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✦ Jasmine SokkoTired


Je m'arrête devant le hangar des Rozes. Deux hommes de très grande taille barraient le portail de l'immeuble, comme dans tous les repères des autres gangs. Je descends de ma voiture et révèle mon identité. Après avoir appelé la sécurité, ils s'écartent pour me laisser entrer. Le portail s'ouvre automatiquement et je me remets à ma place pour me garer au parking. Je laisse ma caisse pour me diriger dans le bureau de Cali. Arrivée là-bas, je salue Ross, un de ses gardes du corps. Il m'ouvre la porte en souriant.

Je connais à peu près tous les membres de ce gang et vice versa. À vrai dire, il y a un certain moment que je ne suis pas revenue dans ce lieu. C'est assez étrange d'y remettre les pieds. Après tout, je n'y viens que pour mes missions. Sans grande surprise, je découvre Cali en compagnie de Phoenix, un ami. Ils sont tous les deux penchés dans un dossier et ne semblent pas remarquer ma présence. Cali relève ses yeux bleus des papiers et me sourit.

-Ah ! Vee, te voilà ! s'exclame-t-elle en se levant.

Elle m'enlace chaleureusement et mon sourire s'agrandit. Elle m'a bien manqué, je l'avoue. Cali est une femme élégante, raffinée sans pour autant avoir un caractère hautain qui regarde les gens de haut. Elle a la peau métissée légèrement bronzée. Une vraie femme d'affaires qui est toujours plongée dans le travail : gérer son gang et son petit foyer. Elle a été un des chefs de gang qui m'ont le plus aidé au début de ma carrière. Toujours là à me trouver des missions pour ne pas me laisser sans rien faire. D'ailleurs, il y a des fois où je lui rends service en faisant la baby-sitter de ses enfants (chose que je n'accepte que très rarement, surtout quand l'argent me manque).

Elle me fait asseoir pour qu'on discute plus amplement. Phoenix reste debout de l'autre côté du bureau.

-Alors, que me vaut le plaisir de ta venue ? commence-t-elle en croisant ses bras. J'espère qu'il n'y a aucun problème avec ta mission parce que...

-Justement ! je la coupe. C'est à propos de ça que je suis venue. Je l'ai ramené dans la voiture.

-Oh déjà !? s'étonne-t-elle. Je croyais que ce serait dans trois ou quatre jours.

-Tu me connais, je souris. Je ne me serais pas déplacer pour des choses futiles.

-Et où est-il ? demande Phoenix qui était resté à l'écart de la discussion.

-Je l'ai mis dans mon coffre, il est sûrement en train de se réveiller. Un peu d'air lui fera du bien.

Je me lève et sors du bureau, les deux autres me suivant. On quitte l'ascenseur puis, Cali appelle ses hommes qui nous rejoignent devant ma voiture.

Je me dirige vers celle-ci et ouvre le coffre. L'homme que j'ai traqué est recroquevillé sur lui-même. Et on dirait qu'il est réveillé. Les hommes de Cali (quatre pour être précis) l'enlèvent avec délicatesse (notez l'ironie) de ma caisse pour l'emmener dans une pièce à côté du parking. Ils le mettent sur une chaise. Ni une ni deux, ils le ligotent.

Je m'approche d'eux et lui tapote la joue.

-Hey. Hey ! dis-je en me penchant.

Il ouvre lentement les yeux. Quand ses yeux pleins de frayeur rencontrent les miens, j'ai un peu pitié. J'ai bien dit "UN PEU".

-Re-bienvenue chez toi, je lui offre mon sourire.

Son regard quitte le mien pour le mettre sur les personnes derrière moi. La colère commence à se dévoiler sur son visage puis, petit à petit la panique lui gagne. Quel trouillard !

-Bon, ce n'est pas tout mais j'ai autre chose à faire ! je lance.

-Alors, je ne te retiens pas longtemps, ma chérie, s'exclame Cali. C'est toujours un plaisir de travailler avec toi, Via !

-Je suis désolée, je l'ai un peu amoché, ris-je nerveusement en se grattant la tête. Il n'arrêtait pas de râler...

-Ce n'est qu'une petite égratignure, ce n'est pas grave !

-Tu ne l'as pas raté en tout cas, rigole Phoenix.

Il analyse attentivement le visage du vieux.

-Tu peux partir tranquille, ce n'est rien par rapport à ce qu'on va lui faire.

-Bon, bah je vais y aller moi, dis-je.

-Raccompagne-la Phoenix. Et surtout Vee, reviens nous voir quand tu veux. Tu seras toujours la bienvenue même si ce n'est pas pour une mission.

Je me souviens directement du message des CM.

-Au fait, à ce propos... Il se peut que je ne puisse vous aider pendant quelques temps, déclaré-je.

-Comment ça ?

-Et bien... Je suis sur une autre affaire en ce moment et je dois consacrer tout mon temps là-dessus. J'espère que ça ne te dérange pas trop.

-Non, non. Ça va aller ! Et puis, j'aurai toujours mes gardes quand j'en aurai besoin.

-Bon, à une prochaine fois alors Cali !

Je lui souris en suivant Phoenix.

-Tu as retrouvé ta clé USB ? Je demande, une fois à côté de lui.

Aucune réponse. Il semble ne pas m'avoir entendu. Je m'arrête pour lui tirer le bras.

-Eh oh ! Allô ! Ici la terre qui appelle le vaisseau Phoenix ! je déblatère.

-Hein !? Quoi ? Tu m'as parlé ?

Il plisse des yeux sous l'incompréhension et je rigole.

-Ce n'est pas possible ! T'es tout le temps dans la lune.

-Désolé, c'est juste que...

Il s'arrête et détourne le regard.

-Que quoi ? Vas-y, continue. Il y a un truc qui te préoccupe ?

-Y a toujours un truc ouais...

-Dis-le moi, je souffle dans un sérieux que je ne connaissais pas.

-Le moi, souffle-t-il à son tour.

-Hein ?!

Un sourire illumine son visage. Je fronce les sourcils tandis qu'il explose de rire. Puis, mon cerveau se reconnecte et je me rends compte de sa blague pourrie. J'ai dit "dis-le moi" et il a vraiment dit "le moi" littéralement. Je ne sais pas si vous l'avez saisi mais faut se l'avouer, elle est nulle !

Il se calme enfin et je lève les yeux au ciel.

-Ce n'était même pas marrant. Franchement, je ne comprends pas comment ce genre de choses te fasse autant rire.

-Et moi, je ne comprends pas ton sens de l'humour ! Enfin... Si tu en as un..., se moque-t-il.

-Ta blague, elle est pourrite ! je râle.

-Okay, okay, dit-il en mettant ses mains en l'air.

On arrive enfin vers ma voiture.

-Pour ton règlement, ce sera par virement sur ton compte cette fois-ci, m'informe Phœnix.

-Ça change de d'habitude.

-Mouais... Au fait, ça n'a rien avoir avec le gang mais...

Il se gratte la nuque en laissant sa phrase en suspens. Je lui jette un regard l'air de dire "accouche".

-Tu pourrais m'accompagner à une fête demain soir ? finit-il par dire.

-Phoenix... Tu sais bien que je déteste sortir...

-Ouais ! Mais ce sera juste pour une ou deux heures et on ne fera que saluer quelques personnes.

-Deux heures !!? Hors de question que je reste deux heures dans une fête sans mission.

-Sois gentille, c'est la première fois que je te demande ça.

-Sois gentil, c'est la première fois que je ne vais pas accepter ça, je reprends ses mots.

-Qu'est-ce que tu peux être merdique...

-Je le suis toujours.

J'ouvre la portière mais il me bloque le passage.

-Juste un soir.

Il plonge ses billes noires dans les miennes. Je ferme les yeux pendant quelques secondes. Non pas parce qu'il me déstabilise, loin de là. Mais ça me fait un peu quelque chose au ton qu'il a prononcé ces mots. C'est pourquoi je vais accepter.

-Juste une heure.

J'ouvre les yeux et vois son sourire.

-Okay, je passe te prendre à 21h !

-Non, j'ai ma voiture.

-D'accord, je te passerai l'adresse.

Il dépose un baiser sur ma joue et je roule des yeux. Je monte dans ma voiture, mets ma ceinture et démarre. Les gardes m'ouvrent le portail. À peine quelques minutes à rouler sur la route, Meg m'appelle. Mon téléphone déjà branché à la voiture, je décroche son appel, l'oreillette en place.

"Oui ?

-Hum... Via ? Est-ce que... Où es-tu ? demande Meg, hésitante.

-Je suis en route pour la maison. Pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ?

Je balaie des yeux les voitures devant moi, je slalome sur l'autoroute pour arriver rapidement chez moi.

-Heu... Et bien,... Elle hésite un instant avant d'abréger. Tes parents sont là.

Je manque un virage mais me rattrape rapidement. Le crissement que font les pneus me procure une sensation désagréable et un bruit strident s'élève autour de moi. Encore heureux que je suis une bonne pilote. J'ai failli me percuter contre un camion. Celui-ci klaxonne, le chauffeur sûrement mécontent par ma maladresse.

-Via? Via ! Qu'est-ce qu'il y a ?? Via, tu m'entends ??

J'inspire fortement.

-Oui, tu disais ?

-Je...

-Rentre à la maison, on doit te parler.

Une autre voix s'élève en lui coupant la parole. Cette voix autoritaire qui me fait toujours frissonner depuis toute mon enfance. Cette voix qui ne m'a jamais parlé qu'avec un ton neutre et sévère. Celle qui n'inspire aucune confiance et qui ne m'adresse la parole que pour m'imposer un truc. Je la déteste. Mais j'arrive quand même à rester calme.

-J'arrive tout de suite, papa", réponds-je au bout d'un moment.

Depuis mon plus jeune âge, je respecte mon père. Que ce soit à cause de son travail ou de sa réputation. Il est parmi les cinq hommes les plus riches de Colorado. Il possède plus d'une centaine de boites dans le pays, le quartier général se trouvant ici à Denver. Son statut était le plus important à ses yeux et il ne pouvait permettre à aucun individu de ruiner celui-ci.

Même pas moi, son unique fille.

Du plus loin que je me souvienne, mon père n'a jamais été présent dans ma vie. Ma mère ne l'était pas non plus mais elle faisait de son mieux pour m'accorder d'attention. Elle s'intéresse à mon avenir, se soucie si je faisais bien mes devoirs au collège, si je me concentrais assez sur mes cours et si je m'intégrais bien au lycée. Depuis que je suis à l'Université, elle ne se montre plus trop attentive.

Mais même si elle a accompli son rôle de mère depuis toutes ces années, ce n'était jamais assez. Sa présence. Ou plutôt leur présence manquait toujours. Je n'ai jamais connu une relation familiale normale. Du genre : manger un repas avec mes parents, ou faire un pique-nique en famille, ou aller à la plage, faire des vacances avec eux, préparer le dîner dans la cuisine avec une ambiance chaleureuse,... Je n'ai jamais connu ces choses. Tout ce qu'on raconte à la télé ou dans les films. Ça n'existe pas pour moi. Avant, ça m'attristait beaucoup. Après tout, quelle petite fille n'aimerait pas une mère qui lui soigne après une chute sur un vélo ? Quelle petite fille ne rêverait pas d'un père qui lui fait monter aux épaules pour prendre son cerf-volant accroché à un arbre ?

Cependant, j'ai grandi. Avec l'âge, je ne m'en suis plus souciée. Avec l'âge, je m'y suis fait. J'acceptais leur situation et je comprenais qu'ils ne pourront pas être là pour moi.

La lumière des lampadaires illumine l'allée qui entre à notre appartement. Le quartier commence à remballer le reste de ses affaires pour s'enfermer dans sa demeure. La nuit est tombée depuis des heures et pourtant, les bars débutent à peine leur fête. Les pâtés de maison traversés, je me gare dans le garage qui s'ouvre automatiquement à ma présence.

Je remarque la voiture noire à vitre fumée de papa. Ce qui interpelle mon cerveau de l'évènement qui va suivre.

Ils sont vraiment là.

Au fond de moi, je voulais que ce ne soit pas la vérité. Je voulais que mes parents n'étaient pas réellement venus et qu'ils étaient seulement au bout de l'autre téléphone de ma tante quand il a dit que je devais rentrer. J'espérais au moins qu'ils ne m'aient pas attendu au vue de leur boulot qui m'avait privé d'eux toutes ces années. Je souffle en sortant de ma voiture. Cette soirée risque de ne pas me plaire... Je passe ma main sur le visage et ferme les yeux en soupirant exagérément.

Calme-toi, ils ne resteront qu'une heure, pas plus. Juste une petite heure.

J'arrange mes cheveux de façon à être plus présentable devant mes parents. J'inspire une bouffée d'air et place ma main sur la poignée de porte. Au moment où cette dernière émet un cliquetis et s'ouvre, j'entends une chaise se déplacer. Je balaie la maison du regard en m'arrêtant sur le salon.

Ils sont là. Ils sont tous là. Leurs regards perçants sur ma personne. Mon père assis sur la chaise, le visage ferme, me scrute de la tête au pieds. Ce qui a toujours le don de me rendre mal à l'aise. En face de lui se trouve sa petite sœur, le sourire triste et les mains jointes posées sur la table. La silhouette fine de ma mère se lève et m'accueille en ouvrant grand ses bras. Je l'étreins pendant un moment avant de me détacher d'elle.

-Mon bébé, tu es enfin arrivée, me sourit-elle.

Non, ce n'est pas de l'hypocrisie. Je sais que ma mère m'a toujours aimé à sa façon malgré son caractère et son absence dans ma vie. Contrairement à mon paternel. Mais ce n'était pas suffisant pour avoir une relation mère-fille.

-Je suis vraiment désolée, l'embouteillage m'a ralenti, mens-je.

-Ce n'est pas trop tôt, marmonne mon père.

-Viens t'asseoir, m'incite ma mère.

Je passe outre du commentaire déplaisant de mon père et exécute les mots de ma mère. C'est maintenant que je détaille son accoutrement. Elle porte une longue robe noire de velours qui lui arrive jusqu'aux chevilles. Les talons serrés, le chignon parfait et le décolleté de son dos. Elle est magnifique avec son visage de porcelaine. J'ai toujours été fasciné par la beauté naturelle de ma mère. Elle reste toujours aussi belle et raffinée malgré son âge. Mon père est tout autant beau accompagné par son costume noir et ses cheveux de cendre. Même s'il possède à longueur de journée cet aspect neutre et morne au visage, il demeure un bel homme. Et je peux le dire : mes parents forment un couple parfait entre eux de l'extérieur.

Ils viennent sûrement d'un gala. Je me concentre à présent sur les lèvres de mon père.

-Peux-tu nous laisser un instant, Meghan ?

Sa sœur acquiesce et disparaît dans la cuisine. J'avale ma salive. J'ai un mauvais pressentiment.

-Bien. Alors voilà..., commence ma génitrice.

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