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Chapitre 44

Dire qu'elle fut prise au dépourvu serait un euphémisme.

Alors qu'elle n'était qu'à quelques pas du lit gigantesque, dans lequel reposait sa cible, Gin sentit ses yeux s'écarquiller lorsque l'intégralité des couverture fut projetée dans sa direction, la faisant lever les bras à hauteur de son visage par pur réflexe.

Les draps retombèrent au sol dans un désordre de tissu hors de prix, et Gin vit du coin de l'œil, malgré cette diversion sommaire et désespérée de la part de sa cible, de longs cheveux noirs et blancs virevolter en tous sens, leur propriétaire s'élançant en direction de la fenêtre sans hésiter une seconde, sa robe de chambre blanche volant derrière elle.

Mais Gin fut la plus rapide. Elle avait l'avantage de pouvoir compter sur sa vision, à l'inverse de Yui Uemura, et l'obscurité ne la dérangeait pas. De plus, ses réflexes d'assassin lui furent d'une grande aide pour venir plaquer sa cible à terre, qui étouffa un gémissement de douleur ce faisant.

Ses jambes bloquant les mouvements de sa cible, Gin se dépêcha de sortir un mouchoir de l'une de ses poches, dont le tissu était imprégné d'un liquide odorant, à la senteur caractéristique : du chloroforme.

Et Yui Uemura paru le remarquer, elle aussi, puisqu'elle redoubla de vigueur afin de se dégager de la prise de son agresseur, en vain. La différence de force était si grande que Yui ne pouvait faire un seul mouvement, et encore moins envoyer l'intru valser.

Il était certain que l'intégralité de sa peau ne tarderait pas à se couvrir d'ecchymoses, à cause de la pression qu'exerçait son assaillant sur son corps atteint d'hémophilie, mais c'était là le cadet de ses soucis.

Elle devait s'enfuir d'ici, à tout prix.

Le mouchoir qu'on lui pressa sur le visage l'instant suivant lui coupa la respiration, l'instinct de la jeune fille se réveillant pleinement ce faisant. Le chloroforme prenait toujours quelques minutes avant d'agir complètement, contrairement à ce que les films pouvaient bien affirmer ; même en respirant quelques bouffées, Yui n'allait pas s'évanouir immédiatement. Mais elle n'allait pas prendre le risque de respirer cette horreur pour autant.

Ces quelques secondes, durant lesquelles le mouchoir était fermement plaqué contre son visage, furent suffisantes pour que son esprit parvienne à monter un plan de dernier recours. Les voix dans son esprit continuaient d'insister pour que ceux qui lui voulaient du mal soient récompensés par leur propre mort, mais Yui les ignora en serrant les dents, préférant empoigner son médaillon un peu plus fortement entre ses doigts, qui se réchauffa à une vitesse folle.

Son assaillant, ou plutôt assaillante, maintenant que Yui l'avait entendue étouffer une exclamation de stupeur, fut totalement déstabilisée lorsqu'une lumière blanche s'éleva soudainement du côté de sa cible, comme Chuuya Nakahara l'avait décrit dans son rapport.

Et, toujours fidèle aux paroles du cadre, Yui Uemura disparu tout aussi soudainement, comme par magie, comme si elle s'était volatilisée. Gin retomba à terre la seconde suivante, déboussolée, s'apercevant immédiatement que sa cible n'était plus dans la chambre.

Mais, comme souvent, ce n'était pas vraiment un problème, loin de là. Car Mori Ougai, le grand patron de la toute puissante Mafia Portuaire, avait tout prévu. Si Gin ne parvenait pas à capturer Yui par la voie la plus "calme", alors ce serait la méthode "bourrue" qui prendrait le relais.

Elle n'avait plus qu'à poursuivre du mieux qu'elle le pouvait Yui Uemura, qui était toujours dotée d'une capacité dont les caractéristiques exactes échappaient à la Mafia, ou du moins à toute personne qui n'était pas Mori. Mais, pour avoir si facilement échappé à une combattante telle que Gin, la puissance de ce pouvoir n'avait rien à envier aux plus grands.

Reprenant ses esprits, Gin se redressa prestement, et s'élança en direction de la fenêtre, prête à aller rejoindre ses collègues.

Une chose était certaine : Yui Uemura pouvait bien courir autant qu'elle le voulait...

Elle ne pourrait pas échapper au regard de la Mafia pendant bien longtemps.
  
  
     

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Son corps la faisait souffrir le martyr, à chaque inspiration qu'elle prenait, à chaque mouvement qu'elle effectuait. Cette femme l'avait compressée à un point tel que sa peau la tiraillait de toutes parts, très certainement couverte de bleus et éventuellement de saignements multiples à l'heure actuelle.

Mais Yui ne s'arrêta pas pour autant. Un seul objectif demeurait en elle, atteindre sa destination au plus vite, ainsi que le refuge qu'il représenterait pour elle.

Elle avait bien pensé à se rendre à l'Agence des Détectives Armés, afin qu'ils la protègent contre ses poursuivants ; mais, à l'heure qu'il était, leurs bureaux devaient être totalement déserts. Elle n'avait en plus de cela aucun moyen de les contacter, car ses téléphones étaient restés dans sa chambre d'hôtel, qu'elle venait tout juste de quitter en catastrophe. Elle avait de toute manière passé une journée entière à essayer de les appeller, mais personne n'avait jamais répondu.

Au-dessus d'elle, l'orage éclata finalement, après toute une journée à gronder de façon menaçante et des semaines de canicule rarement interrompue. Ses pieds nus foulèrent rapidement les différentes flaques d'eau, qui se formèrent à une vitesse folle, la pluie battante ne tardant pas à imprégner sa robe de nuit et ses longs cheveux détachés, ne faisant que ralentir ses mouvements déjà emprunts d'épuisement.

Le temps qui s'était à ce point dégradé ne l'aida pas à se repérer, comme pour rajouter un peu de désespoir sur sa détresse déjà immense. Son objectif n'était ni plus ni moins que le poste de police le plus proche d'ici, où elle donnerait immédiatement son identité pour décourager ses poursuivants de lui faire davantage de mal.

Elle restait une Uemura, et une potentielle suspecte du meurtre de ses parents. Si elle venait à être assassinée ou capturée par la Mafia sous les yeux des policiers et des caméras de surveillance, alors les autorités et la famille Uemura, ainsi que les associés de cette dernière, ne resteraient pas les bras croisés.

La veille, avant d'aller se coucher, elle avait bien pris soin d'apprendre par cœur le trajet entre son hôtel et le commissariat, juste au cas où la situation actuelle pointerait le bout de son nez. Mais la météo rendait l'opération compliquée, que ce soit en la faisant constamment glisser de part et d'autre de la route ou même en brouillant son ouïe, qui était l'un des seuls moyens à sa disposition pour se retrouver dans le dédale de rues de Yokohama.

A cause de l'épidémie, la ville était totalement déserte. Compter sur la présence d'un autre passant pour lui prêter main forte était un espoir voué à l'échec depuis le début ; de toute manière, elle n'était pas assez désespérée pour risquer de voir quelqu'un d'autre mourir par sa faute. Si la Mafia estimait que quelqu'un lui barrait la route et était facilement éliminable, sans répercussion qui serait un peu trop problématique, alors elle le ferait.

En s'enfuyant de son hôtel comme elle l'avait fait, c'était très certainement l'intégralité des gardes et des domestiques qui s'y trouvaient qu'elle avait sauvés d'une mort certaine. Sachant qui elle était, une Uemura, la Mafia ne prendrait le risque de tuer l'intégralité du personnel qu'en guise d'ultime recours, si cette finalité était inévitable pour capturer leur cible. Mais, dans la folie des combats, les morts pouvaient rapidement se compter par dizaines. Alors elle s'était enfuie.

Que pouvait-elle bien faire seule, de toute manière? Elle n'était pas une combattante, et elle ne l'avait jamais été. Contre des assaillants de ce calibre, la fuite était généralement mille fois préférable que de rester à jouer les braves, de se faire capturer ou même tuer en quelques secondes.

Elle commençait cependant à s'essouffler considérablement, à courir aussi vite qu'elle le pouvait depuis plusieurs longues minutes. Son corps lui faisait de plus en plus mal, et l'angoisse de se faire rattraper avant d'avoir eu la chance d'arriver à destination ne faisait que rajouter à sa détresse, autant physique que mentale.

Pourquoi ne pouvait-elle pas avoir une vie normale, loin des malheurs et de la peine? Pourquoi était-ce toujours elle qui finissait par souffrir, et pourquoi pas les autres?

Le bandeau qui recouvrait ses yeux, d'ores et déjà trempé de pluie, s'imprégna encore un peu plus d'eau sous l'abondance des larmes que Yui laissa couler, sans pouvoir s'en empêcher. Son pendentif toujours bien serré dans sa main, la chaîne de ce dernier solidement enroulée autour de son poignet, son cœur manqua un battement lorsqu'elle sentit quelque chose lui attraper le bras, avec une force impressionnante. Une main.

Laissant échapper un râle de douleur et de surprise, le pendentif de Yui se réchauffa aussitôt, et une lumière blanche illumina de nouveau les alentours déserts, hormis pour de nombreuses présences menaçantes, difficilement repérables en raison de la pluie battante et de l'orage grondant.

Elle comprenait, encore une fois.

Elle était cernée de toutes parts. La Mafia avait anticipé son cheminement de pensée, et avait très certainement posté des gardes tout au long de la route la menant au commissariat. Et, bien évidemment, prendre une autre voie était impensable ; elle n'avait eu le temps d'apprendre qu'un seul et unique trajet, et sa cécité l'empêchait de se risquer à essayer un autre chemin. Elle aurait tôt fait de se perdre définitivement dans les rues interminables de Yokohama, et de se faire capturer sans aucun problème.

Elle était prise au piège.

Son seul espoir, c'était de continuer à courir de toutes ses forces. Avec un peu de chance, le commissariat était plus proche que jamais, malgré ses estimations pessimistes.

Il y a bien un moyen de t'en sortir, non? Pourquoi tu ne l'utiliserais pas?

-La ferme, murmura-t-elle à l'intention de cette voix, qui résonnait quelque part au plus profond d'elle. Je n'en ai pas besoin, je n'en ai jamais eu besoin. La ferme.

Un petit ricanement condescendant fut sa seule réponse, avant que le silence ne retombe de nouveau à l'intérieur d'elle, plus lourd que jamais. A l'extérieur de son esprit, les mains de ses assaillants continuaient de ralentir sa course, malgré l'utilisation régulière de ça, et les choses n'allaient pas en s'arrangeant, loin de là.

Elle était, malgré ses pensées qu'elle s'efforça de garder positives, encore bien loin du commissariat ; ce qu'elle constata surtout lorsqu'une présence largement plus puissante que les autres apparu juste devant elle, qui l'obligea à s'arrêter net, épuisée au possible. Elle n'allait pas pouvoir continuer ainsi indéfiniment, pensa-t-elle en dérapant sur l'eau qui s'était accumulée au sol, manquant de tomber une fois de plus.

Elle sentait sa défaite plus proche que jamais. Jusque-là, c'était l'adrénaline qui avait porté son corps affaibli par la maladie. Mais, désormais, elle était à bout.

-Désolée, petite, déclara une voix, calme et posée, qu'elle reconnu presque immédiatement. Je ne fais que suivre les ordres.

Ozaki Kôyô. La femme qui avait été présente à chacune des réunions entre la famille Uemura et la Mafia. La présence qu'elle dégageait à cet instant était telle que le souffle de Yui se coinça quelque part dans sa gorge, alors que toutes ses maigres forces restantes l'abandonnaient d'un seul coup.

Elle n'avait plus la force de lutter.

Un coup dans sa nuque fut suffisant pour lui faire perdre définitivement connaissance, sans qu'elle ne sache d'où pouvait venir la chose qui venait de la frapper, puisqu'elle n'avait senti aucune présence derrière elle.

Elle chuta lourdement au sol, atterrissant dans une flaque d'eau qui éclaboussa encore un peu plus son corps d'ores et déjà trempé jusqu'aux os. Son médaillon, dont la chaîne était toujours bien enroulée autour de son poignet, glissa cependant de sa main, rencontrant le sol en goudron détrempé avec un cliquetis métallique, étouffé par l'orage et la pluie.

Et, ainsi, cette course-poursuite désespérée s'acheva par la défaite sur toute la ligne de Yui, après s'être démenée pendant de longues minutes inutiles, à essayer de se dépêtrer d'une toile dans laquelle elle était d'ores et déjà piégée.

Elle avait été traquée telle une bête sauvage un jour de chasse. Et, comme un animal, elle allait bientôt goûter au désespoir d'être enfermée derrière les barreaux d'une cage, comme il en avait déjà été le cas par le passé.

Au final, peu importe à quel point on le fuit...

Le passé finit toujours par nous rattraper, d'une manière ou d'une autre.

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