Chapitre 8
Je regarde Alfred, il faut de la nourriture, des boissons, de la musique...
- Je vous écoutes. Me dit Alfred sûrement impatient puisqu'il doit avoir encore une tonne de choses à faire, en plus des préparatifs.
- Les vampires mangent-ils de la nourriture Alfred ?
- Ils peuvent oui, des mets et des petits plats exceptionnellement.
- Bien, alors il nous en faut.
Alfred sourit un peu, j'aime bien la compagnie de ce grand-père ridé.
- J'irais en chercher mademoiselle.
J'hoche la tête et note sur la feuille "nourriture".
- Du sang, il nous faut du sang et du cognac pour se désaltérer, vous pourrez vous en occuper également ?
- Bien sûr.
- Ensuite... De la musique.
- Qu'entendez vous par là mademoiselle ?
- Il n'y a pas de musiciens en ville ?
- Non, il ne me semble pas, pas ici en tout cas. Alfred semble réfléchir une seconde. Mais nous avons une chaîne hifi de l'ancien temps à l'étage, peut-être que cela pourra faire l'affaire. Il doit nous rester des CD dans un carton.
- Je ne sais pas ce que c'est, mais je suppose que je trouverais, je me charge de ça Alfred.
Je note tout ça sur la feuille et fait de petits carrés sur les côtés afin de les cocher quand ce sera fait.
- Que faut-il d'autre pour réussir une fête ?
- Des décorations, je m'en charge également mademoiselle Élizabeth.
Je note ça sur la feuille puis la tend à Alfred.
- Parfait, nous pouvons commencer à lancer les préparatifs !
Le majordome hoche la tête puis lit ce que j'ai écrit, il me sourit chaleureusement et se lève de la chaise.
- Je vous laisse mademoiselle.
- Oui, merci Alfred.
- Je vous en prie.
Je le regarde quitter la pièce en silence. J'ai hâte d'y être. Je me lève à mon tour et sors du bureau pour rejoindre l'étage, là où j'ai rencontrer Alfred tout à l'heure. J'ouvre la même porte que j'avais ouverte il y a peu, j'allume le faible éclairage grâce à un interrupteur et regarde ce qu'il y a dans la pièce. À mon avis il n'y a pas de chaine hifi ici, mais peut-être le carton de CD, et avec un peu de chance il y a écrit quelque chose dessus qui m'indiquera que c'est bien ce que je recherche. Il y a des cartons remplis avec des tonnes de feuilles et des dossiers différents. Sur les armoires il y a plusieurs objets que je ne connais pas, ils m'ont l'air plus ou moins anciens. Je me met à fouiller chaque cartons, mais je ne trouve que des tonnes et des tonnes de dossiers. Ça n'en fini plus ! En plus de ça, j'ai soif de sang. Je continue mes recherches mais ne trouve rien de plus que des feuilles de papiers.
- Élizabeth ?
Je me tourne vivement vers la porte, Léonie s'y tiens accommodée.
- Comment m'as-tu trouvée ?
- J'ai croisé Alfred, il m'a dit que tu serais là. Tu cherches quoi ?
Je me relève et m'avance vers elle.
- Une chaine hifi et des CD, si tu sais ce que c'est je t'écoute.
Léonie regarde derrière moi.
- Il n'y a rien de tel ici, tu as vérifié les autres pièces ?
- Allons voir.
Je devance Léonie et ouvre une autre porte de ce miteux couloir, j'appuie sur l'interrupteur mais rien ne se déclenche.
- Là, il y a ce que tu cherches.
Mon amie s'avance vers un drôle d'objet assez grand, il y a deux tours noires et une sorte de petite boite avec des boutons et une crevasse assez plate. J'hoche la tête et regarde les autres cartons, sur l'un d'eux y est écrit en grosses lettres "CD". Géniale.
- Pourquoi tu as besoin de ça Élizabeth ?
- Nous allons organiser une fête, je lui répond en souriant.
- Eden est d'accord ?
- Bien sur, nous en avons discuté. Aide moi à descendre tout ça en bas s'il te plaît.
Léonie s'exécute et prend les deux tours dans ses mains, je récupère la drôle de boite et la pose sur le carton de CD que je prend dans mes bras. Nous descendons avec précaution l'escalier, traversons le premier couloir puis le deuxième puis arrivons au dernier escaliers qui mène à l'entrée du château. Nous déposons ce matériel dans la salle de réception contre un mur au fond de la pièce.
- Voilà une bonne chose de faite ! Je ne sais pas comment ça marche, je laisserais Alfred ou Eden s'en occuper.
- D'accord, au fait vous avez eu des nouvelles d'Adem ? Me demande Léonie, inquiète.
- Non... J'en sais rien je ne suis pas au courant, mais je te promet qu'on essaye de faire de notre mieux.
- Il y a un "on" entre toi et Eden maintenant ?
- Non ! Bien sur que non ! D'ailleurs... Pour demain soir à la fête, nous devrons faire croire que nous sommes ensemble pour duper les invités.
Léonie me lance un regard plus que réprobateur.
- Ce n'est pas une bonne idée Élizabeth !
- Pour être honnête, je n'en sais rien, mais nous n'avons pas le choix puisque les Dekrym ne sont visiblement pas charitable pour m'accueillir sans bonne raison.
- Je vois, ne te laisse pas duper par votre jeu. Eden n'est pas une personne de confiance.
- Merci, mais ne t'en fais pas pour moi Léonie. Je saurais me débrouiller.
Même si au fond de moi je ne sais pas vraiment comment je pourrais réagir face à Eden.
- Allons boire du sang, j'ai soif.
- Non vas-y toi, je dois encore aller chercher quelques vêtements chez moi.
- Très bien, à tout à l'heure.
Je laisse Léonie seule, je me fiche de ce qu'elle peut penser de moi vis à vis d'Eden, je saurais juger par moi même s'il s'agit d'une mauvaise personne ou non. Malgré tout, la petite voix dans ma tête me dit qu'elle à probablement raison sur certains points le concernant, mais je ne veux pas l'écouter. J'arrive dans la cuisine et me sers un verre de sang, je le bois d'une traite et m'en verse un deuxième. J'ai l'impression d'arriver à me contrôler de plus en plus et c'est une bonne chose. Peut-être est-ce en partie grâce au Bulgua.
La fête avance à grand pas, après avoir bus quelques verres de sangs je suis partie aider Alfred avec les décorations, c'était assez drôle et j'ai appris à faire quelques mouvements vampiriques. Je ne savais pas que je pouvais sauter et me déplacer aussi rapidement. Nous avons mis quelques décorations sur les murs et au plafond, on a ensuite placer une grande table au milieux de la salle de réception avec une belle nappe blanche. Léonie est revenue nous aider un peu plus tard, on a essayer quelques CD et j'ai appris comment fonctionnait la chaine hifi, nous avons un peu dansé puis la lune s'est montrée alors Alfred est partie prétextant qu'il avait encore beaucoup de travail puis c'était au tour de Léonie de me laisser. Alors je suis là, dans ma chambre en repensant à ma chouette journée. Ça ne fait que quelques jours que je suis là, mais j'ai l'impression que ça fait une éternité, je me sens à ma place ici. Même avec le caractère un peu spécial d'Eden, en réalité, je m'y suis habituée. Je m'imagine déjà à la fête, je me lève de mon lit et vais regarder dans l'armoire s'il y a quelque chose que je pourrai mettre demain soir. Je trouve une jolie robe bleue foncée avec de jolies motifs en dentelles sur le décolleté et sur les rebords de la robe. Je repense au marché que j'ai avec Eden, faire semblant d'être sa copine. Un frisson me parcours le corps. Je ne sais pas si j'approuve réellement cette idée, bien qu'elle ne soit pas mauvaise.
J'arrive devant le bureau d'Eden, mon vampire pour la soirée, vêtue de la belle robe bleu que j'avais choisi hier soir. J'hésite une seconde pour toquer, perdant mes mots. La porte s'ouvre sur le beau brun aux yeux noisettes avant que je ne puisse frapper. Je le détaille de la tête au pied, il est habillé d'un costume qui le met bien en valeur, mes yeux adorent regarder ce qui se trouve devant moi. Alors que lui aussi détaille ma tenue, nos regards se croisent et s'arrêtent quelques longues secondes.
- Les invités arrivent dans combien de temps ?
- Tu es magnifique.
Le rouge me monte aux joues, il m'a fait un compliment. Ressaisi-toi bon sang ! J'ai l'impression que mes pensées ne m'appartiennent plus quand je suis en sa présence, et ça m'énerve.
- Ça ne répond pas à ma question, mais merci. Toi aussi tu es bien habillé.
- Oui je sais. Nos invités sont déjà arrivé.
Son arrogance m'horripile.
- Fais attention à ce que tu dis, à qui tu regardes et à qui tu adresses la paroles. Pour ce soir rappel toi bien d'une chose : tu m'appartiens.
Eden me propose son bras, je le regarde quelques secondes en me demandant à quoi il peut bien penser et attrape son bras dans ma main pour ainsi avoir l'air d'un petit couple. Je ne comprend pas pourquoi je dois faire attention à qui je regarde ou parle, ça me concerne. Si j'ai envie de discuter avec un vampire je le ferais, mais en veillant à agir comme si Eden et moi étions ensemble, bien évidemment. En descendant les escaliers, mon faux petit copain ralentit la marche et pose ses yeux sur moi, je les sens me bruler la peau.
- Encore une chose, si on te demande, je t'ai mordu après avoir succombé à ton charme.
- Mordu ? Ce n'était pas prévu.
- Je voulais dire : transformé. J'ai pensé que ça tiendrait mieux la route si on te pose trop de question.
J'hoche la tête et regarde devant moi, déstabilisé par son regard et sa proximité. Je me sens à l'aise tout en étant mal à l'aise. Je ne comprend pas cette contradiction, quand je suis avec lui je n'ai que ça : des contradictions. Un coup il m'attire et l'autre coup son comportement m'écoeure. C'est sans compter la petite voix dans ma tête qui ne cesse de me répéter de me mettre en garde. Nous finissons de descendre les derniers escaliers puis arrivons devant les portes de la salle de réception, un brouhaha et de la musique se font entendre. Eden s'avance un peu plus pour ouvrir les portes. Je me sens gênée quand les conversations s'apaisent et que tous les regards se tournent vers nous. Mince, j'ai oublié de demander à Eden ce qu'il en était de son frère, s'il avait eu plus d'information. Cette pensé remonte soudainement dans ma mémoire, alors que le moment n'est pas du tout adapté. Je la met sur le côté, temporairement, pour me concentrer sur la fête. J'aurais aimé qu'Adem soit là, sa sagesse me manque. Le cours des discussions reprennent lentement dans la pièce, je regarde les invités présents. Il y a très peu de vampires au physique âgé, la plupart ont un physique jeune et beau, comme s'ils étaient morts, maquillés et gardés en état de conservation. Nous nous avançons, je tiens toujours son bras droit dans ma petite main. Un premier vampire nous accoste, il est assez grand avec une carrure fine. Il se tient droit comme un piquet, une flûte de sang dans sa main gauche.
- Eden, je n'y croyait pas. Comment vas-tu ?
Le regard de ce vampire se pose sur moi, puis repasse sur Eden, comme si je n'avais existé qu'une courte seconde.
- Je me porte bien.
Je me détache de mon faux petit copain en les laissant bavarder ensemble. Je n'ai pas envie de suivre une conversation ennuyante, je veux m'amuser. Je m'approche donc du buffet que nous avions placé au centre de la pièce et remarque qu'il n'y a pas de lait sur la table. Peut-être qu'on ne boit pas de Bulgua lors de ses réceptions. Comme j'ai peur de ne pas réussir à me contrôler, je décide de me servir un verre de ce qu'il y a sur la table. Visiblement, Alfred à mis plus de boissons à disposition que du simple sang et du cognac.
- Excusez-moi de vous déranger, Élizabeth c'est bien cela ? J'avais hâte de faire votre connaissance.
Je me tourne vers l'inconnu m'adressant la parole alors que mes lèvres sont trempées dans cette boisson assez forte, le goût me déplait au début mais je m'y habitue très rapidement, on dirait de la noix de coco. Je ne sais même pas comment je le sais puisque je n'en ai jamais gouté. Peut-être est-ce un souvenir d'avant. L'homme se trouvant devant moi est bien habillé et porte une barbe noir bien épaisse. Son regard pourrait transpercer une âme humaine.
- À oui, pourquoi ça ?
- Je n'y croyait pas que mon vieil ami se soit enfin trouvé quelqu'un.
- Et pourtant, je suis là. Je lui sourit du mieux que je peux pour paraître aimable et cacher ce mensonge.
- Vous êtes charmante. L'homme me sourit de façon un peu taquine, je ne comprend pas où il veut en venir mais s'il essaie de me draguer, c'est raté.
- Merci.
- Et pas très bavarde.
- Dites m'en plus sur Eden, vous le connaissez d'où ?
- Je suis le comte Pavyk, ma demeure est à quelques lieux d'ici. J'ai eu traité des affaires politiques avec les frères Dekrym, je porte mon verre à mes lèvres et boit une gorgée. Je suis d'ailleurs étonné de ne pas avoir vu Adem. Je manque de tout recracher, alerte. On avait pas prévu ce genre de question.
- Adem ? Oh il n'étaient pas d'humeur, je cherche des yeux Eden, où est-il donc passé ? Adem est sûrement entrain de lire un livre, vous le connaissez.
- Ça ne m'étonne pas de lui, en effet.
Je lui offre un agréable sourire forcé puis m'excuse auprès du comte pour rejoindre Léonie. Elle est toute seules près d'une fenêtre, pensive.
- Léonie, tu ne bois rien ? Au fait je dois te parler.
- Je prendrais quelque chose à boire plus tard, qu'est ce qu'il se passe ?
Je lance un regard derrière moi, le comte Pavyk est à présent entouré de deux autres personnes mais son regard reste fixé sur moi. Je me rappel alors que les vampires ont une ouï sur développé.
- Adem est encore entrain de lire un livre dans ses appartements ?
Léonie fronce les sourcils, ne comprenant pas tout de suite la supercherie. Je me met de dos de façon à ce que seulement mon amie puisse voir mon visage puis lui fait un clin d'oeil, ses yeux s'illumine comme par magie, comprenant enfin où je voulais en venir.
- Je crois que oui, il m'a dit qu'on ne devait le déranger sous aucun prétexte.
J'hoche la tête en lui souriant, la remerciant d'avoir jouer le jeu.
- Tu devrais faire attention avec ce que tu as entre les mains, l'alcool monte peut-être plus lentement chez les vampires, mais les effets restent les mêmes. M'avertit Léonie.
Je regarde mon verre.
- c'est de l'alcool, ça ? D'accord je ferais attention.
Qu'est-ce que ça peut bien faire de mal l'alcool ? Alfred ne l'aurait pas placé là si c'était dangereux. Je regarde Léonie en souriant, contente d'avoir ma petite fête. Je vais me placer près d'elle et de la fenêtre pour regarder tout nos invités profiter de la soirée. Je remarque Eden dans un coin à discuter avec Je-ne-sais-qui. Je me surprend à l'admirer, il est attirant, encore plus dans cet habit qui le met si bien en valeur.
- Mesdemoiselles ? Voulez-vous venir danser ?
Un beau jeune homme qui doit en réalité avoir 87 ans nous accoste poliment. Je regarde près de la chaîne hifi et une musique avec des basses et des paroles indéchiffrables me parviennent, plusieurs personnes dansent ensembles et de façon régulière sur une piste de danse invisible. Je bois une gorgée de mon verre d'alcool et regarde Léonie.
- Vas-y toi, je n'ai pas la tête à danser. M'informe mon amie.
J'ai envie d'essayer, j'ai envie de me lâcher un peu et de profiter enfin de ma soirée.
- D'accord mais va prendre quelque chose à boire alors.
- Oui oui, d'accord t'a gagné.
Je lui offre mon sourire de victoire et me tourne vers le beau jeune homme.
- Je veux bien venir danser. Comment tu t'appels ?
On se met à marcher vers le petit groupe de vampire qui se déhanche sur la piste.
- Victor, et toi ?
- Élizabeth, enchanté.
Victor me souris chaleureusement puis me prend la main pour m'emmener parmi les danseurs. Il commence à bouger les épaules, puis les jambes. Je ris un peu puis commence à l'imiter, j'espère ne pas trop me ridiculiser. D'un geste souple je bois toute ma boisson d'une traite en arrachant une grimace pour aller déposer le verre sur une table et ainsi m'en débarrasser. Quelqu'un dans la salle monte le volume sonore de la musique, une source de chaleur inconnu remonte dans tout mon être, je ne comprend pas vraiment ce qu'il se passe mais je me sens un peu moins équilibrée que tout à l'heure. Victor enlace ses doigts avec les miens, nous dansons ensemble au rythme de la musique. Je ne peux m'empêcher de sourire, mon regard croise plusieurs fois celui de Victor, lui aussi semble heureux. Il me fait tourner sur moi même et je fini par atterrir dans ses bras, un rire incontrôlé prend possession de moi jusqu'a ce que je me fasse attirer dans les bras de quelqu'un d'autre. Je ne peux que reconnaître l'odeur de ce vampire. Une force plus grande que ma volonté me pousse à enlacer ce vampire, je respire son odeur et un sourire bête arrive sur mon visage.
- Élizabeth que faisais-tu avec Victor ?
Je lève un peu la tête vers lui, nos regard s'accrochent l'un dans l'autre, attiré comme des aimants.
- On dansait. Je n'en ai pas le droit ?
La musique se termine et une autre plus calme arrive, à trois temps. C'est un slow. Eden nous fait basculer légèrement de gauche à droite. Je me sens bien.
- Non, tu es à moi ce soir.
Je ne le contredis pas, je n'en ai pas envie. J'ai surtout envie de passer un bon moment.
- Tu es jaloux ?
- Tu es bourré.
- Ça ne répond pas à ma question.
Eden lève les yeux au ciel, il paraît être mi agacé, mi amusé.
- Pourquoi tu as autant bu ?
- Je n'ai pas fais exprès.
Nos regards ne se sont toujours pas détaché l'un de l'autre, j'ai envie de poser mes lèvres sur les siennes, j'ai envie qu'il me serre fort contre lui. Mais j'ai peur, j'ai peur de ce qu'il pourrait se passer ensuite. La musique change et repart sur quelque chose de plus enjoué, je me détache alors d'Eden.
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