« Lorsque les premières percées dans le domaine du cerveau furent faites, Psycorp attira les détracteurs, aussi sûrement qu'un morceau de sucre attire les fourmis.

Ils étaient affolés par le progrès, les diabolisaient et les attaquaient à renfort d'avocats. Et ce n'étaient pas que des illuminés. Non, parmi les contestataires on trouvait de tout : Médecins, scientifiques, homme politique et des religieux bien sûr. Oui, aujourd'hui cela prête à rire, mais, franchement, leurs inquiétudes étaient légitimes. Moi j'avais peur. Nous avions connu la grande Pandémie, nous sortions tout juste d'un trauma qui avait réduit la population humaine à une peau de chagrin et là, une société de loisir se proposait gentiment de jouer avec notre cerveau ?

Il faut bien comprendre une chose : cette entreprise n'avait pas fait qu'inventer une nouvelle forme de loisir et d'évasion, ils avaient ouvert la boite de pandore, ouvert notre boite crânienne ! Ne l'oublions pas, c'est en réponse à leurs découvertes et leurs travaux sur le cerveau humain que notre société a pu évoluer vers la forme qu'on lui connaît aujourd'hui.

Il est vrai qu'à une autre époque, ils auraient été sinon jugulés, au moins contrôlés. Mais notre civilisation avait été meurtrie, l'humanité était affaiblie, comme elle ne l'avait jamais été auparavant dans son histoire : elle avait sûrement besoin de s'orienter vers une nouvelle direction. Tout est question de circonstances. »

— Extrait des Carnet Ouroboros, Citoyen dévoué de l'Alterné Clandestin.