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Chapitre 34

-Bonjour, ma chère. C'est un plaisir de vous revoir, j'espère que le trajet n'a pas été trop long à votre goût... J'ai appris avec chagrin que la circulation n'était pas au rendez-vous, ce soir.

-Je vais parfaitement bien, répondit Yui en souriant, malgré l'aversion que lui causait la voix faussement compatissante de Mori Ougai. L'accueil que j'ai reçu à mon retour était tout aussi... agréable, acheva-t-elle pince-sans-rire, faisant très clairement référence à cet individu répondant au nom d'Akutagawa.

Mais elle n'ajouta rien de plus sur le sujet, préférant laisser sa phrase en suspens, et surtout laisser à ses "collaborateurs" le soin d'interpréter ses propos comme ils le voulaient. Elle n'était pas rancunière ; elle désirait simplement montrer qu'elle n'était pas le genre de personne à se faire dénigrer sans rien dire.

Cet Akutagawa ne lui avait pas fait de bonne première impression, loin de là. Et, s'il ne voulait pas subir de répercussions tout sauf bienvenues, il était dans son intérêt d'apprendre à parler correctement aux clients de l'organisation pour laquelle il travaillait.

S'il avait atteint un statut aussi élevé que celui qu'il avait actuellement, et ce malgré sa rudesse, cela voulait dire qu'il était puissant. Mais l'être ne faisait pas tout ; à titre d'exemple, Chuuya Nakahara était certes puissant (ce qu'elle avait eu le "loisir" d'apercevoir lors de circonstances particulières), mais il savait également se tenir et respecter ses collaborateurs. Même s'il lui arrivait de commettre des bévues, sans le faire exprès et en s'excusant par la suite.

Comme lui avait demandé Mori Ougai, Yui vint prendre place autour de la table gigantesque de la salle de réunion, afin de commencer leur seconde entrevue à but purement lucratif. Comme la fois précédente, Chuuya Nakahara et Kôyô Ozaki se trouvaient en face d'elle, et Mori Ougai à sa droite. Une configuration familière qui la rassura quelque peu, du moins plus qu'elle ne l'était déjà.

Honnêtement, la petite altercation de plus tôt l'avait requinquée, et lui avait presque fait oublier le voyage en ascenseur (qu'elle tenait en horreur) ainsi que sa proximité actuelle avec le patron de la Mafia, qui la rebutait toujours autant. Mais elle s'était préparée, et les choses se déroulaient plutôt bien jusqu'à présent.

La réunion se déroula dans le calme et le professionnalisme, Yui remarquant malgré tout que Chuuya Nakahara semblait bien plus impliqué et plus assuré que lors de leur dernière entrevue. Avait-il été touché par les paroles de Yui, qui lui avait assuré qu'il était tout à fait capable de devenir un grand leader s'il le désirait, puisqu'il avait d'ores et déjà toutes les cartes en main?

La perspective fit doucement sourire Yui, alors qu'une étincelle de fierté s'insinuait en elle. Une émotion qu'elle ne comprit pas vraiment sur l'instant, tellement elle était soudaine et imprévue. Mais elle devait reconnaître que voir d'autres personnes réussir à avancer la ravissait ; il n'y avait rien de plus formidable que de pouvoir réaliser ses rêves les plus profonds, n'est-ce pas? Yui la première.

Avant que tout ne vienne se terminer aussi soudainement que tout avait commencé. Avant que son corps et son esprit ne puissent plus la porter, la soutenir, la faire avancer.

Elle sentait déjà le manque s'emparer d'elle, de plus en plus. Après tout ce temps, n'était-ce pas chose normale? Elle savait déjà que son temps dans ce monde était compté. Et c'était justement pour cette raison qu'elle avait fait de son mieux pour trouver l'Agence des Détectives Armés au plus vite.

-Pour la prochaine réunion, je pense qu'il serait préférable de faire participer Monsieur Uemura, qu'en dites vous Mademoiselle? demanda Mori Ougai après plus de deux heures de discussions intensives, alors que les esprits fatigués se reposaient enfin.

La jeune fille interpellée hocha la tête, un sourire sur les lèvres, tout en réorganisant ses papiers.

-Je suis d'accord avec vous. Il craignait de s'imposer et de vous importuner alors il attendait patiemment que vous suggériez cette éventualité... Je pense que le rendez-vous se passera parfaitement bien en visio-conférence, qu'en pensez-vous?

-Cela me va, répondit Mori Ougai avec ce qu'il semblait être un sourire, de ce que Yui pouvait déduire en l'entendant. Je contacterai donc votre père directement, afin de discuter avec lui d'une date pour une prochaine entrevue. Mais, Mademoiselle Uemura... Il y a quelque chose dont je suis hautement curieux, depuis que nous avons commencé les négociations. J'espère que vous pourrez m'apporter une explication...

A ces mots, Yui se tendit de façon presque imperceptible, puisqu'elle avait d'ores et déjà une idée de la question que souhaitait lui poser le patron de la Mafia. Et c'était cette question qu'elle avait redouté depuis le début ; en même temps, croyait-elle réellement que le sujet puisse être évité à tout jamais, tellement il était évident, si seulement on se penchait sur les bons détails?

Pour un commercial du calibre de Mori Ougai, il était clair que cette situation finirait par arriver tôt ou tard.

-Je vous écoute, dit-elle d'une voix calme et composée, sans trahir un seul instant ses agitations intérieures.

-En étudiant les différents éléments de notre dossier, je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer que les gains réels de votre famille dépassaient vos revenus déclarés... Comme si vous touchiez de l'argent tombé du ciel, en un sens. Ou peut-être n'avez-vous pas fourni tous les documents relatifs à votre situation financière?

Il était important, dans une négociation entre deux organisations, de prendre connaissance de la situation financière de son futur partenaire, justement pour éviter une quelconque mauvaise surprise. Mais, malheureusement, les revenus de la famille Uemura n'étaient pas toujours clairs. Stables, certes, mais étranges pour une petite partie de la fortune.

Mais, dans le même temps, chaque entreprise n'avait-elle pas une petite part d'ombre en son sein, qu'elle souhaitait cacher aux autres, et même à ses plus proches collaborateurs?

Avec les petites organisations rencontrées jusqu'à présent, qui étaient en un sens dépendantes de la famille Uemura, la question ne s'était jamais posée ; en mettant son nez dans les affaires qui ne les regardaient pas, ces petites entreprises risquaient de perdre la confiance de la richissime famille Uemura. Et, par ailleurs, ils n'avaient pas besoin de savoir la moindre source de revenus des Uemura, sans parler d'avoir la capacité d'analyser les chiffres en détail.

Mais la Mafia n'était pas dans ce cas-là : elle était assez puissante pour faire armes égales avec l'entreprise de ses parents. Yui ne se démonta cependant pas, et répondit d'une voix calme et assurée.

-Je pourrai dire la même chose de vous, ironisa-t-elle d'un ton radieux. Il y a quelques points qui semblent obscurs dans vos revenus... Mais je n'en attendais pas moins de la Mafia, n'est-ce pas là le fondement même de votre organisation? Il n'est jamais bon de tout dévoiler, même à vos plus proches collaborateurs. Mais gardez en tête que la clause spéciale de notre contrat tient toujours, si l'occasion le nécessite.

Un petit silence passa, avant que le rire de Mori Ougai ne résonne dans la salle de réunion, un son qui vrilla les oreilles de Yui, sans parler de lui retourner l'estomac. Elle avait une impression de déjà-vu qui la mettait extrêmement mal à l'aise. Mais elle n'en laissa rien paraître.

-Je suis tout à fait d'accord avec vous, concéda-t-il finalement, toujours en souriant. Je vois que nous avons beaucoup plus de choses en commun que je ne l'avais imaginé en premier lieu... Tant que cela ne crée pas d'obstacle à notre partenariat, je ne puis que l'accepter. Comme vous l'avez si bien fait remarquer, nous ne sommes pas tout blancs non plus... Loin de là.

Yui avait une petite idée ce que la Mafia ne lui disait pas. Et le simple fait de l'imaginer la rendait nauséeuse. Elle n'avait aucune envie d'avoir la confirmation exacte ; la Mafia pouvait s'adonner aux pires horreurs dans l'ombre de leur contrat, ce n'était pas son problème. Elle avait bien assez de sa propre vie et de ses propres responsabilités dont s'occuper. Aussi égoïste cela puisse paraître.

Elle se devait de garder le secret de sa famille adoptive, de toute manière. Du moins autant de temps qu'elle serait l'un de ses membres.

Pourquoi chaque chose devait-elle se rapporter à la question de l'argent, à un moment ou à un autre?

Cela la dépassait.

-Je vais donc vous laisser pour ce soir, reprit tranquillement Yui, achevant de ranger ses différents dossiers. J'attendrai des nouvelles de la part de mon père concernant notre prochaine entrevue. Ce fut un plaisir de parler avec vous. Je ne sais pas si nous pourrons nous revoir en personne cependant, je crains de devoir rentrer à Tokyo dans les jours qui viennent.

-Akutagawa va vous raccompagner jusqu'à votre hôtel, déclara Mori Ougai, faisant soupirer mentalement la jeune femme. Vous l'avez déjà rencontré, me semble-t-il.

Un grand sourire exagéré sur les lèvres, Yui répondit.

-Oui, en effet. Je suis ravie à l'idée de passer un peu plus de temps avec ce jeune homme... Fort aimable, ma foi. 

Un petit rire de la part du patron de la Mafia, qui fit courir un frisson de révulsion le long de la colonne vertébrale de la jeune femme aux cheveux bicolores.

-J'en suis également ravi, dans ce cas. Concernant votre éventuel retour à Tokyo, j'ai la sensation que nous pourrons nous revoir en face-à-face, ne vous inquiétez pas.

Sans montrer une quelconque once d'inconfort, Yui s'inclina respectueusement, avant de quitter la pièce aux côtés de Chuuya Nakahara, qui s'était proposé pour la raccompagner jusqu'au souterrain où l'attendait sa voiture. Et, très certainement, ce cher Akutagawa, qu'elle "mourrait d'envie" de revoir.

Lorsqu'elle se retrouva dans l'ascenseur, juste elle et Chuuya, Yui reprit la parole, d'une voix calme, presque froide.

-Monsieur Nakahara... Puis-je vous demander si vous savez quoi que ce soit au sujet des derniers mots de votre patron? J'avoue être intriguée... Et légèrement inquiète, confessa-t-elle de manière tout à fait honnête.

Elle sentit presque aussitôt l'inconfort du jeune homme, et elle sut de suite qu'il était au courant de quelque chose. Mais elle doutait qu'il lui dise quoi que ce soit malgré tout ; elle aurait au moins eu la confirmation que quelque chose se tramait dans l'ombre.

-Je... Je n'ai pas le droit de dire quoi que ce soit à ce sujet, répondit-il d'une voix nerveuse, sans savoir où se mettre. Je suis désolé.

Elle l'avait pressenti, alors elle n'était pas vraiment déçue. Elle n'aimait juste pas la perspective de faire partie d'une machination contre son gré, orchestrée par la Mafia elle-même. Comment Mori Ougai pouvait-il affirmer que Yui serait toujours là lors du prochain rendez-vous? Son père avait été très clair : dès qu'elle ne serait plus dans l'obligation d'être loin de Tokyo, elle rentrerait chez elle.

Alors, dans ce cas, qu'est-ce qui était passé par la tête du patron de la Mafia? Comptait-il la retenir, l'empêcher de retourner auprès de sa famille adoptive? Mais comment comptait-il s'y prendre, au juste?

Elle se faisait peut-être du soucis pour rien, mais elle sentait que quelque chose se tramait dans l'ombre. La Mafia n'était pas assez folle pour faire du mal à un membre de la famille Uemura, n'est-ce pas? Du moins, elle l'espérait.

Elle n'avait pas envie de se retrouver en danger à tel point qu'elle serait contrainte d'utiliser ça. Son corps et son esprit n'en seraient que plus impactés que jamais ; la fin deviendrait un peu plus proche en l'espace de quelques instants seulement.

-Je vois, déclara Yui d'une voix grave, tout en touchant nerveusement et discrètement son pendentif, caché dans sa manche. Merci de m'avoir raccompagnée, j'espère que nous pourrons nous revoir, Monsieur Nakahara.

Elle s'avança dans le souterrain, entendant vaguement le jeune homme la saluer avec hésitation, trop prise par ses pensées pour prêter toute son attention aux autres.

Elle appréhendait cette histoire, qui n'annonçait rien de bon. Et, même si elle faisait de son mieux pour rationnaliser, en se disant qu'elle angoissait pour rien...

Elle avait malheureusement eu raison de s'inquiéter. 

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