Bruit est dans la tête de Lärm. Il ne sait pas comment il sait qu'il s'appelle Lärm, mais il le sait.

Lärm ne sait pas que Bruit est là, tapi derrière ses pensées, tendues comme des draps frais et éclatants. Elles sentent bon les pensées de Lärm, elles sont légères et douces au toucher de Bruit, mais ce qui étonne ce dernier c'est qu'elles ne chantent pas. Pas de bruit ni de mélodie, les pensées de Lärm ne résonnent plus. Un frisson traverse Bruit, comment Lärm fait-il ? Pour que tout ici soit silence. Bruit a toujours eu si peur de silence. Pour lui silence est synonyme de fin, de néant, de rien. Son opposé total en l'occurrence, à lui qui est si plein.

Revenant à Lärm, Bruit avance dans l'endroit obscur. Il fait sombre, et pourtant tout est baigné dans une lumière sépia. Il voit les draps-pensée du garçon :  ils sont blancs, immaculés et bougent doucement, au rythme d'un vent invisible, sans musique et pourtant si nostalgiques. Bruit ne sait pas trop quoi faire, où aller. Il avance mais cela semble sans fin, arrivera-t-il à sortir de Lärm ?

Il se promène un peu partout, au bout d'un moment il oublie silence, il oublie que tout est vide entre ces draps tendus.

— Écho écho écho écho écho, fait l'écho quand du pied il tape le sol.

Étrange, pense Bruit. Pourquoi le son du sol dit-il écho ? D'habitude c'est pif paf boum, ou des sons ressemblants, pas des paroles.

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