Contrainte n°3
Objectif : réécrire le texte d'hier en faisant attention aux émotions
Je scrute attentivement chaque grimpeur qui s'élance sur la paroi verticale du gymnase. Une note d'appréhension se fait ressentir dans mon ventre, c'est fou à quel point je peux vivre ces compétitions comme si c'était moi qui grimpais. Or je ne suis que juge, vous noterez que c'est déjà pas mal, en attendant j'ai la responsabilité de regarder chaque mouvement avec impartialité et précision, enfin c'est ce qu'on m'a dit le jour de la formation. J'ai une certaine habitude de cet exercice... sauf quand celui-ci est perturbé par des gens comme elle.
Sous la lueur tamisée des projecteurs du gymnase, je l'observe avec admiration alors qu'elle commence son ascension. Maria. Elle m'a dit son nom tout à l'heure, bien la seule chose que j'ai compris d'ailleurs. Le reste de mon attention ne pouvant se détacher de ses lèvres pulpeuses que juste en parlant, elle bougeait avec une sensualité indécente. C'est drôle, elle n'était pas particulièrement sexy ou belle si on considère les applications de la société, certainement trop musclée avec trop peu de forme, un visage assez quelconque. Mais pour moi, il se dégage quelque chose d'elle, je ne saurais pas l'expliquer si ce n'est que ça allume les papillons dans mon ventre et que je ne sais absolument pas gérer ce genre de chose.
Elle commence son ascension et alors chaque fibre de son corps semble s'accorder parfaitement avec la paroi rugueuse devant elle. Ses muscles se contractent et se relâchent en une symphonie de force maîtrisée. D'abord, ce sont ses épaules qui captent mon attention. Elles se contractent et s'étirent avec une précision hypnotique à chaque mouvement. Les muscles dorsaux se dessinent sous sa peau tendue, témoignant de l'effort intense qu'elle déploie pour grimper toujours plus haut. Une étrange envie me traverse alors : celle d'effleurer ces muscles puissants, de sentir leur fermeté sous mes doigts, de suivre leurs contours avec une délicatesse interdite. Non. Non et non rester focus....
Puis, ce sont ses jambes qui entrent en jeu. Les cuisses puissantes propulsent son corps vers le prochain point d'ancrage, les mollets se tendent comme des ressorts sous la tension de son poids. Chaque flexion des genoux est calculée, chaque extension des pieds est stratégiquement placée pour maximiser l'adhérence et minimiser la dépense d'énergie. Une folle envie s'empare de moi : je ressens le besoin irrésistible de presser mes lèvres contre ces muscles tendus, de sentir la chaleur de son effort sous ma bouche. Mais qu'est-ce qui me prend ? Ce n'est pas mon genre, pas mon type, d'habitude je ne me retourne pas sur ce genre de fille, je ne me retourne pas tout court sur les filles tout court d'ailleurs. Allez ! On reste concentrée, il ne reste que quelques minutes au chrono.
Je me décale pour mieux voir quelle prise elle saisit. Évidemment, pour quoi d'autre ? Son visage, concentré, mais serein, reflète une détermination farouche. Une mèche de ses cheveux bruns s'échappe de son bandeau, balayée par une brise invisible créée par ses mouvements fluides. Chaque expression musculaire, chaque souffle semble mesuré et je ne peux m'empêcher de m'imaginer passer ma main dans ses cheveux, rattraper sa mèche, jouer avec elle, tirer dessus... Un mouvement particulièrement difficile l'oblige à tordre son corps, je l'imagine alors se cambrer doucement sous mes caresses, le rouge me monte aux joues. Je sens alors une chaleur qui se diffuse dans mon bas ventre, c'est une sensation inconnue. Différente. Vivifiante. Flippante.
Je continue de l'observer, le regard subjugué. Impossible de bouger et bientôt si ça continue de respirer. Comment fait-on déjà ? Voilà que j'oublie alors qu'elle se ramasse sur elle-même, se recroqueville au grand désespoir de mon corps, parcouru d'un long frisson de frustration. Puis tout son corps s'élance et se jette vers ses prochaines prises. Devenue oiseau, Maria déploie ses ailes. Elle s'envole et semble si légère et mon cœur lui s'alourdit. Il se reproche en cet instant de ne pas savoir voler, il veut juste la rejoindre et l'enlacer. Il veut juste danser avec délicatesse du bout de ses lèvres. Il veut que chaque souffle, chaque effleurement, raconte une histoire de désir et de tendresse.
Il imagine alors la douceur initiale d'un timide baiser qui se transforme progressivement en une intensité palpable. Nos lèvres s'entrelacent, glissent l'une contre l'autre avec une lenteur maîtrisée. Nos langues se frôlent, se cherchent, se découvrent dans un ballet qui explose. Plus rien n'est coordonné, plus rien n'est maitrisé. Il ne reste que nos souffles qui se mêlent, créant une symphonie silencieuse de désirs partagés.
Mes mains glissent sur sa nuque, caressant le visage, traçant des chemins invisibles sur sa peau. Nos corps se rapprochent, ressentant la chaleur de l'autre sans manquer un frisson de plaisir. Chaque sensation est amplifiée, chaque frisson, chaque soupir est une réponse à l'intensité de ce moment unique. Je descends mes mains sur son corps que je dévore du regard. Caresser ses courbes, insister sur les zones qui la font vibrer, la sentir trembler de plaisir...
Un bruit strident me sort de mes rêveries, elle vient de toper la voix. C'est la première aujourd'hui.
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