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Chapitre 58


-... c'est une sorte de blague, c'est ça? marmonna la blonde derrière son masque chirurgical, tout en plissant les yeux.

Elle observa Dazai secouer la tête, un air tout à fait sérieux sur son visage. Ce même Dazai qui venait tout juste d'arriver dans son laboratoire, alors qu'elle s'apprêtait à autopsier son premier cadavre de la journée (ou plutôt de la soirée, sachant qu'il était dix-sept heures passées) ; le premier "patient" d'une longue lignée malgré l'heure tardive, sachant que les examens qu'elle faisait passer à ses subordonnés, toujours aussi infructueux, avaient occupé une bonne partie de sa journée.

-Si seulement, mais non, répondit le brun en observant distraitement le bureau de Nora, couvert de dossiers à n'en plus finir. Ango a disparu... Et j'ai la sensation que cette disparition a un rapport avec le récent pillage de l'armurerie de la Mafia. 

-Tu... Soupçonnes Ango d'être de mèche avec ces types? reprit Nora, complètement incrédule, tout en retirant ses gants pourtant propres et les jetant à la poubelle, afin de réfléchir plus posément à cette situation inimaginable.

Son masque à présent baissé, sa voix n'était plus étouffée par ce dernier, et Dazai pouvait l'entendre bien plus aisément.

-Qu'est-ce qui t'as mené à une telle conclusion?

-Je t'avais dit que l'arme utilisée pour tuer les trois hommes, que tu as autopsiés il y a quelques jours, était la même que possédaient les pilleurs, n'est-ce pas? On a réussi à en capturer vivants, mais ils se sont malheureusement suicidés avant qu'on ait pu leur soutirer des informations... Exception faite du nom de leur organisation : Mimic.

Aucun rapport avec celle de la Veuve Noire, donc, pensa Nora en croisant les bras, appuyée contre son bureau, séparé du reste de son laboratoire par une vitre transparente. Elle n'ajouta cependant rien, et préféra laisser Dazai continuer de lui-même.

-Comme tu le sais, seuls les hauts gradés de la Mafia ou les membres du service de renseignements connaissaient le mot de passe de l'entrepôt, qui est changé régulièrement en plus de cela. Ce qui veut dire...

-Qu'on a un traître parmi nous... Encore un, compléta Nora en baissant la voix, n'arrivant pas à y croire. Et donc... Tu penses que l'un d'eux est Ango...?

Certes, le brun faisait partie des rares personnes à avoir accès aux mots de passe qui étaient valides au sein de la Mafia Portuaire... Mais de là à penser qu'il était l'un des traîtres...? Nora n'arrivait pas à y croire.

Ango était l'un de ses amis... N'est-ce pas...?

-J'ai également remarqué qu'il nous avait menti, hier soir, quand il est arrivé au bar. Il s'est bel et bien rendu à Tokyo où il pleuvait des cordes pour sa négociation, comme le montrait son parapluie trempé qui était dans son sac... Seulement... Ango est censé avoir réalisé ce deal en voiture.

Il lui mentionna alors que le parapluie n'avait pas été utilisé avant la négociation, car il se trouvait sur la montre qu'Ango était supposé avoir obtenue de son entrevue. De même, le parapluie était tellement trempé qu'il avait été utilisé pendant au moins trente minutes ; Ango avait donc réalisé sa transaction sous la pluie.

-Ce n'est pas tout, reprit Dazai après une courte pause, plissant le nez à cause des odeurs cadavériques et médicales qui flottaient dans le laboratoire de Nora ce soir-là. Il a passé tout ce temps sous la pluie, mais ses vêtements étaient secs ; ça veut donc dire qu'il s'est changé avant d'arriver au bar. Or, je n'ai vu aucun vêtement dans sa voiture, quand il nous a permis de faire un bout du chemin jusqu'à ton appartement.

Ango n'avait en réalité fait aucun échange, et avait rencontré quelqu'un sous la pluie ; bien que ce genre de pratique ne soit pas inédite pour un agent de renseignement, puisqu'un tel temps avait pour effet de camoufler tous les sons, et ainsi empêcher d'autres oreilles indiscrètes d'écouter ce qu'ils ne devaient pas savoir. 

Certes, comme n'importe quel mafieux, Ango possédait des informations qui étaient strictement confidentielles... Mais pourquoi, dans ce cas, avait-il tenu à inventer un alibi et à leur mentir à tous les trois, ce soir-là, alors qu'il aurait très bien pu leur dire qu'il devait garder son entrevue secrète? Nora, Dazai et Oda le savaient parfaitement : aucun d'eux n'aurait harcelé Ango pour qu'il leur révèle l'intégralité de sa négociation.

Cette situation était surréelle. Leur ami leur avait menti de façon délibérée, et avait même tenté de se forger un faux alibi. Avait-il réellement quelque chose à voir avec cette nouvelle organisation, Mimic?

Nora ne pouvait pas y croire. Et pourtant... Elle faisait confiance à Dazai et à ses déductions qui étaient toujours justes. Elle était donc partagée entre plusieurs émotions, qui dévoraient son esprit de plus belle.

Passant une main sur son visage, un réflexe qu'elle avait lorsqu'elle était contrariée, elle grimaça en sentant le talc précédemment contenu dans ses gants se déposer sur son visage. Elle avait omis de se laver les mains entre le moment où elle avait retiré ses gants et l'instant présent, maintenant qu'elle s'en rendait compte.

-Je suppose que tu vas aller enquêter sur la situation? reprit Nora, voyant Dazai avancer vers elle, dans le but de nettoyer les résidus de talc qui s'étaient déposés sur le visage de sa petite amie.

-Ça ne me fait pas plaisir, mais je ne vais pas avoir le choix... marmonna-t-il en passant doucement son doigt sur la joue de la blonde, retirant une traînée de poudre à l'aide de son pouce. A vrai dire... J'ai entendu que Mori avait confié cette mission à Oda... Mais je ne compte pas le laisser tout faire tout seul. Je suis certain qu'il aura besoin d'aide à un moment donné.

Et Ango était également l'un de ses amis, pensa-t-il sans le dire à haute voix. Ou, du moins, c'est ce qu'il avait imaginé jusqu'à aujourd'hui.

Il n'avait plus, à présent, qu'à découvrir si ses déductions étaient erronées ou au contraire tout à fait avérées. 

Et, pour la première fois, il espérait de tout son cœur s'être trompé.

-Tu t'en sortiras, toute seule? demanda-t-il en chuchotant, une lueur d'inquiétude dans son œil couleur chocolat. Si tu veux je peux-

Il fut cependant coupé par les lèvres de Nora, qui l'embrassa doucement, avant de se reculer, un sourire tout aussi doux sur ces mêmes lèvres qu'il admirait tant.

-Je suis plus coriace que j'en ai l'air, se contenta-t-elle de répondre, tandis que Dazai l'embrassait un peu plus passionnément, sans pouvoir résister davantage.

Il se retira quelques secondes plus tard, le souffle légèrement erratique et les joues rougies, une étincelle de chaleur quelque part en lui, avant de plonger ses yeux dans ceux de Nora.

-Tu penses rentrer chez toi, ce soir? murmura-t-il en lorgnant une fois de plus sur les lèvres de la blonde, résistant à l'envie de les embrasser de nouveau.

Ce n'est pas qu'il ne le voulait pas, loin de là... C'était juste que l'endroit dans lequel ils se trouvaient était tout sauf propice à telle activité.

Il vit Nora le regarder avec un léger étonnement, sans qu'il ne puisse savoir ce qu'il avait dit de mal sur l'instant. Puis, la jeune femme vint brièvement mordiller sa lèvre inférieure, avant qu'elle ne trouve le courage de dire ce qui la dérangeait ; il pouvait apercevoir une lueur de crainte dans les yeux bleus de la blonde, ce qui le prit par surprise.

-... ce n'est pas juste "chez moi"... C'est... "chez nous", non...?


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Le soleil se couchait doucement lorsqu'il atteignit les berges de la mer longeant Yokohama. Il était silencieusement monté sur l'un des rochers bordant le rivage, et s'était assis là, plongé dans ses pensées, ses yeux observant un paysage dont ils ne pouvaient même pas distinguer ne serait-ce qu'une seule couleur.

Au lieu de se retrouver à errer dans cette partie de la ville, il aurait bien sûr dû être en train d'enquêter sur Ango et Mimic, mais il n'avait pas pu s'y résoudre pour le moment, encore secoué par ce qu'il venait de se passer, quelques minutes auparavant.

Sa relation avec Nora était l'une de celles qui avait commencé de manière étrange, presque surréelle. Mais, au fil des années, il n'avait pas pu s'empêcher de tomber amoureux d'elle, d'une manière puissante, authentique et passionnée, alors même que ce genre de sentiment lui était totalement étranger jusqu'à présent. Il n'avait jamais réellement su ce que voulait dire aimer et être aimé, même de manière filiale.

Et pourtant. A présent, Nora lui offrait un foyer, une maison, un toit, un endroit où il pourrait rentrer dès qu'il le voudrait, auprès de la personne qu'il aimait le plus au monde ; il en était persuadé, maintenant. C'était Nora qu'il aimait, et personne d'autre.

Il n'avait jamais su ce qu'avoir une famille signifiait. Et il en était à la fois soulagé et terrifié ; soulagé d'enfin pouvoir connaître ce sentiment qui lui avait si cruellement fait défaut jusqu'à présent, et terrifié de le perdre peu de temps après, par une quelconque facétie lugubre du destin. Il n'y avait rien de pire que d'avoir finalement connu l'amour pour qu'on se le fasse arracher ensuite.

Il avait peur d'accepter pleinement cette invitation à rejoindre la vie de Nora, à passer le cap final et à considérer l'appartement de la jeune femme comme "leur maison". Mais à quoi s'était-il attendu, au juste? Toutes ses actions récentes pointaient dans la direction d'une vie à deux. Il avait obtenu la clé de chez elle depuis plusieurs années à présent, avait vu ses sentiments s'avérer mutuels, avait passé une nuit passionnée dans les bras de Nora et avait promis de la protéger quoi qu'il arrive...

Il était pourtant certain d'avoir réussi à accepter tout ceci.

Alors pourquoi avait-il été aussi terrifié, en écoutant les propos de Nora, quelques minutes plus tôt? Il n'avait pas su quoi lui répondre, et s'était contenté de l'embrasser une dernière fois et de s'enfuir en courant. Comme le lâche qu'il était quand il s'agissait d'ouvrir pleinement son cœur.

Il savait que Nora avait été blessée par quelqu'un qui ne l'avait jamais considérée autrement que comme un objet. Dans l'esprit de la jeune femme, la peur de connaître de nouveau cet enfer était encore bien présente ; et cela terrifiait Dazai.

Il n'avait jamais su comment aimer. Et si, tôt ou tard, il se mettait à traiter Nora comme un objet, lui aussi? Il ne pourrait pas supporter de voir la blonde être brisée de nouveau, s'il ne parvenait pas à l'aimer comme elle le méritait. 

Il était certain que sa fuite et son manque de réponse, quelques instants plus tôt, avaient déjà ravivé nombre de doutes et de souvenirs atroces dans l'esprit de celle qui était sa petite amie, désormais.

Un son coupa finalement court à ses réflexions chaotiques et mélancoliques, manquant de le faire sursauter. Sortant son téléphone de l'une de ses poches, il le porta à son oreille, non sans avoir pris connaissance de l'appelant au préalable.

-Odasaku, que puis-je faire pour toi? s'exclama-t-il d'une voix qu'il voulu aussi insouciante que possible, tentant de cacher ses tourments du mieux qu'il le pouvait. Tu ne m'appelles jamais, alors je suis étonné. Même si je pense que Nora te bat à plate couture dans cette catégorie ; c'est à croire qu'elle oublie à quoi sert un téléphone.

Et voilà. Sans qu'il ne puisse s'en empêcher, il avait une fois de plus ressenti le besoin instinctif de parler de Nora, qui ne quittait pour ainsi dire que rarement ses pensées.

Il se mordit la joue tout en fermant les yeux et en prenant une profonde inspiration, dans le but de se concentrer du mieux qu'il put sur son interlocuteur, qui était manifestement en mauvaise posture à l'heure actuelle.

Oda avait d'ores et déjà commencé à enquêter sur la disparition de leur ami, ce que Dazai comprit rapidement. Et, de ce qu'il pouvait constater, ses craintes d'une potentielle trahison de la part de leur camarade introuvable étaient malheureusement fondées.

Sachant qu'Oda s'était fait attaquer en se trouvant dans l'appartement d'Ango, il était désormais évident que ce dernier était impliqué, d'une manière ou d'une autre, dans ce groupe appelé Mimic.

-Je serai là dans un instant, reprit-il à l'intention de son ami, tandis que son regard saisissait enfin une bribe de l'horizon orangé, qui était aussi morne que les autres couleurs autour de lui.

Il se leva alors tout en raccrochant, descendant du rocher en sautant souplement au sol, avant de reprendre son téléphone et de composer un nouveau numéro, celui de ses subordonnés.

-Tenez-vous prêts, on part immédiatement à l'endroit que je vais vous indiquer, ordonna-t-il d'un ton dépourvu de toute légèreté, alors que son nouvel interlocuteur acceptait sans rechigner.

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