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Bureaucratie

Diane entre dans le bureau du commissaire et son estomac se noue, c'est viscéral.

Pour elle, Charles Wilkins est un sale con qui a su berner son monde avec ses bonnes manières et son air savant. Dans son bestiaire, il fait partie de cette espèce nuisible, qu'elle appelle le « con qui sait tout ».

Elle s'est fait une vision assez claire de la vie de son patron. Jogging, caresse au chien, peut-être même un vrai pour faire plaisir à sa fille, sa femme lui adressant un sourire à lui en déchirer les zygomatiques, et les jolies têtes blondes allaitées à la bonne humeur, tétant le bonheur comme des veaux affamés sur une mamelle gorgée de lait. La parfaite vie tranquille de la famille modèle. La parfaite devanture.

Encore un qui doit tourner au Diet Corp. Le bonheur sous cellophane.

Elle remarque immédiatement ce petit sourire satisfait qui se dessine à la commissure de ses lèvres. Il l'attend, installé dans son fauteuil en cuir, derrière son bureau gris terne sur lequel repose un transcripteur holo, flanqué d'une plante synthétique à variation chromatique et d'un projecteur de vidéos souvenirs (sa famille)

Diane est persuadée que Wilkins cache un vice, une tare, un vieux monstre tapis dans une niche visqueuse de son intellect mordant ou de son apathie glacée.

Il n'a pas changé en cinq ans. Le teint hâlé, un visage légèrement anguleux contrasté par des yeux clairs qui semblent ne jamais ciller. Et sa voix qui coule comme du miel sur une tartine chaude .

Une fois la porte du bureau fermée, Wilkins, se redresse dans son fauteuil, et son visage s'assombrit.

- Diane. Installez-vous ne restez pas debout, je vous en prie, dit-il d'une voix douce qui sinue  tel un serpent repu dans l'herbe grasse.

Diane prend place dans l'inconfortable chaise chromée et l'observe en silence, les mains posées sur les cuisses. Elle attend les remontrances qui vont se succèder par vagues. C'est le protocole Wilkins comme elle l'appelle.

Le chef de la division pose les paumes de ses mains à plat sur le bureau et prend un air désemparé, teinté de condescendance.

- Je ne vais pas y aller par quatre chemins Diane, J'ai un problème avec vous. Je sais que nos différends ne datent pas d'hier, nos oppositions sont fréquentes. Mais, là, franchement, vous commencez à dépasser mes limites.

Diane ne bronche toujours pas. Pour l'instant c'est du classique ; le genre de phrase qu'il lui sert régulièrement, jouant juste sur la forme pour ne pas paraître trop redondant, variant les images et les tournures. Comme d'habitude, elle laissera passer l'orage et déploiera le parapluie.

- Mettons de côté votre inefficacité sur le terrain ces derniers temps ainsi que votre inaptitude à avancer sur une affaire dans laquelle vous vous enlisez. Je voudrais surtout vous parler de votre caractère et des troubles de votre comportement.

Charles fixe Diane un moment, et semble peser ses mots.

- Cela agace, Diane et cela nuit au moral, et donc à la productivité de nos agents pourtant très qualifiés. Vous ne pouvez plus les traiter comme cela. Votre ancien état de service vous a peut-être conféré un statut de star, mais cela doit cesser. Promptement. Immédiatement. Définitivement.

Wilkins marque une pause, renifle d'une sèche inspiration et reprend sur un ton plus apaisé.

- Autre chose, j'attendais que vous me rendiez un rapport sur l'incendie survenu dans la ruche il y a une semaine... Ha, mais oui j'oubliais. Vous n'avez pas pris l'affaire en charge, malgré les ordres et l'avez transféré à Lesland.

- Je suis calme patient, tolérant. Vous êtes malgré tout une bonne flic.

Malgré tout ? Il y a du progrès.

Diane s'engouffre dans la brèche.

- Sans vouloir vous manquer de respect commissaire, j'ai du nouveau sur l'affaire du tueur, et je suis à deux doigts de mettre le grappin sur ce fumier. Si vous me...

- Sans vouloir vous manquer de respect Diane ; il y a un problème. Vous me servez la même rengaine depuis des semaines votre affaire n'avance pas d'un iota, coupe Wilkins.

Il attend une réaction de Diane qui ne vint pas et reprend, le sourire mauvais, dévoilant une canine.

- C'est moi qui fixe les priorités sur les affaires, pas vous. Je suis mandaté par le Conseil pour diriger la police, pas vous. Je décide sur quelle enquête vous allez enquêter, pas vous !

Wilkins se lève brusquement de la chaise. Il tente de contenir la colère qui a bouillonné en lui. Il se racle la gorge et se passe la langue sur les lèvres. Deux lèvres pincées qui semblent soudées. Des lèvres de reptile.

Charles pointe du doigt, un holoprojecteur grand format qui repose dans le fond gauche de sa pièce, à côté d'une plante exotique violette bon marché.

- Je rends des comptes tous les jours à des types. Sa voix est désormais plus calme, plus posée. Ces gens n'y connaissent rien de rien au métier ou à la traque d'un tueur. Et eux doivent aussi rendre des comptes, des rapports. Ces résultats communiqués servent à alimenter des statistiques, des calculs pour que l'IA décide ensuite de la marche à suivre. Je les méprise autant que vous ces bureaucrates, mais le fait est que je réponds à leurs ordres. En ce moment croyez le ou non j'ai passé plus de temps à sauver votre cul que de m'occuper de mon travail.

Diane le fixe, sans pour autant ciller, son regard est perdu dans le vague, inexpressif.

Wilkins lâche un souffle sec de dépit, et reprend place dans sa chaise.

- Diane, que savez-vous du conseil au juste ?

- Pas grand-chose à vrai dire. Ils sont sélectionnés sur une base génétique et ils s'assurent de faire appliquer les règles de l'IA.

- C'est vraiment tout ce que vous pensez d'eux ?

- Vous m'avez demandé ce que je savais, pas ce que je pensais monsieur Wilkins. Mais puisque vous voulez mon opinion. Je pense qu'ils ne servent à rien, sauf à faire de l'ingérence dans des domaines qui les dépassent totalement.

Wilkins sourit, mais son visage n'exprime aucune joie.

- Vous voyez, Diane vous êtes franche. Ce qui est une qualité, j'en conviens. Mais pour le moment, j'ai besoin que vous mettiez cette qualité loin de vous pendant que l'orage se calme. Et croyez-moi, la tempête fait rage au-dessus de nous.

Diane se renfrogne et darde un regard irrité vers son patron. Elle devine ou il veut en venir.

- C'est à cause de Reynald Hawkins ? Il était membre du conseil alors tout à coup, l'enquête devient un sujet sensible. Tant que les victimes étaient de simples anonymes, personne n'y prêtait attention. Mais un bellâtre des beaux quartiers se fait occire et soudainement on se retrouve à devoir marcher dans un champ miné sous les projecteurs de ces gros cons inutiles c'est ça ?

Wilkins soupire à nouveau et pose les deux paumes de sa main sur son bureau.

- Diane, j'ai eu un mot du conseil. Je vais être direct. Ils font pression pour que vous soyez écartée de l'enquête. Purement et simplement. Elle sera reprise par la sécurité interdôme. Alors, faites-moi plaisir et lâchez prise, vous êtes à deux doigts d'être suspendue. Ne me forcez pas à le faire. Alors vous allez reprendre en main l'affaire de l'incendie et lâcher un peu de lest sur votre affaire de tueur. C'est un ordre. Non, mieux. Il s'agit de mon dernier avertissement. Ne me poussez pas à faire une chose que vous allez regretter et que je regretterai aussi. Stoppez l'affaire. Immédiatement.

Diane se lève à son tour de sa chaise.

- C'est fini ?

- Oui vous pouvez sortir.

Pendant qu'elle ferme la porte du bureau de Wilkins, ce dernier élève la voix :

- Deux doigts Shalk, n'oubliez pas !

Diane serre les poings, puis souffle ; ses discussions avec Wilkins étant toujours éprouvantes pour ses nerfs.

Pas question de lâcher l'enquête. Ils peuvent aller se faire voir. Pas alors que je suis si près du but.

Diane se dirige vers la cafeteria. Elle achète un café double au distributeur puis s'en va directement au bureau de Phil.

Ce dernier est relié à l'Alterné par son deck, allongé dans sa longue chaise rabattue en arrière. Le battement rapide sous ses paupières indique une intense activité cérébrale.

Diane s'adosse au mur du bureau en souriant ; elle apprécie le spectacle d'un enquêteur plongé dans son travail. La dévotion de son collègue la stimule.

Elle boit tranquillement son café et attend qu'il sorte de son immersion.

Lorsqu'il ouvre les yeux. Phil fait un bond dans son fauteuil en constatant que Diane est juste derrière lui.

- Hey, Diane, tu m'as fait peur !

- Retour à l'envoyeur ! Alors t'as trouvé des trucs ou tu matais du porno dans l'Alterné ?

Phil arbore un sourire triomphant ; il jubile.

- Oh Diane ! Tu ne vas pas me croire !

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