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Le Donjon


Diane et Phil traversent un couloir dont les murs sont faits d'acier chromé strié de chair organique palpitante. Puis, franchissent une porte qui réagit à leurs traqueurs.

 Diane sait que le laboratoire se trouve derrière.

Alors que la porte se ferme,  un homme en blouse se précipite vers eux, flanqué de deux gardes en uniforme.

Le chercheur affiche une mine inquiète et fait de grands moulinets avec ses bras.

Diane sort son badge pour dissiper un éventuel malentendu.

— Vous êtes là pour quoi au juste ? Il y a un problème ? Nous n'avons signalé aucun incident pourtant ! Ce site est ce qui se fait de mieux en matière de sécurité et ne déplore aucun accident depuis...

L'homme, maigre et noueux, affiche la cinquantaine passée et son nez aquilin pourvu de grosses narines le fait ressembler à un vautour.

— Pas d'incidents non. Nous voulons juste voir monsieur Lacroix, et notre accréditation nous dispense de vous en donner la raison.

L'homme accuse la surprise et recule d'un pas.

— Monsieur Lacroix ? Vous êtes sûrs ? Écoutez. Nous ne l'avons pas vu récemment ici. Et par récemment je parle bien d'un mois.

— Etrange, Henri Lacroix fait bien partie du personnel des laboratoires Lebal d'après mes sources.

L'homme au nez d'aigle à l'air confus. Ce qui se traduit par des mouvements rapides au niveau de son œil droit, remarque Diane.

— Mais, mais... oui il travaille ici, mais... Monsieur Lacroix est un homme occupé, il se peut très bien que... En tout cas je peux vous assurer qu'il n'a pas mis les pieds dans cet édifice depuis un mois. Vous pouvez vérifier dans nos archives tout est consigné.

— Ne vous inquiétez pas, nous allons le faire. Dans le même temps, vous n'avez pas une idée d'un endroit où je pourrais le trouver ?

— Lacroix est un solitaire, un électron libre, je ne sais pas ou il se trouve et à l'exception du  Professeur Lebal en personne je doute qu'un membre de ce personnel ne puisse vous aiguiller. En revanche, je pourrais vous indiquer son bureau, mais...

L'homme prend un air suspicieux, ses yeux oscillent rapidement entre Diane et Phil.

— Je comprends votre hésitation et la réticence que vous montrez sachant que ce laboratoire contient des informations confidentielles. Mais je suis assermentée et mandatée par le conseil comme le montre ce document. Et cette partie de la clinique est encore sous la juridiction directe du conseil si je ne me trompe ? Donc, le temps de cette investigation, considérez-moi comme votre patronne et montrez-moi tout simplement où je peux consulter les documents de monsieur Lacroix, je vous prie.

L'homme en blouse ouvre la bouche, amorce une réponse et se résigne. Il tend le bras pour indiquer la direction à suivre.

— Suivez-moi, je vais vous conduire à la salle des données, vous y trouverez un plug sur notre alterné. Utilisez simplement le dock qui est disponible.

— Je n'ai pas l'intention d'utiliser un dock personnel pour me rendre dans votre alterné privé, vous savez ?

— Ce n'est pas ce que je voulais dire... je voulais simplement dire que les autres docks ne peuvent pas fonctionner.

Après avoir traversé un couloir bordant une zone dont les vitres teintées indiquent clairement que ce qui se passe derrière ne doit pas être vu par tout le monde, Diane et Phil sont conduits dans la salle de données, qui dans la plus pure tradition de l'art néo-cyber de ce début de 23e siècle, est architecturée autour d'un ordinateur dont la matière grise apparente baigne dans un liquide bleuté illuminé par d'inutiles néons.

— Voici donc la salle. Je vous laisse, si vous avez besoin de moi ou de quelque assistance. Appelez-moi directement via l'alterné.

Puis l'homme en blouse referme la porte.

Phil est encore plus trempé qu'après la marche et ne peut s'empêcher de clamer son admiration et son exaltation.

— T'es forte, sérieusement ! Je suis sur le cul... comment que t'a géré ça !

—  Ce n'est pas gagné Phil, s'ils appellent, et je sais que Lebal a le bras long, on risque d'être exposé et devoir fuir. À mon avis, il va falloir qu'on fasse très vite. Son histoire de l'appeler directement depuis l'Alterné était une façon peu subtile de me dire qu'il me surveille.

Diane dégage le dock d'accès du terminal et l'examine.

— Parfait, s'exclama-t-elle. Modèle compatible.

— Quoi ? Compatible avec quoi ? demande Phil, incrédule.

— Avec ça, répond Diane en sortant de l'autre poche de son blouson un engin pas plus gros qu'une punaise. Elle le  colle  sur sa tempe droite.

Phil reste bouche bée, puis reprend la parole.

— J'y crois pas. Diane tu ne vas quand même pas faire ça ! Ses yeux sont exorbités par la surprise, alors qu'elle s'approche du Holocomp de données.

— On n'est même pas censé être ici, on n'a même pas les droits, et en plus tu veux hacker le dock ? Tu te rends compte que si...

— Bon Phil, tu fermes ta gueule et tu te rends utile. Surveille moi, si tu vois que je commence à révulser ou convulser, tu me déconnectes. Tu sais comment faire hein ? C'est simple, tu retires le dock en premier, et après tu décolles le parasite de ma tempe. Dans cet ordre, c'est important.

— Tu veux dire que...

— Oui, je vais faire une virée dans les données, et je passe par une interface pirate, c'est le seul moyen d'obtenir des infos. De son côté, il me vera simplement en train de consulter les archives virtuelles. Ça te pose un problème ?

— Non, je veux dire ça j'avais compris, mais ce que... je n'ai jamais fait ça, mais OK... si tu révulses ou tu convulses, je te débranche, c'est ça ?

— Et du décolle le parasite... C'est ça, confirme Diane. Elle ajuste le dock sur sa tête et se connecte à l'holocomp.

L'immersion est instantanée. 

À peine a-t-elle les yeux fermés qu'elle prend possession de son nouveau corps. Elle peut déjà sentir la puissance de ce titan au corps d'ébène et se félicite à nouveau d'avoir fait appel à Brad pour la création de son avatar.

L'espace dans lequel elle s'est matérialisée est une salle blanche d'isolement. Cette antichambre est un classique des programmes de hacking. L'accès à cette partie de l'alterné lui a été donné par son interface parasite. Sans celle-ci, Diane aurait été dirigée vers la partie publique de la base, un endroit sans interêt pour collecter des informations inintéressantes.

— Tout va bien là-dedans ? La voix de Phil sonne comme un écho lointain.

Bien sûr elle ne peut pas lui répondre.

Diane doit désormais quitter son antichambre et explorer la partie ciblée de l'Alterné, sans se faire voir si possible. Son avatar est équipé de telles fonctionnalités, mais ses programmes n'ont pas été mis à jour depuis longtemps. Il n'y a plus qu'à espérer que la sécurité de cette zone isolée de l'Alterné soit suffisamment peu gardée. S'il s'agit bel et bien d'une partie l'Alterné privé de Lacroix, tout devrait normalement bien se passer, dans le cas contraire elle subira au mieux une éjection brutale avec prise d'empreinte cérébrale, ce qui l'exposera bien sûr à un tas de problèmes juridiques ou au pire, bien que peu probable, car complètement illégal, à une décharge dans le cerveau qui la laissera probablement inerte et dans un état végétatif irréversible.

Qu'en pense tu cassandre ? Ça se tente non ? S'entend-elle penser à haute voix.

Cassandre ne répondant pas, Diane active son programme passe muraille. Sa peau d'ébène devint fantomatique et intangible. Elle s'avance vers le mur et passe sa main.

Rien ne se passe. Le mur reste opaque et impénétrable.

Merde, il est protégé contre les fantômes, jure-t-elle. Ça commence mal.

Diane ressent un début d'inquiétude, elle est parcourue par un frisson passager. Seuls deux programmes sont encore en sa possession pour passer les salles de confinement. Un ver, assez silencieux qui ouvre une fausse porte et fait croire au système que sa présence est normale, ou un marteau-piqueur, qui lui marche à coup sûr, mais lance les contre-mesures à ses trousses.

Va pour le ver

À ce stade, il vaut encore mieux qu'elle s'expulse plutôt que d'utiliser le marteau piqueur.

Elle focalise sa pensée autour du programme ver, qui aussitôt invoqué dans la sphère d'information, commence à grignoter dans le mur pour y loger son propre code. Le procédé prend moins d'une minute, au terme de laquelle une porte se matérialise.

Diane passe la zone au scanner de donnée avant d'ouvrir la porte, juste au cas ou. D'après la cartographie des lieux, l'infozone nichée dans l'alterné privé du laboratoire ne compte que trois salles une fois le vestibule franchi.

Derrière se trouve probablement le nœud. D'après ses connaissances, les données importantes sont toujours placées dans les « coffres » ou « donjons » selon les appellations.

Et les donjons sont toujours gardés, Diane.

Avant de rentrer, elle envoie un chihuahua, son programme-espion. Après un examen des lieux, le programme revient bredouille. Comme elle l'a pressenti, rien n'est à craindre dans cette pièce.

Elle peut donc changer de pièce. Premier constat en entrant : Les créateurs virtuels n'ont pas pris soin de la décorer, ce qui arrive souvent avec les salles-nœuds. C'est simplement un cube peint en gris, à peine éclairé.

Une porte à gauche et une porte à droite.

D'un coup d'œil, elle reconnait, avec déception, les modèles de portes les plus modernes du marché. Du dernier cri.

Normal à quoi tu t'attendais en pénétrant dans une infozone d'un Alterné privé du laboratoire Lebal ?

Étrange, quelque chose cloche. Elle s'est connectée sur partie personnelle du Docteur Lacroix, pas à la zone sensible abritant les secrets industriels. Pourquoi de telles portes dans un Alterné privé.

Parce qu'il a quelque chose à cacher.

Diane hésite. Elle est face à un dilemme. Le seul moyen de les passer est d'y aller au marteau piqueur. Ce qui lui donne peu de temps pour faire son affaire et filer.

— J'y vais, s'entend-elle dire par la voix de son Avatar. Je ne suis pas venue ici pour repartir bredouille.

Suivant sa volonté, le marteau piqueur se matérialise devant elle sous une légère impulsion de son esprit. Elle le saisit à deux mains, se dirige vers la porte de gauche et déclenche le programme.

Le choc du marteau fait crépiter des étincelles qui lui paraissent  réelles tout comme  le brouhaha dont l'écho s'amplifie dans la pièce vide.

Diane sait que le temps joue désormais contre elle et l'adrénaline se déverse à grandes décharges dans son organisme.

— Eh ça se passe bien ? C'est la voix de Phil.

Elle se représente son collègue, observant avec inquiétude, son corps physique se crisper sous la concentration.

Il faut deux bonnes minutes pour que la porte cède. D'après ses calculs, le compte à rebours a commencé, et elle risque d'être éjectée de la zone dans moins de trente secondes.

Il faut faire vite. Saisir les données avant ce laps de temps et s'expulser ; en espérant qu'elle ait choisi la bonne porte bien sûr.

Bien la porte est tombée. Diane se précipite dans la salle. 

Elle se tétanise sous le choc de la vision.

Devant elle, jaillis de l'ombre, un chien géant à trois têtes. Elle reconnait un cerbère, programme létal illicite. Une seule morsure du chien signifie une mort cérébrale directe.

Ce sont ses réflexes qui lui sauvent la vie. À l'instant où son regard croise celui du chien gardien, elle enclenche  son programme d'invisibilité et bondit de côté.

Elle entend les mâchoires d'acier se refermer dans le vide, précisément à l'endroit où elle se trouvait avant l'esquive.

Un putain de programme Cerbère ! Nom d'un chien ! hurle Cassandre dans sa tête.

T'as de l'humour toi...

Diane se colle contre le mur puis commence à le longer. Les trois têtes de la bête scannent la pièce, en projetant un faisceau rouge depuis ses yeux. Invisibilité ou pas ; si elle croise les faisceaux, elle sera paralysée sur le coup et son camouflage disparaitra.

Avec un peu de chance, avec le raffut du marteau piqueur, les mesures d'éjection seront bientôt sur place...

Puis elle réalise. Le délai est écoulé ; les mesures d'éjection ne sont pas actives. 

Bordel, celui qui a placé le gardien ne veut pas que l'intrus s'en sorte vivant !

Diane esquive un faisceau rouge en bondissant et s'abaissant. Comment peut-elle se défaire de la bête ? Elle réfléchit et passe toutes les options possibles dans sa tête. Il lui reste quelques programmes, mais rien ne l'a préparé à cette rencontre. Une contre-mesure, un miroir, et un programme katana.

Le katana est envisageable, mais pas de front. C'est trop risqué.

Tant pis. Il faut quand même tenter le coup. Elle attend que le cerbère lui tourne le dos, puis dégaine son sabre et s'élance sur la bête.  Elle bondit et frappe de toutes ses forces... 

Diane percute un champ de force. La puissance du choc est telle qu'elle est repoussée en arrière et s'affaisse contre le mur. Dans le même temps, la bête se retourne d'un coup et projette sur elle les faisceaux rougeoyants. In extremis, elle saute au-dessus d'un faisceau et esquive le deuxième qui balaye la pièce verticalement. De nouveau invisible, elle se colle au mur.

 La bête la traque à nouveau. Il lui faut tenter une autre approche.

Diane, t'es cuite ma belle, t'es foutue et tu vas finir comme un légume grillé. Tu vas baver et tes yeux vont devenir aussi vides que ceux de ton voisin palier.

Ta gueule Cassandre, sérieusement ta gueule, car tu vas griller aussi !

Diane expulse l'air virtuel de ses poumons d'avatar, ferme les yeux et se concentre. Oui. Cela vaut le coup d'être tenté, se dit-elle.

Elle dématérialise son programme de furtivité.

  — Viens par ici mon chien !  

 En moins d'une seconde, la bête se  retourne  et projette les faisceaux dans la foulée. Dans le même temps, elle active le programme miroir. 

Le faisceau se réfléchit et frappe la bête.

Touchée par sa propre attaque ; le cerbère pousse alors un cri et se fige. Il convulse et se charge d'électricité.

Ne perdant pas de temps, Diane fonce sur le cerbère le sabre au clair. Elle hurle, puis  frappe de toute ses forces. Le monstre  vole en éclat de données sous le choc de l'impact.

C'est comme dans la mythologie grecque, jubile Cassandre.

Sauf que c'était la Méduse et pas le Cerbère, quand on s'appelle Cassandre on devrait savoir ça non ? Réponds Diane.

J'en sais autant que toi, ma belle, vu que tu te parles à toi même...

Diane halète, mais l'adrénaline l'a survoltée. Le programme miroir n'est pas du tout prévu à cet usage, elle n'était pas sûre que cela fonctionnerait. La tension retombe et Diane s'accorde un court moment pour se ressaisir. Pas de gardien sans trésor. Elle est au moins sûre de cela. Rapidement, elle fouille la salle-coffre, décorée d'un gout douteux. L'architecte-programmeur à eu le sens de la théâtralité ; l'endroit est truffé de décorations morbides ; corps et crânes qui ornent les murs, candélabres, pentacles et bougies. Diane repère assez vite les données, présentes sous la forme d'un coffre au trésor, dont l'éclat doré chatoyant filtre à travers son couvercle source lumineuse

À ce stade, Diane sait qu'il n'y a plus aucun risque, mais elle passe tout de même les données au scan. La voilà rassurée. Pas de piège de dernières minutes, mais une protection par cryptage.

Sans plus tarder, elle saisit le coffre sous son bras puis rejoint l'antichambre et s'éjecte du système.

Lorsqu'elle réintègre son corps physique, elle à l'impression de sortir d'une longue apnée et constate qu'elle a sué par tous les pores de sa peau. Haletante, elle repousse le deck et décolle son programme parasite de sa tempe.

Phil la regarde avec le même air incrédule qu'il avait affiché alors qu'elle avait piraté le système.

— Putain, Diane, je ne savais pas que t'étais si douée dans le hacking...

— Si tu sais fermer ta gueule Phil, je te jure de mettre des gants la prochaine fois que je te virerai ? Marché conclu ?

— Mais oui, je n'ai pas toujours été flic et j'ai eu une spécialité en sécurité informatique avant de commencer ma carrière, ajoute-t-elle pour se justifier.

— Bon j'ai récupéré un truc louche dans les données. C'est crypté et le cryptage ce n'est pas mon domaine. On va ramener ça, mais pas au bureau vu qu'on est ici de manière officieuse. Je vais mettre un gars sur le coup, un type hyper doué. Je compte sur ta discrétion hein ?

— Je suis avec toi là-dessus, on est dans le même navire Diane. Ton gars c'est Brad hein ?

— Oui c'est lui.

Diane secoue la tête, tire ses cheveux en arrière et renoue sa queue de cheval.

— On fait quoi maintenant ? demande Phil qui a blêmi au point que Diane se demande s'il ne va pas s'évanouir dans la seconde.

— On sort, pas besoin de s'éterniser. Je pense qu'avec des données, j'ai ce qu'il me faut.

Phil l'interpelle.

— Diane on est dans la merde hein ?

— Non Phil, je suis dans la merde.

Diane espère juste pouvoir quitter les lieux sans heurts ; elle doute d'avoir été suffisamment discrète pour ne pas avoir éveillé les soupçons de l'équipe de sécurité et sait que les retombées seront sévères.

Mais une chose était sûre.

Si un programme Cerbere gardait les données, ce qu'elles doivent contenir une fois décryptées doit valoir son pesant d'or.

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