Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Fumée

Paul  cligne des yeux et secoue la tête, le retour à la réalité le prend de court. Mais la désorientation est de courte durée : une odeur de fumée lui assaille les narines. 

Il vient de comprendre. Le vieux modèle de neurotranscripteur  a transformé l'odeur en signal visuel dans son interface.

Ce qui veut dire qu'il y a de la fumée dans mon appartement !

Paul sort de sa chambre et se précipite dans le couloir. Comme il le craint,  une fine nappe blanche glisse sur le sol.  La fumée se propage depuis la porte d'entrée.

Merde ! L'alarme incendie n'a pas fonctionné.

Paul titube  vers l'entrée, et manque de tomber en marchant sur son peignoir.

Si un feu se propage, il faut faire vite, mais faut-il ouvrir la porte ? Il n'en sait rien, la sécurité ce n'est pas son truc. Il n'hésite pas longtemps, sa curiosité l'aide à trancher.

Derrière une surprise l'attend.

Accroupie sur le seuil, une jeune fille, vêtue d'un jogging argenté braque sur lui regard incendiaire. Sa main aggripe un dispositif fumigène. À ses côtés, légèrement en retrait, un jeune homme affublé de la même tenue se cache  derrière des lunettes noires.

Paul ouvre la bouche, mais  la fille lui bondit dessus en hurlant.

— Papa !!! Tu te rends compte de ce que j'ai été obligé de faire !!!

Paul recule . Il connait trop bien ce ton et ce regard. Sa gamine est en rogne, ce qui ne présage rien de bon pour la discussion à suivre.

 Réfléchir, lui couper l'herbe sous le pied. Ne pas s'embourber dans un débat inutile voué à l'échec.

— Non, mais, Adèle, tu te fou de moi ou quoi... tu viens d'enfumer l'appart et.. Et.. Tu as failli bousiller mon travail...

— Chose qui ne se serait pas passée si un certain petit malin que je connais n'avait pas désactivé l'ordinateur central de l'appart, le coupe-t-elle sur un ton glacial.

— Tu racontes n'importe quoi, contre-attaque-t-il sans trop y croire. J'ai désactivé la sonnerie, c'est tout.

Malgré la colère, elle ne peut s'empêcher de sourire, dévoilant deux charmantes petites incisives.

— Papa... Papa... Papa... Égal à lui-même.

Paul déteste quand elle fait ça : le sourire, la consternation et ce regard brillant d'intelligence et de malice. Il reconnait  le préambule qui précède l'humiliation qu'elle va lui infliger sous la forme d'une démonstration implacable de son manque de bon sens pratique.

Ma fille est un dragon... comme sa mère.

— Ce circuit est d'une simplicité déconcertante, même pour un débutant.

Adèle joint le geste à la parole, et ouvre la boite en appuyant son pouce sur le capteur à empreinte.

— Tu vois, dit-elle en désignant le tableau électrique. Tu as juste à placer ton doigt sur le petit capteur au-dessus des interrupteurs, celui-là par exemple... et hop.

« Électricité salle de bain » dit une voix féminine.

— Tu peux même configurer l'aide interactive pour qu'il te projette un hologramme explicatif.

Elle agite les bras et reprend.

— Mais bon pas la peine de t'embrouiller, restons basique.

Paul ne dit rien. Malgré les remontrances, il est admiratif et fier de sa fille.

— Ce n'était pas la peine de tout couper, il fallait juste choisir ce que tout voulait désactiver, même toi tu peux le faire.

La tension semble être retombée, Adèle parait plus sereine, son visage s'est décrispé.

— Ce n'était pas la peine non plus d'enfumer l'appart, il y avait d'autres moyens. Et puis si je n'avais pas ce foutu handicap, je n'aurais même pas eu, ce problème, se justifie Paul.

— Comme quoi ? Dormir dehors ? J'ai toqué, hurlé, frappé la porte... avant d'aller au magasin le plus proche pour m'acheter un de ces fumigènes qui font fureur dans les boites de nuit.

Adèle arrache la bombonne de la main du jeune homme qui observe la scène en retrait et l'agite devant le nez de son père.

— Y'en avait des parfumés, mais je suis sûr que tu n'aurais pas bougé de ton fauteuil si t'avais senti une odeur de fraise. Et ton handicap n'a rien à voir là-dedans, ne te cache pas derrière non plus à tout bout de champ Papa !

Elle gagne du terrain. Il faut éviter de prolonger la discussion. Une diversion peut-être ?

— Bon, bon y'a pas mort d'homme après tout, t'a pas tort je ferai attention la prochaine fois. Et tu me présentes ton ami ?

— C'est Mathieu, papa je te l'ai déjà présenté.

— Tu peux lui dire de rentrer, je ne vais pas le manger.

— Tu peux lui dire toi même, il est devant toi.

Paul s'apprête à répondre, mais sa fille le coupe

— Hey, au fait, y'a un truc dans la boite.

Le colis. Paul l'a complètement oublié. Son étourderie prend des proportions alarmantes.

Il s'est promis de prendre des mesures, mais rien n'y fait. Il a la tête ailleurs.

Sa fille lui a bien mentionné l'existence d'un dispositif permettant la reconfiguration des neurones et synapses, pas très cher et très utilisé chez les étudiants surmenés, mais il ne veut pas en entendre parler. Son cerveau, c'est sacré. Hors de question pour lui de l'altérer de peur perdre sa spécificité d'artiste.

— Je peux l'ouvrir ? Adèle a déjà le colis en main, prête à déballer

Le dragon a fait place à la gamine. Ses grands yeux verts pétillent et son visage étincelle de candeur, illuminé par son sourire éclatant.

— Bien sûr, fais-toi plaisir.

— Chouette, je l'amène dans le salon ! Mathieu tu peux attendre s'il te plait ?

Le jeune homme lui fait un signe de la main, mais garde la tête baissée, le regard rivé sur ses chaussures argentées. Adèle est déjà en train d'éventrer le paquet, qu'elle a posé sur la table aquarium de la salle à manger.

En l'observant, Paul sourit. Adèle est tout pour lui : sa confidente, son amie, son guide. Elle l'aide à décrypter les codes d'un monde qui lui échappe de plus en plus. Sa bouée dans un océan d'inconnu.

Mais il sait que cette relation particulière qu'il entretient avec sa fille nuit à son autorité paternelle. Certes, il est conscient qu'elle est bien plus mûre que lui. Réfléchie, ordonnée, brillante, sociable. Adèle possède toutes les qualités qui font cruellement défaut au compositeur bohème un peu sauvage qu'il incarne.

Pourtant, en la regardant manipuler le colis, il constate à quel point sa fille est encore fragile et vulnérable. Elle reste une enfant, empreinte de pureté et de naïveté. Le monde en dehors est impitoyable, et son rôle de père est de la protéger, la préserver.

Ai-je été à la hauteur ? Aurais-je du forcer mon autorité ?

À chaque fois qu'il se pose ses questions, il éprouve la peur d'y répondre.

— Papa, c'est quoi ce truc ? Apparemment, c'est ça qu'on t'a envoyé.

 La voix de sa fille le sort de ses pensées.  

Adèle lui tend un petit morceau de métal de la taille d'une main. L'objet métallique lui évoque un coffret. Il ne s'y connait pas trop, mais l'objet semble dater. Sa fille était à la fois curieuse et perplexe, peu habituée aux « énigmes ».

Paul, sceptique, prend l'objet dans la main et le soupèse.  Il fronce les sourcils.

— Wow, je n'en ai vraiment aucune idée, c'est assez étrange en fait. En tout cas quoi que ce soit, ça doit  être une erreur, il n'y avait rien à l'intérieur du paquet ? Un mot ou...

— Non, rien de rien, l'interrompt-elle en essayant d'arracher l'objet de la main de son père.

Paul laisse faire sa fille, qui inspecte la chose sous toutes les coutures.

— Je ne pense pas que ce soit une erreur Papa, reprend-elle, tu sais ça n'arrives plus, c'est plus comme dans ton temps.

Paul saisi l'emballage qui est posé sur la table aquarium du salon. En le manipulant, il tente d'y trouver l'adresse d'un destinateur, mais finit par la reposer.

— En tout cas, pas d'erreur, conclut-il, c'est bien moi le destinataire. Tu sais quoi ? Je sais qui pourrait nous aider à résoudre ce petit mystère.

Adèle fait une moue circonspecte et adresse un son père un regard. Non, une supplique.

— Oui Adèle, on va faire un tour chez l'Oncle Karpov.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro