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21.



21.



Les jours qui sont passés ont été quelque peu flous.

Min-hwan tente de dormir, allongé sur le flanc, son oreiller sous la joue. Il tourne sur lui-même plusieurs fois, incapable de trouver le sommeil. Dehors, à sa fenêtre, il n'y a que les bruits lointains de la nuit, des insectes nocturnes qui se baladent un peu partout. Il ne sait pas combien de temps il a passé à gigoter dans son lit, mais à plus grande échelle temporelle, une semaine est passée depuis sa fâcheuse altercation avec Yeong-ri.

Il soupire, porte distraitement sa main à son visage quand il revient se mettre sur le dos. Les boursouflures sont parties et les plaies ont cicatrisé, néanmoins il garde encore quelques traces violacées sur l'œil et le nez, et un vestige d'hématome à la tempe. N'importe qui peut encore deviner qu'il s'est battu récemment, que ça a été plutôt violent.

Min-hwan se redresse d'un mouvement, son plafond reçoit un rayon de lumière vif, qui inonde une partie de la pièce. Son portable, resté sur son bureau, vient de s'allumer et commence à vibrer sur la surface boisée, provoquant un bruit de fond plutôt désagréable. Il fronce les sourcils, se lève péniblement de son cocon pour aller saisir son écran.

—      Sung-jun ?

Plein d'incompréhension, il regarde l'heure affichée. Il est minuit passé, presque une heure du matin ; qu'est-ce qu'il lui passe encore par l'esprit pour l'appeler maintenant ?

Sans capter, Min-hwan décide de répondre, sceptique.

Il est déjà prêt à regretter ce qu'il va se passer.

—      Y'a un problème ? demande-t-il.

Le souffle de Sung-jun lui répond, puis sa voix. C'est étrange, il a l'impression d'entendre des bruissements dans le combiné, comme s'il était quelque part en extérieur.

—      Tu vas flipper si je te dis d'aller regarder à ta fenêtre ?

Min-hwan bat des cils. Il n'a pas réussi à s'endormir, mais cette question sollicite un peu trop ses méninges sur le moment. C'est à croire qu'il est dans les vapes.

—      Quoi ?

Un caillou tape contre sa vitre, Min-hwan fait un bond en arrière. Ses yeux s'exorbitent.

—      Sung-jun, ça a pas intérêt à être ce que je crois ! s'insurge-t-il entre le murmure et l'exclamation, regardant la porte de sa chambre pour s'assurer qu'aucun membre de sa famille ne débarque. C'est toi qui jettes des cailloux ?

—      Non, c'est Min-hee.

—      Min- Quoi ?

Min-hwan atteint son cadre en deux grandes et rapides enjambées, relevant le loquet le plus silencieusement possible pour pousser le battant sans faire de bruit. Il passe sa tête dans l'ouverture, la morsure du vent le foudroie presque.

Il vit dans un quartier où les maisons se ressemblent, celles où les patios se font face séparés par une unique chaussée que l'agglomération n'emprunte de toute façon jamais. Les jardins ne sont pas fermés, c'est le genre de lieu paisible et convivial, un peu comme une réplique d'un district à la Desperate Housewives. Il n'est pas difficile de se trouver à la porte d'entrée de n'importe qui, mais Min-hwan n'aurait jamais supposé qu'un jour – ou soir –, Kang Sung-jun soit celui qui se poste derrière la haie de sa cuisine.

Le pire, c'est que Min-hwan peut distinguer Min-hee à ses côtés, mais ils ne sont pas que tous les deux. Deux autres silhouettes sont en retrait, capuches noires rabattues sur leurs têtes sur le terre-plein qui connecte les résidences à la route, près d'une Toyota style pick-up, garée à cheval sur un bout de trottoir. Par élimination, il peut déduire qu'il s'agit de Yo-han et Hyun-jae, mais encore, il n'a aucune idée de ce qu'ils fichent tous ici. Alors, secouant vigoureusement la tête, Min-hwan reporte son téléphone à son oreille pour chuchoter.

—      Qu'est-ce que vous foutez là ?

Il voit Min-hee se pencher près du combiné que Sung-jun a vissé à son oreille, Min-hwan ne perçoit pas son visage distinctement, mais il peut imaginer que personne n'a les idées totalement à leur place et qu'ils le savent très bien. La nuit fait faire des choses étranges, que l'aube gardera muette une fois apparue.

—      Cause pas, descends.

—      T'as vrillé ? Vous avez l'air d'une bande de détraqués ! Vous imaginez si mes voisins nous voient ?

—      Descends.

—      J'ai dit non.


***



Sung-jun secoue l'épaule de Min-hwan, bras croisés et visage orienté vers la fenêtre de la voiture, comme s'il faisait la gueule. Rectification, il fait la gueule.

Le véhicule quitte le quartier, Min-hwan s'est faufilé en douce hors de son cocon, encore dans son jogging et son t-shirt de maison. Min-hee est en train de conduire, sifflotant en se disant qu'il n'a absolument rien à se reprocher, quant à la situation dans laquelle son ami vient littéralement de se faire trainer contre son gré. Hyun-jae se tient sur le siège passager, silencieux bien que légèrement tendu. Yo-han, Sung-jun et Min-hwan occupent les banquettes arrières.

—      Fais pas ton bébé, râle Min-hee.

—      C'est un kidnapping.

—      Sympa le pyjama nounours.

C'est Yo-han, et Min-hee grogne en se tournant davantage dans l'angle de la porte, provoquant le rire de Sung-jun.

—      Clairement rien à voir avec sa gueule de bagarreur.

—      Vous commencez vraiment à prendre vos aises vous deux ! s'agace Min-hwan cette fois face à l'intervention de Hyun-jae.

À partir de quand ils sont devenus aussi casse-couilles ?

Min-hwan finit par se retourner, il entend quelque chose claquer dans la benne arrière, comme des outils qui roulent contre la carrosserie. Il jette un regard circonspect à Sung-jun, à la limite de penser qu'ils ont fichu un corps dans un sac en toile pour aller l'enterrer en douce, ou le jeter dans un lac.

Sung-jun le regarde en haussant innocemment les épaules, et c'est sûrement la chose la moins rassurante que Min-hwan ait vu de sa part.

—      Tu m'as dit de continuer d'essayer.

À l'entente de ces mots, et surtout en se remémorant le moment où Min-hwan les a lui-même prononcés, celui-ci se surprend à piquer un fard et brutalement tourner la tête. Sung-jun fait mine que sur l'instant ça le laisse de marbre, mais de s'en rappeler, lui aussi, il a le cœur qui s'emballe sur un battement.

Min-hwan se redresse, légèrement incliné en avant, sa hanche pousse celle de Sung-jun qui se ratatine contre l'épaule trop large de Yo-han. Il laisse filer un râle, Min-hwan pose une main sur le dossier du siège de Min-hee, les yeux noirs.

—      Dis-moi où tu nous emmènes !

—      Comme tu veux, on est partis pour une visite de courtoisie chez ton bon ami le fils de PDG.

Min-hwan ne comprend pas. Du moins, il ne fait le rapprochement que lorsque Min-hee croise brièvement son regard et qu'ils tournent dans un chemin qui les sort de la route principale. Plus difficile d'accès, plus dépersonnalisé, plus grand et plus vertigineux, les allées sont propres et les pelouses sans rien qui dépasse. Bien sûr, c'est certainement le genre de résidence huppée qui demande un certain nom et beaucoup de fric.

Des murs de briques s'élèvent à l'avant d'une propriété parmi les autres, un tas de béton couleur rouille avec une grille métallique percée en son centre qui fait office de portail. Malgré la pénombre de la nuit, Min-hwan plisse les yeux et perçoit un énorme jardin, avec des chemins dallés et quelques lampions alimentés à la lumière solaire, des arbres fruitiers, des statues d'argile. Et encore plus loin, comme un fort planté au milieu d'une clairière, une grande villa.

Quand Min-hee s'arrête ici, le cœur de Min-hwan rate un battement.

Ils sont chez Yeong-ri. Plutôt, à sa maison familiale.

À peine a-t-il le temps de reprendre ses esprits que les portières s'ouvrent et le font sursauter.

—      On fait quoi là ? Vous foutez quoi ? Vous êtes cinglés !

Quelle ironie. De sa propre voix, Min-hwan ne se souvient pas la dernière fois qu'il a été celui à avoir prononcé le mot cinglé, encore moins pour s'adresser à quelqu'un d'autre que lui-même. Min-hee et Hyun-jae sont les premiers à avoir les pieds sur l'asphalte trop propre de cette cité de bourges. Yo-han est plus réticent, sans pour autant être aussi déboussolé que son ancien camarade de promo.

—      On va se faire choper et ça va mal finir, marmonne Yo-han en frottant ses mains sur son visage.

Yo-han, c'est complètement dingue qu'il soit dans le coup. Lui-même semble se demander ce qu'il fait ici, et comment ses cadets ont réussi à l'entrainer dans leurs bêtises. À peu de choses près, lui et Min-hwan sont dans le même état d'esprit actuel, à la différence que l'un sait totalement ce qui les attend tandis que l'autre est juste sur le point de faire une scène.

Avant de sortir à la suite de Yo-han, Sung-jun se fait retenir quand Min-hwan lui prend le poignet. Il se tourne, plantant son regard dans le sien.

—      Ça veut dire quoi tout ça ? le réprimande Min-hwan. C'était ton idée ?

Sung-jun penche la tête sur le côté, il y a la lueur des lampadaires, pâle et blafarde, en harmonie avec le manque de chaleur de se genre d'endroit.

—      On s'est mis d'accord sur quelque chose avec les gars. T'as pas vu les messages sur le groupe ?

Min-hwan cligne une première fois des paupières avant de grogner. Voilà ce qui arrive quand sans réfléchir, quelqu'un met tout un groupe en sourdine pour une soirée, et qu'il finit par oublier vérifier ce qu'il a raté.

Hyun-jae frappe à la fenêtre de Min-hwan pour qu'il sorte. Audacieux venant de sa part, n'est-ce pas ? C'est Min-hee qui l'encourage à aller vers lui sans systématiquement repartir la queue entre les jambes. Parfois cela porte ses fruits, parfois Min-hwan rétorque avec un regard qui ferait virer ses cheveux au blanc. Mais au moins, Hyun-jae est encore vivant.

Min-hwan finit pourtant lui aussi dehors, tournant la tête de gauche à droite pour vérifier que personne n'est aux alentours. Il ne le sent pas, il ne le sent pas du tout et il est bien placé pour le savoir. Park Yeong-ri est un salaud de première, mais un salaud avec du pouvoir.

—      C'est du n'importe quoi, persiste-t-il.

—      Oui, totalement, acquiesce Min-hee en tirant un grand sac de la benne avec l'aide de Yo-han.

—      C'est un plan foireux, renchérit Yo-han.

—      On va sûrement finir la soirée au commissariat, termine Hyun-jae avec un mouvement las de la main.

Min-hwan les regarde comme s'ils avaient perdu l'esprit.

—      Allez pas dans mon sens putain !

Hyun-jae pose le sac à même le sol, un écho de ferraille résonne et Min-hee lui mime un « chut » sévère du bout des lèvres. Sung-jun reste aux côtés de Min-hwan, les mains dans ses poches.

Un étrange vertige le prend, surtout due au côté si spontanée de la situation. Il n'y a même pas quinze minutes il était encore dans son jardin à se disputer avec eux pour qu'ils le laissent retourner tranquillement dans son lit, et voilà que maintenant il voit passer sous ses pupilles une bonne dizaine de bombes de peinture.

Min-hwan le voit venir, il voit la catastrophe qui arrive. Et le pire, c'est que même ces idiots semblent tout à fait conscients du fait que ça pourra très vite dégénérer. Il n'est pas question de violence, juste d'une petite leçon à leur sauce, qui nécessite quelques coups de graffitis et sûrement quelques pétards.

Il voit Hyun-jae poser ses mains sur le mur, qui doit dépasser les trois mètres de hauteur. Il le voit échanger quelques mots avec les autres, leur faisant des signes sans équivoque, certainement pour prévoir comment s'infiltrer dans la cour et gagner les murs de la demeure sans se faire prendre. Min-hwan a l'impression d'être dans un rêve altéré, la situation est surréelle, et pourtant, il est comme hypnotisé.

—      On sait pourquoi tu t'es battu avec lui. Pourquoi tu te bats tout le temps avec lui.

Les mots de Sung-jun n'ont pas vraiment d'intonation, ils ne sont ni graves ni enjoués. Et même comme ça, Min-hwan sent un frisson lui remonter le long de l'échine. Il tourne la tête vers lui, n'ayant pas remarqué sa main qui a naturellement glissé sur son bras pour s'en raccrocher. Leur contact a toujours été subtil, mais même s'ils ne le remarquent pas, il devient plus naturel, comme une manie étrange qui avait pris place : communiquer par les mots et par le toucher.

—      Tu mens, fait Min-hwan, étonnamment sur la défensive. Tu peux pas le savoir. Comment tu pourrais le savoir ?

—      Facile.

Sung-jun sourit.

—      Je lui ai demandé.

Les gens noyés par la cupidité se pensent invincibles, tellement qu'ils ne ressentent même plus le besoin de cacher les sinistres vérités.

Hyun-jae parvient à se hisser sur le mur dans un souffle d'effort, il se tient ensuite assis au sommet, une jambe de part et d'autre de chaque côté. Yo-han lui lance leur attirail avant de grimper le rejoindre. Un peu moins habile, Min-hee prend plus de temps, mais finit quand même par passer à son tour. Le compte à rebours est lancé, ils ne vont pas reculer. Min-hwan le sait.

—      Tu lui as deman-

—      T'es pas obligé de venir avec nous, fallait surtout qu'on ait un deuxième chauffeur au cas où ça tourne mal. Tu peux nous attendre à la voiture.

Sung-jun le pousse pour essayer de détendre l'atmosphère, épaule contre épaule. Il tend ensuite le deuxième hoodie qu'il avait gardé entre ses bras, qu'il comptait passer à Min-hwan pour qu'il respecte lui aussi le dress-code. D'une certaine façon, même s'il est bien conscient que ce qu'ils s'apprêtent à faire n'est pas légal, Min-hwan est un peu rassuré.

—      Sung !

Yo-han l'appelle depuis l'autre côté de la grille métallique. Sung-jun sourit à Min-hwan, sa main serpente pour quitter son bras, laissant une vague sensation de froideur tomber sur sa peau.

—      Pourquoi tes amis feraient ça ? Ça leur ressemble pas du tout.

—      T'as pas encore compris, hein ?

—      Compris quoi ?

—      Maintenant, ce sont aussi tes amis. Et ils sont cinglés.

Il regarde Sung-jun imiter les mêmes gestes que les garçons plus tôt, s'accrochant aux appuis du muret. Quand il se tient et se stabilise suffisamment en hauteur, mains sur le ciment, la pulpe des doigts rosie par les frottements, Min-hwan observe sa silhouette dans le rayon de lune. Ce soir, il a quelque chose de majestueux.

—      T'es cinglé, chuchote Min-hwan sans le lâcher des yeux. 

Sung-jun l'a entendu. Il le regarde, penche la tête, et rigole silencieusement. Comment quelqu'un d'aussi innocent ferait quelque chose d'aussi grand ?

Qui est Kang Sung-jun ?

—      Je sais.

Il est la brise.

Il est le vent.

Quand il s'apprête à sauter de l'autre côté, la voix de Min-hwan retentit, entre la retenue et la précipitation.

—      Attends.

Sung-jun le voit enfiler le hoodie qu'il lui a passé, et même s'il est toujours persuadé que ça tournera au fiasco, Min-hwan finit par se joindre à leurs conneries.

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