Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 47

Sur le chemin du retour, elle avait à de nombreuses reprises manqué de retourner à son ancienne adresse, tellement elle en avait pris l'habitude, presque de manière inconsciente. Son nouvel appartement, au loyer raisonnable fort heureusement, se trouvait au milieu de nombreux autres immeubles, tous dotés de plusieurs dizaines d'étages. 

Le quartier était tout aussi tranquille que l'ancien, et surtout bien plus proche du quartier général de la Mafia ; son appartement, situé au trentième étage d'un bâtiment de verre opaque et d'acier noir, était spacieux et lumineux. Elle s'y sentait plutôt bien, si elle devait l'avouer... Même si ce n'était pas encore tout à fait ça ; elle devait juste s'habituer, et elle était certaine que le lieu allait correspondre à ses goûts très bientôt. Chuuya, croyant dur comme fer au fait que Nora était réellement en danger dans son ancien habitat (ce qui n'était pas faux, bien qu'elle sache se défendre au besoin), avait fait attention à lui fournir les meubles essentiels en même temps que l'appartement, évitant à Nora la corvée de devoir déménager immédiatement l'intégralité de ses propres affaires ; qu'elle n'avait de toute manière aucune intention de récupérer. Elle n'y tenait absolument pas ; ils étaient si peu nombreux et surtout si vieux qu'ils étaient bons à mettre aux rebuts sans hésiter plus de quelques secondes.

Au lieu de murs nus, blancs et mornes, le papier peint était composé de couleurs chaudes, et des immenses baies vitrées constituaient la majeure partie des murs donnant sur l'extérieur. De grands rideaux, comme ceux présents dans le bureau de Mori, permettaient à Nora de plonger les différentes pièces dans l'obscurité totale, et tout particulièrement sa chambre, qui avait pour habitude de l'être constamment, jour comme nuit.

Au cours des derniers jours, elle avait cependant réussi à entrouvrir de quelques centimètres ses rideaux, permettant à la lumière du crépuscule de se glisser par les maigres interstices disponibles, et d'éclairer la chambre d'une lueur diffuse et orangée. Pour elle, qui préférait cacher aux yeux de tous le lieu où elle se reposait, il s'agissait d'une avancée conséquente. Dans un sens, elle était fière d'elle... Même si elle était encore loin d'avoir guéri l'entièreté de ses maux.

Très loin.

Elle arriva dans son salon flambant neuf en soupirant, encore légèrement embrumée par l'alcool qu'elle venait de boire quelques heures plus tôt, mais toujours plus lucide que ne l'était Chuuya. Qu'elle venait d'ailleurs tout jusque de raccompagner chez lui, afin qu'il ne finisse pas par dormir dans une ruelle au hasard ; leurs deux habitations n'étaient pas très loin l'une de l'autre, alors le trajet de retour avait été relativement simple et rapide. 

L'atmosphère qui régnait dans ce nouvel habitat était accueillante et chaleureuse, même si elle se sentait toujours légèrement mal à l'aise à l'intérieur. Mais tout espoir n'était pas totalement perdu ; elle n'était là que depuis trois jours seulement, il ne fallait pas l'oublier.

Elle avait pris une douche rapide, était passée rapidement dans son bureau attenant à sa chambre afin de mettre un peu d'ordre dans ses dossiers, et s'était jetée au lit en soupirant de plus belle, non sans avoir avalé quelques cachets de somnifères au préalable. Même si elle avait été accoutumée au fait de se retrouver seule au fil des années, cela n'avait pas été le cas au cours des dernières semaines, puisque que quelqu'un avait partagé son lit à chaque nouvelle nuit.

Présentement, dans ces draps froids et cette chambre qui lui était si peu familière, la solitude était difficile à supporter.

Elle pensa un instant à appeler quelqu'un, peut-être l'homme qui occupait la majeure partie de ses pensées ; mais elle se fit violence pour ne pas craquer. Il était tard, et puis... Après ce qu'il s'était passé plus tôt dans la journée, elle ne pouvait pas appeler Dazai. Elle se l'était interdit.

Elle remua de longues heures dans son lit, alors que son esprit se débarrassait progressivement des dernières effluves d'alcool qui l'embrumaient encore. Elle avait encore cette sensation, aigre-douce, de se retrouver seule avec elle-même, seule avec cet ennui qui ne l'avait jamais entièrement quittée depuis son enfance.

Cela faisait quasiment dix-neuf ans qu'elle combattait cette torpeur mentale à chaque journée qui s'écoulait, et trois ans qu'elle luttait contre l'envie irrésistible de mettre un terme à son existence jonchée de tristesse et de déceptions.

Elle ne savait pas encore si elle allait avoir le courage de se rendre à l'enterrement de son père, qui devait avoir lieu dans un peu moins d'une semaine si elle se fiait à ses souvenirs chaotiques. Mais, sachant qu'elle avait fui son ancienne famille, n'était-ce pas complètement idiot de se rendre aux obsèques d'un homme qui était désormais un parfait inconnu, en plus de cela en risquant de se faire reconnaître par ses anciens proches, sa mère la première?

Elle revint sur son côté gauche pour la cinquième fois en l'espace de quelques minutes, ses yeux ouverts fixant l'obscurité infinie qui s'étendait devant elle. Se rendre aux derniers instants de son père sur cette Terre allait-il lui faire du mal, en ravivant des souvenirs et des regrets? Ou, au contraire, lui permettre d'accepter la réalité, d'accepter que le passé ne reviendrait jamais, et qu'il n'y avait aucun moyen de revenir en arrière pour tout rattraper? Pour tout effacer, afin de mieux reconstruire ce qui s'était depuis longtemps écroulé comme un vulgaire château de cartes?

Elle ne savait pas. Et cela la démangeait, de ne pas savoir. Elle avait toujours espéré être en mesure de contrôler le moindre aspect de sa vie, de ses actions à ses pensées. Et, pourtant, elle en était incapable. Quoi de plus normal lorsque l'on était inapte à affronter ce qui nous poursuivait depuis si longtemps, et que l'on se contentait de fuir en espérant que tout finisse par disparaître comme par magie?

La vérité, c'est qu'elle n'arriverait jamais à se débarrasser de ses plus sombres démons ; tout simplement parce qu'ils faisaient partie d'elle. Laisser tomber ses tourments les plus obscurs reviendrait tout simplement à s'amputer d'une partie d'elle-même, et elle doutait de sa capacité à pouvoir vivre normalement sans cette moitié d'elle qui ne cessait de grossir jour après jour. Elle avait peur de se perdre définitivement, de perdre ces quelques miettes qui constituaient sa pathétique existence, qui lui permettaient cependant de subsister dans ce monde encore quelques jours, quelques années. Il était bien plus simple d'amputer une partie de son corps qu'une partie de son esprit.

Le cerveau humain était aussi fascinant que destructeur pour son possesseur. Un fait d'autant plus vrai pour quelqu'un comme elle. Quelqu'un qui ignorait jusqu'à la valeur d'une vie.

Elle avait trop tardé, afin de retarder autant que possible l'échéance, en espérant que la maladie se résorbe d'elle-même... Mais la gangrène avait gagné du terrain, bien plus rapidement qu'elle ne l'en aurait cru capable. Et, désormais, elle ne pouvait plus la retirer aussi facilement que fut un temps. 

Elle n'avait plus que deux options, désormais : tenter de vivre avec ce mal du mieux qu'elle le pouvait, en priant pour que personne ne le remarque ; ou bien se risquer à une ablation de cette créature qui la rongeait. Mais comment pouvait-elle réussir l'exploit incommensurable que constituait cette deuxième option? Elle avait cherché pendant ce qui lui semblait être une éternité, mais n'avait jamais réussi à trouver de solution.

Elle n'avait jamais réussi à trouver le moyen de vivre normalement, autrement que comme une anomalie. Comme une figurante en noir et blanc piégée dans un monde débordant de couleurs.

Et, même si elle parvenait désormais à apercevoir cette étincelle d'espoir qu'elle avait depuis si longtemps cherché, elle savait qu'un souffle de vent était suffisant qu'elle ne s'éteigne complètement. L'ennui et la lassitude n'étaient jamais bien loin ; elle pouvait se tromper elle-même, autant qu'elle le désirait, tenter de mimer le comportement de personnes saines, elle savait qu'elle ne serait jamais rien de plus qu'un pantin désarticulé aux gestes erratiques et imprécis ; on ne manquerait pas de la démasquer en l'espace de quelques secondes, et de la pointer du doigt une nouvelle fois.

Pour dénoncer son incapacité à se fondre dans la masse de ses pairs.

Comme une pestiférée.

Elle se tourna cette fois-ci sur son côté droit, les yeux toujours grands ouverts.

Elle recommençait à penser de trop. Même les somnifères qu'elle avait avalés quelques heures plus tôt avaient été sans effet ; malgré l'épuisement, elle n'arrivait pas à s'endormir. Pour ce faire, elle savait qu'elle aurait dû faire le vide dans son esprit.

Mais à quoi bon, si ces pensées revenaient hanter ses rêves?

A quoi bon, si elle était condamnée à les affronter de nouveau à peine réveillée, ou en s'acharnant à fuir ce qu'il était impossible de fuir?

Remplie de frustration et de colère, la blonde se redressa sur son lit, observant pendant de longues minutes l'obscurité qui l'enveloppait comme un linceul, dans ce lieu qui était encore beaucoup trop étranger à ses yeux. Puis, elle balança ses jambes en dehors des draps, ses pieds touchant le tapis pelucheux situé au pied de son lit.

Vêtue de son short et de son haut de pyjama, sur lequel elle jeta une veste au passage, la jeune femme se dirigea à l'aveugle en direction de la porte, qu'elle franchit en soupirant. Elle déboucha sur son salon, grossièrement éclairé par la lumière de la lune qui s'infiltrait à travers les baies vitrées, au-delà desquelles la pluie continuait doucement de tomber, impassible. Son balcon était fort heureusement équipé d'un système qui empêchait l'eau de stagner, ce qui allait lui éviter de devoir tout nettoyer elle-même.

Elle décida de se préparer un thé, avant de se rendre dans la petite pièce dédiée à son travail. La petite lampe posée sur le bureau fut allumée en un clic, éclairait la surface de bois clair couverte de dossiers de tous les genres.

Elle vint prendre place sur la chaise à sa disposition, déposant sa tasse fumante à côté des papiers qui s'accumulaient. L'alcool n'avait pas fonctionné suffisamment longtemps ce soir-là, sans parler des somnifères qui avaient été complètement inutiles.

Alors, la mort dans l'âme, dans l'espoir de fuir une fois de plus ses nombreux démons, la blonde se jeta dans le travail avec une ferveur désespérée.

Elle espérait seulement que, très bientôt, elle serait enfin en mesure de tout oublier pour de bon.


---------------------------------------------


-C'est le moment de frapper, déclara la silhouette affublée d'un masque à gaz, qui modifiait ainsi totalement sa voix. Elle est seule ; on n'aura pas de meilleure occasion. Elle avait la fâcheuse habitude de se retrouver constamment entourée, ces derniers temps ; ça en devenait affligeant. 

La silhouette se tourna vers les deux personnes présentes avec elle dans la pièce, qui attendaient patiemment ses ordres. Comme deux petits canidés bien dressés.

Elle sourit.

-Les trois autres ont vaillamment accompli leur mission. Quel dommage qu'elles soient mortes, d'ailleurs... Mais c'est un sacrifice qui était essentiel pour nous tous, vous ne pensez pas?

Pour seule réponse, elle reçu un hochement de tête.

-Parfait. J'ai cette fois-ci l'aval de l'autre, alors tout devrait se passer dans le meilleur des mondes... Ne me décevez surtout pas ; vous savez ce qui vous attend en cas d'échec.

L'ordre de quitter la pièce fut implicitement donné, et les deux personnes silencieuses jusqu'ici s'inclinèrent avant de s'exécuter.

Ne laissant que la silhouette dotée d'un masque à gaz derrière elles, qui tourna son regard vers la nuit noire qui s'étendait au-delà des fenêtres. Même les rayons de la lune étaient insuffisants pour parvenir à percer les ténèbres qui se trouvaient dans la pièce, couverte de fils noirs du sol au plafond.

Sentant quelque chose grimper le long de sa jambe, la silhouette laissa un sourire lui échapper, nullement surprise. Son petit "animal de compagnie" se retrouva ainsi sur son épaule, silencieux comme à son habitude. En tournant le regard dans cette direction, elle tomba sur une multitude de petits yeux rouges, qui l'observaient attentivement.

-Je sais que tu as faim toi aussi, reprit la silhouette en caressant son compagnon à la taille rivalisant avec celle d'un chat, doté de huit longues pattes noir de jais. Patience, nous pourrons bientôt nous repaître du corps de celle qui nous a tant fait souffrir par le passé.

Les pires douleurs étaient dédiées aux pires ordures ; c'était pour cette raison qu'un simple couteau en plein ventre était bien trop doux pour elle, pour cette salope qui n'avait pas su se contenter de ce qu'elle avait.

Les crimes ne restent pas impunis pour l'éternité.

Et le passé finit toujours par rattraper ceux qu'il a marqué.

--------------------------------------

Lorsqu'elle rentra dans son ancien appartement ce soir-là, elle fut immédiatement accueillie par une odeur de renfermée omniprésente. Ce genre de senteur était coutumière de l'endroit, puisqu'elle n'ouvrait jamais les fenêtres ; mais, sachant qu'elle avait au cours des dernières semaines dormi dans des lieux accueillants et aérés à longueur de journée, elle avait perdu l'habitude de ce genre d'endroit.

Qui avait pourtant été son quotidien pendant de longues années. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour changer ses habitudes, manifestement.

Elle pénétra dans l'appartement en se sentant presque telle une étrangère. Tout était organisé comme elle s'en souvenait, allant des murs nus aux meubles épars, et bien entendu l'obscurité omniprésente.

La seule différence était le manque flagrant du moindre grain de poussière.

Jamais elle n'aurait imaginé devoir repasser la nuit dans cet endroit, pensa-t-elle en déposant ses affaires sur son lit, dans sa chambre plongée dans le noir quasi total, si ce n'étaient pour quelques rayons de lune qui parvenaient à déjouer, par endroits, la barrière des rideaux occultants.

Sortant de la salle de bain, épuisée par sa journée de travail et la nuit blanche qu'elle avait passé la veille, elle vint se jeter dans son lit, remontant les couvertures jusqu'à sa tête. Malgré la porte de sa chambre fermée, elle pouvait de façon lointaine écouter les bruits de circulation provenir de la route en contrebas, à cause de la fenêtre du salon qui était restée ouverte, afin de renouveler l'air frais de cet appartement tout sauf accueillant, qui lui donnait mal à la tête.

Ce qui fut malheureusement la parfaite invitation pour quiconque lui voudrait du mal.

Et ce n'était pas la silhouette vêtue de noir, qui venait de rentrer avec discrétion par cette même fenêtre, qui allait l'assurer du contraire.

A/N : Ne pleurez pas, en principe vous aurez un deuxième chapitre demain afin que vous ne vous languissiez pas une semaine de plus XD mais ne vous habituez pas trop, ce sera exceptionnel~ il faut que je tienne le rythme après tout! Bisous!

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro