser. Je n'ai quasiment aucun contrôle dessus, voire pas du tout. Ce pouvoir est très limité, inutile sur le long terme et sur les autres personnes. Si je ne peux pas l'utiliser moi-même, alors c'est peine perdue pour vous ; mais je veux bien vous laisser l'illusion que vous pourrez si vous le voulez vraiment, j'ai donc respecté ma part de l'accord. Mais, maintenant, vous ne pouvez plus ni me tuer ni vous en prendre à mes proches, car la Mafia n'a qu'une seule parole, pas vrai? acheva-t-elle en ricanant et en agitant la promesse écrite, imaginant parfaitement les expressions que devaient avoir ses interlocuteurs à l'heure actuelle, surtout Mori Ougai.

Elle les avait eus en beauté.

Et, pour la première fois depuis longtemps, elle regrettait de ne pas être en mesure de voir le visage des personnes autour d'elle. 

L'une des maximes les plus importantes inculquées par son père adoptif lui avait bien appris à ne jamais dévoiler toutes ses cartes du premier coup, après tout.
    
    
    

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Toujours à moitié sonné par ce qu'il venait de se passer, Chuuya remonta les escaliers menant au rez-de-chaussée du quartier général de la Mafia, quittant les sous-sols, et notamment celui réservé aux "détenus spéciaux". Dans lequel était enfermé l'homme à l'origine de l'épidémie, et depuis peu Yui Uemura elle-même.

Il n'avait que rarement vu son patron aussi énervé qu'il en avait été le cas un peu plus tôt, lorsque Yui Uemura lui avait révélé la vérité concernant sa capacité. La jeune femme n'avait aucune raison de mentir en disant qu'elle n'avait qu'un contrôle infime de ce pouvoir qu'elle détenait, alors Mori Ougai avait très mal accueilli cette nouvelle, c'était le moins qu'on puisse dire.

Mais l'homme ne comptait pas abandonner pour autant son objectif de profiter pleinement des pouvoirs de leur "invitée" ; pour laisser le temps à la concernée de réfléchir sur la marche à suivre dans le futur, et pour lui "remettre les idées en place", comme l'avait dit Mori Ougai, Chuuya avait été forcé d'escorter sa désormais fiancée jusqu'aux sous-sols, où il l'avait "installée" dans l'une des nombreuses cellules disponibles.

Mais cela n'avait pas semblé gêner Yui Uemura. La saleté et l'odeur douteuse n'avaient pas l'air d'importuner cette jeune femme, pourtant accoutumée au luxe et à la propreté étincelante inhérents à son statut de fille de multimilliardaire. 

Une fois la porte de la cellule fermée à double tour, il s'était arrêté devant, observant son occupante s'asseoir sur le lit de fortune que contenait la petite pièce avec des remords plein l'esprit, tiraillé entre son cœur et sa raison. Entre ses sentiments personnels et sa loyauté envers son supérieur.

-... vous m'en voulez, je suppose? De ne pas avoir tenu la promesse que j'ai faite, et de ne pas être intervenu pour vous aider?

Yui Uemura avait relevé le nez en entendant ces quelques mots, tournant sa tête dans la direction de Chuuya, une expression neutre sur le visage. Incapable de voir les yeux de la jeune femme, il n'avait pu déterminer avec précision l'état d'esprit dans lequel elle se trouvait réellement.

Lorsqu'elle avait prit la parole, cependant, ce fut d'un ton calme, comme si plus rien n'était désormais en mesure de l'atteindre.

-Comment ne pas vous en vouloir? Mais, pour autant, qui suis-je pour vous ordonner comment vivre votre vie, après tout? Vous avez choisi vous-même, et vous savez envers qui votre loyauté est tournée. Sachez seulement que je ne serai jamais du même avis que vous... Pour moi, Mori Ougai est l'une des plus belles ordures qu'il m'ait été donné de rencontrer, et je ne suis pas connue pour changer d'avis aussi facilement, surtout lorsque mon avis en question est aussi radical.

Puis, un minuscule sourire était apparu sur les lèvres de la jeune femme, alors qu'elle achevait sa tirade.

-Je ne suis l'ennemie de personne ; hormis de ceux qui veulent me priver de ma liberté. A vous de voir dans quel camp vous voulez être. Même si j'ai déjà une petite idée de la réponse.

Puis, Yui Uemura était retombée dans le silence le plus total, et Chuuya savait qu'il n'obtiendrait rien de plus de celle-ci. Après avoir promis qu'il enverrait quelqu'un pour lui apporter de nouveaux vêtements et de quoi manger, il était remonté, et était à présent devant le bureau de son patron, pour la seconde fois ce soir-là.

Lorsqu'il entra, après avoir frappé et attendu l'autorisation de s'exécuter, il remarqua immédiatement que Mori Ougai se tenait près des baies vitrées, dos à lui. Et, de ce qu'il pouvait sentir, l'homme aux cheveux noirs était toujours énervé. Très énervé.

Chuuya, la porte refermée derrière lui, demeura un instant silencieux. Alors qu'il s'apprêtait enfin à parler, Mori fut plus rapide que lui.

-Cette petite est bien plus sournoise qu'on ne l'avait imaginé, n'est-ce pas Chuuya? déclara-t-il d'une voix faussement amusée, tout en levant un certain pendentif en or à hauteur de ses yeux, qui brilla aux lueurs de la ville. Autant pour moi ; cela m'apprendra à m'avancer trop impatiemment. Je dois commencer à prendre de l'âge. Mais je reste persuadé, malgré ce qu'elle a pu affirmer, qu'il existe un moyen d'utiliser sa capacité à bon escient.

Puis, appuyant sur un bouton du pendentif, celui-ci s'ouvrit alors, avec un petit cliquetis et un flash de lumière blanche.

Révélant un cadran circulaire, constellé de chiffres romains et d'engrenages, mais également affublé d'une seule aiguille figée sur le chiffre neuf.

-Pouvoir contrôler le temps est très certainement le rêve de n'importe quel être humain à un moment donné de son existence, ai-je tord? reprit-il en souriant, d'un sourire crispé mais néanmoins satisfait.

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