https://archiveofourown.org/works/18436340/chapters/43673567#workskin

____

  Thomas est endolori. Comme tout son corps. En fait, rien ne semble clair et il est complètement confus lors de ses premiers moments de conscience. Il fait noir dans la pièce où il se trouve, mais il ne la reconnaît pas.

  Puis, avec un mal de tête, la nuit lui revient. Thomas se redresse rapidement sentant sa poitrine. Il est torse nu. En fait, il n'a rien sur lui quand il y fait plus attention.

  "Putain", dit Thomas en fermant les yeux et passant une main dans ses cheveux. Il essaye de respirer pendant quelques instants. Il n'y a plus de musique, le club est probablement fermé à présent. Il n'a aucune idée de l'heure qu'il est mais il fait nuit.

  Il sursaute quand il y a du mouvement à côté de lui, son cœur faisant un bond hors de sa poitrine. Soudain, la lampe se rallume. Il n'est même pas sûr de quand elle a été éteinte.

  Newt plisse les yeux vers lui d'un air endormi, ses cheveux collés à son front et toute sa poitrine sortie de la couverture. "Salut", dit-il groggy de sa voix grave.

  "Je n'arrive pas à y croire", dit Thomas, sa propre voix enrouée. Il sait pourquoi.

  Newt s'assoit nonchalamment. "Est-ce que tu vas bien ?"

  "Non, je ne vais pas bien", dit Thomas secouant sa tête. "J'ai une petite amie."

  New fronce les sourcils. "Tu ne semblais pas en avoir une il y a de cela quelques heures."

  Thomas se sent comme le plus gros connard du siècle. C'est une chose de voir Brenda et Teresa se toucher, mais c'est complètement différent de coucher avec quelqu'un. "Je suis horrible."

  "En fait, je t'ai trouvé plutôt bon moi", dit Newt. Thomas lui lance un regard furieux alors qu'il sourit à sa propre blague.

  "Ce n'est pas drôle, nous sommes ensemble depuis un an", dit Thomas. Il doit s'habiller et partir aussi loin que possible. "Je dois y aller. Je suis désolé."

  Thomas regarde autour du lit mais il aperçoit seulement la chemise de Newt. En baissant les yeux, il trouve ses affaires par terre. Il ronchonne.

  "Je vais te faire une proposition. Je détournerai mon regard pendant que tu t'habilles si tu me laisses te ramener chez toi", annonce Newt.

  Thomas hésite. "Pourquoi ?"

  "Juste pour être sûr. Tu as bu plus que moi, j'ai bu un verre seulement depuis des heures", dit Newt en se frottant les yeux. Thomas baisse les yeux et aperçoit un suçon sur son cou qui n'était certainement pas là quand ils dansaient auparavant.

  Mais ce qu'à dit Newt lui procure un peu de soulagement. "J'étais saoul", expire Thomas. "J'ai trop bu, voilà tout."

  "Tu ne l'étais pas", dit Newt. Thomas le regarde, déconcerté, alors il poursuit. "Je t'ai regardé. Quand je t'ai demandé si tu l'étais, tu as dit non. Tu as monté les escaliers sans problème. Crois-moi, je sais quand quelqu'un est bourré. Je ne me serais jamais amus—" Thomas lui jette un coup d'œil alors il s'interrompt. "Je n'aurais rien fait si je pensais que tu n'étais pas assez sobre."

  Thomas déteste la gentillesse qu'était ce geste. "Tu ne me connais pas", dit Thomas. En y repensant, il a raison. Il avait un peu bu, certes, mais il n'avait certainement pas été ivre. Merde, Newt venait de détruire sa seule excuse.

  Newt lève ses sourcils. "Peu importe, Tommy. Alors tu vas me laisser te conduire ou pas ? Je te demanderais bien si tu aurais voulu rester pour la nuit mais... Je ne pense pas que tu sois d'humeur."

  Thomas soupire. Il n'a pas sa propre voiture ici, mais Newt ne le sait pas. " Tu peux me conduire", dit-il finalement. "Merci."

  Newt couvre ses yeux avec ses mains. "Pas de problème."

  Thomas se lève et attrape ses vêtements, il s'habille en jetant un coup d'œil à Newt. Dans sa tête, des flashes de la nuit reviennent avec une vague de honte.

  Quand il a fini, il s'assoit sur le lit et Newt découvre ses yeux. "Ça te dérange si je m'habille ?"

  "Oh, non", dit Thomas baissant son regard sur ses mains.

  "Ça ne me dérange pas si tu regardes", dit Newt avec un sourire narquois avant de se tourner, son dos vers Thomas. Thomas se surprend à regarder le flanc de son dos et malgré la pièce faiblement éclairée, il peut voir les griffures.

  Je suis tellement foutu.

~

  Vingt minutes plus tard, ils entrent dans la voiture de Newt et ce dernier démarre après avoir mis l'adresse de Thomas dans son GPS. Il a donné une de ses vestes à Thomas, juste pour rentrer chez lui depuis que ce dernier l'a laissée à l'intérieur du club qui est maintenant verrouillé. Thomas s'emmitoufle dedans.

  Thomas grimace en s'asseyant sur son siège. Newt ricane. "Désolé", dit-il sans vraiment l'être.

  "La ferme", dit Thomas. Des muscles dont il ne savait pas qu'il les avait lui faisaient mal. Il n'est pas sorti avec un garçon depuis probablement deux ans, mais cette fois, c'était différent d'une façon qu'il ne pouvait expliquer. Il serait un plus gros con encore s'il y disait 'mieux' parce que c'est un trompeur et une horrible personne.

  "Oh, allez. Détents-toi", dit Newt commençant à conduire.

  "Je vais sauter de la voiture", menace Thomas, ne faisant que contribuer au rire de Newt.

  "Écoute Tommy, si tu crois que c'était une erreur, alors... ne lui dis pas", dit Newt avec désinvolture comme si c'était un conseil évident.

  "Comment puis-je ne pas lui dire ?" Demande Thomas, déconcerté alors qu'il ne l'avait même pas envisagé.

  "C'est simple. Ne dis simplement pas les mots 'j'ai baisé un mec au club' et je pense que tout ira bien", dit Newt rendant Thomas figé. "Ce qu'elle ne sait pas ne lui fera pas de mal."

  "Quel genre de conseil de connard c'est ?" Demande Thomas.

  Newt hausse les épaules. "Bien. Essaye à ta façon alors. Rien ne retombera sur mon dos", dit-il. "Enfin—"

  "N'essaye même pas", prévient Thomas, le coupant avant qu'il ne puisse finir sa blague.

  Les routes sont totalement mortes, vu qu'il est quatre heures du matin. Thomas ne peut pas imaginer ce long trajet comme ça.

  "Euh...", il commence. "Quel âge tu as ?"

  "Quoi?" Demande Newt.

  "Tu as quel âge ?" Demande encore Thomas.

  "J'ai vingt-trois ans", répond-il avec un brin de suspicion. "Pourquoi ? Tu as quel âge toi ?"

  "Oh, j'ai vingt-deux ans, ne t'inquiète pas", dit Thomas. "Juste... je fais la conversation." Cela échoue lamentablement.

  "Oh", dit Newt toujours confus.

  "Je suppose que tu fais ça souvent, alors", dit Thomas une étrange déception dans son ton. Pourquoi en aurait-il quelque chose à faire ? C'était une histoire d'une seule nuit, alors en quoi ça compte ?

  "Ouais", dit Newt sans avoir l'air honteux mais pas nécessairement fier non plus. Comme si c'était un fait typique, comme si Thomas avait demandé s'il aimait les chiens ou non.

  "Ah", répond Thomas en hochant lentement la tête. Quelques instants de silence passent. "Au fait, merci de m'avoir débarrassé de ce gars hier soir."

  Newt semble prendre une seconde puis hoche la tête. "Oh, ouais, ne t'inquiète pas pour ça. J'ai entendu ce que tu lui as dit, ça m'a fait rire."

  Thomas se met à chercher dans ses souvenirs de la veille. Il a d'abord vu Newt au bar puis plus tard derrière lui alors qu'il était assis avec Teresa.

  "Attends une minute", dit soudain Thomas. "Tu m'as vu avec Teresa."

  "Vraiment ?" Demande Newt.

  "Euh oui, vraiment. Pendant que j'étais assis sur le canapé. J'étais juste à côté d'elle", annonce Thomas.

  "Comment j'étais supposé savoir que vous sortiez ensemble ? Vous ressemblez plus à des frères et sœurs qu'autre chose", dit Newt.

  Thomas secoue la tête d'exaspération regardant par la fenêtre. "Va te faire foutre mec", dit Thomas. Tout d'abord Newt agi comme si tromper n'était pas un problème puis il dit que Thomas et sa petite amie ont l'air de frères et sœurs ?

  Quand il jette un coup d'œil à Newt, ce dernier ne semble pas être dérangé. Thomas suppose que c'est courant pour lui. Il est juste un autre visage que Newt aura oublié demain.

  Mais honnêtement, Thomas se sent bien pire. Au moins, Newt ne trompe personne. Thomas n'a vraiment pas le droit de le juger. Ils savaient tous les deux ce que c'était.

  Le reste du trajet se fait dans le silence et Thomas passe tout ce temps à se sentir lamentable. Il espère désespérément que Teresa n'est pas chez lui. Honnêtement, à ce stade, il serait content de découvrir qu'elle a couché avec Brenda.

  Quand il arrive devant chez Thomas, ce dernier dit à Newt où se garer, d'un ton embarrassé. Puis il commence à enlever la veste de Newt.

  "Il fait froid dehors, garde-la. Si tu veux récupérer la tienne, viens au club et laisse-y la mienne. Je vais mettre la tienne au vestiaire", dit Newt.

  Bon sang, pourquoi doit-il être si gentil ? "T'es sûr ?"

  "Yep", dit Newt ouvrant ses portes. Il reporte son regard sur Thomas, l'examinant. "Bonne chance."

  Thomas acquiesce à la déclaration presque menaçante. "Merci". Il en aura besoin.

  Puis, il sort de la voiture et ferme la portière avant de regarder Newt partir, sans même lui jeter un regard.

  Quand Thomas arrive dans son petit appartement, il est soulagé de ne voir aucune trace de Teresa. Il aimerait se doucher mais il est trop épuisé. Alors il va directement en direction de sa chambre, se déshabille et se met au lit dans l'espoir de se lever le matin et découvrir que tout cela était juste un rêve affreux.

~

Ce n'est pas un rêve affreux. C'est sa vie et maintenant Thomas doit y faire face. Il se retourne dans son lit souhaitant se cacher ici pour l'éternité. Qu'il le veuille ou non, il doit affronter Teresa aujourd'hui.

  Thomas attrape son téléphone et n'a aucuns appels manqués ou de SMS. Teresa a probablement présumé qu'il avait pris un taxi. Il lui envoie un message lui disant qu'ils devraient parler puis éteint à nouveau son téléphone.

  Après cinq minutes passées à se frapper la tête contre son oreiller, Thomas se lève puis regrette sa décision immédiatement. Comment peut-il avoir encore plus mal maintenant ? Il rentre dans la douche et met l'eau aussi chaude qu'il peut supporter. Ça l'apaise à peine et ça marche encore moins pour effacer son regret.

  Il peut encore sentir les mains de Newt sur lui. Thomas sait qu'il n'était pas saoul, même s'il cherchait à en faire une excuse à un moment. En y repensant, il était totalement en possession de ses moyens quand ça s'est passé.

  Une fois séché et habillé, il a moins mal mais il est épuisé. Il reste devant son téléphone pendant une minute entière avant de l'allumer voyant un texto de Teresa. Elle a dit que c'était une bonne idée. Il lui répond en lui disant qu'il va venir.

  "Pourquoi ? Pourquoi je devrais le dire ?" Se demande Thomas à haute voix jetant son téléphone sur le lit. Il le regarde s'allumer annonçant un nouveau message lui disant qu'il peut venir.

  Thomas attrape ses clés puis reprend son téléphone essayant de penser à ce qu'il allait dire. Rien ne lui vient, à part peut-être le fait qu'il est une ordure. Il n'y pas de choses mieux que d'autres à dire dans ce genre de situation.

  Quand il veut mettre une veste, il se rend compte que la seule qu'il a actuellement est celle de Newt. Thomas la met et son odeur y est présente. Il l'enlèvera juste avant d'entrer chez Teresa. Ce serait encore un tout autre niveau d'horreur de la porter. Il a juste à espérer que l'odeur ne déteigne pas sur lui.

~

  Teresa ouvre la porte avec un air tout aussi gêné que Thomas. Elle s'écarte pour le laisser entrer et Thomas ne peut même pas la regarder dans les yeux.

  Ils vont dans le petit salon de Teresa s'asseyant sur le canapé. Tout ce que Thomas peut voir, c'est des flashes de la nuit dernière. Brenda et Teresa sur le canapé. Lui et Newt en train de danser. Les mains de Brenda sur Teresa. Lui, se rapprochant de Newt.

  "Tom..." Teresa s'écarte. "Quelque chose... quelque chose est arrivée."

  "Ouais", répond Thomas. Puis il réalise qu'elle parle. "Attends, que s'est-il passé ?"

  Teresa joue avec ses mains. "Je suis tellement désolée", dit-elle. C'est presque comme si elle allait pleurer. "La nuit dernière... Brenda avait vraiment bu. Elle a commencé à me toucher de plus en plus et je ne l'ai pas arrêté, et puis..."

  Maintenant, elle a vraiment l'air d'être sur le point de pleurer. "Teresa—"

  "Brenda m'a embrassé", réplique-t-elle.

  "C'est tout ?", demande Thomas immédiatement.

  Teresa le regarde incrédule. "C'est tout ? Elle m'a embrassé."

  "Est-ce que s'est allé plus loin ?" Demande Thomas.

  "Non", annonce Teresa secouant la tête. "Ça ne voulait rien dire, je te le jure Tom. Je me suis sentie horrible. Si tu ne peux pas me pardonner, je comprends."

  Thomas réfléchit. Elle a foiré. Pas autant que lui, mais elle a foiré.

  "Je te pardonne", répond Thomas. Teresa paraît tellement soulagée qu'il veut se frapper lui-même au visage.

  "Qu'est que tu voulais dire ?" Demande Teresa.

  Thomas repense aux conseils de Newt. Juste ne pas lui dire. Ce n'est pas comme s'il allait le refaire et puis il pensait que Teresa le trompait, pas vrai ?

  "Je t'ai vu toi et Brenda dehors et... j'ai fait quelque chose d'horrible", commence Thomas, les mots sortant de sa bouche avant de pouvoir écouter le diable blond sur son épaule.

  Ils ne parlent pas pendant un petit moment. Teresa à l'air perdue mais elle n'a aucune idée de ce qu'il se passe. Pas du tout. "Qu'est-ce que tu as fait ?" Elle demande.

  Comment Thomas peut annoncer cela ? "Il y avait ce gars", il commence. L'expression de Teresa ne change pas. J'étais ivre. Les mots sont sur le bout de sa langue, pourtant, il ne peut pas se résoudre à les dire. "J'étais énervé et je n'étais pas—"

  "Dis-moi juste", le coupe Teresa.

  "J'ai couché avec lui."

  Le cœur de Thomas bat la chamade. Pourquoi ne répond-elle pas ? Il n'a jamais voulu autant disparaître de sa vie.

  "Tu as couché avec quelqu'un parce que tu as vu Brenda et moi ?" Demande finalement Teresa. "Où ?"

  "Dehors", répond Thomas, se sentant incroyablement stupide.

  "Qu'est-ce que tu as vu ?" Demande-t-elle.

  "Je l'ai vu... les mains sur toi", répond Thomas. Je suis le plus gros idiot de la terre.

  "Tu as vu Brenda poser ses mains sur moi alors tu as couché avec quelqu'un ?" Thomas ouvre sa bouche pour répondre mais réalise que des excuses n'ont pas lieu d'être. "Thomas, coucher avec quelqu'un et embrasser quelqu'un, ce sont deux choses vraiment différentes."

  "Je-je sais." Dit Thomas.

  Teresa a les larmes aux yeux mais plus que tout, elle semble énervée. Blessée. "J'ai été malade toute la nuit à propos de Brenda qui m'embrasse et tu as couché avec quelqu'un."

  "Teresa, je suis tellement déso—"

  "À quoi pensais-tu ?" Demande Teresa, un larme tombant.

  Thomas se sent trop coupable pour pleurer. Il n'a d'ailleurs pas à pleurer. "Je pensais que tu me trompais avec Brenda", Thomas dit doucement.

  "De cette seule chose ?" Elle est vraiment en colère. Elle devrait l'être.

  "Tu pars toujours avec elle", se défend Thomas, alors que son cerveau lui cri dessus en lui demandant pourquoi diable essaye-t-il de se défendre. "Je suis pratiquement la troisième roue, je pensais que c'était ça."

  "Alors au lieu de demander, tu m'as trompé", dit Teresa.

  Il n'y a plus rien que puisse dire Thomas. "Je suis désolé."

  Teresa se lève. "Je pense que tu devrais y aller."

  Thomas se lève à son tour. "Teresa, on peut juste parler—"

  "Non Thomas", l'interrompt-elle. "Juste... non."

  "Alors ça y est ?" Demande Thomas sentant maintenant les larmes arriver. Il n'a pas le droit de pleurer.

  Teresa le regarde, ses larmes coulent. Il ne l'a jamais vu aussi froide. "Va t'en Thomas."

  Il n'y a rien à faire d'autre à part écouter.

1/2

____

C'est long de traduire un chapitre... Je me suis dit que vous préféreriez en avoir un peu que pas du tout !

Petit rappel, cette phrase : "Thomas déteste la gentillesse qu'était ce geste." Thomas pense ça quand Newt lui dit qu'il n'aurait pas profité de lui s'il avait été bourré. CE N'EST PAS UN GESTE GENTIL. C'EST NORMAL. (Et oui même si la personne dit oui mais que tu vois qu'elle n'est pas en pleine possession de ses moyens ne couche pas avec elle, elle pourrait le regretter/se rendre compte qu'elle n'aurait pas voulu... le lendemain même si elle a dit oui)

Donc bravo à Newt qui s'est assuré que Thomas avait bien la capacité de réfléchir à ses actions.

Au début je voulais tourner la phrase autrement, puis je me suis dis que j'allais la laisser pour mettre ce petit mot à la fin. Un piqûre de rappel ne fait pas de mal.