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9mm - 12

(avec l'ost, j'pense que c'est sympa)


Novembre 2019 - ?


Deux jours avaient passé, ou peut-être trois. Rena avait perdu la notion du temps. Les heures défilaient, entrecoupées par les hommes qui les retenaient en otage, lorsqu'ils venaient leur donner de quoi éviter de mourir de faim, et par les phases de sommeil et de fièvre de Nori. Lorsqu'il dormait, Rena s'abandonnait à des rêveries : allongée au sol, les mains attachées par des liens qui meurtrissaient ses poignets, elle regardait dans le vide. Une espèce de léthargie s'était emparée d'elle. Depuis deux jours, ou trois, elle revoyait la scène en boucle. Ou plutôt, elle ne pouvait s'empêcher de l'imaginer depuis différents angles. 

Différents angles mais une fin identique. Naoki, mort, étendu au sol, dans une mare de son propre sang. 

Rena n'avait pas pleuré. Le choc avait été si grand que quelque chose s'était cassé à l'intérieur d'elle. Elle réagissait à peine quand, par pur plaisir et sadisme, celui qu'elle avait surnommé ScarFace, lui donnait quelques coups de pieds pour être sûr qu'elle ne réplique pas. La soldate n'osait même pas imaginer l'état de son ventre : les ecchymoses devaient couvrir une bonne partie de sa peau, et pourtant, elle allait infiniment mieux que Nori. 

Lorsqu'il dormait, il transpirait et semblait sujet à des cauchemars. Rena l'avait entendu appeler les noms de leurs camarades tombés au combat, et son cœur s'émiettait de plus en plus. Elle était si impuissante qu'elle se détestait de jour en jour, de seconde en seconde. 

Et lorsqu'il était réveillé, c'était pourtant lui qui s'occupait de la rassurer, et de lui remonter le moral. Ses mots encourageants, qui semblaient pourtant vide de sens dans leur situation, étaient la seule chose positive à laquelle Rena parvenait à se rattacher. Si elle s'était retrouvée toute seule, peut-être qu'elle aurait perdu l'esprit. Ou alors, peut-être qu'elle aurait tout fait pour s'enfuir, quitte à en mourir. Mais elle ne pouvait pas. Ou plutôt, elle ne voulait pas y penser. Parce que ça voudrait dire qu'elle devrait abandonner Nori. Et si elle partait de ce côté, et qu'elle se mettait à réfléchir à une façon de partir, c'était avec l'optique de laisser son capitaine derrière elle. 

Mais avait-elle même le droit de s'enfuir ? Et de vivre ? Alors que tous ses compagnons étaient morts sans qu'elle ne puisse rien faire ? 

La respiration de Nori changea, et Rena sut qu'il allait ouvrir les yeux dans les secondes à. Elle s'assit tant bien que mal, affaiblie par le peu de nourriture ingérée et le fait que ses mains soient attachées. Les jambes croisées devant elle, la jeune femme attendit que Nori émerge de son sommeil mouvementé. 

Lorsqu'il ouvrit les yeux, la première chose qu'il vit fut le visage de Rena. Depuis plusieurs jours, c'était la même rengaine. Ils discutaient pour s'aérer l'esprit, il faisait tout pour ne pas montrer sa douleur, il observait Rena qui paraissait de plus en plus indifférente à leur sort, et il grignotait les restes qu'on leur balançait à même le sol. Etrangement, il était plus inquiet pour elle que pour lui. 

Les heures passaient et ils restaient seuls, ensemble. 

Leurs pensées devenaient de plus en plus sombre, et l'espoir disparaissait dans un néant de plus en plus profond. La conviction qu'une aide extérieure viendrait les sauver s'amenuisait au fur et à mesure que leurs forces, furent-elles physiques comme mentales, se rarifiaient. 

Parfois, les souvenirs de Rena venaient se joindre à la fête. Elle se rappelait d'un jour, alors qu'elle rentrait de l'école d'un pas trainant. Elle n'était encore qu'une petite fille, seulement âgée d'une dizaine d'années. C'était la première fois qu'elle se rendait compte de sa situation. A la maison, sa mère la frappait pour un oui ou pour un non. 

Quelque chose trainait et ce n'était pas ranger correctement ? Des cris et des insultes. Son père qui semblait décuver sur le canapé, où une odeur infecte d'alcool réussissait à imprégner tous les tissus de la pièce ? Une claque. Une mauvaise note ? Un coup de règle en bois sur les mollets. Un client qui l'avait énervée au travail ? Des menaces d'abandon dans la rue. Une dispute avec son père ? Des hurlements quant à sa venue au monde et des coups de poings dans l'épaule. 

Et ce jour-là, alors qu'elle marchait sur le trottoir le plus lentement possible pour retarder son arrivée dans la maison des enfers, Rena avait aperçu un petit parc où des enfants de son âge jouaient, couvés par les regards attendris de leurs mères. Avant ce jour, elle n'avait jamais vraiment prêté attention aux relations des autres. Lorsqu'un des enfants était tombé d'une balançoire, et s'était égratigné le genou, Rena fit un pas pour reprendre sa route. 

Mais le cri alarmé d'une femme l'avait stoppé net. Pourquoi avait-elle crié ? Et pourquoi semblait-elle si attristée et concernée par une simple blessure ? Pourquoi cette femme essuyait-elle les larmes de cet enfant, qui ne se retenait pas de pleurer de tout son être ? 

─ Tout va bien, lui avait-elle murmuré en le prenant dans ses bras. Maman est là. 

Pourquoi ne le frappait-elle pas pour qu'il arrête de pleurer ? Pourquoi était-elle aussi douce dans chacun de ses gestes ? Pourquoi était-elle si différente de sa propre mère ? Pourquoi Rena devait subir tout ça ? 

─ Qu'est-ce qu'il y a ? demanda tout à coup Nori en la sortant de ses pensées. 

Rena écarquilla les yeux en se rendant compte qu'elle était tellement perdue dans ses souvenirs qu'elle n'avait pas entendu Nori l'appeler plusieurs fois. Il s'était légèrement redressé sur son coude pour approcher son visage du sien. Il ne pouvait pas parler très fort, puisque s'ils faisaient trop de bruit, ils se feraient rappeler à l'ordre, et pas de la meilleure des manières. 

─ Rien, je pensais à quelque chose, répondit-elle à voix basse. 

─ Au vu de ton regard, ça n'avait pas l'air agréable... 

─ Plus désagréable que notre situation actuelle ? Je ne pense pas, sourit ironiquement Rena en jetant un coup d'œil à Nori. 

─ On sait jamais... Et puis, je sais que tu n'as pas eu une vie très facile avant d'arriver dans l'armée. Je suis désolé pour toi que ça se passe de cette manière, fit Nori en détournant le regard. 

─ Ne sois pas désolé, je ne le suis pas. Avec vous, j'avais une famille. Un objectif. Ces dernières années ont été les meilleures que j'ai jamais vécu.

Nori se rallongea, et pensa aux mots de Rena. Dans un sens, il comprenait ce qu'elle voulait dire. Après tout, ce qu'ils vivaient, aux côtés des leurs, étaient si puissants que des liens indestructibles se tissaient entre chacun d'eux. Lui aussi avait trouvé de vrais frères parmi ses collègues. Depuis onze ans maintenant qu'il était entré dans l'armée, jamais il n'avait regretté sa décision. 

Bien sûr, il avait vu des camarades tomber, mais c'était si peu fréquent que parfois, il lui arrivait d'oublier ce risque du métier. Le Japon n'était en guerre avec aucun pays, mais il avait quand même constitué plusieurs équipes de leur trempe pour agir à l'étranger. Ils leur arrivaient de travailler avec d'autres pays et de s'allier à eux, mais cette fois-ci, ils étaient seuls. Les otages venaient du Japon, et c'était à eux de les ramener à la maison. Mais finalement, ils n'avaient même pas eu le temps de voir même l'ombre de l'un d'entre eux, et le fait qu'ils échouent à leur mission lui plombait le moral. 

Des gamins qu'ils avaient vu grandir depuis des années étaient morts, et le commandant de leur équipe était lui aussi tombé au combat, d'après les dires de Rena. Son aîné de plusieurs années, il avait rencontré sa femme et ses enfants plusieurs fois. Nori ne voulait même pas imaginer leur réaction en apprenant la mort de leur père et mari bien aimé. 

─ Il faut absolument qu'on revienne, pensa Nori à voix haute. Pour les autres. Pour leur familles. 

Ils n'avaient pas le droit d'abandonner. 

─ Comment ? souffla Rena d'une voix si basse que son mot mourut dans sa gorge. Seules ses lèvres bougèrent, et elle se recroquevilla sur elle-même. Comment est-ce qu'ils pourraient revenir ?

Pour Rena, il n'y avait aucune solution. Elle avait déjà abandonné la partie. 




***

C'est un chapitre assez court, et y'a pas beaucoup de paroles ni d'actions, mais vous en apprenez plus sur la mission qui a mal tourné. Leurs camarades ne sont déjà plus qu'un souvenir, et Rena a de plus en plus de mal à tenir le coup. Même si elle va assez bien physiquement, elle craque mentalement. Après tout, ils font partis des meilleurs et ils ont tous été décimé. Ca fait plusieurs jours qu'ils sont là, presque une semaine, et toujours aucune nouvelle. 

Je sais pas encore trop ce qu'il va se passer moi-même, mais là j'ai écrit après avoir revu la fin de Violet Evergarden et j'ai mal aux yeux ( et oui, c'est une ost de VE du coup ). Vous en avez pensé quoi ? Ca va bien avec le chapitre ? 

Bref, je vous laisse là, n'hésitez pas à lâcher une étoile et un commentaire :)

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