Aujourd'hui, quatrième jeudi de novembre, on fête aux États-Unis Thanksgiving, une célébration aux racines folkloriques très feel-good : ce serait autour d'un banquet organisé pour remercier le ciel des moissons fructueuses que les pères pèlerins et les amérindiens auraient partagé dans la joie et la bonne humeur les fruits de leur labeur respectif. Une carte postale dont beaucoup s'accommode mais qui est loin de refléter la réalité historique.

Cela n'étant pas le propos aujourd'hui, parlons du lendemain de cette fête qui porte le nom de Black Friday et qui annonce l'ouverture de la saison de la chasse. La chasse aux bonnes affaires j'entends. Car une fois le repas de Thanksgiving digéré, il faut penser au prochain festin : Noël. Et qui dit Noël dit cadeaux. Et qui cadeaux dit... shopping. Et qui dit shopping dit revendeurs qui se frottent les mains.

Et le dindon de la farce dans tout ça? Le consommateur qui se laisse gagner par la fièvre des soldes en-veux-tu-en-voilà. Pour contrer cette frénésie pécuniaire, une solution : le Buy Nothing Day, ce qui donne en français la Journée Sans Achat. Comme son nom l'indique, on s'engage à ne rien dépenser de la journée. En France, cette opération est menée le dernier samedi de novembre par l'association Casseurs de pub, et ce depuis 1999.

On peut être séduit par l'aspect boycott de la manifestation, par son caractère de défi face aux corporations qui ne vivent que de nos dépenses. Mais on peut aussi en profiter pour se poser la question de savoir pour quelles raisons sommes-nous tous convaincus que notre statut, notre valeur dans la société, notre classement dans l'échelle du mérite, sont définis par nos possessions, que ce soit notre sac à main, notre parfum, nos chaussures, ou encore, notre voiture...

Je suis donc j'achète? Faisons donc abstraction de la pensée dans cette équation. Qui a besoin de réfléchir quand il suffit d'acquérir?

N'oublions pas que nous vivons sur une terre aux ressources finies. Et non infinies comme on a tendance à l'oublier. Continuer à consommer sans songer aux lendemains qui déchantent est pour le moins irresponsable. Alors pensez-y demain. Et relevez le défi de la non consommation ! Au moins pour 24h. (Peut-être qu'à l'avenir, avec un peu de préparation et d'entraînement, on pourra envisager une SEMAINE sans achats !)

Sur ce, je vais de ce pas aller préparer ma boîte à lunch.