[Hors-série] Le best-of de Perri - O&P
Ladies, gentlemen and no-binary people,
JOHANNES BOE PREND SA RETRAITE LA FIN DE LA SAISON JE SUIS ABASOURDIE
(On parle biathlon)
MAIS JOHANNES OH LA LA pour ceux qui ne s'y connaissent pas c'est juste l'un des meilleurs biathlètes de tous les temps, Norvégien, dernier grand adversaire de Martin Fourcade et même s'il était si bon, TELLEMENT BON qu'il en était écœurant, c'était juste un immense athlète, une belle personne et tellement drôle, le nombre de fois où il m'a fait lâcher des "AAAWW" et des "Waho" ... OH LA LA annonce qui me chamboule.
Vraiment, on va profiter de chaque course de ce grand champion.
Bon, recentrons le sujet. Mille excuses. Voici l'un des moments de vérités. ET BONNE CHANCE. Parce qu'on poursuit ...
... Avec le mastodonte ...
Ombres et poussières
Très clairement j'avais sous-estimé difficulté de sélectionner les scènes. ça a été UN ENFER et je remercie mille fois Marion de m'avoir aidé à y voir plus clair. Et les extraits je ne vous en parle pas, un enfer tout pareil.
Et ce sera un enfer pour vous de choisir, comme ça vous savez tout, tel Nestor et Victoria nous souffrirons mais nous souffrirons ensembles.
Donc je rappelle les modalités :
- Vous votez pour vos trois scènes préférées
- Plus que jamais, vous ne votez pas pour l'extrait mais la scène complète. Les extraits sont là pour vous rafraîchir la mémoire, mais il y a des choses avant ou après, des choses importantes ou des beaux passages que je n'ai pas pu mettre parce que voilà, on va pas remettre les chapitres en entier, mais qui parfois peuvent faire basculer vos votes ! Gardez ça en tête !
Et les nommées sont ...
1. Victoria et Simon enchantent les armures – Partie II, Chapitre 26 : Do you hear the people sing ?
-Donc ... Si je chante, toutes les armures de Poudlard vont chanter ?
-On va le savoir tout de suite.
Simon me tendit la main d'un geste spontanée. La dernière fois que je l'avais vu si enjoué, si excité, c'était le soir de ses dix-sept ans, à quelques secondes de pouvoir user enfin de la magie librement. Le souvenir mit un baume sur mon cœur et je répondis à son sourire tout en prenant sa main. Il m'entraina alors dans le couloir pendant que je chantonnai à mi-voix, ayant à moitié peur de me faire prendre :
Do you hear the people sing?
Singing the song of angry men?
It is the music of the people
Who will not be slaves again!
Je me rendis rapidement compte que ma voix n'était plus la seule à s'élever : derrière nous résonnait puissamment le baryton de l'armure tandis que les échos des autres les plus proches prenait le pas à chaque mot, reprenant le chant dans un cœur que je n'aurais jamais pu penser si harmonieux. J'adressai un regard interdit à Simon, et sans attendre je me dirigeai vers la cage d'escalier la plus proche, de ceux qui s'ouvraient sur le vide et les étages, m'élançant pour écouter l'école crier son appel à la révolte. Je m'étais tue, mais la magie qui veinait les antiques pierres du château agissait toujours : par-delà les étages et les murs, j'entendais cet écho qui semblait fourmiller dans les couloirs et s'étendre chaque mot davantage, prendre de la voix, prendre du corps.
When the beating of your heart
Echoes the beating of the drums
There is a life about to start
When tomorrow comes!
Will you join in our crusade?
Who will be strong and stand with me?
Beyond the barricade
Is there a world you long to see?
Then join in the fight
That will give you the right to be free!
Do you hear the people sing?
Singing the songs of angry men!
It is the music of the people
Who will not be slaves again !
When the beating of your heart
Echoes the beating of the drums
There is a life about to start
When tomorrow comes!
Will you give all you can give
So that our banner may advance ?
Some will fall and some will live
Will you stand up and take your chance?
The blood of the martyrs
Will water the meadows of France!
Do you hear the people sing?
Singing the song of angry men?
It is the music of the people
Who will not be slaves again!
When the beating of your heart
Echoes the beating of the drums
There is a life about to start
When tomorrow comes !
L'ultime note de la chanson résonna mille fois en moi, se fragmentant chaque seconde davantage pour atteindre les tréfonds de mon être. Le chœur avait été si puissant que je sentais les mots s'imprégner dans mon esprit et mon cœur battre au rythme de la musique. Accoudée à la balustrade de l'escalier, je l'écoutais se répercuter dans l'immensité de l'école et ce ne fut que lorsque Simon passa une main légère dans mon dos que je me rendis compte que je pleurais, enivrée par les mots et les notes qui semblaient se graver dans mon âme.
-Whao.
2. Noah et Vic' s'associent : Partie IV, Chapitre 15 : Le Perroquet Noir
-Je savais que tu étais ce genre de fille, Victoria Bennett, déclara-t-il avec solennité. Et je te remercie sincèrement de l'être, ça m'aurait troué le cœur d'arrêter de dessiner pour la cause. Le Perroquet Noir t'engage.
Il me présenta sa main de façon pompeuse et je la serrai avec un sourire blasé. Etait-ce prudent d'encourager Noah dans ses activités souterraine qui risquaient de braquer un projecteur sur ma personne ? Non. C'était aussi dangereux que pointer le nez dehors. Mais c'était tout aussi nécessaire. Pas pour mon équilibre cette fois : pour celui du monde. Qu'il diffuse leurs idéaux nauséabonds par la force, nous le ferons par le fusain et la plume.
Noah garda longuement ma main dans la sienne, sans me lâcher du regard. Une pointe diffuse que j'identifiais comme un soupçon d'inquiétude vint percer ses prunelles.
-Tu es sûre de toi ? Normalement ils n'ont aucune raison remonter jusque moi, mais s'ils le font je ne veux pas ...
-Avoir ma mort sur la conscience ? achevai-je avec un sourire tordu.
-Etre massacré par Simon, rectifia-t-il en s'éclaircissant la gorge. Pas que j'ai peur d'un poussin pareil, mais parait-il il est habile de sa baguette ...
-Simon sait que je ne suis pas restée en Angleterre simplement pour lire et jouer avec ses peurs. Si je suis rentrée dans l'Ordre, c'est que je ne veux pas que Vol ... Tu-Sais-Qui, gémis-je en me frappant le front. Oh mon Dieu pardon ... mais je suis imprégnée des idées de Dumbledore. « La peur d'un nom ne fait qu'accentuer la peur de la chose en elle-même ».
-Oh c'est pas mal ça, réalisa Noah en se redressant, comme piqué par l'inspiration. Répète donc ?
-C'est de Dumbledore ...
-Le héros sans tâche de ceux qui gardent espoir ? ricana-t-il en se munissant de sa plume. Encore mieux, non ? Il y a une belle image à faire autour de cette phrase, tu ne penses pas ?
Et prenant une nouvelle feuille, il commença à tracer des traits qui pour moi étaient à tort et à travers, s'interrompit pour écrire la phrase en arc de cercle sur le haut de son œuvre avant de gribouiller une silhouette que je finis par identifier comme Dumbledore. Je secouai la tête face à la chose, consternée.
-Seigneur ça se voit que tu ne l'as pas connu ... heureusement que maintenant je suis là pour superviser ...
-Assister. Tu es mon assistante.
-Ton associée, contrai-je fermement.
3. La bataille de Poudlard – Partie IV Chapitre 34 : Chanter ou tomber
Une seconde plus tard, le colibri s'élevait de nouveau pour protéger nos cœurs de la morsure du froid. Le ciel était à présent plein de ses trainées argentées qui luttaient contre les capes noires et mon cœur manqua un battement lorsque, depuis le haut d'une tour, un grand oiseau exécuta un gracieux demi-tour pour fondre vers l'ennemi. Un rapace, vu la vivacité. Un faucon ? Simon ...
-Je suis la seule chose que tu veux dans ce foutu château ! ajouta rageusement Tonks une seconde avant que sa baguette se fende l'air. C'est ça, hein ? Tu te fiches du reste, tu veux juste élaguer quelques branches pourries de ton arbre généalogique ! Alors viens, je suis là !
-Tu sembles pressée de mourir, Nymphadora ...
-Je m'appelle Tonks ! répliqua-t-elle d'un ton acerbe. Tonks, mais le nom de mon né-moldu de père doit t'écorcher les lèvres, pas vrai ? Remarque, elles saignent déjà, ça ne devrait pas faire grande différence ...
Oui, Bellatrix saignait toujours, mais le goût du sang qui devait saturer ses papilles ne la rendait que plus féroce. Malheureusement, ce n'était pas moi face à elle. C'était Nymphadora Tonks, c'était une Auror et je compris enfin à quel point elle était dangereuse lorsque je l'observai se battre. Tous ses mouvements étaient fluides, dépourvus de la moindre hésitation. Jamais ses lèvres ne bougeaient et pourtant chacun de ses maléfices avaient une puissance monstrueuse. Certes, contrairement à Bellatrix, elle avait passé les derniers mois à l'écart de toutes luttes, mais c'était pour donner la vie. Quel combat surpassait celui-ci ? Quelle douleur, quel effort, que celui d'insuffler la vie à un petit être ? De se battre pour lui ? Que pouvait Bellatrix Lestrange face à une femme qui avait survécu à l'amour ?
Je reculai toujours pour me faire oublier, jusqu'aux ombres que la Forêt étendait sur nous. Pas pour me dérober aux combats, mais pour ne plus être un poids à protéger pour Tonks et Podmore qui se battaient toujours devant la brèche ouverte.
-Tonks ! hurla celle-ci, comme un cri de guerre, comme si le nom de son père pouvait lui donner plus de force.
Le maléfice qu'elle jeta dans la foulée fut si puissant qu'il teinta l'horizon de mauve. Et je le vis. Je le vis ce pas en arrière qu'exécuta Bellatrix, ce simple déséquilibre face à la puissance de l'attaque, ce pas qui était tout un espoir. Et l'espoir, c'était tout ce dont avait besoin mon colibri qui brilla de mille feux dans les cieux.
-Do you hear the people sing ? Singing a song of angry men ! It is the music of the people, who will not be slaves again ..., chantai-je sans relâche.
4. Ombres et poussières – Partie I, Chapitre 26 : Ombres et poussières
Le retour en grâce de Tu-Sais-Qui avait déjà fait trois victimes – et elles ne seraient pas les seules. L'idée me donnait la nausée. Si le Ministère n'agissait pas, il fallait que Dumbledore le fasse. Ce n'était pas les fonctionnaires que Tu-Sais-Qui craignait : c'était Albus Dumbledore.
Lequel me fixait avec un intérêt nouveau, l'œil brillant de détermination. Quoiqu'il en était côté Ministère, il était évident qu'il ne comptait pas se laisser faire. Mes yeux fixèrent le vide pendant un long moment, le visage de Cédric flottant dans mon esprit avec une nouvelle signification que la simple douleur. Il était l'étendard de ma rébellion.
-Mon père répète souvent pour nous dire qu'à l'échelle de Dieu nous ne sommes que peu de chose un verset de la bible – enfin, je ne sais pas si vous savez ce qu'est ...
-Je connais parfaitement le système de religion, Victoria. Continuez.
-Oui. Un verset : « tu es poussière, et tu retourneras à la poussière ». Genèse, livre 3 verset 19. Au fond, c'est tout ce qu'on est. La vie de Cédric a été enflammé, puis a vacillé comme la flamme d'une bougie, et maintenant il est retourné à la poussière, et son souvenir flottera sur nous tel une ombre. Une vie de rire, de sourire, à chercher un but, un sens pour mourir par erreur ... Et finir en ombres et poussières.
Ombres et poussières. Les mots résonnèrent en moi, perdant chaque fois un peu plus leur sens. C'était tout ce qu'on était. Ombres et poussières. Dumbledore se leva, et je suivis le mouvement. Il posa une main sur mon épaule, le regard planté dans le mien.
-Oui, Victoria, nous ne sommes qu'ombres et poussières. Mais avant de retourner à la poussière, nous nous battrons.
5. Le pont – Partie II, Chapitre 20 : La vie d'un autre
-Mais pourquoi tu ne me laisses pas tranquille, enfin ?!
Sans que je ne puisse m'empêcher, la colère monta brusquement en moi sous la forme de larme dans mes yeux et je brandis le journal pour l'asséner plusieurs fois sur son crâne tout en tirant sur écharpe pour le maintenir à ma hauteur.
-Parce-que-c-est-mon-rôle, martelai-je en ponctuant chaque mot d'un coup. Parce que je suis la seule personne dont tu acceptes le pire et que j'accepte le pire de toi, parce que j'étais là au début et que je le serais à la fin pour t'enterrer d'un « on se reverra en enfer, Minus ». Parce que chaque minute de chaque jour de ta vie, j'étais là pour te frapper, pour te soutenir, pour dégonfler ton égo et que sans moi pour t'apprendre l'humilité tu serais devenu un petit con arrogant. Parce que tu sais chaque petite parcelle, chaque petit secret de ma vie, même les pires, même les moins avouables, tu es l'unique personne qui sait tout et que ça me blesse profondément que l'inverse ne soit pas vrai ! Parce que je suis incapable d'aller bien tant que tu vas mal parce que tu fais parti de mon équilibre et que j'ai besoin de toi, Simon ! C'est pour ça que je te harcèle, c'est pour ça que jamais, Simon Bones, jamais je ne te laisserais tranquille. Où que tu iras, tu auras ma petite ombre qui te suivra pas à pas, je serais derrière toi pour te soutenir si tu tombes ou pour te retenir si tu t'envoles. Ça te suffit comme explication, où il faut que je te frappe encore plus pour que le message passe ?!
Je me rendis à peine compte que les larmes avaient dévalés mes joues, se mêlant à celles qu'avait déversé le ciel sur mon visage. Mes doigts étaient tellement serrés sur l'écharpe de Simon qu'ils semblaient s'y être soudés et ils furent incapable de s'en détacher quand il se redressa après avoir été certain que je n'allais pas me remettre à le battre.
-Victoria ...
C'était rare que Simon m'appelle par mon prénom, si bien que cela redoubla mes pleurs que je me trouvai incapable d'essuyer, une main ancrée sur son écharpe et l'autre serrée sur le journal. Alors ce fut lui qui s'en chargea en passant un pouce pour cueillir une larme sur ma joue en un geste dont je sentis tout le tremblement.
-Vicky, s'il te plait, arrête de pleurer ... Je suis désolé ... C'est juste que ... Si j'en parle, je vais exploser, je t'assure, je ... je ne peux tout simplement pas, c'est tellement compliqué ... je ne peux pas ...
Il pressa ses paupières, provoquant la chute d'une larme sur sa joue crayeuse. J'arrivai à dessouder ma main de son écharpe pour l'essuyer doucement du dos de mon index. Il tressaillit. Sa peau était glaciale contre la mienne. Machinalement, mes doigts remontèrent jusqu'à une mèche blonde qui n'avait rien du roux des Bones qui dépassait de son bonnet et barrait son front.
-Alors c'est moi qui vais le dire.
6. Harry et Victoria se parlent enfin : Partie IV, Chapitre 38 : L'ombre du héros ; lumière sur l'héroïne.
-Lupin comme toi je suppose, en cours. Tonks, parce que je faisais partie de l'Ordre du Phénix.
-Vraiment ? Je pensais connaître tous les membres ... je ne t'ai jamais vu ...
Harry paraissait un peu sous le choc et je devais l'admettre, la constatation avait aussi de quoi m'abasourdir. Nos points de contacts semblaient se multiplier. Le Quidditch, Cédric, la guerre et la souffrance, Tonks et Lupin, l'Ordre... Nos chemins s'étaient déployés, effleurés sans jamais franchement se croiser. Mais quand on prenait toute la lumière, que ce soit au Quidditch ou dans la lutte contre Voldemort, avait-on réellement un regard pour les ombres derrière soi ? J'avais été littéralement dans l'ombre de son histoire. La petite silhouette au fond du terrain. La combattante anonyme dans la sainte lutte contre Voldemort. Un visage dans la foule du mariage de Bill et Fleur.
Et pourtant ... Harry avait eu toute la lumière, le point initial et final de toute la seconde guerre des sorciers, mais moi j'avais tenu mon rang. Mon rôle. Je n'avais pas moins subi, pas moins souffert, comme des dizaines d'entre nous. J'étais dans la lumière de ma propre histoire, dans laquelle Harry était devenue mon ombre, celle qui m'avait suivi depuis que j'avais appris que j'étais une sorcière. De pair avec celle de Voldemort.
-Si, je suis rentrée en même temps que Fred et George Weasley ..., assurai-je avec un petit rire étranglé. Mais on était jeune, je suppose que ce n'est pas nous qui avions les missions les plus importantes ... C'est pour ça que tu n'as pas dû nous voir.
-Fred ...
-Ouais.
Ma voix devait être un peu plus sèche qu'escompté car Harry ne renchérit pas. Au contraire, il vrilla de nouveau son regard vers les profondeurs de la forêt, les traits figés, les épaules ployées. Jusqu'à nos pertes avaient été semblables. Nous avions réellement eu des trajectoires en miroirs, reliées par des fils invisibles, dont chaque mouvement avait modifié la ligne de vie de l'autre. C'était inimaginable que j'aie pu être liée d'une telle manière à ce garçon, ce mythe, ce héros. Cela voulait-il dire que, par miroir, j'étais une héroïne ?
7. Le patronus - Partie II, Chapitre 29 : Le retour du phénix - 1.
Alors que le dortoir se vidait, mue d'une inspiration soudaine, je m'avançai vers la fenêtre et l'ouvrit lentement. Puis pointant ma baguette vers les cieux, je fermai mes paupières et pris plusieurs grandes inspirations, m'imprégnant de toutes les émotions que je venais de ressentir : espoir, joie, fierté ... Le chœur de voix de Poufsouffle se mêla à celui de Poudlard et lorsque le chant retentit puissamment en moi, je relâchai toute la pression pour souffler :
-Spero patronum.
Je n'ouvris pas immédiatement les yeux, de peur d'avoir échoué, que mon intuition ait été mauvaise. Mais lorsque j'en eus le courage, mon cœur fit un bond : une petite silhouette argentée virevoltait dans la nuit, éclairant le frêne devant la fenêtre de sa douce lueur. Je l'observai, fascinée par ses petites ailes qui battait frénétiquement, si vite qu'elles s'étaient plus qu'un halo argenté autour de son corps.
-C'est un colibri.
Je sursautai : Simon s'était glissé à mes côtés et contemplait le petit oiseau qui volait de façon stationnaire avec un léger sourire. Je le considérai un instant, puis reportai mon attention sur le patronus.
-Il est si petit ...
-Ça n'a pas d'importance, me rassura Simon. Il y a déjà eu le cas de sorciers capable de produire des patronus très puissant magiquement et qui pourtant avaient la forme d'une coccinelle ou d'une souris. L'important, c'est la puissance des émotions que tu mets dedans.
Je hochai la tête pour signifier que j'avais compris et continuai de regarder le colibri virevoltait autour des feuilles du frênes, passé son long bec sans ses plumes. Je n'en revenais pas d'avoir réussi à le produire alors même qu'Amelia m'avait prévenu que certain des sorciers les plus expérimentés n'arrivaient à faire de patronus corporels. Ils n'étaient que deux dans notre année à avoir pu exécuter parfaitement le sortilège à l'épreuve d'ASPIC et j'aurais pu être la troisième. Le patronus brilla plus fort au moment où la fierté irradiait en moi. Alors qu'il fallait me persuader que j'étais une vraie sorcière et que ma place était dans ce monde, c'était à la nuit du cinq novembre que je me renvoyais, au moment où ma magie avait agi sans ma baguette pour la canaliser. Mais je savais que ce colibri en était également une preuve indéniable : j'étais une enfant de la magie, capable de réussir dans ce monde, capable d'y être quelqu'un et peut-être même quelqu'un d'important. Et c'était la plus belle chose que venait de m'apporter Poudlard : l'estime de moi.
8. Les toits de Bristol : Partie II, Chapitre 30 : Ce que l'ont fait par amour.
-Je le fais ! Regardez, je le ... !
Mais la fin de sa phrase s'étouffa et il s'effondra sur le sol. Derrière lui se tenait Alexandre, haletant, une barre de fer à la main. Tremblant de rage, il asséna un coup dans les côtes de l'homme à terre en assénant à chaque fois :
-Ne ... la ... touche pas !
Un autre se précipita pour le mettre hors d'état de nuire mais Alexandre se retourna souplement et lui asséna la barre de fer en plein visage. Melania en profita alors pour récupérer sa baguette et lui jeter un maléfice du saucisson qui l'envoya au tapis. L'homme en noir devant moi arracha sa prise à Nestor et lui adressa un sourire cynique.
-D'accord, la danseuse est à toi. Moi, je vais faire voler les tourtereaux.
Il para avec une facilité déconcertante le maléfice que je tentai de lui lancer et sans attendre la riposte, fit volte-face vers Alexandre qui aidait Melania à se redresser. Aussitôt, elle se posta devant lui malgré sa faiblesse manifeste et le regard de mon frère accrocha le mien. Ma gorge se comprima, et je me serais sans doute mis à pleurer de frayeur et de soulagement si Nestor n'avait pas choisi ce moment-là pour hurler :
-Endoloris !
Je fis prestement un bond sur le côté et profitai de l'énervement de Nestor pour jeter un sortilège cuisant à Rowle. Hurlant de rage et de douleur, il se détourna du couple pour revenir sur moi. Melania, qui semblait s'affaiblir chaque seconde davantage, accrocha mon regard et hocha lentement la tête, me faisant comprendre qu'elle n'avait pas oublié notre plan de départ. Alors rassemblant ses dernières forces, elle agrippa Alexandre par le bras et pivota prestement. Comprenant ce qu'elle voulait faire, mon frère tenta de se dégager et j'eus le temps de l'entendre hurler :
-Tory !
Et ils disparurent tous deux avec un « crac » sonore. Je voulus faire de même, profiter de leur stupéfaction pour leur échapper, mais avant que je ne puisse mobiliser ma magie, Rowle pointa sa baguette sur le sol et les dalles de béton se veinèrent d'éclair bleuâtre. Un sourire sinistre s'étira sur ses lèvres. Il se tenait toujours le bras qui avait reçu mon maléfice et qui gonflait de manière anormale et sans doute douloureuse.
-Sortilège antitransplanage, petite danseuse. Il semblerait qu'ils ne restent que nous sur ce toit ...
Je savais qu'il ne mentait pas : je sentais comme des attaches invisibles s'enrouler autour de mes chevilles et bloquer ma magie voyageuse. La panique se mit à me faire perdre le sens commun et je jetai un regard de bête prise au piège aux alentour. De toute manière, je ne me sentais pas assez forte pour transplaner : entre la peur, les douleurs et la fébrilité, j'étais certaine de manquer de Détermination et de me désartibuler. Mais cela restait mon unique moyen de partir d'ici ...
-Non, répliqua Nestor en pointant sa baguette sur ma tête. C'est entre elle et moi.
Oui. En un sens, toute cette histoire absurde, c'était entre lui et moi. Je levai ma baguette, prête à me défendre comme ce soir de cinq Novembre où tout avait commencé, mon cœur battant la panique et la fureur de vivre exactement comme ce jour, exactement comme lorsque je m'étais tenue à la merci de la baguette de Kamila Tokarsky. Respectant sa volonté, Rowle s'était détourné avec un ricanement.
-Je t'en prie, fais-toi plaisir. Vu sa tête, elle doit être à Poudlard, c'est à ta portée ...
-En réalité ça ne l'est pas, rétorquai-je d'une voix tremblante. Mais je suppose que tu te souviens, Nestor ? Remember, remember, the fifth of November ?
9. Victoria et Simon sur le piano des McLairds : Partie III, Chapitre 42 : Songe d'une soirée de printemps.
-Simon ! Où tu m'emmènes ?
-Attends !
-Emily va nous tuer si on l'abandonne ! Et Alex aussi !
-On a survécu à pire. On a survécu l'un à l'autre.
J'essuyai un éclat de rire devant cette vérité significative et raffermis ma prise sur les doigts de Simon pour le laisser m'emmener de l'autre côté de la salle de réception, vers une porte. Située à l'écart des convives, personne ne la surveillait et Simon me la fit passer en me faisant exécuter une pirouette au rythme de la musique que jouait l'orchestre. Je m'esclaffai de nouveau, étourdie par le tournoiement et la brume délicate qui entourait toujours mon esprit. La porte menait à un couloir mais Simon tira de nouveau sur ma main pour me le faire traverser, toujours sans un mot.
-Hé ! Où on va ?
-Loin. Je suis déjà venu il y a quelques années, je crois que je vais reconnaître ...
-D'accord mais pourquoi ?
-Attends ... Ah !
De nouveau, il me fit passer une porte et cette fois la pièce était plongée dans une pénombre uniquement coupée par la lune, basse, d'une agréable couleur safran, qui brillait dans l'immense baie-vitrée. Sa lumière pâle découpait les contours d'un sofa bourgeois et d'un grand piano à queue dont le claquet était abaissé. Amusée, je laissai mes doigts courir le long du clavier et frapper les touches les unes après les autres pendant que Simon fermait la porte derrière nous, l'air visiblement soulagé. Il s'était adossé à la porte et me contemplait, le souffle court. Même dans la pénombre, je pouvais la voir danser cette flamme dans ses yeux, au même rythme que mes doigts arrachaient des notes au piano.
-Alors ? soufflai-je sans cesser les gammes. Qu'est-ce qu'on vient faire ici ?
Occupée à l'interroger du regard, je ne m'étais pas concentrée sur les touches et mes doigts oublièrent une note, puis deux, rendant les gammes désagréables et dissonantes. Cela devait être insupportables aux oreilles de musicien qu'étaient celles de Simon car il me rejoignit une seconde plus tard pour m'arracher au piano, pressée une main contre le creux de mon dos, m'attirer à lui et s'emparer de mes lèvres. Grisée par la course, l'étincelle dans son regard et les échos de l'orchestre plus loin, je pris son visage en coupe et approfondis le baiser.
Oui. C'était peut-être ce que j'avais moi aussi en tête, depuis qu'il avait posé sa main brûlante sur ma taille.
Simon étouffa un bruit de gorge rauque quand mes mains glissèrent sur sa nuque jusqu'à s'enfoncer dans ses cheveux. La bouche de Simon s'entrouvrit pour m'accueillir et sa langue glissa doucement sur la mienne avant de goûter mes lèvres puis s'aventurer le long de ma mâchoire, de mon cou. Chaque baiser, chaque caresse enflammait mon sang que je sentais brusquement battre à mes tempes. Mon souffle se raccourcit quand les lèvres de Simon trouvèrent la jonction entre mon cou et mon épaule et je crispai les mains sur sa chemise.
-Simon ... Attends, si ...
-La porte est fermée, Emily saura se débrouiller toute seule contre la méchante Octavia, Mel s'occupent d'Alex et toi tu n'es pas horrible, mais fantastique, martela Simon dans mon cou d'une voix rauque.
10. La réunion à Oxford – Partie IV, Chapitre 31 : L'espace d'un divin après midi
-Pas avec un gars, objectai-je avec un sourire caustique. Avec mon ex.
-Avec ton ex ?!
Un véritable hurlement de rire s'échappa des lèvres de Noah et son visage s'illumina tant que j'eus l'impression de lui avoir offert le plus beau des cadeaux. Il se redressa brusquement sur un coude, comme pour avoir Miles en visuel, avant de marteler mon épaule de son doigt.
-T'es sortie avec ce type ? Et après ça, t'es allée avec Simon ? Mais il s'est passé quoi dans ta petite tête ?
-Non mais je rêve, t'es bien passé d'une fille à Julian !
-Rien à voir, Julian Shelton est la perfection même, prétendit Noah d'un air pompeux en faisant un geste vers son compagnon. Regarde-moi ça, ces cheveux blonds qui dorent au soleil, ses magnifiques prunelles vertes qui se fondent avec la verdure printanières ...
-Excusez-moi ...
Nous tournâmes la tête si brusquement que j'entendis les cervicales de Noah craquer. Dans l'ouverture de la verrière, chacun un plat dans les mains, Miles et Emily nous dévisageaient. Le sourire qui fendait le visage de ma meilleure amie me donnait l'envie de m'enterrer dans le sol.
-C'est Simon que vous décrivez ainsi ?
-Oh, Morgane, lâcha Noah avant de me lorgner, horrifié. Elle a raison. On a le même type. Blonds aux yeux verts, ensorceleurs de métiers, un brin chétif ...
La constatation catastrophée m'arracha un fou rire qui consterna Octavia, Simon et Julian à la table. Ce dernier dressa un sourcil sceptique.
-Vous voulez parler, les deux casse-cous aux boucles brunes ?
Mon fou rire redoubla et je tentai de l'étouffer en plaquant mes deux mains sur ma bouche. Noah sembla me décréter perdue pour l'humanité et m'enjamba pour rejoindre s'assoir ostensiblement sur les genoux de Julian, un bras passé derrière sa nuque. A côté d'eux, Octavia devint écarlate et détourna pudiquement les yeux, à la grande satisfaction de Simon. L'air ravie de son effet, Emily ramena joyeusement les plats sur la table et Eugenia mit les assiettes d'un coup de baguette. Un couteau faillit se planter dans la main de Miles, mais ce fut là le seul incident. Je m'installai entre Simon et Emily, et ma meilleure amie posa brièvement la tête sur mon épaule avant de s'attaquer au gratin de légume et fromage de chèvres.
-Oh la la, et en plus il cuisine bien ce garçon, laissa-t-elle échapper après la première bouchée. Il raison l'Américain, rappelle-moi pourquoi tu l'as lâché pour Simon Bones ?
-Attaque, me murmura Simon, les dents serrées.
Il ponctua l'ordre d'un coup de pied dans ma jambe. Je n'avais pas besoin de cela pour adresser un sourire mielleux à Emily et minauder :
-Mais certainement pour te le laisser.
11. Le Simoriaaaaa – Les quatre sacrés ? Bon le passage est de : Partie III, Chapitre 25 : Doute que le soleil n'accomplisse son tour.
-Par cœur ? insistai-je, le cœur battant à tout rompre. Doute que les étoiles ...
-...Ne soient que flammes, acheva tranquillement Simon.
Mais son regard s'était détourné et dardé sur la cheminée. Le feu brûlait de façon moins intense, plus contrôlée et diffusait une belle lumière orangée dans la pièce. Elle effaçait les tâches de rousseurs sur le visage de Simon et faisait ressortir le cuivre dans sa chevelure. Mon regard se bloqua dans ma gorge et j'eus l'espace d'un instant peur qu'il ne poursuive pas. Il marqua un arrête et sembla hésiter avant de finalement continuer :
-Doute que le soleil n'accomplisse son tour. Doute que la vérité soit menteuse infâme mais ne doute jamais de mon amour.
C'était déclamé d'une voix fluide qui trahissait sa connaissance de chaque mot, chaque intonation. Plus je le contemplai, lui, la courbe de ses lèvres, le cuivre que les flammes faisaient ressortir dans ses cheveux, ses longs doigts qui tapotaient négligemment l'accoudoir, moins j'avais envie de détacher mon regard de lui. Ma gorge se retrouva obstruée par diverse sensations et j'eus l'impression de vivre avec plus d'intensité ce que j'avais ressenti sous mon mentaux, dans le cinéma. Espoir. Panique. Mais en fin de compte, la sérénité reprenait le dessus et apaiser tous les maux. Mes mains se crispèrent sur ma poitrine. C'est là. C'est là depuis l'enfance. Ça ne fait que grossir. Jamais ça ne disparaitra ...
Plus de doute. Il n'y avait que de lui que j'étais capable d'accepter ces mots. Et si je les gardais pour moi, ils risquaient de me consumer.
-Tu ne vérifies pas si j'ai rougi ? murmurai-je.
Simon s'arracha à la contemplation des flammes et m'observa. Son expression était neutre et le sourire s'était lentement effacé sur ses lèvres : je l'avais vu mourir à mesure que les mots s'envolaient de sa bouche. A s'en demander s'il avait voulu m'embarrasser ... ou se libérer. L'idée affola mon cœur et je pris une discrète inspiration pour calmer mes nerfs. Les yeux de Simon me détaillèrent et il finit par évoquer l'évidence :
-Tu n'as pas rougi.
-C'est parce que je n'ai pas paniqué.
Je pris une tremblante inspiration. Soudainement, le sport, le duel, le saut dans le ruisseau : tout ça semblait avoir été vain. Sans que je ne le comprenne, les larmes me montèrent de nouveau aux yeux et j'assénai avant de perdre mes brides de courage :
-Simon ... Simon, je n'ai pas peur.
12. Les geôles : Partie IV, Chapitre 22 : Les cercles de l'enfer
-Tu chantes bien, se souvint Cédric d'un ton badin. Je me souviens des fêtes dans la salle commune ... je donnais tout pour te voir chanter. Tu as la voix d'un ange.
-C'est les chants ecclésiastiques, ça, répondis-je par automatisme.
Un tonnerre de crépitement m'arracha un gémissement d'agonie. Les flammes avaient beau ne jamais m'avoir atteinte, je n'arrivais pas à me raisonner. Dans mon esprit tourmenté, elles étaient là pour rétablir l'équilibre et allumer le bûcher du cinq Novembre.
Remember, remember, the fifth of November ... Gunpowder, treason and plot. Guy Fawkes. Maudits catholiques. Mon père avait raison de se méfier d'eux.
-Tu ne veux pas chanter ? me proposa Cédric. Comme avant.
-Cédric ...
-Allez, il y a bien une chanson qui doit te faire du bien. Le genre de chanson que tu chantes avant d'aller au champ de bataille pour te donner du cœur. Un truc qui ressemble à « La chasse est ouverte : suivez l'ardeur qui vous emporte ! Et dans l'assaut ...
-« ... Criez Dieu pour Henry, Angleterre et St-George », complétai-je.
Ma voix n'était pas plus haute qu'un murmure rauque et brisé. J'arrivais à peine à garder les yeux ouverts : malgré le rugissement des flammes derrière moi et leurs ombres qui dansaient sur le mur, je me sentais à deux doigts de basculer. Seule la conversation avec Cédric me permettait de garder le fil de ma vie.
-Je l'ai transformé, articulai-je difficilement à l'adresse de Cédric. Pour moi c'est devenu « Dieu pour Cédric, Angleterre et Albus Dumbledore ».
Le rire de Cédric résonna puissamment dans ma carcasse creuse, la remplit momentanément avant qu'il ne se fasse aspirer par le brasier. Il m'adressa un grand sourire.
-Et bien, je suis flatté d'être mis sur le même plan que l'Angleterre et qu'Albus Dumbledore ! Qu'est-ce que tu nous aurais chanté comme chanson qui va avec ça ?
Mon cerveau peina à répondre à la requête de Cédric. J'étais au ralenti. Le dernier assaut de Nestor avait été terrible. J'avais eu la sensation qu'il était resté des heures, des heures à la merci de sa baguette, des heures à l'écouter s'épancher sur ses malheurs tout en étant responsable des miens. On était le serpent qui se mordait la queue. Un jour, les Serdaigle se poseront comme énigme « qui de Victoria ou Nestor a allumé la mèche » et seraient incapable d'y répondre. Nous étions la plume et le phénix. Impossible de savoir lequel des deux étaient apparu en premier.
Je battis rapidement des cils pour éviter que mes yeux ne se ferment. Des notes s'étaient mis à jouer dans mon esprit, mais lointaine, vague écho de ce qu'elles avaient été réellement. Mes lèvres se mouvèrent machinalement, d'abord sans émettre le moindre son, puis peu à peu, un filet de voix s'échappa :
... There is a flame that never dies
Even the darkest night will end
And the sun will rise !
13. Une St Valentin visiblement humide pour beaucoup – Partie II, Chapitre 19 : les larmes de la St-Valentin
-Vicky ! Si tu n'es plus là, avec qui je vais pouvoir être exécrable ? Actuellement, il n'y a que toi qui sois capable de me supporter ! J'ai ...
Ses doigts pianotèrent à une telle vitesse et avec tant de dextérité que je me demandais s'ils ne jouaient pas inconsciemment un morceau pour apaiser son esprit – comme je pouvais le faire avec mes vers. Ses lèvres se pincèrent en une mince ligne et il finit par lâcher du bout d'une voix qui semblait venir d'outre-tombe :
-Je ne veux pas que tu meures, Vicky.
Il battit des cils, comme si la brillance que j'avais aperçu ne venait pas de la fatigue mais de larmes qui couvraient sa cornée. Je papillonnais stupidement des paupières, et je fus surprise lorsqu'à chaque nouveau battement, des larmes roulèrent sur mes joues. Au-delà de ma propre situation, je me rendus compte que cette simple faisaient échos à d'autres angoisses et mettait des mots sur une peur panique je ressentais depuis que les Mangemorts s'étaient échappés d'Azkaban.
-Moi non plus je ne veux pas que tu meures.
Un sanglot que je ne n'avais pas senti venir me déchira la gorge et j'y portai la main pour réprimer les autres. Simon leva son regard sur moi et écarquilla les yeux devant mes larmes qui arrosaient abondement mon visage et la table. Déboussolé, il ne songea même pas à me consoler, figé par l'incompréhension.
-Mais Vicky, enfin ... Je ne risque rien, moi, tout va bien ...
-Non, tout ne va pas bien, rétorquai-je en essuyant mes yeux de ma manche. Tant que tu es à Poudlard ça va, mais un jour tu seras en roue-libre dehors, et là tu pourras te mettre en danger autant que tu veux. Tu m'étonnes que le Choixpeau ait voulu t'envoyer à Gryffondor, tu es aussi stupide qu'eux ! Sauf que là ce n'est pas de la bravoure, c'est juste de la totale inconscience ...
-Vicky ...
-Arrête ! Je te connais : tu t'en ficheras totalement de ce que je dis, de ce que tes parents diront. Je le vois bien, déjà tu ne penses qu'à ça : le moment où tu pourras être dehors et te jeter dans la mêlé, sans penser à toutes les personnes qui comptent sur toi et qui ont besoin de toi en vie. Mais si seulement c'était pour la justice, pour un idéal, je pense que je serais capable de l'accepter, mais je sais très bien que ce n'est pas ça. Tu l'as admis toi-même Simon, je te connais mieux que personne !
A chaque fois, Simon s'était un peu plus tassé sur sa chaise, les yeux écarquillés. Ses doigts avaient cessé de s'agiter pour se crisper à la hanse si fort qu'elle en tremblait. Ma tirade eut un effet purgateur car les larmes se tarirent enfin et j'essuyais celles qui ruisselaient sur mes joues d'un revers de manche, le souffle court.
-Tout ça, c'est une croisade contre Jugson et Voldemort, conclus-je d'une voix qui tremblait. Et tu crieras dans l'ardeur qui t'emporte : Mort pour Cédric, Matthew et Spencer. C'est de la vengeance, Simon, et crois-moi si tu meurs pour ça, si tu oses m'abandonner juste pour te venger, je me ferais un plaisir d'aller cracher sur ta tombe.
14. Dans le cimetière des Diggory – Partie III, Chapitre 12 : Entre ciel et terre.
Maintenant que je me retrouvais devant sa tombe, tout ce que j'avais appris depuis résonnait dans mon esprit pour planter des lames piquantes dans mon cœur. Comment il avait atteint le centre du labyrinthe avec Harry. Comment ils avaient pensé apporter le trophée à Poudlard en remportant tous les deux le Tournoi. Comment leurs illusions s'étaient brisées dans un cimetière ... comment sa vie avait été fauchée par un hasard.
-Tu te souviens de ce que Dumbledore a dit ?
Je fis un effort pour lever les yeux sur Simon. Il n'avait pas desserré l'étreinte sur mon bras mais son autre main s'était infléchie, nous livrant quelque peu à la pluie qui paraissait néanmoins s'apaiser. Ses yeux luisaient mais il n'avait laissé échapper aucune larme.
-Quand ?
-Au banquet de fin d'année. Après ... après sa mort. « Souvenez-vous de Cédric. Si, un jour, vous avez à choisir entre le bien et la facilité, souvenez-vous de ce qui est arrivé à un garçon qui était bon, fraternel et courageux, simplement parce qu'il a croisé le chemin de Lord Voldemort. Souvenez-vous de Cédric Diggory. »
La phrase, dit sur un ton très bas, comme une prière, était tant chargé de symbole et d'émotion que je l'en laissais échapper une larme. J'avais oublié ces mots, mais la façon dont Simon s'en souvenait mot pour mot me frappa. Je me demandais à quel point ils avaient pesé dans sa décision d'entrer dans l'Ordre ... La prise de Simon se raffermit sur moi et je sentis sa joue s'appuyer contre mes cheveux alors que je me laissai aller contre lui.
-Et très clairement, Vicky, nous on n'a pas choisi la facilité ...
J'essuyai un petit rire et j'essuyais passivement une larme qui avait roulé le nom de mon nez.
-Seigneur, qu'est-ce qu'il dirait s'il nous voyait ...
-Il dirait que vous n'êtes pas en train de vous frapper.
Nous sursautâmes et je plongeai la main dans la poche de la cape pour agripper ma baguette. Tel un ange émergeant du chaos, Emily venait d'apparaître entre les tombes, ses cheveux blonds encadrant son visage de porcelaine, un sourire mélancolique aux lèvres. Elle aussi avait déployé un parapluie magique au-dessus de sa tête et elle serait contre son sein un bouquet de fleur jaunes et noires en l'honneur des couleurs que Cédric avait porté si haut ... Son sourire s'accentua lorsqu'elle remarqua notre surprise puis notre émotion.
-Et que ça, c'est étrangement anormal. Mais au moins, il a réussi l'impensable ...
15. Victoria face à Kamila – Partie I, Chapitre 25 : Dette de sang.
-Kamila ... Ne gâche pas ta vie pour des fantômes ...
-Ma vie ne sera pas gâchée. Tu penses que le diplôme de Durmstrang, cette école répugnante m'importe ? Non ... Je te tuerais, et je retournais chez moi. J'irais sur la tombe de ma grand-mère pour lui dire que j'ai rétabli l'équilibre, et que la dette est payée.
Elle resserra sa prise sur sa baguette, et planta son regard sombre dans le mien. Cette fois, je compris que sa décision était prise, et que peu importe les arguments que j'évoquerais, peu importe la vigueur que je mettrais dans mes cris ou l'abondance de larme sur mon visage, elle me tuera. La terreur rendit les choses floues autour de moi – ou bien étaient-ce les larmes qui n'en finissaient plus d'affluer à mes yeux ? Je me débattis mollement, un sanglot coincé dans la gorge, avec l'impression que mon sang avait été remplacé par du plomb. J'aurais voulu la regarder, affronter cette mort toute absurde qu'elle était, mais j'en étais incapable, incapable de faire autre chose que détourner les yeux et pleurer, priant silencieusement que quelqu'un, quelque chose – un centaure, la forêt, ma magie – agisse et empêche Kamila de jeter le sort fatal. J'attendis, pressée contre mon tronc, les yeux clos, avec en tête cette unique pensée qui emplissait mon esprit avec tant de force que j'en étais étourdie.
Par pitié ... je ne veux pas mourir ... Seigneur, ayez pitié ...
-Qu'est-ce que c'est ?
Déboussolée, je tournai vivement le visage vers Kamila. Occupée que je l'étais à me soustraire psychologiquement de ma mort prochaine, je m'étais coupée de tout son extérieur ... Mais maintenant que je tendais l'oreille, un grognement sourd qui paraissait venir de partout et nul part. Kamila fronça les sourcils, et tenta de reporter son attention sur moi, quand une immense masse noire surgit par derrière la maison de Hagrid. Peu importe ce qu'était la chose, mais elle avait des crocs qui luirent sous le rayon de lune avant de se refermer sur le bras de Kamila. La jeune fille poussa un cri strident qui couvrit les grognements de rage de la créature, et lâcha par automatisme sa baguette qui alla rouler jusque mes pieds. Malgré la brume dans laquelle était baignée mon cerveau, je ne perdis pas une seconde pour ramener maladroitement la baguette vers moi à l'aide de mes jambes. Je me tordis pour m'attraper de mes doigts, entamant plus douloureusement encore mes poignets et surveillant du coin de l'œil la lutte entre Kamila, et la créature. Enfin et avec un soulagement infini, mes doigts se refermèrent sur la baguette.
-Merci mon dieu, soupirai-je en ramenant tant bien que mal la pointe sur les cordes. Diffindo.
Je pleurais en sentant les liens glisser sur mes poignets et mon corps et relâcher toute la pression qu'ils exerçaient. Sans perdre un instant, je me dressai sur mes pieds, et pointai la baguette de Kamila sur celle-ci, encore aux prises avec la créature qui avait fermement refermé sa mâchoire sur son bras, si bien que le cri de la jeune fille ne discontinuait pas. Mais maintenant, il allait prendre fin. Tout ce cauchemar allait prendre fin.
***
Et voilà pour le TOP 15 d'O&P ! Alors peut-être que vous allez trouver qu'il en manque (l'attaque des Détraqueurs dans la Partie III? Quand on apprend pour Simon Sirius? D'autres parties de la Bataille de Poudlard?) : Vous le voyez bien, il a fallu qu'on taille dans le vif ! Au delà de 15 je trouve que c'est difficile de vous faire choisir trois scènes ...
Et le choix sera déjà bien assez ardu dans l'état, n'est-ce pas?
(Vraiment je le répète, songez que ce sont des extraits et qu'il y a autre chose à voir derrière la barricade)
Mais malgré la difficulté de la tache, suivons l'ardeur qui nous emporte et ensemble établissons le TOP5 d'Ombres et poussières !
Comme précédemment, vous allez me donner dans l'ordre de préférence les numéros de vos scènes préférées (pas les chapitres, pas les titres, les numéros). Vous pouvez en donner un ou deux mais ce sera trois maximum !
C'est parti, c'est ici uniquement et les votes sont ouverts ====>
Vous avez deux semaines, et on se revoit après mon concours (BOUHOUHOU) pour les résultats et la deuxième phase de sélection ... qui établira LA MEILLEURE SCENE EVER DE MOI.
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