Chapitre 5
Deux yeux bleus le fixaient, implacables. Ils l'obsédaient. La rage qui luisait à l'intérieur d'eux, était déjà familière, il savait ce qui l'attendait.
Nouvel accès de colère, nouvelle vague de rage et de souffrance.
-Tu as une minute, lui annonça l'homme d'une voix sombre. Tic, tac, tic, tac...
Il éclata de rire et continua :
-Tic, tac, tic, tac...
Le malheureux avait déjà expérimenté le petit jeu de son tortionnaire, qui s'était présenté lors de ses bons jours sous le prénom de Ulysse. Il avait une minute devant lui, décomptée par l'homme qui, réglé comme une horloge comptait avec exactitude les secondes, pour choisir l'objet avec lequel il préférait être puni.
Puni de quelle faute ? Il ne savait pas. Il avait sûrement fait quelque chose de mal, pour déplaire à l'autre. Mais laquelle ?
Il avait cessé de chercher, se contentant d'endurer. Après la minute, il serait battu pendant une autre minute. Ni plus, ni moins.
Ensuite, une semaine passait généralement. Une semaine calme et presque monotone jusqu'à la nouvelle crise de son bourreau.
-Tic, tac, tic, tac, murmurait toujours la voix grave d'Ulysse.
Le battu gardait la tête baissée, retenait ses larmes et priait pour que cette fois-ci les secondes paraissent plus courtes.
-Tic, tac...Tic tac, BOUM ! hurla le sadique.
Le souffre douleur marmonna :
-La ceinture.
Sa voix rauque et faible n'émeut pas l'oppresseur qui se saisit de l'objet avec une lenteur contrôlée. Le temps qu'il mettait avant de frapper faisait toujours monter l'angoisse pour son plus grand plaisir.
Il se sentait si puissant, dans ces moments. Il contrôlait tout...
Il frappa presque avec dédain sa victime, laissant les marques rouges s'ancrer dans le dos nu du supplicié. Clac, clac, clac, en quelques coups, il obtenait des gémissements plaintifs et des grognements étouffés. Clac, clac, clac, en quelques autres éclats, il obtenait des supplications :
-Arrêtez ! Arrêtez ! entendait-il.
Mais il avait décidé lui-même du temps que durerait la correction. Et il ne changerait pas ses plans. Car à présent, il était le seul et unique maître du temps.
Il se l'était promis, comme dernière objectif, et il avait réussi. À présent, il décidait de laisser filer les secondes ou les laisser s'éterniser. Et cela l'emplissait d'un sentiment si grisant ! Il contrôlait le temps ! Les règles avaient bel et bien changé. Il ne subissait plus, il faisait subir.
Alors, de sa voix emplie de fierté et de froideur, Ulysse hurla :
-Tic, tac, tic, tac... BOUM !
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro