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La pillule

Paul a fui le snack aussi vite que possible, puis a couru à vive allure en direction de la cavité inférieure qui abrite les quartiers résidentiels attenants à la centrale nucléaire. Il connait bien cette section de la ruche, il y a vécu enfant. À cette époque, cette zone avait très mauvaise réputation et personne n'y habitait de son plein gré, autant pour la crainte de la centrale que pour la faune peu fréquentable qui avait pris possession des rues. Aujourd'hui, vingt mille personnes vivent dans cette seule salle de la Ruche ; c'est au moins deux fois trop, pour son volume. En plus des problèmes sanitaires, il y avait la violence et la drogue, qui n'était pas encore régulée et administrée par les quotas de l'IA.

Après s'être assuré de ne pas être suivi, Paul s'engouffre dans le couloir qui relie les deux zones. La peur l'a quitté malgré l'obscurité et l'étroitesse du passage souterrain. Rien ne compte plus que la sécurité de sa fille, la sienne est secondaire. Si Paul doit sacrifier sa vie pour sauver celle de sa fille, alors il le fera. Et le danger cette fois-ci n'est plus une émanation chimérique accouchée par son imagination, il est bien réel.

Lorsqu'il a aperçu le vieil homme avec sa canne, il a juste réagi d'instinct et détalé sans réfléchir.

Karpov a vu juste, sa fille n'est pas à l'abri avec lui, sa compagnie est dangereuse, et il doit s'éloigner d'elle le plus loin possible.

Lorsque Paul a pris la fuite, la seule idée qui lui est venue en tête a été de se rendre dans cette zone qu'il avait bien connue. Il est persuadé que la densité l'aidera à se fondre dans la masse, et il ainsi caché, il pourra gagner du temps.

Du temps pour quoi Paul ? Retrouver ta fille ? Tu y crois sérieusement ?

Arrivé au milieu du couloir, il est forcé de ralentir la cadence en raison d'un engorgement au niveau de l'échangeur.

De nombreuses personnes marchent d'un pas lent dans les deux sens. Une forte odeur de sueur imprègne le tunnel, et l'air y est lourd, humide et saturé de suie.

Les intestins de la ruche. Le colon rempli de merde de M1.

Mais en y prêtant plus attention, Paul remarque que ce passage entre les deux salles a changé depuis la dernière fois qu'il l'a traversé. Il ne reconnait plus le vieux corridor creusé dans la roche, aux murs irréguliers, suintants d'humidité. L'art néo-cyber est parvenu ici, jusqu'au cœur de la ruche.

La pierre a cédé sa place aux plaques en métal chromées et le plafond a été recouvert d'une chair synthétique qui palpite  au rythme d'une musique diffusée par des haut-parleurs placés à intervalles réguliers le long du couloir.

Le passage à l'échangeur se fait sans heurts et Paul peut reprendre un rythme plus soutenu.

Lorsqu'il sort du tunnel, il est encore plus surpris de voir à quel point le quartier de son enfance a changé. Dans ses souvenirs, les résidences avoisinant la centrale étaient aussi inconfortables d'insalubre, bien souvent des cabanes de fortunes construites en dépit de la sécurité et du confort élémentaire.

Mais ce qu'il a devant ses yeux est totalement différent, l'environnement de son enfance a disparu. La banlieue de la centrale s'est modernisée et semble bien plus propre que dans ses souvenirs.

L'asphalte et le métal ont remplacé la terre battue et la roche, et là où les taudis s'entassaient jadis dans un espace réduit, de nouveaux blocs d'appartements aussi rutilants que compacts s'alignent dans un ordre parfait. Dans l'ensemble, l'espace semble avoir été aménagé et mieux optimisé pour accueillir la population. Mais c'est la grande luminosité qui le surprend, bien que loin d'égaler celle des plateaux, la lumière y est vive et intense. De nombreuses lumières blanches constellent la voute de la cavité lui donnant l'aspect d'une nuit étoilée.

La sécurité semble avoir été renforcée également. Et Paul grimace en constatant que l'accès à la zone résidentielle est gardé. L'accès passe par un contrôle obligé sous une arche. Au-dessus de cette arche, Paul remarque le panneau holo qui accueille les visiteurs et résidents.

« Bienvenus dans la nouvelle Salle Energétique de la Ruche ».

Le panneau diffuse en boucle le projet le démantèlement de la centrale nucléaire et son remplacement par des générateurs d'énergie teslaique.

Paul comprend que c'est la raison pour laquelle les quartiers ont été refaits ; une vaste opération séduction visant à faire venir la main d'œuvre et les cerveaux de M1 dans la Ruche.

Il est déçu. Il voulait se trouver en terrain familier et se fondre dans le chaos urbain de la Ruche. C'est raté.

Paul passa sous l'Arche.  Il est  interpellé par un garde synthétique qui gère les contrôles Gamma.

— Veuillez repasser en dessous, pour identification, dit le garde lorsque l'arche rendit son verdict au passage de Paul.

— Désolé, je ne suis pas sensible au scan Gamma.

Paul croit remarquer un vide — un bug ? — au niveau du visage du synthé lorsqu'il se fige et reste silencieux deux bonnes secondes.

— Veuillez me suivre s'il vous plait, finit il par dire.

Paul angoisse. Ce n'était pas la première fois qu'il doit repasser un scan, mais la situation est différente, il est traqué par un type un peu louche et peut-être même recherché par les forces de police.

Surtout, ne prévenez pas la police.

Il repense à la mise en garde du professeur Lacroix.

Et si le gouvernement était de mèche ? Lacroix a très bien pu travailler sur un projet top secret pour le compte du conseil et a été éliminé.

Le synthé emmène Paul dans une salle attenante à l'arche et le fait asseoir sur un banc de métal. L'ambiance des lieux est austère. Ce poste de garde est tout juste meublé d'une table, d'un banc et de trois chaises, lesquelles semblent même trop petites. Aucun poste Holo ne diffuse des émissions ou de la publicité et la seule décoration se limite a une vieille affiche jaunie plaquée sur un mur.

« Fait de santé : la consommation de mousse d'algue et d'insectes est recommencée au moins deux fois par jour », peut-on lire dessus

Un court instant il revoit sa mère lui dire la même chose lorsqu'il était petit. Son addiction aux mousses protéinées venait donc de là ?

Après une courte recherche dans un tiroir, le synthé s'approche avec un scan ADN manuel. Paul y applique son index, et attend trente bonnes secondes. Une fois le test passé, le synthé consulte les données sur l'écran holo du scanner, puis s'adresse à Paul.

— Pour confirmation, vous êtes bien Paul Veldon, né de parents Francis Veldon et de Marie Alvarez, le 13 septembre 2161 à M1, dans le quartier La Vallée, Plateau Hadès ? 

— Heuu... Oui, c'est bien moi, répond il d'une voix hésitante.

— Bienvenue à la nouvelle Salle Energétique de la Ruche, vous pouvez passer.

Paul est ensuite escorté de l'autre côté de l'Arche par le garde, ou il peut rejoindre la foule de personnes qui viennent de traverser l'arche. Ce n'est qu'une fois arrivé dans le centre de quartier résidentiel qu'il souffle un bon coup.

Bien maintenant que tu es là, et que tu es complètement paumé que vas-tu donc faire Paul ? Chercher un endroit pour dormir serait un bon début non ?

Paul est tenté d'appeler Adèle, pour la rassurer, lui dire qu'il va bien. Mais il sait que les intras peuvent très bien être tracés. Il compte sur le vieux Karpov pour s'occuper d'elle. Du moins pendant un temps.

Il s'installe sur un banc public qui donne sur un jardin en construction, puis consulte son holodeck afin de dénicher un hôtel. La majorité affichent complet. En persévérant un peu, il réussit cependant, à trouver une chambre dans un petit motel sans prétention qui borde le chantier aux abords de la centrale.

Bien, pas besoin de plus Paul.

Le motel est un bâtiment préfabriqué de deux étages adossé à un énorme rocher dans lequel ont été enchâssés des antennes et un câblage électrique.

On accède à l'accueil par une porte sur laquelle on accroché un panneau lumineux.

« Ouvert » peut on lire.

Bien c'est déjà ça...

Lorsqu'il pénètre dans la petite pièce qui sert d'accueil, il est assailli par une odeur de moisi mêlée à la friture. Un homme d'une cinquantaine d'années aussi sec qu'un pruneau laissé au soleil chasse des mouches à l'aide d'un bâton.

— La 10 est libre et on paie d'avance , dit-il lorsqu'il aperçoit Paul, sans pour autant arrêter de chasser les insectes.

— Passez votre empreinte sur la machine, vous ouvrirez la porte avec cette même empreinte. Bonne nuit.

Paul hausse les épaules et procède au paiement, puis, il se dirige vers la chambre 10 qui est la plus au fond au deuxième étage.

Au bout de deux tentatives, il parvient à ouvrir la porte, vieux modèle à gond, qui couine lorsqu'il la pousse.

La chambre sent le renfermé et l'humidité, mais semble relativement propre. La décoration est inexistante hormis un meuble bas sur lequel est posé un vieux poste holo. Un modèle qu'avaient possédé ses parents, reconnait  Paul.

Il s'étonne qu'il soit encore fonctionnel.

Paul allume la lumière et le vieux poste. Il fait défiler les chaines, et en choisit une qui diffuse les informations de M1 en continu. Le professeur Lacroix a-il été retrouvé ? Lui même est-il cherché ?

Il reste un bon moment à regarder les informations sur M1 et se rend vite compte qu'il s'agit des émissions habituelles. Reportages dans la ruche sur les conditions difficiles, grogne des religieux qui réclament de pouvoir construire des églises ou des mosquées, polémiques sur la loterie génétique et l'accès au travail.

Paul commence à sérieusement fatiguer. La journée passée à courir dans les recoins de la ruche a été particulièrement éprouvante pour lui qui n'avait jamais l'habitude de bouger sauf pour rallier la chambre au salon, ou le salon à la salle de bain. Des douleurs le lancent dans les cuisses et les mollets, et il n'a aucun antalgique à disposition.

D'ailleurs, le lit est particulièrement inconfortable et il doit se tourner plusieurs fois avant de se rendre compte qu'il n'arrivera jamais à dormir.

Et pas de pilule pour le faire dormir ici.

Pilule.

L'image de l'objet allume une petite lumière dans un coin de sa boite crânienne.

Qu'as-tu à perdre Paul après tout ? Ta fille est avec Karpov, tu es seul et qui sait, si tu ingères ce truc peut être qu'on arrêtera de te suivre ?

Et puis si Lacroix a raison et que tu retrouves l'usage total de ton cerveau. Penses-y ! Ne plus être aveugle dans ce monde d'ondes !

L'inconfort et la curiosité ont agi de concert pour le convaincre de bouger. Paul se lève du lit pour aller fouiller dans la poche intérieure de son manteau.

La pilule y est encore.

Il la fait rouler entre son index et son pouce, la palpe, la hume.

Il se dirige ensuite vers la salle de bain et fait couler de l'eau dans un verre en plastique mis à disposition. L'aspect orcre de L'eau le rebute, et il en verse le minimum dans son verre.

Paul se regarde ensuite dans le miroir attaché au-dessus du vieil évier. Il se trouve moins rouge, mais ses yeux verts fatigués sont lestés par d'épais cernes.

Après s'être passé de l'eau sur le visage, il rejoint le lit avec le verre à la main.

Que va il bien se passer se demande Paul, avant de gober la pilule et de vider son verre d'un trait.

Rien, se dit-il.

Et puis au bout de deux minutes, il ressent des picotements au niveau de ses deux pieds.

Les picotements deviennent une chaleur ; puis la chaleur remonte comme un serpent ardent le long de sa colonne pour finalement atteindre le cerveau. 

Ding. 

À ce moment précis, il se sent partir, se faire absorber.

Un trou noir semble l'aspirer de l'intérieur, tordant ses entrailles et le privant d'oxygène, soudant sa poitrine a sa colonne vertébrale.

Ensuite, c'est comme si des milliers de petites aiguilles chauffées à blanc luit perçaient les yeux subitement trop gros dans leurs orbites.

Un torrent de voix se met à rugir dans sa tête

Puis vient le silence.

Un murmure lointain, puis plus rien, juste le vide.

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