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Chapitre 26

-Je me souviens de ce que j'ai vu. Je m'en souviens parfaitement, même. A tel point que, parfois, les corps que j'autopsie ont le même visage que lui. Dès que je cligne des yeux, tout disparaît, mais je sais que je n'ai pas rêvé. Même aujourd'hui, son visage continue de me hanter, de me poursuivre, où que j'aille.

Les paroles que Nora débitait en sanglotant étaient décousues, témoins du véritable carnage que devait représenter son esprit à l'heure actuelle. Même s'il la tenait fermement dans ses bras, il était désemparé.

Il n'avait aucune idée de comment faire pour l'aider. L'aider à oublier tout ceci, qui ne faisait que l'assaillir de remords très certainement dénués de sens. Elle ne lui disait pas tout. Il sentait que la blonde portait un regard biaisé sur ses actions passées.

Pour Dazai, avec le peu qu'il savait déjà, Nora n'était pas la coupable de cette histoire. Elle se blâmait beaucoup trop pour que cela soit en réalité sa faute, comme si en agissant ainsi elle serait en mesure d'effacer ses peurs les plus sombres et se pardonner ses erreurs passées.

Mais le monde ne marchait pas ainsi, malheureusement. Comme Nora lui avait un jour dit, il ne servait à rien de se morfondre sur son passé, aussi horrible qu'il soit, si l'on ne voulait pas que sa vie devienne un long cauchemar sans fin.

Non. Il avait une idée sur ce qu'il s'était passé avec cet homme qu'elle avait "tué". Sans qu'il n'arrive encore à comprendre la raison derrière tout ceci, cependant.

-Tu as utilisé ton pouvoir, n'est-ce pas?

Il sut qu'il avait visé juste lorsque les pleurs de Nora se muèrent en un hoquet de surprise. Elle toussa bruyamment, ayant avalé sa salive de travers sous le coup de l'émotion, et Dazai se contenta de passer sa main sur le dos de la blonde, lentement, afin de l'apaiser du mieux qu'il le pouvait. Il n'avait jamais été doué pour réconforter les autres, et il avait peur que ses actions ne fassent qu'augmenter la peine de Nora.

Lorsqu'il se rendit compte que la jeune femme cherchait quelque chose du regard, à travers les larmes qui enfermaient ses pupilles bleutées dans une prison d'eau salée, il devina presque aussitôt ce qu'elle désirait. Attrapant un mouchoir en papier, dans la boîté posée sur la table de chevet, il le tendit à Nora, silencieusement, qui le prit d'une main tremblante.

Après s'être bruyamment mouchée, et avoir essuyé la majeure partie de ses larmes à l'aide d'un coin propre du mouchoir, sa voix était beaucoup plus claire que précédemment, bien que toujours faible et légèrement cassée.

-Oui. C'était quand j'avais seize ans. Deux ans plus tôt, j'avais quitté ma famille de mon plein gré, car j'estimais que leurs idées ne correspondaient pas aux miennes. Ils voulaient que je travaille, que j'ai de bonnes notes, que je sorte avec des amies... Comme une adolescente normale, en d'autres termes. Mais moi, je ne voulais pas. Je voulais "profiter de la vie", comme je leur avais dit, et j'ai finalement décidé de fuguer.

Un moment de silence passa, permettant à Nora de rassembler ses souvenirs, très certainement difficiles à exprimer.

-Pendant plusieurs mois j'ai erré dans le pays, avec l'argent que j'avais volé à mes parents, en me cachant pour ne pas que les policiers me ramènent chez moi... Mais le peu de yens que j'avais n'a pas duré bien longtemps, évidemment. Surtout avec ce que j'en ai fait.

Elle se mordit la lèvre, et décida de continuer.

-J'ai rencontré mon ancien petit ami alors que j'avais quinze ans, un an quasiment après avoir fugué. J'étais dans une telle détresse affective que j'aurais accepté n'importe quoi. Et cet homme avait été si gentil avec moi que je suis tombée amoureuse de lui presque aussitôt. C'étaient les premiers "vrais" signes d'affection que j'obtenais depuis que j'étais partie de chez moi. Après que tout se soit terminé, j'aurais très bien pu revenir à la maison... Mais, avec cette foutue fierté, je n'avais aucune envie de retourner en rampant devant ma famille, en admettant que j'avais eu tord et que je voulais reprendre le cours de ma vie, en faisant bien sagement ce que l'on attendait de moi.

Mais cela n'aurait-il pas été préférable, au final? Une vie banale et toute tracée, même ennuyante au possible, ne valait-elle pas mieux qu'une vie de misère extrême, à laquelle chaque jour apporte son lot de souffrance et de honte supplémentaires? Où la mort n'est jamais bien loin, tapie dans l'ombre?

Cela, elle n'avait eu de cesse de se le répéter encore et encore, mais sans que son orgueil et son égo surdimensionné ne l'autorisent réellement à concrétiser ses pensées.

-Moi et cet homme, on a commencé à sortir ensemble à peine quelques jours suivant notre rencontre. Un peu moins d'un an plus tard, on s'est disputés. Violemment.

Les mains de Nora, qui enveloppaient sa taille, agrippèrent de nouveau sa chemise blanche, de toutes leurs forces, alors que celle de Dazai continuait de caresser doucement le dos de la blonde, dans l'espoir de l'apaiser, même un peu.

-C'était la première fois qu'il était aussi... violent avec moi. Lui qui était si gentil s'était transformé en un véritable monstre. J'ai rendu ses coups, autant que je le pouvais, mais j'étais tellement faible que je ne lui ait quasiment rien fait. Il a définitivement perdu les pédales à un moment donné... A saisi un couteau et me l'a planté dans le ventre.

Les pleurs venaient de reprendre, secouant encore une fois le corps épuisé de Nora, dont les muscles se relâchaient un à un, sous le poids de la fatigue causée par les sanglots et les larmes. Elle n'avait plus aucune sorte de force à consacrer à essayer de rester composée.

Après tout ce temps, le poids des sentiments était plus lourd que jamais, l'étouffant toute entière sans qu'elle ne puisse rien y faire.

Lorsqu'elle reprit la parole, sa voix n'était pas plus haute qu'un murmure, et plus brisée qu'il ne l'avait jamais entendue.

-C'est là que j'ai utilisé mon pouvoir pour la première fois, sans que je n'en ai eu connaissance avant ça. Je l'ai touché, dans le but peut-être de m'accrocher à un dernier souffle de vie, et il s'est écroulé au sol l'instant suivant, avec une blessure qui suintait le sang, tandis que la mienne était partie... Il s'est débattu quelques instants, en me suppliant d'appeler une ambulance, mais je n'ai pas réussi à bouger. Quelques secondes plus tôt, il m'avait regardé comme si j'étais la pire chose qui ait jamais existé sur cette Terre, et maintenant il me fixait comme si j'étais un messie envoyé pour le sauver. Ça m'a dégoûtée. Il est mort quelques minutes plus tard, après avoir essayé de ramper pour atteindre le téléphone, et après m'avoir suppliée, insultée et menacée, dans le désordre. C'est moi qui l'ait tué, alors que j'étais censée l'aimer. Je suis une horrible personne, n'est-ce pas?

Le son qu'elle produisit ensuite, mélange de rire et de lamentation, résonna dans la chambre plongée dans l'obscurité et à moitié vide.

Dazai, malgré son silence, n'en réfléchissait pas moins. Il connaissait la suite, sans que Nora n'ait besoin de lui dire de vive voix.

Poussée par les remords, après avoir tout perdu, la jeune femme avait très certainement fuit cet endroit qu'elle avait peut-être un jour appelé sa maison, et dans laquelle elle avait cru entrevoir un avenir radieux... Mais cette maison illusoire s'était au contraire transformée en foyer horrifique recouvert de sang.

Sans rien pour la raccrocher davantage à la vie, après cette ultime déception, ses pas l'avaient naturellement guidée au sommet d'un immeuble, alors qu'elle avait très probablement retiré ses chaussures une à une, les déposant côte à côte au bord du gouffre, et s'était peut-être posé une multitude de questions, ridicules en de telles circonstances.

"Et si je survis? Est-ce que ça va faire mal? Dans quel état je vais être, si je ne parviens pas à mourir sur le coup?"

"J'ai peur, je tremble. Que se passe-t-il, une fois que l'on meurt? Le Paradis existe-t-il réellement pour ceux qui ont commis les pires péchés? Je n'ose pas faire le pas ultime, celui qui scellera mon existence toute entière, y mettant fin dans un grand fracas d'os brisés et de chair déchirée. Mais est-ce que j'ai envie de continuer à vivre dans ce monde pour autant? J'ai peur. Et, pourtant, j'ai besoin de le faire. Je le sens."

"Tous mes rêves sont brisés, de toute manière."

"Il ne peut pas y avoir d'autre dénouement que celui-ci."

Mais, alors qu'elle s'apprêtait à passer le cap, à balancer ses pieds dans le vide et dire adieu à cette vie pour de bon, une voix l'avait interrompue. Une voix grave et légèrement amusée, celle de Mori.

Qui l'avait sauvée de la mort in extremis, même si celle-ci n'avait eu de cesse d'accompagner le moindre de ses pas pendant les années à venir, la suivant partout comme un chien errant en manque de caresses. Qui l'avait plongée dans un monde encore plus noir que celui dans lequel elle avait jadis vécu, mais qui par certains aspects était parvenu à lui redonner un peu d'espoir.

-Je m'étais promise de ne plus jamais recommencer, de ne plus jamais m'attacher à qui que ce soit. De ne plus jamais tomber amoureuse. Mais pourtant... c'est ce que j'ai fait, continua-t-elle dans un murmure, presque coupable, tandis qu'un sourire amer faisait son chemin sur ses lèvres sèches. Avec toi, Osamu.

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