✦ M.I.A ○ Freedun ft ZAYN ✦

Et je ne vais pas me gêner à commencer par sa sale gueule. C'est avec un sourire narquois que je m'approche de lui.

Je porte une fausse-attaque en crochet à la face pour faire réagir Silva qui retire son buste et j'enchaîne en coup de coude en revers du même bras lorsqu'il allait retourner sa tête. Prise de cours, il vacille sur le côté mais je ne lui laisse pas de temps pour le ruer de coups de poings sur le ventre. Cependant, il arrive à reprendre esprit et tente de m'arrêter avec ses bras. Lorsqu'il comprend que c'est peine perdue, il me fait un croche-pied, ce qui me fait tomber au sol. Je me tourne à la vitesse de l'éclair quand je vois le brun me sauter dessus, coup de coude en avant. Je me redresse pour se mettre à califourchon sur lui, ses bras se dressent automatiquement sur son visage pour bloquer mes coups de poings. Puis, il se retourne sur le côté en me poussant et mon poing rencontre instantanément le sol. Il tente de se lever mais reste sur ses genoux lorsque je le stoppe en saisissant son cou et ses bras par derrière. Je me projette en arrière avec un point de bascule à partir de son bassin. Je l'entends suffoquer et se débattre. Je ne me contrôle plus, il bouge avec des gémissements mais je ne suis plus consciente de quel adversaire il s'agit. Mes yeux sont imprégnés de haine, mon cerveau reste en retrait et mon sens s'est désactivé. Pourtant, après plusieurs reprises, l'homme arrive à libérer une main et la passe sur ma cuisse nue en faisant une petite pression dessus. En une seconde, mon corps se détend et je relâche mon emprise.

Silva souffle un gros coup. Sa respiration est saccadée et il enlève par la suite ses gants de boxe. Il passe ses mains sur son cou et c'est là que je me rends compte de ce que je viens de faire. J'ai failli tuer Silva, mon grand frère... Qu'est-ce que... Je le regarde, horrifiée.

-Hey... Ça va, je vais bien, me dit-il en posant sa main sur ma joue.

Mais je sais pertinemment que c'est faux. Il va mal. Bien plus que les autrefois quand on s'entraînait. Son cou a une grosse marque rouge, presque bleue. Son teint est pâle, ses yeux sont humides et la sueur se répand sur son corps. Sans parler de son visage. Du sang au coin de ses lèvres, sur son arcade sourcilière, sous son nez et pour terminer, son œil au beurre noir.

Malgré tout ça, il me caresse la joue et me rassure. Je ne le mérite pas.

-Dans deux jours, ça va partir. Ne t'inquiète pas Via.

-Tu es déjà moche, ça va te rendre encore plus laid, tenté-je de détendre l'atmosphère.

Ce qui marche à merveille parce que son rire résonne dans toute la pièce.

-Elle est bonne celle-là ! Au moins maintenant, on est sûr qu'aucune meuf ne va m'approcher.

-On ne va pas se mentir, ris-je à mon tour.

Je lui propose de prendre appui sur moi pour se relever, il ne riposte pas et s'exécute, son bras sur mes épaules. Il grimace lorsque je mets ma main sur sa hanche pour me rapprocher de lui. Je le ramène rapidement dans sa chambre afin de pouvoir le soigner. Il s'installe sur son lit dès qu'on arrive à destination. Ce n'était pas vraiment facile mais heureusement que Silva pouvait encore marcher malgré ses blessures. Je trouve une trousse à pharmacie dans la salle de bain et commence à tout éparpiller sur son lit.

-Tu n'es pas vraiment obligée, souffle-t-il.

-Si, répliqué-je fermement. C'est moi qui t'es mis dans cet état, à moi de te soigner.

-Beth ne risque pas de me reconnaitre avec ce cocard, il examine son visage dans le miroir.

Tout en entamant mes premiers soins, je grimace à l'entente de ce prénom. Elle ne va surtout pas m'épargner si elle savait que je suis la cause. Notre mère a l'air inoffensive à première vue mais comme on dit, il ne faut jamais se fier aux apparences. Elle a déjà levé la main sur mon père, je sais que ça ne se fait pas sauf qu'il l'avait cherché. Ma mère était en voyage d'affaires et elle m'avait confié à mon père parce qu'il n'était pas en mouvement ; Meg étant encore à New Jersey pour son boulot. À cette époque, j'avais à peine huit ans et je ne savais pas exactement ce qui s'était passé. On m'a juste raconté que mon père était parti en me laissant seule avec les employés. J'avais grimpé sur la rambarde du balcon et j'étais tombée au sol. Une femme de ménage m'a trouvé inconsciente. Ils m'ont emmené à l'ambulance après avoir informé mes parents. Ma mère est vite rentrée pour confronter ce dernier et devinez quoi ? Elle lui a mis une gifle phénoménale. Si Meg n'était pas arrivée à temps, je crois qu'elle l'aurait arraché les yeux. Maintenant, cette histoire est devenue un anecdote de la famille, mon père n'osait plus contredire sa femme. D'ailleurs, mon mauvais caractère qui ne sait pas se contrôler au combat vient d'elle...

Bref, toujours dans mes pensées, je finis par enrouler un bandage autour du ventre de Silva. Celui-ci me gratifie d'un sourire reconnaissant.

-Je pense être capable de terminer mon visage, déclare-t-il.

-Je peux le faire, insisté-je.

-Ça ira, je te dis. N'empêche, tu ne m'as pas raté sur ce coup !

Je sais qu'il a dit ça en tant que blague mais je ne peux m'empêcher de culpabiliser. Ce n'est pas tous les jours que je tabasse mon frère...

-J'aurais dû m'arrêter quand tu m'a mis au sol.

-Un point contre quatre. Ce n'est pas très légal Via ! La prochaine fois, je te mettrai une grosse raclée pour éviter tes coups.

-Faudra d'abord que tu survives avant ça non ? je lève les yeux au ciel tandis qu'il hoche la tête.

-Compte sur moi. Et je doublerai la force de mes poings.

-Désolé, je n'y suis pas vraiment allée de main morte tout à l'heure.

-Tu déconnes ? C'était un des super combats que j'ai menés depuis des lustres ! Même mes gars n'auraient pas pu faire mieux ! Décidément, c'est toujours imprévisible avec toi, me sourit-il. Je prendrai ma revanche.

-Arrête, on dirait un perdant d'un duel de pokémon dans les séries, râlé-je. Toujours les même discours de motivation.

Cette fois-ci, il éclate de rire. Sa bonne humeur est si communicative que je ne peux que le suivre. Quand j'étais petite, je regardais des épisodes de Pokémon avec lui, ma série préférée était XY. Je ne m'en lassais pas, contrairement à Silva qui n'en pouvait plus lorsqu'il me gardait.

Une sonnerie coupe court notre discussion. Mon téléphone affiche l'image de Phoenix. Tiens, ça fait un moment qu'on ne s'est pas parlé.

"Allô ?

-Bonjour Vee, tu vas bien ?

-Ça va merci. Qu'est-ce qu'il y a ?

-Écoute, j'ai parlé avec mes potes il y a deux jours. Et ils m'ont dit qu'il y aura une course aujourd'hui. Je suis allé au lieu histoire de tirer au clair leur parole et devine quoi ?

-Quoi ?

Mes yeux se sont déjà illuminés à l'entente du mot "Course".

-Maddox vient de me le confirmer. Je ne voulais pas te le dire sans en être sûr mais maintenant, je le fais. Je suis encore à la piste en ce moment, Mad a demandé si tu voulais participer. Il reste encore deux places de concurrents. Alors, t'en dis quoi ?

Ce que j'en dis ?! En route pour botter le cul de ces bâtards !

-Bien sûr que je le veux ! m'exclamé-je. Dis-lui tout de suite que je lance ma candidature. C'est toujours à la même heure ?

-C'est fait, finit-il par dire après un certain silence. Oui, ça se passe toujours à vingt-trois heures. Tâche de venir une heure avant.

-Que les paris soient ouverts !

-Je vais parier sur toi, susurre-t-il d'un ton flatteur et enjoué.

-Je n'en doute pas.

-Ceci dit, je vais rentrer au QG. On se voit ce soir.

-Yep et merci Phœnix.

-Tout le plaisir est pour moi."

Je m'affale sur le lit de Silva, sous son regard persistant.

-Phœnix ? Vous êtes ensemble ??

J'avale ma salive de travers. Je me redresse illico presto pour tousser bruyamment. Le brun tape sur mon dos afin de m'aider.

-Non mais t'es cinglé ou quoi ? Je sors avec personne et arrête de me caser avec tout le monde !

-Désolé, je ne savais juste pas que vous parliez encore vu qu'il en pince pour toi.

Je lui fais les gros yeux. Le gros boulet.

-N'importe quoi ! Je le saurais si c'était le cas !

-T'es vraiment nulle... Ça fait des années qu'il a craqué sur toi et je suis sûr que t'es la seule à pas être au courant.

-On n'est rien qu'ami, marmonné-je en croisant les bras sur ma poitrine. En plus, on ne s'appelle que professionnellement.

-Pour toi...

N'en pouvant plus, je lui jette un oreiller à la figure, ce qui me vaut un hurlement. Oups, j'ai touché ses blessures... Fallait pas me chercher.

-Je vais faire une course ce soir, dis-je.

-Je peux venir ? En fait, c'était pas une question.

-Fais ce que tu veux.

-Je vais faire un pari sur toi. Et t'as intérêt à gagner ! Tu me dois au moins ça.

-Tu peux me faire confiance ! Je les défoncerai tous !

Un appel de Carlota nous interpelle. Il est temps de déjeuner. Je descends l'escalier en compagnie de Silva.

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L'après-midi s'est terminé rapidement. Je n'avais que deux matières et ça s'est plutôt bien passé. Je suis actuellement en train de réajuster ma combinaison noire pour ce soir. J'avais l'habitude d'exécuter des courses de voiture illégales dans un circuit à une heure de route de Denver. Au début, c'était pour remplir mes poches et ensuite, j'y ai pris goût au fil du temps. Que ce soit pour l'adrénaline ; les dangers et risques que je prenais à chaque tournant ; la sensation d'être au cœur du circuit ou bien l'esprit de compétition. Depuis presque un mois, j'ai arrêté de courir à cause de mon travail et mes cours. Mais je compte bien revenir éblouir la scène aujourd'hui. Comme à chaque car racing, plusieurs paris se font mais quand je participe, la plupart des gens misent sur ma victoire parce que je les accumule depuis mon entrée dans ce domaine. C'était toujours Maddox, l'organisateur des courses qui se charge de m'informer. Je m'entends bien avec lui, surtout que j'ai fait tripler son spectateur, m'a-t-il dit.

Silva s'est dévoué de nous conduire avec sa voiture. Une Audi noire, tout aussi belle mais je préfère ma fidèle hyundai. Je ne cours pas malheureusement avec elle. C'est avec une autre voiture de Mad que j'enchaine mes victoires. Il s'en occupe tous les jours et dès que j'annonce ma candidature, il me permet de la monter. Bien sûr, je participe aux frais de réparation lorsqu'il y en a.

Arrivés sur le lieu, je me dirige vers un guichet, Silva sur mes talons. C'est un circuit automobile au milieu de nulle part. Spacieux mais poussiéreux parce que la piste est improvisée. Il n'y a pas vraiment de ligne, seulement des drapeaux, des lumières ou panneaux annonçant des tournants. Cependant, ceux qui sont habitués à courir ici connaissent ce parcours par cœur. Dire qu'il n'y a aucun risque sera totalement mentir. Toutefois, j'aime le danger.

-Bonsoir tout le monde, dis-je en entrant.

-Vee ! Voilà ma perle rare ! s'exclame Maddox en me prenant dans ses bras.

Les gens me dévisagent tandis que d'autres me regardent avec admiration. Ah lala... Les fans. Je leur lance un beau sourire. Je pense que je deviens narcissique...

-Ça va ? demandé-je au vieil homme.

Mad est un blond au cinquantaine d'années, une barbe et une moustache, des cernes de vieillesse.

-Tout va mieux depuis ton arrivée. Va te préparer, tu es en retard. On n'attendait que toi.

J'acquiesce et m'avance vers ma voiture après avoir salué Silva. Je la caresse un moment avant de mettre mes gants et mon casque. J'entends déjà la foule hurler. Une sorte de baume me réchauffe le cœur.

-...Je suis tout autant excité que vous ! dit un animateur au micro. Mais ce soir, nous vous avons réservé une surprise ! Et oui ! Une de nos meilleurs pilotes est revenue ! Vous l'avez deviné ! C'est Vee notre championne ! La piste risque de chauffer !

Je souffle, ce gars m'exaspère. Toujours là pour ajouter de l'huile sur le feu. Je ne prête pas attention à ces paroles. Il commence à annoncer les numéros des concurrents. J'entre dans la voiture en allumant le contact quand arrive le mien. Je caresse mon bijou une seconde fois. Allez ma belle, donnons-leur une leçon !

Je prends ma place et attend patiemment le coup de feu. C'est assez rapide comme jeu : faire un tour de la piste et arriver en un seul morceau en premier. Ça ne prendra qu'une minute ou deux. Mon seul bémol, j'aurais un peu mal à me réhabituer au début même si j'ai remémoré les tournants.

Une jeune femme en bikini s'avance avec un drapeau devant nous. Le silence s'abat avant qu'elle ne jette au sol le tissu en même temps qu'un coup de feu retentit. Les cris fusent de toute part alors qu'on démarre tous en trombe.

On est un peu plus de dix à participer et je suis la dernière. Heureusement que cette caisse a l'avantage d'être agile. Je slalome entre les voitures. À chaque ouverture, je me faufile en vitesse. J'arrive facilement à rejoindre les trois premiers. À chaque tournant, mon cœur loupe un battement mais l'adrénaline est trop fort pour que j'oublie tout. Il n'existe que moi, ma voiture et la piste. Mes mains agissent à une vitesse que je ne connaissais que trop bien. Les poussières que produisent notre agitation se répandent comme pour inonder notre vue. J'entends les autres derrière s'entrechoquer, se percuter mais je continue ma course. La deuxième voiture dépassée, je me rapproche de la première. Je jette un coup d'œil furtif sur le parcours restant. Fait chier ! Il ne manque plus qu'une allée tout droit et j'aurais perdu ! L'autre bagnole me bloque et il faut que j'agisse rapidement. Sur un coup de tête, j'accélère sans regarder devant moi. La voiture alertée, s'écarte en me laissant filer prendre la tête. J'arrive à l'arrivée sous les hurlements et applaudissements des gens.

Je coupe le moteur et sors de la voiture. Un sourire victorieux orne mon visage bien que je n'enlève pas mon casque. Un homme se tient à mes côtés en levant ma main.

-Et c'est encore une nouvelle victoire pour notre championne ! C'était une course sen-sa-ti-on-nelle ! Encore une fois, la jolie demoiselle nous a mis plein les yeux !

Mec, j'adore tes flatteries mais là, t'exagères.

Je salue la foule qui crie comme des hystériques puis, je m'éloigne un peu de tout ça. Un bras sur mon épaule me fait tourner instantanément. Un grand gars avec une carrure plutôt imposante me fait face. Je ne vois pas son visage car il porte un casque.

-Belle victoire, lance-t-il. J'aurais pu gagner sans ton excès de vitesse à la dernière seconde.

Alors, c'était lui le deuxième pilote.

-Tu aurais pu comme tu viens de le dire, répété-je.

Un léger rire sort de sa bouche. Il se rapproche de mon oreille afin que j'entende parfaitement sa voix.

-Je t'ai juste laissé le champ libre Davi, souffle-t-il avant de rajouter. Parce que j'ai parié sur toi.

Je déglutis. Il me fixe un moment. Même à travers nos casques, je décèle une intensité étrangère. Sa longue silhouette disparait dans la foule. Ceci dit, cette voix me dit quelque chose...

Je n'ai pas le temps de réfléchir qu'une masse me colle au corps. Je me détache en enlevant mon casque. Je constate qu'il s'agit de Phoenix. Il porte un maillot de couleur noir à rayures jaunes. Un gros numéro s'affiche sur son torse et je grimace.

C'est mon numéro. Le 153.

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Je sais ! Enfin de l'action 😎😍

Chapitre un peu long ! On découvre petit à petit les passions qui animent notre chère Via.

Elle nous impressionne chaque jour, j'avoue 😆 je ne sais pas vraiment si vous avez compris comment s'est déroulé le combat contre Silva mais j'ai fait mon maximum sur ce coup. Je ne suis pas trop habituée avec ce genre d'écriture mais j'essaye d'y donner tout mon cœur 😌

Si quelqu'un a une suggestion pour l'améliorer, ce n'est pas de refus !

En revanche, on commence à avancer sur notre deuxième protagoniste 😜😊

Je veux connaître vos avis sur ce chapitre 😋 J'espère qu'il vous a plu !

Allez, kiss 😘

N.