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VII


VII

Je ne vivais pas dans la maison bleue. Même si mes économies s'épuisaient. Même si mon père m'envoyait une aide financière imprévue. Ni TaeHyung ni moi ne posâmes le sujet sur le tapis. Il ne restait qu'un centimètre entre nos deux âmes qu'aucun des deux ne se sentaient de franchir. Je ne comprenais pas. Je bloquais sur le pas de la porte de mon esprit. C'étaient des questionnements et des idées sans queues ni tête qui s'alignaient.
C'étaient des émotions impromptues et incontrôlables qui s'enlisaient. C'était aussi accablant qu'exaltant. J'étais éprouvé par mes cogitations nocturnes, par ma folie brûlante et nos silences insupportables. Et plus la fin des travaux approchaient, plus mes sentiments se révoltaient.

Un soir avant de partir sous le ciel dégradé en semi-cosmos, je m'approchai de TaeHyung adossé à la moustiquaire et lui demandai :

« -Dis TaeHyung, que fais-tu quand je ne suis pas là ?

-Moi ? Rit-il. Je te téléphone, tu sais bien.

-Je veux dire... Quand on ne se parle pas. Quand on est pas ensemble ... du tout. »

Il chercha quelque chose dans le fouillis de mes pupilles puis répondis :

« -Je joue du piano. »

Je repensai au majestueux instrument trônant dignement dans la grande salle. Taehyung ne l'avait jamais touché sous mes yeux. Cela ne m'avait pas traversé l'esprit et à présent qu'on me le faisait remarquer, cela sembla me peiner.

« -Pourquoi tu ne joues pas devant moi ? »

Le jeune homme passa un doigt sur le col de sa chemise mal repassée et esquissa un rictus.

« -J'ai peur que ça ne te plaise pas. »

Un rire stupéfait franchit la barrière de mes lèvres et je lui lançai sans réfléchir :

« -Ne sois pas stupide. »

Etonnamment il ne répondit rien et haussa les épaules comme je l'avais fait lors de notre rencontre. Sa réaction m'étonna et bouscula les piliers déjà tout renversés de mon crâne. Une fois de plus, je m'en allais à pieds et n'en reparlais pas. Cependant la pensée demeura, revenant régulièrement à la vue du piano solitaire. Mes rêves de pianiste sans visage recommencèrent, ajoutant ainsi de la fièvre à mes nuits déraisonnées.

Les temps qui suivirent, je passai de nombreuses minutes plongé dans mes réflexions. Je ne parlais pas. Je ne tenais pas en place, me sentant obligé de déambuler près du lac, de marcher sur la plaine et à l'orée des bosquets. J'imagine que TaeHyung commença à s'en inquiéter car un après midi où il paraissait plus soigné que les autres, il vint me trouver et me dit :

« -Sortons ce soir. »

Il ne me laissa aucun choix et même si j'avais refusé, je le devinai capable de m'y traîner de force. Il me dévoila sa voiture pour la première fois. Une vieille Ford grise, loin d'être neuve et pourtant pas encore bonne pour la casse. Il la gardait dans la dépendance à deux mètres de l'entrée. Celle-ci ressemblait plutôt à une grande cabane de bois, mais peu importait. Il voulait sortir et pour cela, pas besoin de cabriolet luxuriant. Alors nous allâmes en ville, nous quittâmes enfin le décor habituel pour découvrir le monde aux côtés d'un autre.
La rue principale était pourvue de néons colorés, d'affiches pulpeuses et de passants enivrés par la nuit. Des enfants riaient et jouaient au coin de la rue, profitant malhonnêtement du couvre-feu. Des décapotables bondées conduisaient des jeunes au cinéma. Les trottoirs descendaient avec cette rue en pente, fuyant vers un horizon sans fin. Et les astres brillaient moins fort sous les lumières de cette petite ville, mais j'étais trop bien pour m'en plaindre. Nous marchâmes le long de la large route, observant les gens et discutant calmement. Nous nous approchâmes du parc où les vieux se réunissaient pour écouter de la musique sur un poste antique. Les lampes d'un manège clignotaient et tournaient en m'éblouissant. Les jeunes riaient à grande bouche. Les couples se baladaient main dans la main. Et nous ne faisions partie d'aucune catégorie. C'était agréable de n'appartenir qu'à son propre univers, d'obéir à ses propres règles, occultant l'échelle Terrienne.

Enfin, nous dérivâmes dans des allées plus éloignées, pendant des heures plus reculées. Arrêtés sous un feu de signalement, nous contemplâmes une sorte de café sur l'autre rive. Des personnes bien vêtues dansaient et s'emballaient sur le rythme instable. Je souris à cette vision folle et nous reprîmes notre chemin, un souvenir de plus ajouté à notre très longue liste. Ce ne fut qu'en regagnant la maison bleue que je réalisai mon envie subite.
Nous étions assis à la table de la salle à manger, face à face, ne pipant mots, quand les notes familières d'une chanson s'échappèrent de la radio. Après quelques secondes à écouter les premiers couplets du chanteur, je me levai et longeai le plateau pour tendre une main vers TaeHyung. C'était une demande, presque un caprice, un désir profond de danser avec lui. Il releva ses yeux soudainement immenses et quitta sa chaise. Il posa alors ses mains dans mon dos et je mis les miennes sur ses épaules. Et nous dansâmes. Nous tournâmes doucement sur nous même, emporté par cette chanson, « House of the rising sun ». J'écoutais les paroles et me reconnus en ce garçon attaché à la maison qui hante ses rêves. A la maison qui contient sa peur et son plaisir coupable. J'étais lui et il était moi. Et je tournai, le menton calé sur l'épaule de TaeHyung. La pièce s'élançait et s'animait d'une lueur tamisée. Je tournais au son de cette musique sans fin. Je tournais à en devenir ivre. Son odeur m'enveloppait et je crus ne l'avoir jamais sentie auparavant. Je découvris quelque chose d'inédit chez TaeHyung, ses bras protecteurs ainsi que son odeur. Peut être était-ce contre le protocole et la bonne conduite. Je n'y pouvais rien, j'étais tenté. J'étais dévoré par cette sensation. Je m'accrochai à lui de peur de tomber à la renverse. Je m'accrochai à lui car je le voulais. J'étais étourdi par la peur qui m'envahissait. Et si proche de la vérité, je comprenais cette terreur inconditionnelle.

Me tournant légèrement vers son oreille, me perdant sans le vouloir dans la ligne de son cou, je lui fis une demande :

« -S'il te plaît TaeHyung, joue pour moi.»

Il fit glisser son regard vers moi, plus détaillé que jamais. Et percevant ce vœux coincé à l'intérieur de mes yeux, ne trouvant probablement aucune autre alternative, il acquiesça d'un signe de tête. Il m'entraîna donc lentement jusqu'au piano et nous nous assîmes côte à côte sur le siège. Ses doigts s'approchèrent des notes, les caressant un moment hésitant, puis il commença à jouer. L'air m'était inconnu. Il l'était de tous par ailleurs. C'était le morceau de cette maison. C'était le morceau bleu du lac, les oies sauvages et les souffles du vent sur la plaine. C'était la simplicité et le tendresse de ses doigts redessinant les battements de mon cœur. C'étaient ses mains osseuses et fuyantes. Elles jouaient avec aisance et dévoilait l'âme d'un instrument resté silencieux jusqu'à cet instant. J'y vis la solitude de son enfance, la fuite de son adolescence et la découverte de son présent. J'y vis une lenteur pleine de force. J'y vis le courage et la colère. J'y vis la volonté et la douceur. Et lorsque je relevai la tête, je vis le visage du pianiste. Celui de mes rêves. Celui de ce morceau sans nom. Je m'enfonçai dans les profondeurs de ses iris sereines.

Alors je compris que ma peur n'avait plus aucun sens. Car là où j'avais reconnu l'angoisse de devenir fou, je trouvai la résurrection de perdre la raison. Je ne doutai plus un instant de cette incompréhension infinie. Elle représentait simplement la crainte de me perdre pour toujours.

Mais c'était trop tard.

Le morceau prit fin. TaeHyung se mêla à ma contemplation. Il me détaillait à travers les prunelles, comme je le faisais pour lui. Comme nous le faisions tous deux. Ainsi, de son échange passionnel avec le piano, il posait ses doigts sur ma bouche. Puis il les retira en y laissant le secret de sa musique.

Enfin, du baiser de ses mains à ses notes, je déposai mes lèvres sur les siennes. J'offrai le secret de mes rêves et il me le prit. Il emprisonna mon cœur dans le sien, m'embrassant en retour. Nous nous embrassions avec folie.
Car j'avais sombré. J'avais sombré dans la démence de mon amour pour lui. De mon amour pour TaeHyung.

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