°Jeonghan
La boule de stresse qui s'était logée dans le fond de ma gorge me fit réprimée deux ou trois haut le coeur. Depuis combien de temps je suis enfermé ici ? Je n'arrive pas à me souvenir, peut être deux heures ou alors ça pourrait n'être qu'une. Peu importe je ne sortirais pas avant la sonnerie, je ne peux pas retourner en classe, pas dans cet état. J' aperçois brièvement mon reflet dans l'écran de mon portable et tente d'effacer de mon esprit mes traits fatigués et mes yeux rouges baignés de larmes translucides. La troisième crise menace de ravager une fois de plus mon corps déjà malmené, le placard à balais était peut être une mauvaise idée pour se cacher mais il y avait une fenêtre et les fenêtres m'ont toujours rassurées.
J'aurais voulu déclencher un incendie ce matin mais celui qui consumait mon être était plus dévastateur que tous ceux que je pouvais créer. C'est désastreusement poétique et pourtant je suis un homme de chiffres et de logique pas de songes et de sentiments. Je ne me préoccupe pas de mon prochain, je le contourne sans lui adresser un seul regard, il n'y a pas la place pour accueillir une troisième personne dans ce placard.
Mes cuticules sont rouges, elles saignent et ça fait d'autant plus mal quand il fait froid. Le chemin du retour sera douloureux, je n'ai pas apporté de gants. Le rouge va bien à mes doigts, peut être que si j'étais une fille, mes ongles seraient peint en rouge, carmin, vermillon, indigo peu importe, c'est tous les mêmes...
Un cil est tombé sur ma joue, c'est curieux, je n'avais jamais remarquer leurs épaisseurs. On dirait de vilaines épines, il s'est planté dans ma peau, mince... Si j'essaye de le retirer, ça fera encore plus mal. Ça n'a pas d'importance, ce qui ne tue pas rend plus fort, disait-elle la bouche pleine de nicotine. Ça a fait mal mais pas autant que je m'y attendais, peut être que j'ai trop réfléchie avant d'agir... Haha à qu'est-ce que je raconte ? C'est comme d'habitude.
Il fait drôlement chaud dans ce placard à balais. Il porte mal son nom d'ailleurs, il n'y a même pas de balais. C'est triste il lui manque une partie de son nom, c'est bien un placard mais il lui manque les balais. Peut être que c'est moi le balais...
Mes cheveux sont sec et ils se cassent sans cesse. Je devrais tout rasé, repartir à zéro capillairement parlant... Je le ferais l'année prochaine, c'est bien l'année prochaine.
Je prévoyais de divaguer encore un peu sur mes cheveux mais la sonnerie retentit enfin, son dring strident résonna encore quelques secondes dans mes oreilles avant que l'orchestre de raclement de chaise et de cris de libération ne débute. Je me colle un peu plus au mur par reflex, le bruit m'a toujours fait peur, surtout dans mon quartier, c'était généralement un mauvais présage...
L'étau qui emprisonne mon estomac se resserre et des pas se rapprochent du placard, je vous en supplie, faîte que ce soit le concierge. Le couinement des chaussures s'arrête devant la porte, je sens mon déjeuner remontait et j'ai soudainement froid, très froid. La poignet abîmait par les années s'abaisse et je comprend enfin l'expression « voir sa vie défiler devant ses yeux », la mienne est pathétique et méchamment ironique . Mes pieds n'ont jamais été si proche de mes cuisses et mes mains n'ont jamais cramponnaient aussi fort mes genoux.
Un courant d'air s'abat sur mon visage et la silhouette sur le pas de la porte est juste une masse noir devant la lumière artificielle des néons. Je ne vois rien sans mes lunettes et mes yeux fatigués par les torrents d'eau ne m'aident aucunement. La personne s'accroupit, son genoux craque et son jean se plisse. Son lacet défait, traîne sur le sol et je sens sa main rugueuse se posait sur ma joue, je peux maintenant discerner son visage. Les mots s'accumulent dans ma gorge mais refusent de sortir, je n'ai jamais été doué pour m'exprimer de toute façon.
« Je te raccompagne, tu ne vas pas rester toute la nuit dans ce placard » l'éclatant sourire qui étire ses lèvres me donne envie de sourire aussi. Peut être que le moi qui sourit aurait une vie plus facile que le moi qui pleure, il y a beaucoup trop de 'peut être' dans ma bouche.
Ce n'est pas le concierge et ce n'est pas non plus ma mère, les deux seules personnes que j'aurais voulu voir à cet instant. Mais il est venu me chercher, je lui demanderais pourquoi un autre jour, oui...il y aura toujours un lendemain.
« M-merci, Seungcheol »
« J'aime mon prénom quand il sort de ta bouche »
Je n'ai pas pris le temps de bien comprendre, les battements de mon coeur m'en n'empêchaient. Je me suis simplement lever avec l'aide du mur et il a pris mon sac à dos sur son épaule.
À la fin de ce lundi nous étions trois dans ce placard trop étroit, Moi, Seungcheol et mon anxiété. Étrangement, elle m'a tournée le dos et s'est mise à pester contre mon camarde de classe. Je la comprends... Seungcheol était quelqu'un de serein et l'anxiété n'aime pas la sérénité. Elle a finit par disparaître dans les murs de béton cellulaire, enlevant la corde qui tirer sur mon cou. J'avais raison, ce placard ne peut pas accueillir une troisième personne, seulement un pleurnichard et un saint.
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