Docteur Lacroix
- Docteur Lacroix !
- Paul ! articule le professeur dans un soupir. Il parvient à hisser sa vieille main squelettique et tend son index.
Puis il ferme les yeux et s'écroule.
Paul recule paralysé, choqué. Les larmes montent, mais il est incapable de déterminer leur nature : la peur, la tristesse, l'angoisse ; ou bien de tout cela en même temps.
Alex Karpov, affiche un visage sinistre et sombre.
- Il faut qu'on appelle la police, on doit signaler le meurtre Paul.
Paul ne l'écoute pas.
Tout ce sang. Qu'est-il arrivé à sa fille ?
- Il nous a montré ce meuble. Il me l'a montré j'en suis sur !
- Paul, il faut qu'on appelle la Police, réitère Karpov, le ton grave.
Mais Paul n'entend rien.
Il m'a montré quelquechose !
Il se précipite vers l'établi qui jouxte le meuble, celui-là même qui lui semble avoir été désigné par Larcoix. Il fouille, faisant voler outils et débris. Puis un objet attire son attention.
- Là.. Un holo !
Il le regarde d'un peu plus près, et reconnait un modèle à déverrouillage ADN. Complètement scellé.
Merde, verrouillé !
- Paul, tu dois m'écouter bon sang ! crie Alex qui s'est levé d'un coup.
Paul se retourne, son regard frôle les limites de la démence.
- Non Alex. Non. J'ai ma fille qui est là, dehors en danger...
Paul lui tend alors l'holo qu'il vient de récupérer sur l'établi.
- Là... j'ai surement une réponse. Alors oui, on ira voir la police, mais pour le moment, laisse moi consulter ce machin
Alex ouvre la bouche et la ferme aussitôt, puis hoche la tête.
- Bien, bien... regardons. Paul place le projecteur sur le bras du professeur. Rien.
-Je ne comprends pas ! dit Paul. Cela devrait fonctionner !
-Essaie avec ton bras peut être.
-Pourquoi mon...
Paul s'arrètes. Le professeur le connaissait. Et si il n'avait pas suivi la piste du coffret, il n'aurait jamais attéri ici. Cela peut donc fonctionner. D'autant que le professeur devait posséder son empreine ADN.
Paul ajuste l'holo autour de son bras.
Le voyant passe au vert.
-Ca fonctionne ! Il y a un message holo en archive !
Paul active le projecteur.
Henry Lacroix, filmé de plain-pied et s'adresse à la caméra. Il porte les même habits. L'enregistrement doit être récent.
"Professeur Henry Lacroix. Je n'ai pas beaucoup de temps alors je vais être bref. Ce message est adressé à Paul Veldon.
Paul, je vous prie de m'excuser. J'avais appelé chez vous en ce début d'après-midi, j'avais besoin de vous parler de ce colis que j'ai fait envoyer. Mais je suis tombé sur votre fille, qui m'a alors expliqué que le coffre était en possession d'un certain Karpov. Il faut comprendre que je n'avais pas le choix que de demander à votre fille de venir à ma rencontre. J'ai fait également parvenir un message à Monsieur Karpov. Le coffre était nécessaire, vous comprenez. C'est un coffre à ouverture GAMMA qui ne s'ouvre que lorsqu'il est harmonisé avec la bonne personne. Il y a une raison à cela, mais je n'ai pas le temps de vous l'expliquer. Ce qui est important de savoir, c'est que j'ai transmis mon empreinte Gamma à Adèle. Je vous la destinais, mais... bien, écoutez attentivement. J'ai fait réserver une chambre dans un Motel de la Ruche. La chambre numéro 127, du Motel "L'Auberge des Mineurs". Votre fille vous y attend. J'ai juste une requête, qui est importante. Plus importante que ma vie, à laquelle j'ai renoncé le jour où je vous ai fait parvenir ce colis. Suivez, les instructions à l'intérieur du Coffre. Suivez les, je vous en conjure, il en va de la sécurité des dômes et oserais-je dire, de l'humanité... Adieu, Paul, et excusez-moi de vous avoir trompé par le passé. Aussi, une dernière chose, surtout ne pas prévenir la police, cela ne ferait qu'empirer les choses"
Puis l'holo s'éteint.
Après quelques secondes de silence, Paul et Alex s'échangent des regards incrédules.
La scène semble si surréaliste, presque grotesque, issue d'une tele novela crachée par un mauvais scénariste. Sauf que... cela est réel.
- Bon sang, Paul, tu peux me dire ce qui se passe là ? On dirait que c'est toi l'acteur de cette farce !
- Je n'en sais rien Alex, et crois moi la farce ne me fait pas rire, mais au moins, si j'en crois le message, Adèle est en sécurité.
Paul entre l'adresse du Motel et attend que la projection holographique apparaisse au-dessus de son poignet.
- C'est à vingt minutes. C'est proche de la station centrale, à un pâté de maisons du grand ascenseur.
- Attends tu peux m'expliquer si...
- Sur le chemin Alex, le temps presse.
- Alors on n'appelle pas la police ? On ne signale pas le meurtre ? On fait quoi de lui ?
-On fera un signalement anonyme, mais plus tard, laisse-moi juste retrouver ma fille d'accord ?
Lorsqu'il sortent de la maison, la nuit est tombée et les haut-parleurs de la ruche diffusent divers bruits, criquets, grillons, hiboux.
- Je peux te poser une question ? demande Alex alors qu'ils marchent d'un pas rapide.
- Oui, dit Paul haletant qui malgré la fatigue et la faim impose un rythme soutenu, revigoré par la perspective de revoir sa fille.
- Tu avais l'air de le connaitre, autant qu'il avait l'air de te connaitre. Tu peux m'expliquer ?
- Oui, C'est lui qui s'était occupé de moi pour un traitement. Il s'occupait de mon handicap Gamma !
- Et une idée du pourquoi il t'a dit. Désolé de t'avoir trompé ?
Paul secoue la tête.
- Non. Pas la moindre idée !
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