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[NG] Bonus N°2 : Le dictionnaire de rune

Bonus Next-Gen gros ascendant O&P 

PRE-REQUIS
Avoir lu Ombres et poussières, de préférence en entier
Mention de Les fantômes des oubliés

***

HELLO AGAN MY DARLINGS <3 

Ecoutez ça m'a manqué de poster, sincèrement. Et d'écrire 8000 mots en une journée. ET DE RACONTER MA VIE DANS LES INTROOOOOOOOS 

Mais déjà je viens aux nouvelles : comment vous allez? Vacances, stages, jobs d'été? Vous vous reposez bien et faites le plein de vitamine D? Dites-moi TOOOUT 

A titre personnel je me retrouve ultra orpheline des Jeux Olympiques. J'étais parmi les sceptiques, mais j'admets que la pause dans ce monde de merde m'a fait le plus grand bien. En tant que grande angoissée, je me rends compte que j'en avais besoin. 

J'ai été en Ecosse et c'était AMAZING je conseille à tout le monde la destination. Mes coups de coeur : l'île de Skye, la petite croisière sur le Loch Ness et le viaduc de Glenfinaaaaann (mais siii le viaduc du train Harry Potter ! C'était magique !). En plus on s'en ait assez bien sorti niveau temps - enfin, pour l'Ecosse. Et comme j'ai décidé d'avoir des vacances incertaines, je vais en Bretagne la semaine prochaine. 

Niveau projets et écritures : l'été n'est pas ma période (contrairement à Marion. Vous savez que j'ai failli me retrouver avec trois chapitres à la file à relire? C'est une fusée quand elle a du soleil et une piscine !) à chaque fois c'est des moments de pauses pour moi ! Mais j'ai quand même écrit un peu, brainstormer, pas mal rêver ! Je suis toujours en pause sur "Les mères de Rome" mais j'ai bien avancé sur mon autre histoire. J'aime beaucoup mes personnages et j'ai pas mal d'idée pour la suite donc c'est assez emballant ! 

(Mais vous savez la pensée dérangeante qui parfois me paralyse? L'idée que je ne pourrais peut-être jamais faire mieux que le Simoria, voire que O&P) 

Et puis j'ai été prise de nostalgie ! Et j'ai décidé de vous faire plonger avec moi ... Je ne vous en dis pas plus : je vous laisse profiter et replonger dans Ombres et poussières <3


***

Le dictionnaire de rune

— Je vais la tuer !

William dévala l'escalier, fulminant, des lambeaux de papier déchiré au creux des mains. Vif comme un chat, il sauta sur l'antique parquet de la maison et déboula dans le salon. Assis sur le canapé, des liasses de parchemin sur les genoux, son père sursauta.

— Qui donc ? Ta mère ? Hors de question j'ai la priorité depuis l'enfance !

La pique n'arracha même pas un sourire à William. Avec un cri de rage, il laissa tomber les pages déchirées de son dictionnaire de rune sur la table du salon. Les sourcils de son père disparurent sous ses mèches blondes.

— Ah. Ta sœur ?

— Je ne sais même pas comment elle a fait ça ! Elle l'a utilisé en ballon de foot ? Jouer à « je t'aime, un peu, beaucoup » avec ?

— Pourquoi ? s'enquit distraitement son père. Elle a le béguin pour quelqu'un ?

— Oh papa !

— C'est encore Gethin ou elle s'est faite une raison ?

William saisit un coussin, enfonça son visage dedans et s'écroula dans le canapé auprès de son père. Evidemment, il était professeur dans leur école : la relation tumultueuse entre Arwen et Gethin Scampers n'avait pas dû lui échapper.

— Je dirais rien.

— Je sais, soupira son père. Si tu as quelque chose de moi, c'est ça. Tu es une tombe.

— Et tes yeux.

— Et mes yeux.

La liste s'arrêta là. De manière générale, William avait toujours été estampillé « fils de Victoria ». Ses cheveux bruns et bouclés retombaient sur son front et couvraient ses oreilles, ses joues rebondies donnaient toujours à ses grands-mères l'envie de les pincer. Sportif, il occupait le poste d'Attrapeur depuis sa deuxième année et était devenu capitaine à la rentrée, à la surprise générale – c'était rare de briguer la fonction dès la quatrième année. Sa répartition à Poufsouffle s'était faite instinctivement, dès que le Choixpeau avait effleuré sa tête, car il représentait tout ce que la Maison demandait : loyal, patient, travailleur. Trop, lança la voix d'Arwen dans son esprit et William haussa les sourcils. Evidemment, madame avait les mêmes notes que lui sans ouvrir le moindre cours.

— J'avais un devoir pour la rentrée, gémit-t-il en désignant les pages détruites. Et encore tu n'as pas vu le gros de mon livre, c'est une boucherie. Tu ne peux pas me le réparer ?

Son père lui jeta un regard circonspect par-dessus ses copies.

— Ne me dis pas que tu ne sais pas lancer un « reparo » ?

— Je te dis que j'ai quinze ans et que je dois encore attendre un an et demi avant de faire de la magie légalement.

La bouche de son père s'ouvrit en un « ah » de compréhension. Un air embarrassé se peignit sur son visage et il roula les parchemins sur lui-même. Par curiosité, William y jeta un œil et reconnut furtivement l'écriture de Hope Shelton-Douzebranches, son amie d'enfance.

— Hum, entonna son père, indisposé. Ce n'est pas que je ne veux pas te réparer ton dictionnaire de rune ... (Il secoua sa main gauche d'un geste mécanique et William fut certain que ses doigts tressautèrent). Hier j'ai passé la journée avec Julian, il avait besoin de moi pour faire de nouvelles expérimentations d'enchantement et ... disons que si je fais de la magie aujourd'hui, c'est ta mère qui va arriver en furie en hurlant « je vais le tuer ! ».

— Oh.

William ne sut rien répondre d'autres. Il avait tant intégré que Simon Bones était un enchanteur de grand talent, au point d'être professeur à Poudlard, qu'il oubliait facilement que son grand don renfermait également l'une de ses plus grandes faiblesses depuis qu'un maléfice l'avait atteint au creux de la paume à l'âge de dix-neuf ans. Malgré sa gêne manifeste, son père lui adressa un sourire.

— Demain, promis je te le répare. Et ce soir je tire les oreilles de ta sœur.

— Je voulais commencer aujourd'hui ... être tranquille avec ça, c'est toujours fastidieux les traductions de rune.

— Ta mère peut t'aider ... Elle a de bons restes.

L'air dubitatif de William arracha un rire à son père. Ce n'était pas tant qu'il doutait des qualités de sa mère ... mais depuis son entrée à Poudlard, il mettait un point d'honneur à se débrouiller seul. Il était fils de professeur ; l'idée qu'on puisse le taxer de favoritisme, d'être avantagé par les compétences de ses parents, l'horripilait au plus haut point.

— Très bien, j'ai compris ! s'esclaffa son père avant de pointer le plafond du doigt. Va dans le grenier, ta mère avait son propre dictionnaire. Il doit se trouver avec ses anciennes affaires d'école ...

— Ah, cool. Merci, papa. (Il se pencha sur la copie de Hope). Tu vas lui mettre combien ?

— A. Honnêtement ça vaut plus ... mais quand papa est professeur à l'IRIS et qu'on a un talent naturel, on peut faire mieux.

— T'es un prof terrible.

— Je sais. Mon prochain défi c'est de faire péter un plomb à Gabriel Fawley.

— Bon courage. Si je suis pas descendu dans une heure, c'est que je me suis perdu dans le grenier.

Son père sourit et ébouriffa ses cheveux pour la forme. Le simple geste d'affection gonfla le cœur de William et lorsqu'il remonta à l'étage, la rage s'était estompée. Avant de faire descendre l'échelle du grenier, il passa les mains derrière sa nuque et s'étira. Sincèrement, il avait de gros problèmes de gestion de la contrariété : le moindre stress le mettait dans tous ses états. Il avait beau être un vrai lac, lisse et sans vague la plupart du temps, un simple caillou jeté pouvait transformer sa quiétude en tempête. Il lui fallait passer par détresse et angoisse avant de se rappeler que chaque problème avait sa solution. Et la solution à son problème se trouvait dans ce grenier.

La pièce était étrangement lumineuse, avec quelques fenêtres qui perçaient le plafond et ses grandes poutres de bois qui traversaient les mansardes. Il se souvenait encore que ses parents avaient passé presque une semaine à tout réorganiser deux ans plus tôt, si bien qu'il retrouva le coin dédié à leurs affaires d'école en un rien de temps, soigneusement étiqueté aux côtés des anciens équipements de Quidditch de sa mère. C'était toujours très étrange de songer qu'un jour, ses parents avaient eu son âge. Son père n'avait pas toujours été derrière le bureau, à les toiser avec un sourire narquois en se délectant de leurs difficultés tout en leur donnant les clefs pour les surmonter. Un jour il avait été un élève frêle et malicieux, avec le même écusson que le sien sur la poitrine. L'image était difficilement perceptible, mais dans son esprit il lui prêtait l'attitude nonchalante d'Arwen : le poing pressé contre sa joue, la plume lâche dans la main pour prendre des notes ... ponctué d'un sortilège parfait dès qu'on passait à la pratique.

Concernant sa mère, en revanche, le tableau était noir, noir, noir. Il avait entendu des histoires à force d'écouter les adultes parler pendant les repas. Tante Emily et oncle Miles, Octavia, et même tante Susan ... tout le monde s'accordait pour dire que Victoria Bennett avait été une élève timide, voire craintive, pétrie de difficulté et manquant cruellement de confiance en elle. Son père, lui, était la seule voix discordante affirmant que c'était un véritable démon qui lui avait mené la vie dure – ce à quoi Victoria répondait toujours avec un regard torve. C'était tant en décalage avec la mère qui l'avait élevé ... Cette femme solaire et riante qui le pressait contre son cœur, qui à chaque mot le gonflait de confiance et d'amour, et qui tempêtait à chacune de leurs bêtises avec plus de fermeté que leur père.

— Hé ... !

Il extirpa des gants de Quidditch d'une boite et lorsqu'il tenta de les enfiler, il ne parvint qu'à y entrer ses doigts. Il avait dépassé sa mère à l'âge de treize ans. C'était avec ces gants qu'était née la championne de Quidditch ...


— On fera mieux de se dépêcher, ça va bientôt sonner et McGonagall va nous transformer en horloge à coucou si on arrive en retard.

— Quel rabat-joie celui-là, marmonna Erwin avant de me tendre un dernier paquet. Tiens, Bennett, tu en as oublié un.

— Tu l'ouvriras sur la route, proposa Cédric en rassemblant les livres que j'avais reçus. Il a raison ça va sonner et il faut qu'on ramène tout ça à la Salle Commune.

Attends je vais t'aider, proposa Angelina en prenant les Shakespeare.

Avant que je ne puisse protester, tous mes cadeaux avaient été embarqués par mes amis, et ne me restait plus que la montre, le bracelet et le dernier paquet. Susan s'esclaffa alors que je me levai tout en déchirant le papier pour découvrir des gants de Quidditch flambant neufs, avec un cuire de grande qualité. J'en enfilai un, surprise par leur souplesse et leur ajustement. Les gants que j'avais utilisés jusque là avaient toujours été trop grand et ceux-là m'allaient parfaitement.

C'est de la part de qui, ça ? m'étonnai-je en cherchant un mot dans l'emballage déchiré.

Les yeux de Susan étincelèrent et un sourire étrange se dessina sur ses lèvres. Je compris une seconde plus tard et sentis mes yeux sortir de leurs orbites sous le choc.

— Mais non ?

— Je les ai vu les rafistoler magiquement pour qu'ils soient à ta taille, me confirma Susan, visiblement très amusée par la situation. Il me les a même fait essayer pour être certain mais je pense que mes mains sont un peu plus grandes que les tiennes.

Tu plaisantes j'espère ?

Avec un dernier éclat de rire, Susan me certifia que non et voulut m'entrainer dans la Salle Commune d'un pas bondissant.


William sourit, étrangement ému et les reposa sur le côté pour trouver le dictionnaire de rune. Mais avant d'y parvenir, il dût passer par nombre de grimoires poussiéreux, des vieilles éditions de livre qu'il utilisait encore en classe – Livre des sorts et enchantements était visiblement intemporel – par des plumes émoussées, des encriers vides et des rouleaux de parchemins innombrables. Son but premier s'estompa dans son esprit et la curiosité l'emporta : il lut les brides de devoirs, et même les petits mots sur le coin des parchemins ... L'écriture, déjà en pâte de mouche, de sa mère se mêlait à des lettres plus rondes et féminine certainement signées Emily.

Il était tant plongé dans ses lectures qu'il n'entendit pas le parquet grincer derrière lui et sursauta lorsque deux mains se posèrent brutalement sur ses épaules.

— BOUH !

— ARWEN !!

William bondit sur ses pieds et sa sœur jumelle s'écarta souplement avec un grand éclat de rire. Certainement revenue d'une balade à vélo, elle portait un short en jean avec un foulard jaune en guise de ceinture et un débardeur blanc orné de dentelle sur sa poitrine. Seule la chaleur pouvait la pousser à nouer son indomptable chevelure en un chignon désordonné dans lequel se perdaient ses lunettes de soleil.

— Va-t'en ! exigea William en lui jetant les gants.

Arwen se baissa vivement pour les éviter, puis fit une pirouette pour éviter les plumes mais ne put empêcher un vieux pull de s'écraser contre sa figure.

— Hé ! protesta-t-elle en jetant le pull à terre. Ça va, ça va, je suis désolée pour le dictionnaire !

— Et pourquoi c'est arrivé, hein ?

Il trouva une vieille balle de tennis et la lui jeta. Sa sœur était souple, mais n'avait aucune coordination et se contenta de croiser les bras sur sa poitrine avec une grimace en guise de protection. La balle heurta mollement son épaule avant de rebondir entre les cartons.

— Je me suis ... énervée, avoua Arwen se décrispant, penaude. J'ai envoyé tout valser dans ma chambre et je suis désolée, je n'avais pas vu que ton dictionnaire faisait parti du lot, pardon ...

— Oh Arwen, s'il s'agit encore de Gethin ...

Sa sœur mâchouilla sa lèvre inférieure et William poussa un profond soupir. Ce vieux serpent de mer ... Gethin Scampers était un garçon étrange, il n'y avait pas à dire. Assez renfermé, toujours un crayon ou un carnet de dessins à la main, même en cours, à l'humour certain, mais coupant comme une lame de rasoir. Et surtout, surtout, sujet à des crises, des malaises, des nausées qui rendaient les professeurs et certains de ses camarades extrêmement attentifs. Quelle maladie l'agitait, c'était toujours flou, mais Arwen avait fini par connaître les gestes au fur et à mesure des années. A la moindre pâleur, elle extirpait une potion bleue de son sac et la lui faisait avaler pour calmer ses nerfs. Elle lui parlait d'une voix douce, parvenait à le faire rire. Malgré leurs premières disputes autour des notes de guitare qu'elle imposait tous les soirs à la Salle Commune de Gryffondor, ils avaient fini par devenir amis contre vents et marées.

C'était la mission qu'elle s'était donnée. Prendre soin de Gethin Scampers. Percer sa bulle et ses mystères. Ça avait marché, quelques moins, voire quelques années ... et un jour elle avait été trop loin.

— Je m'inquiète ..., murmura-t-elle, contrite.

— Il a été très clair. Fous-lui la paix.

— Il t'écrit à toi ?

— Non.

— T'es sûr ? J'ai vu Madame Mim sur le bord de ta fenêtre ...

— C'était Joy. Je n'ai pas plus de nouvelles de Gethin que toi.

Et il ne pouvait pas dire que ça ne le contrariait pas. Il n'avait pas pris les choses autant à cœur qu'Arwen, mais lui aussi appréciait le Gryffondor. Gethin était quelqu'un de clairvoyant, lucide, d'excellent conseils et parfois William avait besoin de quelqu'un qui ait un cap et montre la voie. Eux aussi étaient devenus amis. Et devoir renoncer à cette amitié parce qu'Arwen ne connaissait les limites laissait un goût amer dans sa bouche.

— La dernière fois que je l'ai vu ..., entonna Arwen.

— Je sais, la coupa William, dépité. Je sais, Arwen, je sais ...

Lui aussi avait vu les cicatrices sur les poignets de Gethin. Un regard avait suffi pour que Gethin se livre avec un pauvre sourire. « Ne t'en fais pas, je me soigne », avait-il plaisanté d'un ton pince sans rire. Le désarroi sur le visage de sa sœur finit par avoir raison de sa colère et finit par se rapprocher d'elle pour poser une main douce sur son épaule.

— Si tu veux des nouvelles, demande à Shannon. C'est elle qui s'occupe de lui. Elle, l'infirmière de Poudlard, son frère. Il n'est pas seul. Il est entouré.

— Mais ...

— Arwen. Ce n'est pas de toi dont il a besoin. Il faut vraiment que tu te mettes ça en tête.

La réplique dure se répercuta sur son visage qui se ferma pour devenir un masque. Quelle tête de mule. Quelque part, il savait que l'imagination fertile d'Arwen s'était emballé et qu'à mesure que ses sentiments se transformait elle s'était vue comme l'ange gardien qui sauverait Gethin de l'obscurité. Mais c'était un fait. Gethin n'avait pas besoin d'elle. Et qu'Arwen tente de s'imposer malgré ses (nombreux) avertissements n'avait fait qu'exploser leur relation.

Mais ce que ça prouvait aussi, c'était que sa sœur avait un cœur trop gros pour sa maigre poitrine. Et ça, William y était un peu trop sensible pour que la colère demeure.

Lorsqu'il l'attira contre elle, elle se laissa faire de mauvaise grâce, mais une fois contre son torse, elle s'appuya de tout son poids. Ses bras entourèrent sa taille et elle se lova contre lui jusqu'à ce que sa respiration d'apaise.

— Depuis quand tu es devenu si grand ? grogna-t-elle.

— Je suis certain que maman m'a donné du Poussos au berceau pour être certaine que je dépasse papa.

— Ce n'est pas papa, l'objectif maintenant. C'est tonton Alex.

— Amen ma sœur.

Le rire d'Arwen s'infiltra dans tous les pores de sa peau et le sourire qu'elle lui adressa en s'écartant fut contagieux et s'imprima sur ses propres lèvres. Elle garda sa main dans la sienne pour ne pas couper ce lien qui les unissaient depuis que leurs battements de cœurs s'étaient unis pour la première fois dans le ventre de leur mère.

— Bon, tu faisais quoi ? Je veux dire, à part trouver des projectiles à me jeter ?

— Oh ! Je cherchais de quoi remplacer le dictionnaire que tu as ruiné. J'ai une traduction.

L'espace d'une seconde, William crut qu'elle allait de nouveau d'excuser, mais dès qu'il parla de son devoir, son visage se renfrogna et son nez pointu se fronça.

— Willy ! Les vacances ont commencé depuis deux jours et tu veux déjà te mettre aux devoirs ?

— Pour être tranquille !

— Pour frimer, contrattaqua-t-elle. Et te délecter quand papa et maman m'appelleront pour dire « William a déjà fini ses devoirs et je ne t'ai pas vu ouvrir le moindre cahier ! ». Merci du cadeau !

— Alors que c'est si plaisant de les faire sur tes genoux, dans le Poudlard Express ...

— J'aime les défis, prétendit-t-elle avec hauteur. Comme trouver un dictionnaire de rune dans ces cartons. C'est chercher une noise dans un coffre à Gringrotts.

Elle s'agenouilla au milieu des affaires d'école de leurs parents et avec un élan feint, mais qui méritait d'être impulsé, elle plongea les mains dans les cartons. L'occasion était trop belle pour éloigner ses pensées de Gethin Scampers ... Alors si William avait apprécié ses moments seuls avec le passé de ses parents, il ravala ses protestations et laissa sa sœur jumelle joncher le parquet d'un bordel absolument monstre que le désespoir monta en lui à l'idée de tout ranger.

— C'est écrit quoi ? interrogea-t-elle en lui tendant une note manuscrite.

— Parce que tu penses m'être utile sans lunette !

— Je ne sais pas où elles sont.

— Pour changer, soupira-t-il avant de saisir la note. Un planning de révision. Attends, c'est l'écriture de papa !

— Genre papa révisait ! rit Arwen en balayant l'idée d'un geste de la main. Hé ! Couvre-moi de paillette de la tête aux pieds !

Triomphalement, elle leva les bras et William découvrit entre ses mains le précieux dictionnaire de runes. Il avait vécu : les coins étaient à moitié calcinés, la reliure ne tenait qu'à un fil et les lettres argentées du titre étaient presque totalement effacées. Avec le geste souple de l'Attrapeur, il lui arracha des mains.

— Mais c'est que tu n'es pas complètement inutile !

— Parle mieux à ta grande sœur, répliqua-t-elle en plantant son coude dans ses côtes.

— Sœur jumelle.

— J'ai treize minutes de plus que toi.

— Tu crois que c'est un débat que tous les enfants jumeaux du monde ont ?

Arwen s'esclaffa joyeusement, et William ouvrit le dictionnaire de rune sur ses genoux. Aussitôt, des fleurs séchées s'en échappèrent et flottèrent jusqu'au parquet. Il tenta d'en attraper une, mais dès que ses doigts l'effleurèrent elle s'effrita jusqu'à tomber en poussière et couvrir le sol de minuscule paillettes blanches.


— Le meilleur moment de la soirée, c'est ça ?

De loin ! confirmai-je en m'attaquant à présent à la tresse. Oh la la, Mel m'a mis une tonne de fleur ... Attends ...

Je m'assis sur mon bureau, les doigts passés dans mes cheveux à dégotter chaque fleur que Melania avait glissé dans les mèches. Des petites aux pétales blancs, pour jurer avec ma chevelure sombre. L'effet n'était pas mal, dus-je admettre en me contemplant une dernière fois dans le miroir, la coiffure à moitié défaite. Je m'étais maquillée moi-même sobrement et en dehors des fleurs la coiffure n'était pas si sophistiquée. Simplement inhabituelle pour moi qui avait toujours eu les cheveux courts ... Pas d'artifice et pourtant je me trouvais l'air si mature. J'avais eu la même impression en croisant mon reflet avant de partir ... c'était bien Victoria qui m'avait regardé, je n'avais pas eu la sensation d'étrangeté que j'avais pu avoir au bal de noël quelques années plus tôt. Non, c'était simplement une Victoria différente. Une Victoria qui n'était à présent plus une enfant mais presque une femme. J'attendis la vague de panique et d'illégitimité qui m'assaillait souvent à pareille constatation, mais cette fois je fus agréablement sereine. Visiblement, je commençais à me faire à l'idée de grandir ... peut-être qu'au fond ce n'était pas mon apparence qui avait changé mais simplement le regard que je portais.

La coiffure avait ravi à mes cheveux le peu de structure qu'ils avaient et lorsque je les repoussai enfin dans mon dos ils s'étalèrent en une masse informe. Même Simon eut une moue boudeuse lorsque je m'assis sur le lit et qu'il effleura du bout des doigts une mèche brune.

Ça a cassé toutes tes boucles ...

Un petit sourire effleura mes lèvres. Après quelques années à me traiter de caniche ou à me comparer au calamar géant, ça avait été une petite surprise de comprendre qu'en réalité, Simon était littéralement fasciné par mes cheveux et leur texture. Je frémis lorsque ses doigts glissèrent de la mèche à mon bras nu pour le caresser dans un geste qui paraissait machinal.

Elles seront là demain, assurai-je doucement. Même après lissemplis, elles ont fini par revenir. Elles sont coriaces.


— Je ne voyais pas maman du genre ... je ne sais pas, fille un peu romantique capable de faire sécher des fleurs entre les pages d'un livre, commenta Arwen, un peu surprise.

— Maman avait l'air d'être une fille totalement différente à Poudlard. Je ne l'imagine pas raser les murs en espérant que personne ne lui adresse la parole et pourtant ... elle le faisait.

Arwen parut contrariée par la conclusion. Ses sourcils se froncèrent au-dessus de son nez et elle tourna les pages du dictionnaire. D'autres fleurs étaient cachées entre les pages et cette fois, ils se gardèrent bien d'y toucher.

— Je n'ai pas envie de croire que je changerai au point de ne plus me reconnaître quand je serais adulte, maugréa-t-elle. C'est ... perturbant.

— Je ne sais pas ... c'est peut-être parce que Poudlard aura fait de nous des personnes meilleures.

— Et donc ça veut dire qu'on n'est pas des gens bien, là maintenant.

— Bien, je ne sais pas. Je pense qu'on est des ados. On est juste ... pas fini.

Elle lui jeta un regard torve à travers les mèches qui s'étaient échappées de son chignon. William tenta de l'imaginer avec les fleurs blanches séchées, cette fois fraiches et délicate, piquées dans sa chevelure brune. Impossible.

— Peut-être que c'est papa qui les lui a offerts pour la saint-Valentin, hasarda-t-il.

— Tu veux rire ? Elle serait capable de les lui balancer à la figure. C'est du chocolat qu'elle veut pour la Saint-Valentin.

— Pour son anniversaire, alors. Ou leur premier baiser. J'en sais rien.

— Je ne sais pas. Ils ne sont pas vraiment ... romantique. Enfin, pas dans le sens classique du terme. Pour eux le summum du romantisme c'est de s'appeler « Minus ».

William rit devant l'hilarante véracité de l'affirmation. Mais le romantisme dans cette situation, c'était le sourire tendre de sa mère et l'éclat amoureux dans les yeux de son père dès que leurs vieilles, si vieilles, aussi vieilles qu'eux, insultes franchissaient leurs lèvres. Ses parents s'aimaient et ni les mots, ni les disputes, ni les coups durs n'étaient venus contredire cette vérité.

— Attends, ce n'est pas tout, lança Arwen en extirpant une feuille de papier des pages. Ça c'est clairement de facture moldue ...

Elle déplia la feuille et se rapprocha de son frère pour qu'ils puissent lire ensemble les mots qui noircissaient le papier. Très vite le cœur de William se compressa de sa poitrine et il dut se faire violence pour poursuivre tant il avait la sensation de contempler le cœur nu de sa mère.


Ma chérie,

Ton grand-père vient de partir et la première chose qui m'est venue à l'esprit est de t'écrire pour m'excuser. Pardon, ma chérie, pardon de ne pas t'avoir comprise, de ne pas avoir tenté de comprendre ton monde, de t'avoir abandonné au moment où peut-être tu avais le plus besoin de moi ... J'ai dressé un mur absurde entre nous et à cause de cela, tu n'as pas eu assez confiance en moi pour venir me voir au moment où c'était important. J'espère sincèrement que tu trouveras en toi la force de me pardonner et je n'ai pas les mots pour te dire à quel point je regrette d'avoir eu l'esprit si fermé.

Comme tu dois le comprendre, mon père nous a dit toute sa vérité. Je ne t'en veux pas d'avoir gardé son secret ces derniers mois ... Simplement parce que j'ai fait la même chose ces quinze dernières années. Ça fait longtemps que je sais qu'il n'est pas mon père biologique : je m'étais interrogée dans mon adolescence en voyant que ni moi, ni Beata ne lui ressemblions. Alors j'ai profité qu'il soit malade pour le forcer à faire une prise de sang que j'ai comparé avec la mienne et celle de ma mère, notamment les groupes sanguins. Elle est A+, lui AB+ et moi O. C'est strictement impossible si les deux sont mes parents et je pense trop ressembler à ma mère pour songer que j'ai été totalement adopté, alors la seule explication que j'avais été que mon père n'était pas mon père. Maintenant que j'y pense, il y avait des irrégularités étranges dans la prise de sang ... qui s'expliquent maintenant.

J'ai préféré me taire. Parce que j'aimais sincèrement mon père et que je ne voulais pas mettre une barrière entre nous en explicitant le fait qu'il ne l'était pas pour de vrai. Parce que je voulais que vous grandissiez dans une famille unie, parce que Beata n'était pas prête à entendre ça ... Même ton père n'a jamais rien su. Mais ça m'a permis d'atténuer le choc pour les révélations d'aujourd'hui ... Seigneur, quelle histoire, si j'avais pu me douter ... Sans doute aurais-je été une meilleure mère pour la sorcière que tu es. Alexandre est choqué aussi, bien sûr, mais au moins ça lui change les idées de Mel ... Et ton père ... Oh, ton père est un Saint, il se contente de me rassurer et de prendre soin de moi sans laisser filtrer ce qu'il pense vraiment. Mais je pense que ce qui s'est passé à Gdansk qui reste en travers de la gorge ... A moi aussi du reste, mais je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'était la guerre. Et que si ça n'était pas arrivé, rien n'aurait été pareil. Je ne sais pas si je pardonne mais j'admets qu'il y a des réalités plus urgentes qui demandent toute notre attention.

Nous avons commencé à nous organiser avec nos voisins pour ton retour. Je ne sais pas ce que l'avenir nous prépare, ma chérie, mais sache qu'on restera soudé autour de toi, quoiqu'il arrive. J'ai parfaitement conscience de ce qui se passe, de ce qui pourrait se passer – ma mère s'est bien chargé de me faire miroiter les pires possibilités. Ça n'arrivera pas, Victoria, pas si nous avons notre mot à dire, et je pense qu'avec l'aide de ton grand-père et de nos voisins, nous l'avons.

Prends soin de toi, ma chérie. J'attendrais ta prochaine lettre avec impatience – même si elle arrive dans notre salon par hibou ... Je t'aime.

Maman.


— Arwen, souffla William, bouleversé. Arwen, on n'aurait jamais dû lire ça ...

Il s'attendait à ce que sa sœur proteste, tant elle était butée et intrusive, mais lorsqu'elle baissa la lettre, il s'aperçut qu'elle acquiesçait, blanche comme un linge.

— Cela dit, on sait la plupart des trucs ... maman nous a déjà dit que mamy s'évanouissait au moindre hibou.

— Mais pas que ça avait été ... à ce point. Au point qu'elle se sente obligée de lui écrire cette lettre. Et arrête, on ne sait pas tout. C'est quoi cette histoire sur le grand-père de maman ? Quelle vérité ? Il s'est passé quoi à ... (Il relut la lettre et tenta de prononcer le mot) Gdansk. C'est quoi, Gdansk ?

— Une ville en Pologne, je crois ... Mais Babcia vient de Cracovie ...

William venait de comprendre qu'il venait d'appuyer sur le point précis qui troublait sa sœur. Elle relisait cette partie encore et encore, laissant promener ses yeux verts sur le papier jusqu'à ce que le reflet des lettres d'encre noire s'imprime dans ses prunelles. « Mais je pense que ce qui s'est passé à Gdansk qui reste en travers de la gorge ... A moi aussi du reste, mais je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'était la guerre. » Quelle guerre ? Qu'est-ce qui s'était passé en Pologne pour cet homme qu'ils n'avaient pas connus mais dont leur mère parlait toujours avec une immense tendresse ? Miro, se souvint William, presque surpris du prénom surgi des tréfonds de sa mémoire.

— C'est drôle, j'avais l'impression qu'on savait tout, lâcha Arwen. Papa et maman ont toujours été très transparent avec nous... Babcia rescapée d'Auschwitz, que mamy Rose n'était pas vraiment la mère de papa, ce qui a tué ses vrais parents ... même pourquoi maman a peur des flammes.

Un frisson parcourut l'échine de William. Il avait entendu une fois l'histoire de la bouche de son père. Une fois lui avait suffi et chaque rappel le glaçait comme la première fois.

— Mais on ne sait pas tout, poursuivit-t-il avec une certaine fatalité. Il y a des choses qu'on est encore trop jeune pour entendre. Je ne sais pas, si c'est quelque chose qui restait « en travers de la gorge » de quelqu'un comme papy ... je veux dire, elle a raison, mamy, papy est un saint. Ça devait être ... grave.

— Et alors c'est parce que c'était il y a trop longtemps ? interrogea Arwen. Je veux dire, si ça concerne le père de mamy ... c'était pendant la deuxième guerre mondiale, Willy. Il y a une éternité.

— Babcia était à Auschwitz ... et Miro l'en a fait sortir. C'est tout ce qu'on sait ...

Arwen hocha tristement la tête. Il avait un souvenir floue de cette femme qu'ils avaient appelé Babcia, « grand-mère » en polonais. La grand-mère de leur mère. Jadwiga, de son véritable prénom. Une femme frêle dans son fauteuil roulant, au regard sombre et impénétrable. Pour être honnête, elle l'avait terrifié petit. Elle souriait peu, ne riait jamais, et ses rares gestes de tendresse étaient rendus brusques et froid par l'âge. Il se souvenait en avait parlé à son père, qui l'avait alors gratifié d'un regard grave et solennel. « Je comprends. Moi aussi j'ai toujours eu un peu peur d'elle ... et pourtant c'est la femme la plus forte et admirable que je connaisse ». Ça n'avait jamais atténué l'appréhension, mais au moins grâce à ses paroles, ce n'était pas le seul souvenir qu'il gardait d'elle.

— Peut-être que c'est tout ce qu'on a à savoir, acheva William en prenant la lettre des mains de sa sœur. Peut-être que c'est la seule chose à retenir de cette histoire ...

— L'amour triomphe toujours ? ironisa Arwen avant de se replonger entre les pages du dictionnaire. Ah la la, mais on est vraiment issus d'une famille romantique en fait ... Oh ! ça, c'est Noah !

Elle déplia un dessin et force était de lui donner raison. William connaissait ce style depuis l'enfance, il était partout : dans leur atelier au cœur d'Oxford, sur toutes les couvertures de La voix du chaudron qui tapissait les tables de petits déjeuner depuis toujours, et même sur la fresque peinte sur le mur de leur salon. Inimitable, ce style lui sauta aux yeux et lui brisa le cœur à la fois.


Je me laissai tomber sur le parquet, à bout de souffle. Mes doigts étaient couverts de peinture : je m'étais laissée aller à esquisser des formes entre les taches de peintures, intriguée. Mon tee-shirt et mon jean étaient aussi tâchés d'éclaboussure et pour la première fois depuis que j'étais arrivée ici, un sourire s'étirait sur mes lèvres sans que je n'aie à me forcer. Je m'empourprai quand je vis le regard de Noah sur moi. Il avait planté son menton sur son poing et me fixait avec un sourire satisfait.

Je préfère ça.

Je lui adressai un sourire contrit teinté de gêne et me détournai en grattant une croute de peinture sur mon bras.

— Moi aussi pour tout te dire ... (J'oscillai de la tête quelques secondes avant de lâcher du bout des lèvres :) merci.

Ne remercie pas, c'était purement égoïste. Je ne voulais pas passer les prochains mois avec cette fille.

Je fronçai les sourcils, perplexe avant de me faire percuter la tempe par quelque chose de très léger. Je baissai les yeux pour découvrir sur le parquet couvert de tache un avion en papier. Malgré le pliage sommaire, je percevais les traits esquissés et les touches de rouge et me dépêchai de le déplier, intriguée. Ma gorge se referma lorsque je reconnus mes boucles qui cascadaient mollement sur mes épaules. Mais jamais une expression n'avait pu si peu me ressembler, si peu être moi. Ma lèvre était boudeuse, exécutait un pli vers le sol comme si la gravité l'attirait irrémédiablement. Mon regard qui semblait traverser le papier avait été grossi par Noah : les yeux étaient démesurés, mes paupières exagérément plissées, mes prunelles noircies par le crayon de bois pour leur donner une expression triste et méfiante. J'étais repliée, les épaules voûtées et visiblement sur la défensive et pourtant Noah avait trouvé le moyen de révéler une autre facette de moi que la boule de mauvaise onde que j'étais devenue ces derniers jours. De part et d'autre de mon corps recroquevillé s'étendait la seule touche de couleur du dessin : de fines ailes rouges aux plumes à peine esquissés et qui tenait presque de la flamme. Fines, mais longues, elles se déployaient vers le haut comme prête à prendre leur envol et à arracher ma pauvre âme à la vie grise et misérable qu'elle s'était constituée. Cela m'évoquait le phénix, mais je savais que c'était le colibri que Noah avait voulu représenter. La part de moi qu'il n'avait pas perçu, la part que nous étions tous surpris de découvrir le jour où nous trouvions la force de créer un patronus.

Etrangement émue, je levai les yeux sur Noah. Visiblement indifférent, il s'était remis à travailler sur son établi en fredonnant Killer Queen. Il parut néanmoins sentir l'attention dont il faisait l'objet car il lança sans dévier de son établi :

Tu as le droit d'être triste et en colère. Maintenant plus que n'importe quand, toi plus que n'importe qui, même que Lennon. Vraiment, je renie pas ce droit, je le glorifie. Mais ce n'est pas quelque chose dont tu dois te nourrir et que tu dois garder à l'intérieur. Crois-moi.


William contempla le dessin à s'en dessécher les yeux. Il reconnaissait les traits en gros : les boucles de Victoria, un peu plus longue que son souvenir, sa taille menue et ses pommettes saillantes qu'elle avait pris soin de lui léguer. Et même ces ailes de colibri ... il savait bien que c'était son patronus, son animal spirituel. Encore maintenant Noah ne cessait pas de l'appeler « Miss Colibri ». Et pourtant malgré ces gros traits familiers, le fond du dessin lui était totalement étranger.

— Hope dessine vraiment comme lui, fit remarquer Arwen. Une fois je boudais et pour me faire rager elle m'a dessiné ... exactement comme ça ! Je ne pensais pas que je ressemblais à maman ...

Non, elle avait hérité des traits fins et du grand nez de papa. Même ses boucles étaient radicalement différentes : longues et désordonnées, plus proche du buisson de ronce qu'autre chose. Pourtant, même William devait l'admettre : cette moue boudeuse exagéré, il était persuadé de l'avoir entrevu un jour sur les lèvres de sa sœur.

— Ça devait être quand elle se cachait chez eux, pendant la guerre, évalua William, le cœur serré. Tu m'étonnes, elle ne devait pas être heureuse à ce moment là ...

— Ah ... ouais. Tu as raison, on n'a pas tout à fait les mêmes raisons de bouder, elle et moi.

Elle ramena le dessin face à ses yeux et le contempla quelques secondes, vaguement mélancolique. Des petites plaques roses étaient venues parer ses joues.

— Gethin aussi dessine très bien. De façon plus fine, à peine esquissé ... C'était devenu un jeu : lui dessinait et moi je coloriais ces dessins. Le lac, Poudlard, la Grande Salle ... (Son visage vira carrément à l'écarlate). Et même moi. Ouais, une fois il m'a dessiné. C'était ... vraiment beau. Je n'ai même pas osé le colorier ou quoique ce soit ... je l'ai gardé pour moi. Il est dans une boite, dans ma valise.

William se laissa transpercé par le ton dépité de sa sœur, mal à l'aise. Elle était sa jumelle. S'il y avait quelqu'un qui devait lui redonner le sourire, sur qui elle pouvait compter plus qu'aucun autre, c'était lui. Pourtant sur ce dossier, il n'avait pas d'autre conseil autre que de laisser Gethin tranquille. C'était simple. Simpliste, sans doute. Mais c'était tout ce dont il était capable : les émois amoureux lui étaient totalement étranger. A quinze ans, il vivait pour sa famille, son balai, la vitesse et parfois ces cours. Les filles ... même les garçons ... Tout cela était trop abstrait pour lui.  

— Tu sais ... tu as le droit de bouder, tenta-t-il maladroitement. Une peine de cœur, c'est largement une raison.

Un sourire confus s'étala sur les lèvres de sa sœur et plutôt que de répondre, elle pencha la tête sur lui et calla la joue contre son épaule. Son expression lui était inaccessible, mais William savait qu'elle contemplait toujours le dessin de Noah.

— Honnêtement, j'ai dû ressembler à ça quand j'ai voulu lui parler, en fin d'année. Je devais avoir l'air ... d'une furie.

— Tu viens de comprendre pourquoi il t'a envoyé bouler ?

— Comprendre, je sais pas ... Je ne suis pas sûre que j'ai vraiment envie de comprendre, encore. Enfin si, je veux trop comprendre qu'il m'en empêche, qu'il me vole les clefs alors qu'ils les donnent à ...

Elle s'interrompit brutalement et se dépêcha de prendre une profonde inspiration pour tuer son emballement dans l'œuf. Après y avoir jeté un dernier coup d'œil, elle replia la feuille et la rangea soigneusement là où elle l'avait trouvée.

— Mais peut-être que tu as raison. On n'est pas encore fini. Rien n'est définitif dans nos vies ... tout peut encore arriver. Je pense qu'à présent, papa et maman doivent rire de leurs peines de leurs quinze ans. (Elle fronça les sourcils). Quoique la peine de papa, c'était la mort de sa famille entière, je ne suis pas sûre que le temps soit assez long pour qu'un jour il puisse en rire ...

— Pitié, non. Tiens, ce n'est pas son écriture à papa, ça ?

Il venait de trouver deux morceaux de parchemins. L'un, déchiré, ne présentait qu'une série de point sans queue ni tête et même Arwen haussa les épaules devant, vaincue. L'autre, plus propre, était parcouru de l'écriture soignée de Simon Bones.

Désolé, Caroline vient d'arriver à l'improviste. Je mange avec elle mais promis on se voit cet après-midi. Vers 14h ? Juste le temps que je la foute dehors mais je crois mes parents lui ont demandé de me surveiller. Bref. A tout à l'heure. Encore désolé.

— Caroline, marmonna William.

Quelque chose bouillonna au creux de son ventre au nom de sa tante. La dernière image qu'il avait d'elle, c'était la porte que sa mère avait claqué à son nez lorsqu'elle était venue, juste après que la justice ait décidé de l'internement de sa fille Laureen à Ste-Mangouste ... Elle pleurait. Mais tout le monde pleurait à l'époque, et personne n'avait le cœur assez solide pour éponger ses larmes à elle.

Cette note, ce n'était pas grand-chose, mais l'idée qu'elle ait pu se dresser un jour entre son père et sa mère, peu importait la raison ou l'objet de leur rendez-vous, l'agaçait profondément. Il n'y avait pas de date sur la lettre. William ne pouvait même pas s'aventurer à imaginer un rendez-vous amoureux, mais l'idée que déjà à l'époque, sa tante exaspérait son père au plus haut point était quelque chose de jouissif.


La torpeur et le sommeil s'évaporèrent d'un seul coup qui fut bien plus efficace que tous ceux qu'aurait pu porter ma mère sur ma pauvre porte.

J'ai embrassé Simon, me souvins-je, incrédule. Oh mon Dieu, j'ai embrassé Simon Bones ...

L'espace d'un instant, je me demandais comment mon cerveau avait pu effacer une pareille information. Mes mains glissèrent jusque mes lèvres rendues gercés et sèche par le froid et la nuit mais ce fut en les parcourant que je pus rappeler à ma mémoire toutes les sensations de la nuit. Mon sourire fleurit seul et mes jambes battirent frénétiquement mon matelas dans un geste compulsif. Seigneur, je peinais à croire ce qui m'arrivait. Sans attendre, je me jetai de mon lit pour me précipiter vers la masse de parchemin qui couvrait mon bureau. J'en avais tant avec mes recherches que j'eus toute la peine du monde à en trouver un vierge et dû arracher la partie vide de mes notes sur l'épisode des sorcières de Salem. Je pris un stylo et griffonnai rapidement :

« Salut ! On se voit ce matin ? »


— En fait, c'était clairement son journal intime, conclut Arwen en refermant le dictionnaire de rune. On vient de lire le journal intime de maman. Je te laisse avec cette pensée dérangeante.

La pensée était dérangeante, en effet. Et il n'était même pas sûr que tous ces souvenirs, toutes ces preuves tangibles que sa mère avait eu un jour quinze ans comme lui, ait éclairci le tableau noir de sa jeunesse. Il effleura du bout des doigts les lettres effacées de la couverture du dictionnaire, le cœur toujours plein de ce qu'il venait de lire. Et pendant qu'il méditait encore, il réalisa que celui de sa sœur n'avait pas de fond, car elle s'était de nouveau précipité sur les cartons. Lorsqu'il daigna enfin détacher ses yeux du dictionnaire, elle était plongée dans de vieux rouleaux de parchemins, les yeux plissés par la concentration.

— D'accord je n'ai pas mes lunettes et maman écrit vraiment très mal, mais je crois que c'est un devoir d'Histoire de la magie. Sur Grindelwald.

— Sérieux ?

Il en prit un au hasard et l'analyse de sa mère sur la Pologne dominée par Grindelwald s'étala sous ses yeux. Mais c'était loin d'être les réflexions claires et cliniques qu'elle tapait joyeusement sur sa machine à présent. C'étaient les mots d'une étudiante curieuse. Pas d'une historienne chevronnée.

— C'est émouvant de se dire qu'elle a commencé par là ... littéralement dans ce parchemin ...

— Ouais, dit Arwen, pas l'air troublée pour deux noises. Bon, écoute je vais redescendre. Je commence à cuire ici ... Et puis on a trouvé ton dictionnaire. Tu vas pouvoir commencer ton devoir ...

C'était en effet pour ce dictionnaire qu'il était monté au grenier, des ailes poussées par sa conscience de travail et la colère envers sa sœur. A présent, la colère était retombée comme un soufflé et il n'éprouvait plus qu'un voile de peine pour ses tourments. Quant à sa conscience du devoir, elle s'était lentement émoussée à mesure que les souvenirs défilaient. A présent, il n'éprouvait plus que l'envie de digérer tout cela.

Alors quand il suivit sa sœur sur l'échelle, ce fut sans le dictionnaire. Il avait tout rangé, lui plus soigneusement que tous les autres objets, même les gants de gardienne. Puis il avait refermé le carton et était revenu au présent. Un présent où Victoria Bennett n'était pas cette fille boudeuse sur un dessin, cette enfant abandonnée par ses parents au moment du plus grand bouleversement de sa vie ou cette jeune fille qui faisait sécher des fleurs entre les pages d'un dictionnaire. Non, c'était une femme énergique aux cheveux toujours bruns coupés au-dessus de ses épaules, une femme qui venait de darder sur lui son regard bleu où brillait une pointe de panique, une femme dont le poing vissé sur la hanche n'annonçait jamais rien de bon pour ses enfants.

— Vous avez trouvé mon dictionnaire de rune ? cingla-t-elle.

— Euh ..., commença Arwen, désemparée.

— Non.

Arwen n'eut pas besoin de croiser son regard : aussitôt, elle abonda dans son sens en secouant vivement la tête.

— Non, non, enchérit-t-elle avec une fausse nonchalance. Tes anciens gants, plein de devoir d'Histoire de la magie très ennuyeux, mais pas de dictionnaire de rune.

Les traits de leur mère se détendirent quelques peu et le cœur de William saigna à l'idée qu'elle ait pris peur à la simple idée qu'ils aient pu lire ses souvenirs. Mais tout s'évapora dès l'instant où elle leur sourit et tapota la joue de William.

— Tant mieux, il ne t'aurait été d'aucune utilité. Je ne suis pas sûre qu'il soit à jour, le tien est beaucoup plus complet. Donne-le-moi. Je ne suis pas aussi douée que ton père, mais je connais les sortilèges de base.

— Merci, maman.

— Ou alors on devrait demander à ta sœur de le réparer, page par page, avec de la colle et un nécessaire à couture, ajouta-t-elle en dardant un regard nettement moins affable sur Arwen. Chérie, je peux savoir ce qu'il t'a pris ? J'ai vu l'état de ta chambre ...

Arwen rentra le menton dans sa poitrine, honteuse. Son air contrit parut à moitié suffire à sa mère. En tout cas, ce fut assez pour qu'elle n'insiste pas sur l'idée d'une punition. En revanche, son regard inquisiteur s'attarda sur elle jusqu'à ce qu'Arwen daigne desserrer les dents :

— Une petite crise de colère, rien de grave. Je rangerai tout avant de partir chez Hope ...

Elles avaient prévu une soirée cinéma en plein air sur la terrasse des Shelton-Douzebranches. Leur mère parut hésiter quelques instants, mais finit par céder :

— Je veux que ce soit niquel. Sinon ce sera soirée ici, et en plus je te laisserais cuisiner.

— Maman ! Punis-la elle, pas toute la famille !

Arwen lui planta de nouveau son coude dans les côtes – ou plutôt tenta, parce qu'il y avait longtemps qu'elle l'atteignait plutôt au creux du ventre.

— Crétin, le tança-t-elle avant de sourire faiblement à leur mère. Merci. Je me dépêche, promis !

— Et retrouve-moi tes lunettes, sinon je ne te laisse pas sortir ! cria Victoria dans la cage d'escalier qu'Arwen venait de gravir, avant de revenir à William. Je te jure, dix ans qu'on se bat avec cette paire de lunette. C'est du déni à ce stade : ça l'insupportait la simple idée qu'il y ait ça pour vous différencier.

Elle prit William par la taille pour l'entraîner vers le salon où son père avait toujours le nez dans ses copies. Une fois dans la cuisine, loin des oreilles indiscrètes, elle lui chuchota :

— Je suppose qu'il s'agit de quelque chose dont ... il vaut mieux qu'elle parle Hope qu'à moi ?

William se figea, tel un lapin pris entre les phares. Vraiment, on échappait vraiment à sa mère. C'était si facile d'oublier qu'elle était la personne qui les connaissait le mieux sur terre ... Et lui aussi, elle fixait avec un petit sourire entendu, les bras croisés sur sa poitrine.

— Tu en aurais parlé à ta mère, toi ? demanda William du bout des lèvres.

— Ma mère ? rit Victoria, amusée. Quand j'avais votre âge, ma mère hurlait à la vue du moindre hibou, je me serais bien gardée de lui avouer le moindre trouble amoureux qui aurait concerné un sorcier !

Il avait déjà entendu cette phrase, toujours avec cet éclat de rire contagieux, comme une vieille plaisanterie qui avait depuis longtemps perdu le moindre sens. Mais à présent, les mots de la lettre défilaient dans son esprit et il savait. Il savait qu'un jour, sa mère avait profondément souffert. Dire qu'il s'était permis de l'ignorer toutes ces années ...

Sans trop l'avoir décidé, il s'avança vers sa mère et l'enlaça. Enfin, il aurait aimé pouvoir se blottir dans ses bras comme un enfant, mais à présent il la dépassait d'une bonne demi-tête et devait se contenter d'enfouir son visage dans son coup en veillant à ne pas besoin de tout son poids sur elle. Car en plus de ça, il avait cessé d'être une crevette. Les entrainements intensifs avaient fini par étoffer sa silhouette.

— A quinze ans, j'ai encore le droit à des câlins de mon fils ? s'étonna sa mère en caressant ses cheveux.

— Oui.

Elle poussa un profond soupir et sa main se figea quelque part à la base de sa nuque.

— Rôh ... Vous avez ouvert mon dictionnaire de rune ...

— Oups, lâcha William en guise d'aveu.

— Je vais tuer ton père.

— Non, tu ne le feras pas. Ça fait trop longtemps que tu lui promets ça pour que ce soit une menace sérieuse.

Sa mère s'esclaffa dans ses bras et s'écarta de quelques centimètres pour pouvoir effleurer son visage. Un air un peu triste s'était peint sur son visage et William s'en voulut d'avoir ainsi toucher d'un orteils les limites de ce qu'il était censé faire. Si elle avait caché ces mots, ces dessins et ces fleurs au cœur de ces pages, puis laissé dans le grenier, c'était pour qu'ils soient oubliés. Pas pour qu'ils soient jetés à son visage ainsi par ses enfants, des années plus tard, quand les cicatrices étaient pansées.

— Je suis désolé, je ne savais pas que c'était grave de ...

— Ce n'est pas grave, l'interrompit sa mère avec douceur. Ce n'est pas grave du tout, chéri. C'était juste ... Les trésors d'une jeune fille.

— Que tu n'es plus ?

— Plus ? Oh si je le suis encore ! Je mange toujours autant de chocolat, l'Histoire me passionne comme au premier jour, voler est la chose la plus magique au monde et je menace toujours de tuer Simon Bones. (Elle sourit, avec ce sourire si solaire qui avaient fait naître les rides au coin de ses yeux). Mais je ne suis plus une jeune fille, et j'ai d'autres trésors. Je n'ai pas besoin de les cacher dans un dictionnaire de rune, eux.

— Je vois ... et euh ... concernant Arwen ... Disons qu'elle ressemble à peu à toi sur le dessin que Noah a fait. De son propre aveu.

— Oh ..., laissa échapper sa mère, peinée. Alors dans ce cas, elle est au bon endroit. Avec les bonnes personnes. Si Hope a ne serait-ce hérité que de dix pourcents de l'énergie de son père, elle saura quoi faire.

William sentit ses épaules se détendre à l'affirmation de sa mère. Il n'était pas certain que ses mots aient apaisés sa sœur ... mais peut-être que ce n'était pas de lui dont elle avait besoin. Comme Gethin n'avait pas besoin d'elle. Il espérait de tout cœur qu'Hope trouverait les mots qu'il n'avait pas su prononcer. Un brin apaisé à l'idée d'être déchargé de la responsabilité de remonter le moral d'Arwen, il se hissa sur le plan de travail de la cuisine et lança plus gaiement :

— Maman ? C'était quoi, les fleurs séchées ?

— Des fleurs que j'avais dans les cheveux au mariage de Bill et Fleur. Tu sais, les parents de Louis ?

— Louis ? répéta William, stupéfait. Le fiancé de Shannon ? Tu étais au mariage de ses parents ?

Sa mère eut un sourire énigmatique.

— Je te raconte tout ça si tu fais un chocolat chaud à ta vieille mère.

— Et n'oublie pas le miel, sinon tu finiras enterrer au fond du jardin ! intervint la voix de son père depuis le salon.

— Finis tes copies, toi !

William s'esclaffa en se dépêcha de trouver la tasse préférée de sa mère et la poudre de cacao. Au fond, peu important ce tableau noir d'une Victoria Bennett de quinze ans qu'il n'avait pas connu. Peu important Gdansk et les cris de sa grand-mère à la vue d'un hibou. Ce qui importait vraiment était sous ses yeux, riants avec son père une tasse fumante à la main, les yeux allumés par la joie et la mélancolie des souvenirs alors qu'elle racontant leur danse à ce mariage, leur première ensemble. Les souvenirs avaient bâti une vie merveilleuse dont William pouvait à présent jouir. Et c'était ça, l'important. Le reste, les questions et les zones d'ombres qui avaient jalonnés son existence, pouvait bien rester calfeutré entre les pages d'un dictionnaire de rune ... oublié dans l'ombre et la poussière.

***

Alooooooors? 

J'espère que ce bonus vous aura plus ! A titre personnel, je me suis éclatée à l'écrire ... 

Alors, je sais que je suis allée tout azimut pour les bonus et que j'en ai des incomplets (celui sur Farhan, une deuxième partie pour celui sur Gabriel Fawley ...) Mais j'ai décidé de faire les choses qui me plaisait : l'écriture depuis que j'ai fini les fanfictions ce n'est plus la même chose, et quand j'y retourne j'ai vraiment envie de m'amuser et me faire plaisir. 

Mais surtout n'hésitez pas à me dire si vous avez des envies ! Argumentez, peut-être que vous me convaincrez ! 

Je pense notamment que ce format, entrecoupé de moments d'O&P, peut être renouvelé ! ça vous plairait? 

Allez je vous laisse ! Je suis heureuse de vous retrouver en tout cas, j'espère qu'on se retrouvera bientôt ! Bonne fin de vacances <3 

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