9mm - 26
[TW : violence ]
( enfin, ça va, vous aurez vu pire dans d'autres histoires sur mon compte ptdr)
Novembre 2019 - ???
La soldate glissa une lame dans chacune de ses chaussures, et plusieurs couteaux vinrent trouver leur place à sa ceinture. Avant de sortir, elle partit prendre l'arme à feu de cadavre sous la bâche. D'un geste mécanique, elle vit qu'elle ne disposait que de dix balles : c'était peu, mais elle ne comptait pas les utiliser tout de suite. Il fallait qu'elle reste discrète le plus longtemps possible pour économiser du temps et de l'énergie.
Rena coinça le pistolet dans le holster présent à sa cuisse, intégré directement dans son pantalon. Puis, avant d'ouvrir la porte pour partir faire sa guérilla, elle se saisit d'un couteau militaire qu'elle avait trouvé sur la table et souffla un bon coup. Il fallait qu'elle soit concentrée sur sa mission.
Elle actionna la poignée et ouvrit doucement la porte. Pas de mouvement à l'extérieur : le reste des preneurs d'otages ne devait pas spécialement apprécier l'entendre crier de douleur. Tant mieux, pensa-t-elle en s'invitant dans le couloir. Elle se remémora le chemin, guettant le moindre bruit ou mouvement lorsqu'elle arrivait aux différentes intersections. Elle croisa finalement un premier homme. Sur la pointe des pieds et sans un bruit, elle s'approcha derrière lui. L'homme se rendit compte de sa présence et fit volte face : ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'il aperçut la jeune femme. Il s'attendait à voir l'un de ses collègues. Rena enfonça directement sa lame en travers de sa gorge et lui arracha l'arme des mains pour qu'il ne donne pas l'alerte en tirant avec.
L'homme tomba sur les genoux et s'étouffa dans un gazouillis inaudible. Rena passa la lanière de son fusil automatique sur son épaule, et serra la sangle dans son dos pour ne pas être dérangée dans ses mouvements. Elle continua à avancer.
Cette fois-ci, un groupe bavardait dans une pièce, porte ouverte. Rena ne comprenait rien, mais elle ne s'en focalisait pas. Elle préféra se concentrer sur le nombre de voix qu'elle entendait pour se préparer à l'assaut. Personne ne montait la garde, elle devait en profiter. Mais après son entrée, elle serait repérée sur tout le camp, et il lui faudrait déguerpir en vitesse.
Il y avait cinq hommes. Quatre d'entre eux étaient assis, le dernier, debout observait l'extérieur par la fenêtre. Deux étaient dos à elle, elle les neutraliserait en dernier. Rena finit par se lancer.
Elle bondit dans la pièce avec fluidité et visa les torses de ses opposants avec ses couteaux. Le premier s'étala au sol, mort sur le coup, tandis que son voisin avait eu le temps de réagir : il avait évité que la lame ne transperce son cœur de justesse, mais la douleur de sa blessure le cloua au sol un moment. Rena sortit deux autres armes blanches, et les lança à nouveaux sur les hommes face à elle. Cette fois-ci, le premier le prit dans l'épaule, il tomba en arrière. Le deuxième couteau s'enfonça jusqu'à la garde en plein milieu de la poitrine de sa cible.
Le dernier homme eut le temps de se préparer et pointa le canon de son arme sur Rena. Elle se laissa tomber sur le sol, roula sur son épaule, grimaçant lorsqu'une pression se fit sur les blessures de son dos. Elle évita une rafale de balle de justesse, sortit le pistolet de son fourreau et tira trois coups, achevant les trois hommes d'un geste précis.
Le souffle court, elle se releva rapidement et jeta un coup d'œil à la fenêtre. Les coups de feu étaient en train de rameuter toute la cavalerie. Nori et les otages les avaient probablement entendu aussi, il fallait qu'elle attire l'attention de l'autre côté du camp pour leur laisser une ouverture pour s'enfuir.
La jeune femme attrapa l'une des chaises renversée et la balança par la fenêtre, avant de tirer au hasard vers l'extérieur. Rena fila vers de la porte et se mit à courir dans les couloirs, dans la direction opposée où se situait son supérieur. En traversant une intersection, quelqu'un l'aperçut et tira sur elle. Les hommes se mirent à crier, et des bruits de pas la suivirent en masse.
― Parfait... s'encouragea-t-elle d'un murmure.
Ils ne viendraient probablement pas tous à sa suite, mais si la moitié se mettait à sa chasse, sachant qu'elle était armée et qu'elle avait déjà descendu plusieurs de leurs collègues, alors Nori devrait pouvoir gérer le reste avec les otages. Rena lui faisait confiance.
La soldate s'arrêta devant une porte fermée et donna un coup de pied dedans pour l'ouvrir. Elle claqua dans le mur d'un bruit sec, laissant Rena s'engouffrer dans la pièce. Des caisses en bois étaient empilées ici et là, elle décida d'en ouvrir une au hasard, avec les quelques secondes d'avance qu'elle avait sur ses assaillants.
Ses yeux se mirent à briller quand elle aperçut trois grenades au fond de la caisse. Pour la première fois depuis sûrement deux semaines maintenant, la chance était de son côté, et son cœur se mit à battre la chamade. Finalement, peut-être qu'ils pourraient s'en sortir.
Elle glissa les grenades dans ses poches, et fit volte face. Des cris résonnaient près de la porte. Rena vint de coller contre le mur et jeta rapidement un regard dans le couloir. À deux mètres d'elle, les hommes fouillaient les autres pièces : celle dans laquelle elle se trouvait serait la prochaine de la liste.
Comme ils étaient tous regroupés ensemble dans un espace restreint, l'idée d'utiliser l'un des explosifs tout de suite. Si elle pouvait en tuer cinq ou six d'un coup, ça allégerait un peu la pression qu'elle avait sur ses épaules. Alors, sans plus attendre, elle dégoupilla l'objet, relâcha la poignée et laissa rouler la bombe sur le sol sans faire de bruit.
Puis, accroupie dans un coin de la pièce, elle se boucha les oreilles, et compta jusqu'à cinq. La détonation la fit sursauter malgré elle. Le mur vibra contre son bras, et se fissura par endroit, tandis que des cris de douleur et de haine s'élevaient dans le couloir. Aussitôt, Rena courut vers l'extérieur, lames dehors. La poussière volait dans l'air, l'espace clos empêchant le vent de souffler. Elle avait un avantage : elle était seule contre tous, et personne ne voyait rien. S'ils tiraient, ils pourraient tuer l'un des leurs tandis qu'elle pourrait de donner à fond. Alors, elle sauta dans la mêlée.
Des corps jonchaient le sol, elle les sentait sous ses chaussures lorsqu'elle marcha dessus. Une silhouette apparut devant elle, et Rena n'hésita pas à l'attaquer. Elle donna un premier coup circulaire, la pointe de son couteau s'enfonçant dans la chair du premier homme. En faisant un pas en avant, elle perdit l'équilibre et s'effondra sur les cadavres par terre. Son fusil lui rentra dans les côtes. C'était l'occasion rêvée de s'en servir. Elle fit passer l'arme devant elle, enleva le cran de sûreté, et tira en rafale devant elle, au hasard, toujours allongée parmi les corps encore chaud de ses opposants.
Ils lui tirèrent dessus en retour, mais les balles passèrent au dessus d'elle, avant d'aller se planter dans les murs alentours. Graduellement, la poussière retomba sur le sol, et Rena dut battre en retraite. Elle se sentait poisseuse : elle avait du sang partout, et elle manqua de se casser la figure en se relevant, glissant sur le liquide visqueux.
Après avoir retrouvé son équilibre, elle cavala sans demander son reste, direction le couloir opposé. Elle devait faire le tour et sortir pour avoir une meilleure vue du camp. Elle n'était pas encore assez éloignée de la pièce où se trouvait Nori et les otages.
Tout à coup, des tirs retentirent un peu plus. En parlant du loup... Il semblerait que le capitaine se soit aussi mit en mouvement. Elle devait accélérer la cadence, et ne laisser aucune chance à ces hommes. Elle n'avait qu'une seule mission : que Nori et les cinq hommes présents avec lui retrouvent leur foyer.
***
Petit à petit, ça avance. Pour l'instant, Rena a quand même beaucoup de chance dans sa malchance. Mais est-ce que ça va durer jusqu'à la fin ?
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