Chapitre 10 : Rencontres
« Il faut bien, disait-il, que les hommes aient un peu corrompu la nature, car ils ne sont point nés loups, et ils sont devenus loups. » - Voltaire
28 Octobre 2017, Paris, 5h50.
Amixem et VodKprod marchaient depuis quelques minutes dans les bois, dans un silence le plus complet. Soudain, Maxime s'arrêta d'un coup, se frottant les yeux et laissant échapper un gémissement.
- Qu'est-ce qui a, lui demanda Valentin en le regardant avec inquiétude.
- Rien, j'ai juste mal à la tête, j'ai pas très bien dormi cette nuit, répondit le jeune homme en levant la tête.
- Ok, mais est-ce que tu veux prendre une pause pour te reposer un peu ?
- Non, c'est bon, on y va, répondit froidement Amixem.
Valentin secoua la tête et le suivit. Il sentait que quelque chose clochait, que lui et Maxime avaient des choses à se dire, mais il ne savait pas trop comment s'y prendre. Il aimerait parler à son ami, régler ce problème avant qu'il en arrive d'autres, il s'en voudrait à mort s'il lui arrivait quelque chose pendant qu'ils étaient en froid.
- Plus un geste, sinon je tire, dit soudain une voix derrière le jeune homme.
28 Octobre 2017, Paris, au même moment.
Terracid, Laink et Tartinex embarquèrent à l'arrière de la voiture des deux hommes. Heureusement, celle-ci était assez grande pour les accueillir sans les coincer. Alexis, le québécois, s'assit à l'avant du côté passager et Julien prit le volant.
- Pourquoi vous étiez arrêtés ici, demanda Laink.
- Pour prendre des provisions, répondit Julien.
- Et, pourquoi laisser tourner la voiture, demanda Valentin. L'essence va devenir précieuse, ajoute-t-il.
- Bah parce que, si jamais y'a ces fils de putes qui nous attaque, on peut facilement crisser note'camps, répondit Alexis.
- Pas bête, dit Tartinex.
Le silence se fit dans la voiture, personne n'osant parler. Les trois jeunes hommes étaient assez surpris de l'organisation de leur nouveau compagnon. C'était comme s'ils avaient toujours vécu dans ce monde. Certaines personnes étaient meilleures que d'autres pour s'adapter, se dit Tartinex.
- Oh, caliss, y'a encore un bouchon d'auto, s'exclama Alexis, faisait sursauter tout le monde dans le véhicule.
- Tu peux pas l'éviter, répondit calmement Julien.
- Non esti, va falloir débarquer du char, répondit l'autre en ouvrant la porte.
Les trois Youtubers se regardèrent, essayant de comprendre ce que voulait dire l'expression « char », mais voyant que leurs nouveaux acolytes étaient déjà à l'extérieur, ils décidèrent de les suivre.
Alexis s'était dirigé vers un attroupement de véhicules qui leur bloquaient effectivement la route. Pendant ce temps, Julien s'appuya contre le véhicule et s'alluma une cigarette. Il fit un signe de tête vers les jeunes hommes, leur demanda s'ils en voulaient une. Les deux membres de Wankil Studio acceptèrent l'offre. Au loin, on pouvait entendre Alexis qui s'énervait, mais cela ne semblait pas stresser le moins du monde Julien.
- Vous vous connaissiez avant tout ça, demanda Laink, remarquant que les jeunes hommes semblaient connaitre les habitudes de l'autre. « Un peu comme moi et Damien », se dit le jeune homme.
- Ouais, on est en couple depuis plusieurs mois, répondit Julien. Il vit au Québec, mais on arrive souvent à se voir, quand même, ajoute-t-il.
« Ok, peut-être pas comme la relation que j'ai avec Damien », fini Laink. Alexis revient vers eux, la mine sombre.
- C'est bloqué bin raide, va falloir continuer à pied, dit-il.
- Bon, et bien on continue à pied, dit Julien en jetant son mégot par terre.
28 Octobre 2017, Paris, 5h55.
Amixem se retourna précipitamment et croisa le regard d'une jeune femme. Celle-ci pointait un pistolet vers Valentin, mais ses yeux voyageaient entre les deux jeunes hommes. Elle était plutôt grande ; quelques centimètres de plus qu'Amixem, et elle n'était pas particulièrement belle, avec son visage carré et son nez un peu trop long, mais on sentait à son regard que c'était une femme forte. Pas du genre à s'apitoyer sur elle-même.
- Qu'est-ce que vous voulez, demanda Valentin, n'osant pas se retourner pour voir la femme.
- Vos armes et votre nourriture, dit celle-ci d'une voix dure, en repoussant ses cheveux blond vers l'arrièrent.
- Pourquoi, demanda Maxime.
- Parce que c'est comme ça qu'on survit, répondit la femme. Aller, maintenant tu enlèves ton sac, ajoute-t-elle en faisant un signe de tête à Amixem. Si tu m'écoutes pas, je tire une balle dans la tête de ton ami.
Maxime fit un bref hochement de tête et obtempéra. Il ne voulait pas obéir à cette femme, mais il n'avait pas vraiment la force d'esprit de trouver un plan pour répliquer. Il vida son sac, sortant la nourriture et les vêtements que les autres avaient mis.
- T'as pas d'armes, demanda la femme.
- Non.
- Tu vas probablement mourir alors, allez, à ton copain maintenant, dit-elle en se déplaçant vers Maxime et en pointant son arme sur lui.
Valentin lui lança un regard noir et jeta son sac au sol. Il en sortit la nourriture, les vêtements et deux, trois couteaux qu'ils avaient pris dans la maison. Il releva la tête vers la femme, montrant un des couteaux.
- Est-ce qu'on peut au moins en garder un pour se défendre, demanda-t-il.
- Ok, mais vous avez intérêt à pas essayer de me suivre, dit-elle après un long moment d'hésitation.
Elle ramassa une grande partie de leur nourriture, ne leurs laissant que deux sacs de chips puis pris les armes, leurs laissant le plus petit couteau. Puis elle se tourna vers les deux jeunes hommes qui la regardaient avec haine.
- Ne le prenez pas mal, c'est qu'une question de survie, dit-elle en se mettant à reculer. Ne tentez pas de me suivre, je n'hésiterai pas à vous abattre sinon.
Les deux jeunes hommes la regardèrent s'en aller sans rien dire. Plusieurs minutes passèrent ou ils restèrent silencieux. Puis VodK soupira et commença à ramasser les affaires qu'il lui restait.
- Viens, on ferait mieux de trouver un endroit sécurisé au plus vite, dit-il.
Amixem fit un signe de tête, ramassa lui aussi ses choses et suivit Valentin. Au bout de quelques minutes, ils débouchèrent dans une petite rue qui semblait tout aussi abandonnée que les autres. Les deux jeunes hommes s'arrêtèrent, cherchant à repérer où ils étaient. Soudain, il y eut un cri effrayant, un cri de mort, un cri d'enfant !
Les deux Youtubers n'attendirent pas plus longtemps et se précipitèrent en direction du bruit. C'est alors que devant eux se produisit un spectacle horrible ; un enfant, d'à peine dix ans, était un sol dans une flaque de sang naissante et un zombi était sur lui, en train de lui dévorer le ventre.
Valentin sortit aussitôt le petit couteau qu'il avait gardé et le planta violemment dans la tête du zombi, dégageant l'enfant qui avait cessé de crier. Les larmes coulaient sur ses joues et du sang sortait de sa bouche. Il allait mourir, les deux Youtubers le savaient, mais ils s'installèrent à son chevet pour qu'il ne soit pas seul. Son visage était atrocement pâle. L'enfant fixait, terrorisé, les deux Youtubers, mais il ne semblait pas les voir, comme si son esprit n'était déjà plus de ce monde. Sa vue était floutée par ses larmes et il n'arrivait plus à distinguer clairement les deux jeunes hommes, ne voyant en eux que deux taches sombres penchées au-dessus de lui, mais il arrivait à sentir l'empathie de ces deux personnes. Il n'était pas seul face à la mort. Dans un dernier effort, il articula péniblement :
- Ma...man... Papa... C'est vous?
Les deux Youtubers furent pris au dépourvu et ne surent pas quoi répondre à cette demande.
- J'ai... j'ai mal... tellement mal...
- Ça... ça va aller petit... on est là... on est avec toi..., prononça difficilement Maxime la gorge serrée
- Est-ce que je vais mourir?... J'ai peur... je veux pas... je veux pas mourir...
Les sanglots de l'enfant s'intensifièrent, sa respiration devenait de plus en plus saccadée et lourde. La vie le quittait peu à peu, glissant entre ses mains sans qu'il ne puisse rien y faire.
- Ça va aller... tu... tu vas t'en sortir, ne t'en fais pas...
Jamais Maxime ne voulut autant croire à l'un de ses mensonges. Des larmes coulaient sur ses joues et venaient finir leurs courses sur le visage de l'enfant. Dans un geste tendre, Maxime essuya ses pleurs et lui caressa la joue affectueusement. Le petit put enfin distinguer clairement, un bref instant, le visage de ses deux veilleurs. Un léger sourire se dessina alors sur ses lèvres.
- Ami...xem... VodK... je... je vous connais... je vous... adore..., il fut alors pris d'une violente quinte de toux à cause du sang qui s'accumulait dans sa gorge.
Il n'en avait plus pour longtemps... les deux Youtubers le savaient. Maxime resserra son étreinte autour du petit qu'il avait pris dans ses bras.
- Tout devient sombre...
- Chut, ça va aller... ferme les yeux, dit Valentin en lui prenant la main.
- J'ai... j'ai froid
- Ça va aller, dit Maxime en lui flattant les cheveux doucement.
Le petit garçon les regarda encore un instant, il avait l'air plus apaisé. La mort dans sa grande clémence, lui avait fait grâce de ne plus sentir ses dernières souffrances et avait déjà commencé à l'emmener avec elle. Son regard devint de plus en plus vitreux, mais on pouvait toujours apercevoir dans ses yeux cette petite flamme d'innocence, que seuls les enfants peuvent avoir en eux. Cette flamme qui reste allumée, malgré tous les problèmes. Cette flamme que chaque adulte a déjà eue en lui, étant plus jeune, celle qui vous emmène au pays des rêves et de la joie.
- C'est quoi ton nom, murmura Maxime dans un élan de désespoir, voulant savoir le nom du petit, pour ne jamais l'oublier.
Mais l'enfant n'était plus en état de répondre. Les sons autour de lui devenaient lointains et inaudibles. Sa respiration se calma peu à peu et du sang se mit à couler lentement de sa bouche. Il eut un dernier sursaut, un dernier mouvement de protestation face à la faucheuse qui lui volait sa vie. Ses yeux se fermèrent alors doucement. Puis plus rien. Il était mort...
Maxime et Valentin se regardèrent, ne comprenant pas ce qu'ils venaient de vivre. Ne comprenant pas cette émotion qui les envahissait tous les deux. C'était une chose d'avoir des abonnés, mais certaines histoires étaient plus touchantes que d'autres. Beaucoup de Youtubers avaient vu ou même pris conscience que certains de leurs fans étaient malades, et que leurs vidéos leur remontaient le moral. Ce genre d'histoires étaient toujours très touchantes à entendre. Mais, cette fois c'était différent. Cet enfant était mort, devant eux. Avant que tout ça commence, il regardait leur vidéo, et maintenant il était mort, et personne n'avait pu rien faire !
La vie ne tient qu'à un fil, surtout dans ce genre de monde. La vie d'un enfant, d'une adulte, d'une fille... tout ça ne rentrait plus dans le compteur, maintenant, tout ce qui faisait que tu restais en vie, c'était un instinct de survie et une grande part de chance... La mort peut surprendre, la mort est vicieuse, mais surtout, la mort est toujours présente, tout autour, elle est là et guette, attendant sa proie. Comment éviter la mort, quand l'on est brebis dans un monde de loups ?
Coucou, j'espère que vous avez passé un bon Noel ? :) Bon, ça fais un peu joyeux après ce que vous venez de lire, j'en suis désolé. J'espère que vous avez aimé ce chapitre ! Est-ce que ça vous plais des chapitres comme ça plus émotifs ou ça vous fais carrément chier et vous voulez des chapitres plus en actions ? ^^ Si c'est ça, ne vous inquiètez pas, ça reprend dans le chapitre 11. D'ailleurs, le chapitre 11 est l'un de mes préférés ;).
Sinon, un énorme merci à Hozuaki qui ma grandement aidé pour ce chapitre, surtout pour la partie de l'enfant. Croyez moi que ça aurait pas aussi bien rendu sans elle :). Allez lire sa fiction, elle est géniale ;) et aussi un merci à xVivieEx pour son aide au chapitre ! :D Elle aussi fait de très bonnes fictions, je vous conseille d'aller les lire.
Et pour ceux qui sont en manque de fiction avec des zombis, il y a TheFunnyGhost qui en fait une, aller la lire, vous ne serez pas déçu.
///Je vous rappel qu'il n'y aura pas de chapitre ce samedi, le prochain chapitre arrivera seulement dans 1 semaine. Aussi, je ne pourrai pas répondre à vos commentaires tout de suite, puisque avoir du réseau est assez difficile, désolé, mais n'hésitez pas à en laisser quand même, j'y répondrai dès mon retour ;)///
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