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19.



19.


La bibliothèque ne tardera pas à fermer, les derniers étudiants qui y résident sont dans le même cas que Min-hwan, ils rattrapent des lacunes qu'ils auraient dû revoir depuis un moment déjà. Mais à proximité d'eux, il n'y a presque personne et comme toute bibliothèque qui se respecte, l'endroit est bien trop silencieux au goût de Sung-jun.

—      Tu vas rester là ?

Min-hwan ne le regarde pas directement en posant cette question, il est plongé dans sa propre besogne, l'image de son profil parfait n'en est que plus précise. Sung-jun tend le doigt, sans directement le toucher il mime d'appuyer sur un bouton, sauf qu'il s'agit du nez de Min-hwan qui se met soudainement à loucher. Celui-ci secoue la tête et fronce les sourcils, ça l'a déconcentré.

Il réprimande Sung-jun d'une légère tape au genou sous la table, faisant rire ce dernier. C'est un peu pourquoi Sung-jun a voulu le voir en tête à tête, pour s'assurer que les choses étaient les mêmes, que rien n'aurait changé dans leur attitude envers l'autre. Il avoue se sentir soulagé, leur dynamique n'est pas bien différente, elle a ce côté posé et agréable. C'est juste comme une trêve, Sung-jun est semblable à la brise, il calme Min-hwan et les tempêtes qu'il a en lui, même s'il n'en est pas pleinement conscient. Parce que Min-hwan, il ne sait pas vraiment comment le lui faire comprendre, que malgré leurs caractères bien différents, le contact de l'autre leur est mutuellement apaisant.

Quand Sung-jun fauche l'un des stylos de Min-hwan et s'amuse à dessiner dans la marge de son cahier, il l'entend encore une fois soupirer. Mais il n'y fait pas attention, il sourit tout seul dans son coin comme un gamin.

Jusqu'à ce qu'il le voie reposer son propre crayon et repousser sa trousse plus loin sur la tablée. Sung-jun cligne des yeux, sa joue toujours posée contre l'un de ses bras.

Il réprime un vague sursaut quand Min-hwan imite sa position, face à lui et son regard planté dans le sien, leur visage séparé par l'équivalent de deux paumes de mains posées à plat.

—      J'crois que tu t'ennuies, lui fait remarquer son vis-à-vis, entre la remontrance et la moquerie.

Sung-jun ne lui répond pas tout de suite, il a la réplique sur la langue pourtant, elle n'attend qu'à être prononcée. La proximité n'est pas étouffante, et pourtant, il est assez près pour l'empêcher d'y penser avec clarté.

Merde.

Il pourrait le dire : « Ouais, j'm'emmerde. J'm'emmerde pendant que t'es plongé dans tes bouquins. »

Alors je me mets à te regarder.

Parce qu'en vrai, t'es magnifique.

Merde.

Alors le silence revient, et ils restent là. Sung-jun a peu à peu la gorge sèche, il se surprend à déglutir. Il se dit que s'il coupe le contact, Min-hwan se rendra compte de quelque chose, alors, même s'il a l'air un peu idiot, il reste figé face à lui sans dire un mot. Il parait qu'on appelle ça une absence, Sung-jun se dit qu'un peu plus et il pourrait entendre son cœur battre dans ses tempes.

Son souffle revient à la normale lorsque Min-hwan se relève, rangeant lentement ses affaires.

—      T'as fini ?

—      Ça va fermer, et entre ma sœur et toi, pas moyen de bosser tranquille.

Il dit ça sur un ton plaisantin, du moins, un ton plaisantin à la Kim Min-hwan, trop neutre pour franchement montrer son amusement, et trop amusé pour n'être qu'une simple ligne de mots sans émotions. Sung-jun ne sait pas si c'est juste que Min-hwan a un trop grand contrôle de ses réactions positives, il semble au milieu de tout, aucun extrême, aucun débordement sur le faciès. C'est pour ça qu'il est dur de le lire, ce ne sont que des micro-oscillations, comme si les années l'avaient forgé pour ne décrire que le strict minimum, ce qu'il y a de plus conventionnel, et qu'il commençait tout juste à lâcher prise. A sourire plus, et rire.

Sung-jun le suit quand il va ramener les livres qu'il a utilisés, puis quand ils quittent la bibliothèque. Les derniers retardataires se feront bientôt chasser à coups de pieds aux fesses et Min-hwan veut éviter d'en faire les frais.

Ils se retrouvent sur le parking, les lampadaires tracent partiellement leur chemin jusqu'à la sortie des départements. Le ciel est maintenant bien plus sombre, les étoiles pointent. Au loin, les arbres des montagnes s'agitent sous le vent printanier.

Sung-jun a la boule au ventre. Il est venu pour se persuader que rien n'avait changé.

Mais au final, ça n'a fait que confirmer les choses n'étaient plus les mêmes. Il ne voit plus Min-hwan de la même façon, plus tout à fait.

Min-hwan est deux pas devant lui, il le voit lever les yeux vers le ciel, mains dans ses poches quand une légère volute d'air frais s'échappe dans son souffle. Le printemps est encore frisquet, les nuits encore troubles. Les cheveux du jeune homme voltigent doucement, le soir est silencieux. Même dehors, les bruits sont discrets, juste un peu des bestioles cachées sur les murs et dans les ampoules, et des saletés de grillons qui rigolent contre du verre sale.

—      Je vais rentrer, tu veux que je te dépose devant ton log-

Min-hwan pivote pour parler à Sung-jun, mais il s'interrompt en remarquant que le garçon s'est rapproché, presque par impulsion, commandé par un sifflement dans les nuages. Comme si une force astrale le lui avait susurré, Sung-jun tend la main, ses doigts agrippant fébrilement un pan de la veste de Min-hwan quand il se tient face à lui sur le parking désert. Et là, ce n'est pas l'histoire de deux paumes qui les séparent, ils sont réellement proches.

Si proches que Min-hwan peut sentir son souffle sur son visage.

C'est sûrement un geste trop audacieux, pourtant Min-hwan n'a pas de réelle réaction -il n'a pas le temps d'en avoir une plutôt-, il se tient là, le visage de Sung-jun dans sa ligne de mire, limite il ne voit pas ce qu'il y a autour, c'est un fouillis de mèches châtaines qui scintillent sous la lune blanche. Comme ses yeux, pris d'un éclat qu'il n'a jamais vu.

—      Sung-jun ? lui souffle-t-il.

S'il avait attendu une seconde de plus, ça serait arrivé, Sung-jun aurait fait un pas de plus. Mais il entend un bruit et Min-hwan tourne la tête sur sa droite en haussant les sourcils. La façon dont le contact a été coupé fut telle une douche froide, Sung-jun revient à lui, sa main le lâche et comme par instinct, il se prépare à disparaître. Pourtant Min-hwan lui prend le bras et le tire contre lui. Le corps de Sung-jun tombe contre son torse, son menton cogne l'épaule de Min-hwan et il lâche une plainte de douleur en se retenant à lui.

Un vélo passe en vitesse, ayant manqué de peu de les percuter. Min-hwan lance un regard lourd à son détenteur, qui glapit avant de se mettre à accélérer, sa cloche continuant de tinter dans le lointain même après avoir déguerpi.

Sung-jun sent son étreinte, plus ferme, il a son bras autour de sa taille et tout à coup, ses yeux s'écarquillent quand il se rend compte de ce qu'il vient de se passer.

Putain !

—      Tu vas bien ? lui demande Min-hwan en lui secouant doucement l'épaule, son souffle lui effleurant l'oreille.

Mais Sung-jun se détache presque viscéralement de lui, titubant sur le côté en rigolant de manière bien trop nerveuse.

—      Oui ! Ouf c'était moins une, putain !

—      T'es sûr que ça va ? commence à s'inquiéter Min-hwan.

Et bizarrement, il ne semble pas juste faire allusion à ce presque accident de la route.

—      T'inquiète, plus de peur que de mal. J-je vais rentrer !

—      Je peux te-

—      Non ! le coupe Sung-jun en faisant des gestes exagérés des mains. C'est vraiment pas loin, j'ai besoin de prendre l'air. A plus !

Min-hwan le regarde partir, trottinant, à la limite de courir.

—      A plus... lui renvoie-t-il.

Quand il se retrouve bien loin, assez pour ne plus l'entendre ou le voir, Sung-jun plaque ses mains à son visage et pousse un geignement en rentrant la tête dans ses épaules, mort de honte.

—      Qu'est-ce que j'ai essayé de faire... Qu'est-ce que j'ai essayé de faire merde !


***


Min-hwan se gare dans le jardin de chez lui, les gestes mécaniques et la tête vide. Les lumières sont allumées et comme il s'en doutait, sa maison n'est pas aussi muette qu'il l'aurait espéré.

Il coupe le moteur et retire le contact. Pourtant, ses mains restent posées sur son volant pendant qu'il regarde les fenêtres de l'étage, attendant sûrement que quelqu'un l'ouvre pour lui balancer une réponse divine. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Il est immobile, il y a un fouillis bizarre entre ses méninges. Il finit par pousser un soupir tonitruant avant de distraitement poser son front contre son volant.

Mauvaise idée, il provoque un coup de klaxon et les chiens des voisins perdent la boule quand il sursaute dans une exclamation.

Alerté par le bruit, la porte d'entrée s'ouvre, laissant filer sur le perron une onde de lumière et l'ombre de Yu-chae. Elle penche la tête, et même à une distance respectable Min-hwan peut la voir le juger d'un air circonspect. Il grogne, descend, claque la portière -ce qui n'aide pas les chiens à la fermer-, attrape ses affaires et marche d'un pas rapide vers l'entrée.

—      Ça va pas ? T'as l'air vraiment perturbé.

Min-hwan marmonne avant de lui passer devant, elle n'a rien compris de son charabia mais ce n'était sûrement pas des mots d'amour. Elle hausse les épaules, tourne les talons pour regagner la salle à manger où ses parents commencent à mettre la table.

—      Qu'est-ce qu'il a ton frère ? demande leur père quand Min-hwan monte les escaliers pour aller déposer ses affaires en vitesse.

Yu-chae fait un signe de la main qui semble dire de ne pas faire attention. Après tout, au fond Min-hwan est un gamin.

—      Soit il vient d'être témoin d'un meurtre, soit il vient de se rendre compte qu'il a un bon gros béguin.


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