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Chapitre 24

-... puis-je poser une question?

Honnêtement, elle était plutôt étonnée par le fait que son guide, Chuuya Nakahara, n'avait pas osé parler avant plusieurs longues minutes.

L'ascenseur venait tout juste de les déposer au niveau du parking souterrain, et les deux s'engouffraient désormais dans ce dernier. Des gardes les escortaient non loin, ce qui arracha un sourire à Yui.

-Bien sûr. Mais si nous attendions d'être rentrés dans la voiture pour parler, afin d'être certains que notre conversation ne tombe pas dans des oreilles indiscrètes?

Elle entendit Chuuya marmonner une réponse positive, n'arrivant vraisemblablement toujours pas à se faire au calme et à la retenue de cette jeune femme pourtant plus jeune que lui. De combien d'années, il n'en était pas sûr, cependant.

Elle possédait une maîtrise de soi et une sagesse qui n'étaient pas sans rappeler les propres caractéristiques de Mori, ou bien de Kôyô, par exemple.

Il se sentait presque... envieux, s'il devait mettre un mot sur ses ressentis actuels. Même s'il faisait de son mieux pour diriger ses subordonnés d'une main de fer, il savait que le fiasco de son passé ne lui permettrait peut-être jamais de se montrer aussi sûr de lui que certaines personnes qu'il côtoyait, ou avait côtoyées.

Il avait certes réussi à tromper bon nombre de personnes, au fil des années où il s'était efforcé de devenir un véritable leader, mais il n'avait jamais pleinement réussi à se tromper lui-même.

Cette fille, malgré ses yeux aveugles, l'avait-elle également remarqué? Cette faiblesse qui, même aujourd'hui, après toutes ces années, continuait de vivre quelque part au fond de lui?

Tenant la porte à la jeune femme en question, Chuuya s'engouffra à sa suite dans la voiture climatisée, prenant place sur la banquette faisant face à celle de leur future collaboratrice.

Après avoir confirmé l'adresse où ils devaient se rendre, le chauffeur démarra, remontant la vitre teintée qui le séparait de ses passagers.

A présent seuls dans l'habitacle, Yui décida de reprendre la parole, d'une voix bienveillante.

-Que vouliez-vous me demander, si ce n'est pas trop tard?

A vrai dire, avec la myriade de pensées qui s'étaient imposées à lui entre-temps, Chuuya avait presque failli oublier son interrogation de plus tôt.

Prenant une voix qu'il s'efforça de poser calmement, il posa finalement sa question.

-Que signifie la clause principale du contrat dont on a parlé tout à l'heure? A quoi fait-elle référence exactement?

D'abord légèrement perplexe face à cette question, Yui laissa après quelques secondes un petit rire lui échapper.

-Intrigante, n'est-ce pas? A vrai dire, c'est mon père qui a tenu à intégrer cette condition... Qu'est-ce que vous en déduisez vous, personnellement? demanda-t-elle à son tour, d'un ton joueur mais non moins sincèrement curieux.

Chuuya se mit à réfléchir quelques instants, pris au dépourvu par le fait que cette fille venait de répondre à sa question par une autre question.

Mais, il avait beau remuer les mots encore et encore dans son esprit, rien ne venait. Pourquoi mettre une telle chose en clause principale, c'est-à-dire celle la plus importante du contrat? 

Une clause aussi abstraite que celle-ci, en plus de cela?

"Les deux parties s'engagent à la mise à disposition mutuelle et permanente des ressources disponibles et nécessaires pour la bonne exécution du contrat, aussi longtemps que ce dernier durera".

Quel était le champ d'action de cette phrase? Peut-être sa signification allait-elle être élaborée dans de prochaines entrevues...?

Il n'avait jamais conclu de contrat, alors il n'en avait aucune idée de son côté. Peut-être pourrait-il demander des précisions à Kôyô...?

Égaré dans ses pensées, Chuuya avait baissé le regard au niveau du sol, les yeux perdus dans le vague. Avant que quelque chose n'attire son attention, quelque chose qui lui sauta aux yeux.

-Qu'est-ce qu'il vous arrive? demanda-t-il alors d'une voix inquiète, fixant le mollet droit de Yui sans détourner le regard un seul instant.

Un mauvais pressentiment s'insinuant soudainement en elle, après quelques secondes de réflexion, Yui fronça les sourcils, baissant les yeux alors même que cela ne servait à rien.

-Vous saignez, précisa alors Chuuya, en se remémorant la cécité de la jeune femme. Vous vous êtes blessée?

Dans la voix du garçon, une sincère préoccupation, qui n'échappa nullement à Yui. Mais, sur l'instant présent, elle était plus largement occupée à se maudire elle-même, pour ne pas avoir songé à ce cas de figure, que pour louer les qualités indéniables et les intentions parfaitement louables de Chuuya.

Elle cicatrisait extrêmement mal, et ce depuis toujours. La blessure qu'elle s'était faite il y a quelques jours, lors de la course poursuite avec ni plus ni moins que son interlocuteur actuel, avait très certainement dû se rouvrir à force de trop forcer sur ses jambes, sans prendre en compte qu'elle avait besoin de repos pour réussir à guérir correctement. Beaucoup plus que le commun des mortels.

Mais, comme elle ne voulait pas attirer l'attention sur sa blessure, elle avait dû agir comme elle le faisait d'habitude. Il ne fallait pas que l'information remonte jusqu'à son père, alors elle avait espéré que la plaie ne soit en réalité pas si profonde que cela.

Ce qui n'avait pas l'air d'être le cas, en fin de compte. Sa chaussette devait être imprégnée de sang, à l'heure actuelle. 

-Ah... Je me suis égratignée sur un meuble il y a peu, et visiblement je n'ai pas accordé assez d'attention à la gravité de la blessure... marmonna-t-elle, toujours en fronçant les sourcils.

-... on a encore du temps avant d'arriver, vous voulez que je jette un œil? C'est pas obligé, ajouta le jeune homme prestement, se rendant manifestement compte de l'étrangeté de sa demande. C'est juste qu'en continuant comme ça, ça risque de saigner encore plus...

Lorsqu'il était mal à l'aise, Chuuya avait apparemment la manie d'en oublier les politesses, ainsi que les tournures de phrase adéquates pour parler avec un futur partenaire aussi important que l'était la famille Uemura. Ce qui amusait quelque peu Yui, elle devait le reconnaître.

Même si, présentement, elle n'avait que partiellement envie de se laisser aller à ce type de légèreté. Elle n'aimait pas qu'on la touche, surtout un inconnu, mais elle n'allait pas avoir le choix.

Elle pouvait faire de nombreuses choses seule, mais il allait être compliqué pour elle d'examiner sa blessure de son propre chef. Elle n'avait pas non plus la possibilité de rentrer à l'hôtel ainsi, puisque tout le monde serait en mesure de voir qu'elle saignait.

Et elle n'avait pas envie de voir cette information remonter à sa famille. Alors, la mort dans l'âme, Yui accepta l'aide de Chuuya, qui vint s'accroupir près d'elle, tandis qu'elle retirait sa chaussure, puis sa chaussette.

-Ah oui... Quand même, entendit-elle être murmuré à voix basse, la faisant étouffer un soupir contrarié, se mordant la joue pour ne pas le laisser s'échapper.

La blessure avait l'air d'être plus importante qu'elle se l'était imaginée en premier lieu. Pourquoi la plaie s'était-elle rouverte après plusieurs jours?

Si Aiko n'avait rien mentionné sur une quelconque trace de sang avant que Yui ne parte, cela voulait donc dire que la blessure s'était rouverte entre son départ de l'hôtel et l'instant présent. Mais un saignement pareil était facilement remarquable, non?

Elle avait très certainement commencé à saigner lorsqu'elle s'était presque enfuie en courant du bureau de Mori, avec l'effort incontrôlé qu'elle avait exercé sur sa jambe ce faisant.

Même si les chances qu'il comprenne l'origine exacte de cette blessure étaient quasiment nulles, Yui ne put cependant s'empêcher d'angoisser légèrement, sachant que le "responsable" était en réalité juste devant elle, examinant sa blessure en silence.

-Les bandages sont foutus, reprit ce dernier, inconscient des pensées chaotiques de la jeune femme. Voyons voir... Vous avez de quoi vous soigner une fois rentrée?

-Oui, mais je préférerais que personne ne le voit, avoua Yui d'une voix préoccupée. Je n'ai pas envie que cet incident remonte jusqu'à mon père...

Elle n'avait plus aucune raison de cacher cette justification, plus maintenant que sa blessure était désormais connue d'une autre personne. Elle ne pouvait qu'espérer que Chuuya tiendrait sa langue...

Surtout en sachant que, si l'un ou l'autre de ses parents venait à l'apprendre, Aiko était bonne pour un aller simple en direction de la porte de sortie. Ironique, en sachant que ces mêmes parents n'avaient émis aucune objection en l'envoyant seule pour son rendez-vous.

Peut-être pour montrer l'exemple aux autres domestiques, qui sait? Tant que Yui était sous la surveillance d'une servante, cette dernière devait veiller à sa sécurité quoi qu'il arrive. Si la servante échouait à sa mission, elle n'était plus bonne qu'à débarrasser le plancher.

Et Yui ne pouvait pas se permettre de perdre Aiko, pas alors qu'elle était sur le point de la faire passer dans son camp.

-Je peux nettoyer le sang avec un mouchoir et l'envelopper dans un autre, mais ça sera juste pour un moment... Et puis, le problème, c'est que la chaussette est fichue... Aucune chance de passer inaperçue avec un mouchoir attaché et une chaussette ensanglantée par-dessus.

La situation s'empirait de seconde en seconde, visiblement. Et, comble du malheur, Yui n'avait pas pensé à apporter de bandages avec elle.

Au bout d'un petit silence supplémentaire, Chuuya reprit la parole, alors qu'il appliquait comme convenu un tissu sur la blessure.

-Je vais arrêter la voiture et aller chercher quelques trucs pour arranger tout ça. Ça vous va?

Yui resta interdite l'espace d'un instant, surprise d'entendre ce jeune homme lui proposer son aide encore une fois, sortie de nulle part. Elle préférait toujours refuser ce genre de choses, de sorte à ne garder aucune sorte de dette envers d'autres personnes.

Mais avait-elle le choix? Encore une fois?

-D'accord, déclara-t-elle finalement en se forçant à sourire. Je vous fais confiance, Monsieur Nakahara.

Des paroles creuses, elle le savait. Mais qui pouvait bien la blâmer de ne jamais réussir à faire pleinement et sincèrement confiance à qui que ce soit? La seule fois où elle avait vraiment essayé était également la fois où sa descente aux enfers avait commencé.

Comme il l'avait annoncé, le jeune homme ordonna au conducteur d'arrêter la voiture non loin d'une zone commerciale, et descendit, non sans avoir assuré à Yui qu'il revenait vite.

Le silence total retomba alors dans l'habitacle climatisé, un silence qui terrifia Yui presque aussitôt. Elle détestait perdre le contrôle de son existence de la sorte.

Elle détestait le silence.

Sa tête appuyée contre le dossier de son siège, la jeune femme conservait une certaine pression sur le mouchoir disposé contre sa blessure, afin que le saignement s'arrête au plus vite.

C'en était presque risible. Avec tout ce qu'elle pouvait faire, tout ce qu'elle savait faire, tout ce qu'elle avait appris... elle n'arrivait toujours pas à venir à bout d'un simple petit trouble de la coagulation, qu'elle trainait derrière elle d'aussi longtemps qu'elle se souvienne.

Mais n'était-ce pas là, ironiquement, le seul héritage qu'elle conservait de sa vie d'origine, quand tout allait encore pour le mieux?

Ce passé que ses chers parents souhaitaient lui faire oublier plus que tout?

Ce passé qui l'avait menée là où elle était aujourd'hui.

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