Ch 001
14hh40 et Lee Hyukjae pousse un long soupir en arrivant enfin devant la porte de son appartement. Enfin. Après dix minutes à essayer de sortir de la fac de droit, quinze à attendre le prochain tramway suite à un problème sur la ligne, cinq pour remonter jusqu'à son immeuble et dix pour monter jusqu'au quatrième étage...
Alors qu'habituellement, il ne prend que vingt minutes à rentrer chez lui. Faute aux étudiants qui ne savent faciliter la mobilité dans les couloirs de l'université, ainsi qu'au malin petit dealer qui s'est fait attraper sur la ligne de tram que Hyukjae emprunte tous les jours. Bloquant ainsi la ligne entière pour trafic de drogue. Ah et fichue panne d'ascenseur aussi. Ascenseur, qui, en toute honnêteté, tombe en panne quatre jours sur sept. Oui. Quatre jours sur sept.
Hyukjae déverrouille puis récupère son trousseau de clefs, entrant rapidement dans l'appartement avant de refermer la porte derrière lui. Enfin. Chez lui. À la maison.
Le châtain pousse un deuxième soupir, mais cette fois, c'est de satisfaction.
Laissant glisser son sac de cours au sol, Hyukjae s'affale contre la porte, fermant les yeux un instant en retirant ses converses mal lacées avec ses pieds. Flemme de devoir bien lacer ses chaussures. Flemme de devoir les retirer correctement à chaque fois. Alors c'est devenu pour lui une habitude de lacer ses converses à la va-vite, juste assez pour qu'elles tiennent sur ses pieds.
– Donghae ?
Le silence répond à son appel, lui soutirant un petit sourire de satisfaction avant qu'il ne jette sa veste sur la première chaise qui s'offre à lui.
Seul. Il est seul à l'appartement. Ce qui veut dire branl...-révisions. Révisions.
Un sourire aux lèvres, Hyukjae se dirige jusqu'à la cuisine de l'appartement, réfléchissant déjà au goûter qu'il va prendre avec lui. Le mieux pour les révisions, c'est bien sûr le petit goûter qui va avec. Et pour Hyukjae, pas de goûter spécial révisions, pas de révisions.
Mais il ne s'attendait certainement pas à ce que tout à coup, alors qu'il pose tout juste le pied gauche dans la cuisine en poussant la porte, un grand seau d'eau lui tombe sur la tête. Le faisant hurler de toutes ses forces, tandis que l'eau glacée coule à travers son t-shirt et son fin gilet de sport, trempant ainsi quelque peu son dos et son torse.
– PUTAIN ! ne peut-il s'empêcher de hurler, Donghae, merde !
Le silence accueille sa colère, faisant pester Hyukjae tandis qu'il rebrousse chemin.
– Putain de merde, fais chier ! jure-t-il en retirant son gilet de sport puis son t-shirt, Abruti !
Hyukjae pousse la porte de sa chambre, énervé, avant de glapir de frayeur lorsqu'il se prend les pieds dans une pile de boîtes de chaussures étalées en vrac dans l'entrée de la pièce. Manquant de s'étaler par-terre, il en lâche ses vêtements de surprise, essayant aussitôt de retrouver son équilibre tandis que ses orteils rencontrent des billes et des lots de lacets neufs, cachés entre les boîtes de chaussures. Boîtes de chaussures qui dégueulent leurs hôtes sur le sol de la chambre, créant un bazar monstre.
– Mais c'est pas possible... souffle Hyukjae en reculant contre la porte.
Écarquillant les yeux face à l'état de la chambre, le jeune homme crut un court instant qu'il allait s'évanouir tellement le désespoir fut fort, avant qu'il ne lâche un gros et long soupir. Le désordre, ça le connaît. Hyukjae est pourtant un maniaque du rangement, bien qu'il lui arrive souvent de s'éparpiller, comme tout le monde. Mais depuis qu'il vit avec Donghae, il a appris à tolérer le bordel. Oui, le bordel. Parce que non seulement il n'a pas le choix face à la nature bordélique de son petit-ami, mais en plus il ne ferait que se tuer la santé s'il s'évertuait à ranger les affaires du concerné à chaque fois derrière lui.
Mais là, là ! C'est n'importe quoi. Pourtant Hyukjae a l'habitude d'habiter dans un appartement perdu entre ordre et désordre, ainsi que de dormir dans une chambre plutôt mal rangée. Mais là... Là ce n'est clairement plus possible...
– J'en ai marre... soupire-t-il en inspectant la pièce.
Un capharnaüm. Il n'y a pas de mot plus exact pour décrire l'horreur sous ses yeux. Le sol est jonché de paquets de chewing-gums vides, de boîtes de chaussures qui vomissent leur contenu sur le parquet, de billes, de lots de lacets neufs, de paquets de mouchoirs, de magazines en tout genre et de vêtements sales aussi bien que propres. Et, franchement, ce n'est pas beau à voir du tout. Mais alors du tout.
Hyukjae pousse un énième soupir de désespoir, se frayant tant bien que mal un chemin parmi les obstacles qui lui barrent le passage jusqu'à l'armoire à vêtements. Marre. Ras le bol. Ras la cacahuète de ce bordel de @#64\-jz!rp. C'est n'importe quoi tout ça.
Le jeune homme ouvre les portes de l'armoire, avant de fermer brusquement les yeux en sentant une pile de linge lui tomber dans le visage. Silence. On entend une mouche voler dans la pièce, puis le linge glisse doucement jusqu'au sol.
Les mains accrochées sur les portes de l'armoire, Hyukjae respire un coup, avant de finalement ouvrir les yeux. Calme, zen, tout va bien. Ce n'est qu'une pile de linge propre qui vient de tomber par-terre, pile dans un tas de poussière et de cheveux.
– Putain.
Hyukjae lâche sa tête en arrière, fermant les yeux et poussant un long soupir tandis que ses doigts se crispent sur le bois. Ras le bol. Sérieusement.
Alors tout en pinçant les lèvres, il attrape un t-shirt et referme sèchement les portes de l'armoire à vêtements, avant de tenter à nouveau le parcours du combattant jusqu'au couloir. Parcours auquel il succède fièrement, bien qu'avec agacement.
Dans un soupir, le jeune homme referme la porte sur le tas d'immondices qui squattent le sol de la chambre, n'osant pas même jeter un regard au lit-double surpeuplé de vêtements et d'objets divers. À la place, Hyukjae enfile son t-shirt en traînant des pieds, se sentant totalement démotivé. Comment voulez-vous réviser sereinement en mangeant des petits gâteaux quand l'appartement dans lequel vous vivez est un vrai dépotoir ? Impossible. Ou du moins, pour Hyukjae.
Un an. Un an maintenant que le châtain vit avec son petit-ami. Un an qu'ils partagent chaque pièce, qu'ils se supportent au quotidien. Et un an que ces bêtises de rangement durent.
À force, Hyukjae aurait dû s'y faire. À force, Donghae aurait dû devenir un peu plus ordonné. À force, ils auraient tout deux dû au moins, commencer, à apprendre à se respecter et à cohabiter ensemble. Mais non. Le respect s'est envolé, il a disparu. Le bordel continue de régner, devenu maître de l'appartement. Et Donghae en est le roi, laissant la liberté à ses habitudes de s'étendre en empiétant sur l'espace de Hyukjae.
Le châtain serre les poings, apercevant enfin le tas de vaisselle sale qu'a laissé son petit-ami derrière lui. Dans l'évier, la vaisselle du dîner de la veille. Sur la petite table à manger, la vaisselle du petit-déjeuner de ce matin. Et dans un coin de l'évier, on peut apercevoir sous la vaisselle du dîner d'hier, on peut également apercevoir la vaisselle du déjeuner en plus...
Alors, sans prévenir, Hyukjae s'affale dans le canapé, laissant pourtant un léger cri de douleur échapper ses lèvres à la suite. Coincé entre son dos, ses fesses et le divan, une guitare. Juste à côté, des magazines pornos, de musique, des partitions, des mouchoirs et une manette de jeu. Ainsi qu'un manuel de jeu sur toutes les astuces, les bonus et les options possibles voir également codes secrets.
– Coucou, c'est moi ! Je suis rentré !
La porte claque tandis que Hyukjae entend le fracas que créent les sacs de Donghae dans l'entrée, devinant sans difficulté qu'il a emporté son ordinateur avec lui en plus de son sac de cours. Puis il entend son petit-ami fredonner joyeusement, l'apercevant peu après entrer dans la pièce de vie avec un grand sourire d'idiot sur le visage, tout en repoussant de ses doigts les mèches brunes qui lui tombent dans les yeux.
– Alors, t'as aimé ma blague ? demande Donghae en ricanant lorsqu'il aperçoit les cheveux humides de son petit-ami.
Tout d'un coup, c'est trop. Hyukjae sent l'irritation s'irriter elle-même, la colère emporter sur la fatigue, le désespoir posséder à l'agacement. Et là, il craque.
– J'en peux plus, je romps.
***
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