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Chapitre 19

Le matin même, elle n'eut aucune difficulté pour se lever. Tout simplement car elle n'avait pas eu la chance de fermer l'œil de la nuit.

Avec tout ce qu'il s'était passé lors de sa petite escapade nocturne, le sommeil n'avait fait que la fuir, et chaque somnolence s'était malheureusement soldée par le début d'un cauchemar, encore et encore.

Au moins, avec son bandeau, personne ne serait en mesure de voir les énormes cernes qui devaient très certainement les souligner avec magnificence.

Elle s'était donc extirpée de sous sa couette, son médaillon dans une main, et avait poussé un long soupir, assise sur le rebord de son lit, sa robe de chambre effleurant légèrement la peau de ses jambes. Le pansement autour de sa blessure était toujours en place, apparemment. Signe qu'elle n'avait pas perdu la main en ce qui concernait les premiers soins.

Il fallait qu'elle fasse le vide dans son esprit, plus que jamais. Après une nuit entière à ressasser tous ces souvenirs, toutes ces épreuves, il était nécessaire de tout laisser de côté encore une fois, comme elle le faisait à tout instant.

Cela faisait des années entières qu'elle n'avait pas utilisé ça, et le contre-coup était d'autant plus difficile à supporter. Mais n'était-elle pas habituée à ce genre de chose, au juste?

Laissant une expiration désormais déterminée lui échapper, serrant fermement les poings, Yui s'était donc relevée, dirigée vers son placard, et avait saisi des vêtements au hasard, une jupe légère mais élégante, une paire de chaussettes hautes afin de cacher sa blessure et ses nouveaux pansements le mieux possible, ainsi qu'une chemise boutonnée en coton. Savoir si les couleurs étaient harmonieuses, ce n'était que le cadet de ses soucis.

Une fois son visage lavé, dans la salle de bain principale, elle s'était habillée, avait coiffé ses cheveux dans leur natte habituelle, et était descendue seule prendre son petit déjeuner, en prenant bien soin de serrer le nœud de son bandeau afin qu'il ne tombe pas.

Aidée de sa canne, elle arriva rapidement dans une salle à manger, parmi les très nombreuses à sa disposition, l'une de celles qui servaient plus spécifiquement pour les petits déjeuners. Yui fut rapidement accueillie par un serveur, qui avait l'air plutôt jeune, si elle tenait compte de sa voix légèrement craquelée, qui avait commencé à muer depuis peu. Elle ne l'avait encore jamais rencontré depuis son arrivée dans l'hôtel, alors elle imaginait qu'il était un petit nouveau.

-Bonjour Mademoiselle...! la salua-t-il d'un ton nerveux, visiblement déstabilisé par le fait de se trouver en présence d'un membre de la famille Uemura. Veuillez vous installer où vous voulez, je vais demander de suite au cuisinier de vous préparer votre repas...!

Puis, alors qu'il s'apprêtait à s'enfuir à toutes jambes, son cœur battant à toute allure, la voix calme et posée de Yui le fit se stopper, tendu à l'extrême.

-Attends, je te prie.

Aucune menace dans ses paroles, mais le jeune serveur sentit malgré tout des frissons de peur remonter le long de sa colonne vertébrale.

-J'aurais besoin d'un peu d'aide pour m'installer, enchaîna-t-elle en souriant doucement. Si vous pouviez me montrer le chemin d'une table, n'importe laquelle, je vous en serai fort reconnaissante. Cela m'évitera de devoir taper partout avec ma canne.

Elle entendit le garçon bafouiller des excuses, alors qu'il se rappelait soudainement de la cécité de la jeune femme. Il était très certainement, à l'heure actuelle, en train de lui tendre sa main pour qu'elle puisse s'en saisir, mais elle profita de son excuse imparable de ne rien voir pour outrepasser cette invitation.

Elle ne supportait pas qu'on la touche, et encore plus s'il s'agissait d'un inconnu. 

-Je peux vous suivre au son de vos pas, reprit Yui d'un ton bienveillant. Montrez-moi le chemin, je vous suis.

Le jeune garçon s'exécuta, marchant d'un pas rapide et nerveux, sans que sa "cliente" ne s'en formalise un seul instant. Elle fut comme convenu installée à l'une des nombreuses tables à sa disposition, dans un fauteuil en cuir qui sentait incroyablement bon. Visiblement non loin d'une fenêtre, si elle tenait compte des rayons matinaux qui se déversaenit sur ses bras nus, passant au travers d'un carreau qui ne faisait qu'amplifier la sensation de chaleur.

Elle appuya sa canne contre le fauteuil d'à côté, à portée de main, et sortit son téléphone professionnel, se fixant comme objectif de vérifier si elle n'avait pas de messages en retard ou d'appels manqués, à l'aide de la dictée orale. Profitant du silence de cette salle qu'elle imaginait étincelante de luxe, et profitant également de sa solitude si bienvenue.

Rien sur sa messagerie, comme attendu lors d'un week-end. Mais cela ne voulait pas pour autant dire qu'elle n'allait rien faire de la journée. Il était peut-être dimanche, mais elle devait néanmoins se remettre au travail, et bien évidemment inspecter le sac remis par l'Agence, récupéré quelques heures plus tôt.

Peut-être serait-elle en mesure, un peu plus tard dans l'après-midi, de se reposer quelques heures? Histoire de rattraper sa nuit inexistante?

Elle fut sortie de ses pensées par des bruits de pas qui s'approchaient d'elle, d'une démarche souple et assurée. De surcroît, il ne s'agissait plus du petit nouveau de plus tôt.

Ses prédictions se révélèrent correctes au moment où le nouvel arrivant parla, qui était apparemment une femme. 

-Votre petit déjeuner, déclara cette dernière d'une voix neutre et respectueuse, quoique remplie d'un certain mépris qui n'échappa nullement aux oreilles acérées de Yui.

La jeune femme n'en laissa rien paraître, et se contenta de remercier son interlocutrice, avec un sourire tout aussi faux.

-Merci d'avoir pris le temps de me préparer ceci, répondit Yui d'une voix angélique. Vous pouvez vous contenter de préparer quelques plats rapides pour ce midi, nous sommes dimanche après tout. 

-Comment...?

La jeune femme laissa un petit rire lui échapper, s'imaginant très clairement l'expression de surprise qui devait se trouver sur le visage de sa "serveuse".

-Comment je sais que c'est vous qui avez cuisiné? C'est très simple: vous sentez la nourriture à plein nez. Loin d'être une remarque désobligeante, notez-le.

Elle acheva sa tirade avec toujours ce même sourire, portant une tasse de thé à la camomille jusqu'à ses lèvres, et elle aurait pu jurer avoir senti les joues de son interlocutrice se réchauffer, même de là où elle se tenait.

-M-merci... marmonna la cuisinière, toute trace de mépris envolée. J'espère que le repas sera à votre goût, n'hésitez pas à m'appeler moi ou même un serveur si vous avez besoin...

La laissant à son petit déjeuner, la femme s'éloigna, le bruit de ses semelles claquant sur le parquet ciré, s'évanouissant une fois la porte de la cuisine passée, qui se referma lentement derrière la passante pressée.

Yui se fichait pas mal de la façon dont les autres la voyaient, surtout en sachant qu'elle-même était incapable de décrire ne serait-ce que leur apparence physique. Mais il ne coûtait rien de rester du bon côté de chaque personne qu'elle croisait, non?

C'était ainsi qu'on développait les meilleurs réseaux de contacts, et qu'on produisait les meilleurs contrats possibles.

Elle laissa un rire sans joie lui échapper, à l'entente de ses propres pensées, alors qu'elle découpait un morceau de son toast grillé, sur lequel elle avait versé un peu de confiture au préalable.

Elle commençait réellement à ressembler à son cher père, à penser de la sorte.

Pathétique, songea-t-elle en portant la fourchette à sa bouche, mordant dans le toast et laissant la douce saveur de la fraise se répandre sur ses papilles gustatives.
   
   
   

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-Je suis infiniment désolée, Mademoiselle... Je ne sais pas ce qu'il m'est arrivé. Cela ne se reproduira plus.

A présent dans sa chambre, dans laquelle elle était retournée une fois son petit déjeuner terminé, Yui s'était tournée vers Aiko, lorsque celle-ci avait débarqué en trombes dans ses appartements.

La domestique se confondait en excuses plus inintelligibles les unes que les autres, et sa maîtresse leva finalement la main, faisait taire Aiko, dont la gorge nouée d'angoisse manqua de la faire avaler sa salive de travers.

Puis, comme si elle avait prédit ce qui allait arriver, Yui ne fut pas le moins du monde étonnée lorsqu'une sonnerie de téléphone s'éleva dans la chambre, celle du portable d'Aiko.

Elle entendit la domestique étouffer une exclamation de stupeur, vraisemblablement à cran, à un point tel que la sonnerie de son propre téléphone suffisait à la terrifier.

Mais cela ne fut rien face au sentiment de désespoir qui irradia d'elle lorsqu'elle découvrit le nom de l'appelant.

Et Yui, malgré le fait qu'elle se doutait d'ores et déjà de l'identité de ce dernier, laissa une expression faussement soucieuse se dessiner sur son visage.

-De qui s'agit-il? demanda-t-elle, alors qu'elle connaissait la réponse à sa question avant même de la poser.

-De... de votre mère, Mademoiselle, répondit Aiko d'une voix terrorisée, en geignant presque.

Il ne fallait pas être un génie pour comprendre ce qu'il s'était passé. Le personnel de l'hôtel avait dû se rendre compte que Yui était seule ce matin-là, et s'était demandé où avait bien pu passer la domestique qui était censée l'escorter où qu'elle aille, quasiment.

Et, bien évidemment, à cause des somnifères qu'avait avalé Aiko, à la place des anti-douleurs, la femme n'avait pas pu se réveiller à temps ce matin-là, et Yui avait dû se préparer et se rendre dans la salle de petit déjeuner toute seule.

Tout remontait à ses parents, du moins ce que Yui voulait bien qu'ils sachent. Dans son fort intérieur, la jeune fille souriait grandement, car elle était à présent capable de faire d'une pierre deux coups.

-Réponds, ordonna Yui d'une voix ferme mais non moins douce, et Aiko s'exécuta après quelques secondes de flottement.

-Madame, répondit la domestique d'une voix tremblante. Je-

Elle n'eut visiblement pas le temps de s'expliquer d'emblée, très certainement coupée par Katsumi Uemura, sa très chère patronne, dont la voix autoritaire et impétueuse, presque excédée, parvenait à Yui sans grande difficulté.

"Qu'est-ce que ça veut dire? Pourquoi n'étais-tu pas aux côtés de ma fille ce matin?"

Cette même fille qui se trouvait justement à quelques mètres, et qui, même sans rien voir, pouvait sentir le regard désespéré que lui envoyait Aiko.

La domestique était déjà en train d'imaginer son renvoi express, et tout ce qui s'en suivrait, sans l'ombre d'un doute. Ce qui allait inévitablement finir par arriver si les choses continuaient ainsi.

Yui n'avait pas l'intention d'attendre que tout se décide sans ajouter son grain de sel, cependant.

Elle tendit la main, alors que le silence était tombé sur la chambre comme une chappe de plomb, Katsumi Uemura attendant certainement avec sa patience inexistante qu'Aiko s'explique sur son absence.

Une autre main, celle tremblante de sa domestique, déposa dans la sienne le téléphone qu'elle tenait auparavant, et Yui porta ce dernier à son oreille, un sourire sur ses lèvres.

-Bonjour, mère. J'espère que vous allez parfaitement bien? Ne vous inquiétez pas concernant l'absence d'Aiko ce matin-ci, je l'avais moi-même envoyée me chercher de quoi écrire, comme j'ai quasiment épuisé toutes mes réserves actuelles. Si quelqu'un est à blâmer, il s'agit de moi.

Elle savait que personne n'était responsable dans ce petit mensonge qu'elle avait créé, mais il était bien plus simple de se montrer docile et d'accepter sa "faute", même si elle était inexistante.

La réaction de sa mère ne se fit pas attendre, cette dernière poussant un soupir excédé.

"Je vois. Veille à ce que ce genre de choses ne se reproduise plus, dans ce cas. Demande à quelqu'un d'autre d'aller te chercher ce dont tu as besoin, cette servante doit rester auprès de toi quoi qu'il arrive, afin de veiller à ta bonne santé et à ta sécurité. Je suis assez occupée comme ceci, sans avoir à m'occuper de détails aussi insignifiants".

Si Yuuto Uemura n'était pas connu pour sa douceur, il n'en était rien à côté de sa femme. Katsumi Uemura était plus acerbe que le plus acide des citrons. Et, encore, cette comparaison était très loin de la réalité.

Il était amusant de constater que sa mère adoptive ne cachait même pas le fait qu'Aiko n'était rien de plus qu'un pion à ses yeux, et que sa fille était bel et bien constamment surveillée.

-Très bien, mère, je m'excuse encore une fois de vous avoir dérangée.

Sans ajouter quoi que ce soit, Katsumi Uemura raccrocha, et la tonalité sonna dans le vide quelques secondes, avant de se couper automatiquement.

Avec un sourire, Yui redonna le téléphone à Aiko, qui l'attrapa d'une main toujours aussi tremblante.

-M... Merci, Mademoiselle... bégaya la domestique, visiblement au bord des larmes.

-Ne t'inquiètes pas, comme je te l'ai dit cela arrive de ne pas pouvoir se réveiller le matin, surtout un dimanche. Ce petit indicent restera entre nous, acheva-t-elle en déposant son doigt contre sa bouche, un sourire espiègle sur cette dernière.

Elle entendit Aiko s'incliner devant elle, et pouvait presque voir l'expression de soulagement intense qui se trouvait très certainement sur son visage blême parsemé de larmes.

-Si... Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez surtout pas, déclara finalement Aiko d'une voix soulagée et reconnaissante à l'extrême.

-Je le ferai. Tu peux vaquer à tes occupations pour le moment, j'ai du travail qui m'attends, répondit Yui avec un sourire rassurant.

La domestique s'inclina une dernière fois, et s'éclipsa finalement de la pièce en courant presque. A peine la porte de la suite fermée derrière Aiko, que Yui laissa un petit rire victorieux lui échapper.

Elle avait réussi à se donner suffisamment de temps libre pour aller chercher le "cadeau" de l'Agence, et était par la même occasion parvenue à gagner des points déterminants auprès d'Aiko. Cette dernière lui était quasiment reconnaissante à vie, juste avec cette petite intervention de sa part, face à sa mère bien aimée.

Si Yui n'avait rien dit, elle était certaine qu'Aiko serait déjà en train de faire ses valises à l'heure actuelle. Et cela, Aiko en avait parfaitement conscience. Sa jeune maîtresse savait évidement que, si elle perdait son emploi, sa domestique se retrouverait une fois de plus dans la misère la plus noire.

Pourquoi? Tout simplement car, sans aucune honte, Yuuto et Katsumi Uemura prenaient bien soin de choisir leurs employés parmi les moins favorisés. Ils n'étaient pas très demandant en ce qui concernait les salaires, et étaient on ne peut plus dépendant de leur employeur. Qui pouvait rêver mieux, question loyauté?

Elle s'était faite une alliée, ou du moins une demie alliée. Dans peu de temps, elle ne doutait pas du fait que la loyauté de sa domestique se tournerait vers elle, au lieu de celle qui la liait à la famille Uemura.

Une pierre deux coups, pensa Yui avec un sourire, se relevant afin d'aller fouiller sous son matelas, en sortant le sac en plastique récupéré dans le parc pas plus tard que ce matin.

Il était maintenant temps de voir ce que l'Agence lui avait concocté.

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