13
✦ YENDRY ○ Love is not hard to find ✦
Un gros numéro s'affiche sur son torse et je grimace.
C'est mon numéro. Le 153.
-Tu as fait un tee-shirt avec mon numéro dessus ?
-Heu... Oui, c'est pas extra ? sourit largement Phoenix.
-C'est surtout mignon ouais, pouffe Silva qui vient vers nous.
Je le fusille du regard devant les yeux plissés de l'autre.
-Bon... Bonsoir Silva, bredouille-t-il.
-Salut mon vieux, ça baigne ?
J'ai failli oublié qu'ils se connaissent.
-Ouais, comme sur des roulettes. Tant que tu es là... Je me demandais si vous voulez venir à une soirée avec mes potes.
Ah non ! Il est hors de question ! Il ne m'aura pas cette fois-ci. J'allais refuser son offre quand Silva me coupe dans mon élan.
-Ce serait peut-être bien mais je ne pense pas qu'on ait le temps. Demain, on a pas mal de trucs à faire donc il nous faut une bonne nuit de sommeil ! Pas vrai, Vee ? dit-il en mettant son bras sur mes épaules.
-Bien sûr, réponds-je. On doit accueillir notre grand-mère. Sur ce, on doit te laisser Phoenix.
-Okay...
-Encore merci de m'avoir prévenu pour cette course !
-C'était un plaisir, salut !
Il nous regarde avec un sourire triste que je préfère ignorer.
-Et tu dis que tu lui plais pas, souffle le brun lorsqu'on s'éloigne.
Je lève les yeux au ciel mais ne réponds pas. Des gens viennent m'acclamer sur le passage et je remarque même quelques adversaires que j'ai affronté tout à l'heure. Un regard en particulier m'interpelle, un très insistant. J'inspecte minutieusement les personnes autour de nous sans perdre la trace de Silva. Au loin, j'aperçois une longue silhouette adossée à une voiture. Plus on s'approche du guichet, plus je constate que le concerné m'observe attentivement. C'était le gars de la course. Toujours le casque sur la tête mais cette fois, il a remonté la visière d'où je peux voir son regard neutre. Et pourtant, quelque chose me dit qu'il y a plus d'émotions que de la neutralité...
Je détourne les yeux lorsqu'une personne me pousse vers une autre.
-Vee ! Tu as cassé la baraque aujourd'hui ! s'écrie la voix de Mad. J'étais à deux doigts de faire une crise cardiaque quand tu as failli te percuter contre l'autre joueur ! C'était une très belle stratégie, laisse-moi te féliciter !
Une stratégie ? Je dirais plutôt du suicide...
Sans me prévenir, il me prend dans ses grands bras. Je sens l'odeur de l'alcool qui me donne l'envie de gerber. Je m'éloigne de cet individu avant qu'un meurtre sans motif n'ait lieu.
-Voici ta récompense pour cette belle victoire, s'exclame-t-il en me tendant une grosse enveloppe que je saisis.
Cependant, un de ses mots allume ma curiosité.
-Mad. En parlant de joueur... Qui était le pilote arrivé en deuxième position derrière moi ? demandé-je.
-Vee, on doit partir. Papa veut me voir immédiatement, dit Silva en jetant un coup d'œil à son téléphone.
-Attends une seconde, je ne veux pas partir sans réponse. Alors ? Mad, c'était qui ?
-Je n'en sais rien... Il a voulu rester anonyme quand il s'est inscrit aux participants.
-Et il n'a rien ajouté de plus ? insisté-je. Du genre, pour qui il concourrait ?
-Vee, grince Silva.
-Non je suis désolé, articule l'autre avant de nous saluer et partir.
-On s'en va maintenant !
-Oh ça va ! grogné-je.
Il sait que je hais qu'on m'oblige à faire un truc et pourtant, le voilà à me trainer presque à sa voiture.
-Heureusement que je suis gentil, sinon tu t'aurais tapé cette route sans chauffeur.
-Ah bah merci. T'es le meilleur grand frère au monde, je réplique ironiquement.
Je croise mes bras sur ma poitrine tandis que c'est à son tour de grogner. On monte dans sa caisse sans se chamailler.
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Je replace correctement la serre-tête noire sur mes cheveux tout en regardant mon apparence sur le miroir. J'ai mis un pull ample et un jean. La journée d'hier est passée très vite avec mes cours et la recherche du cadeau d'anniversaire. Aujourd'hui on accueille notre grand-mère à la maison. Elle habite New York, son ancienne demeure avec mon grand-père. Malheureusement, il est déjà mort il y a bien longtemps. Elle y est restée pour poursuivre son traitement avec ses médecins. Bref, elle doit arriver dans quelques minutes avec Meg. C'est elle qui devait la chercher à l'aéroport, étant donné que nous sommes tous occupés à organiser comme il se doit son arrivée. Je descends rapidement l'escalier après avoir entendu une voiture se garer non loin. Je présume que c'est eux. Mes parents sont déjà à l'encadrement de la porte d'entrée, prêts à l'accueillir. Ma mère me toise avant de froncer les sourcils.
-Tu n'as même pas fait un effort pour accueillir ta grand-mère ? s'exclame-t-elle pendant que mon père jette un rapide coup d'œil à mon accoutrement.
Je souffle en levant les yeux au ciel. Leur réaction est disproportionnée, ils exagèrent. Ils trouvent toujours le temps pour me juger dans tout ce que je fais. Surtout mon père.
-Grand-mère déteste les formalités, je croyais que tu t'en es souvenue, rétorqué-je.
C'était vrai. Cette bonne femme est une personne très affable qui n'aime pas les hypocrites se cachant dans la courtoisie et respect d'autrui alors qu'ils se crachent dans le dos.
-Cela fait un an que tu ne l'as pas vu. Ce n'est pas une raison de ne porter que..., elle prend une pause pour trouver un mot à mon pull démodé et reprend : Ça.
J'émets un petit rire. Elle n'a même pas pu qualifier un mot à mes vêtements tellement elle les dénigre. À force d'être dans le monde de la mode, ma mère a pris l'habitude de toujours prendre soin de son accoutrement. Que ce soit la façon dont elle s'habille, que ce soit les accessoires qu'elle porte. Son apparence est devenue prioritaire et je trouve qu'elle forme un joli couple de riche prétentieux avec mon père. Elle contrôle chaque vêtement que porte ce dernier à chaque fois qu'il sort de la maison. Elle a même voulu en faire autant avec moi mais ayant hérité de son répondant, j'ai dû la contredire plus d'une fois. Et un jour, elle a fini par laisser tomber sauf pour les grandes occasions, c'est elle qui doit choisir. Elle a aussi embarqué Silva dans le bateau même si je sais que ça l'agace. Par contre avec son mari, celui-ci lui recommande même de trouver la meilleure marque parmi les meilleures. Comme on dit, jamais l'un sans rattraper l'autre...
Je me reconcentre sur les claquements de pas à l'extérieur de la maison. La porte s'ouvre sur une Meg toute souriante. Elle entre et embrasse mes parents, laissant apparaître une petite dame aux cheveux gris étouffée par une écharpe au cou. Elle remonte ses lunettes de soleil pour mieux voir son entourage. Elle le fait souvent, chose qui me fait toujours rire d'ailleurs. Elle fixe d'abord la grande banderole qu'on a attachée à la rambarde entre les deux escaliers. Il y est marqué "Bon retour Grand-ma".
Elle dirige enfin ses yeux vers nous et vient me prendre dans ses bras.
-Ma petite fille adorée ! Comme tu as grandis ! Tu es tellement belle ! Bien plus que ta mère ! s'écrie-t-elle tout près de moi.
Aïe ! Au secours mes oreilles !
-Ça ne fait... qu'un an qu'on ne s'est pas vues, mamie..., essayé-je de dire parce qu'elle m'écrase les joues avec ses grosses mains fermes.
-Trop longtemps ! Je ne supporte plus d'être loin de toi ! Tu étais si minuscule... Et te voilà...
Elle s'arrête dans sa joie puis, secoue mes pauvres bras. Je rectifie : elle martyrise mes bras.
-Tu es trop maigre ! Que s'est-il passé, Vina ? Tu es dépressive ? Tu te drogues ?! s'horrifie-t-elle toute seule.
Je plaque ma main sur mon front. Elle est adorable mais négative. C'est la personne LA plus pessimiste que je connaisse. Elle arrive à te faire démoraliser avec sa noirceur même dans l'un des moments les plus joyeux de ta vie. Comme la fois où elle a terrifié ma mère en lui citant toutes les atrocités qu'il pouvait arriver alors que c'était le mariage de mes parents. Ils me l'ont raconté. Je n'étais pas encore née à cette époque mais je pouvais ressentir les sentiments qu'elle a éprouvés.
En parlant du loup, celle-ci s'approche de ma grand-mère en ouvrant grand ses bras.
-Ne dis pas de telles idioties, maman ! Tu m'as tellement manqué !
Elle resserre son étreinte.
-Toi également ma chérie ! C'est tellement ennuyant la maison de retraite. Bon, il y a les fois où on organise des petites fêtes en comités pour irriter les personnels, avoue mamie dans un rire.
-Ne me dis pas que tu as recommencé ! Tu nous as promis de rester sage cette année.
Aussi bizarre soit-il, on pouvait lui offrir une grande maison pour elle toute seule avec l'argent qu'on a, pourtant on sait qu'elle déteste la solitude. Alors, d'un accord commun et avec son consentement, on l'a mise dans une maison de retraite -bien sûr l'une des meilleures de New York- pour ne pas qu'elle perde sa vivacité. Elle a tendance à tenir tête au personnel, m'a-t-on dit. Elle ne leur donne aucun répit, toujours prête à faire du bruit, à s'éclater. On nous a même déjà envoyé des plaintes la concernant. Mon père a dû établir un contrat avec le directeur de l'établissement, mentionnant le fait qu'elle doit respecter les employés et suivre leurs instructions. Évidemment, elle n'a accepté que sur les papiers. La preuve, la voilà qui nous fait part de ses cachotteries.
-C'était rien de méchant ! se défend-elle. Chaque soir, on se trouve dans la chambre de Margo et on boit quelques coups en jouant. On ne fait pas de grands bruits pour ne pas alerter les employés.
Elle entend par "pas de grands bruits", des hurlements, bref des tapages nocturnes.
-Grand-mère, tu devrais arrêter de boire autant.
-Ce n'est même pas de l'alcool. Bon, la champagne en est un mais ce n'est pas comme les bières.
Mon père daigne enfin se présenter. Il la regarde avec plein d'amour même s'il n'a pas apprécié ce qu'elle vient de dire.
-Mon garçon, tu as pris des rides, commence-t-elle en encadrant son visage de ses mains.
-Je vieillis maman, répond le concerné avec un peu de mal. C'est bon de te revoir parmi nous.
Et oui ! C'est la mère de mon père. Bien que tout le monde confond cette nature des choses (parce qu'elle et ma mère ont une relation fusionnelle), mon père est bel et bien le fils de cette bonne femme. Certes, il ne le montre pas assez mais je sais qu'il tient à elle beaucoup plus qu'à n'importe qui dans cette pièce. C'est une chose que je n'ai jamais saisi quand j'étais enfant. Pourquoi accorde-t-il autant d'affection à sa mère mais qu'il n'en fait de rien à sa fille ? Ne serait-ce qu'un petit peu d'attention ? Cependant comme je l'ai dit, je ne me pose plus ces questions depuis bien longtemps. J'ai arrêté de chercher.
-Bon, viens entrer maman. Tu dois être fatiguée du voyage, on va manger, propose ma mère.
-Je vais d'abord me changer et je vous rejoins dans la cuisine. J'espère qu'il y aura du ragoût au menu.
-J'en ai préparé spécialement pour toi, rigole-t-elle. Tu n'as pas à t'inquiéter à ce sujet.
-Je reviens alors.
Ma grand-mère se précipite à l'étage sous nos ricanements. Elle aime trop ce plat. Une femme de ménage l'accompagne avec sa valise.
Plus tard, on se met à table. On parle de la maison de retraite un moment lorsqu'une personne entre en trombe dans la pièce.
-Ah enfin ! s'exclame mamie. Je me suis demandée où étais-tu passé. Je pensais ne te voir que demain.
-Je suis vraiment désolé mamie, répond Silva en déposant un baiser sur sa joue avant de s'asseoir à sa droite. J'ai été retenu beaucoup plus longtemps au bureau que prévu.
Grand-mère lance un regard à mon père qui hausse les épaules. Il s'en fout.
-Tu aurais pu arranger ça, Lincoln, lui reproche-t-elle.
-Non, papa n'y est pour rien. C'était un client potentiel que je n'ai pu refuser.
-En tout cas, je vois que tu gères à merveille les affaires, mon garçon.
Silva lui sourit en guise de réponse et elle reprend.
-Mais je te conseille de ne pas devenir comme ton idiot de père.
Je glousse avec ma mère et Meg tandis que le concerné lève les yeux au ciel.
-Je parle bien sûr de son caractère à ne focaliser que sur son travail.
-Je crois ne pas pouvoir lui ressembler sur ce fait, le brun émet un petit rire.
Ils continuent de discuter et de manger dans la bonne humeur mais moi, je n'ai plus d'appétit. D'une certaine manière, la phrase de ma grand-mère m'était en quelques sortes destinée. Sans le savoir, elle a évoqué le comportement de notre père envers moi. Il ne passait jamais de temps avec sa fille unique. Sa famille. Peut-être qu'il est avec ma mère la plupart des journées mais c'est purement professionnel.
Mon téléphone vibre, ce qui interrompe toutes mes pensées. Je vérifie d'abord si je peux laisser en plan la personne mais le nom marqué dessus me coupe dans mon élan. Je me lève de table en m'excusant. Tout le monde a le regard rivé sur moi mais je n'y prête pas attention. Cet appel peut me coûter la vie donc ils n'ont pas leur mot à dire.
Une fois seule dans le jardin, je décroche.
"Enfin ! s'exclame une voix grave que je ne reconnais pas. J'ai vraiment cru que tu allais laisser sonner !
-Pardon mais qui êtes-vous ?
-Tu n'auras pas besoin de le savoir étant donné que nous allons nous rencontrer bientôt !
-Okay... Et que me vaut cet appel ? Parce que vous appelez avec le numéro de Wayne Perry...
-Oh ça ! C'est mon numéro, Wayne a juste appelé avec mon téléphone la dernière fois.
-Ça ne répond pas à ma première question...
-Je voulais simplement te demander une chose, tu es plutôt le pain au chocolat ou la chocolatine ??"
*****
Hello hello tout le monde ! Désolé pour cette absence un peu longue mais j'ai eu quelques empêchements personnels alors, je n'avais pas trop de temps d'écrire 😪
J'espère que vous me pardonnerez ! 😶🙃
Bref, voici le chapitre 13 ♥ on rencontre la grand-mère de la famille Baker.
D'ailleurs, j'aimerais bien que vous participez au prochain chapitre qui va suivre ! Je veux avoir des idées de cadeau pour son anniversaire ☺😎 j'en ai quelques uns mais vos avis peuvent toujours compter !
Alors, à vos smartphones/ PC pour les mettre dans les commentaires ! 😍😍🤗🤗
Ceci dit, je vous retrouve au chapitre suivant ! À plus ♥♥♥
Kiss 😘😘😘
N.
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