(Another Love, by Tom Odell.)

Certain. C'est sûr que je voudrais écrire. Mais je n'écris plus, moi. Je ne sais plus comment. J'ai perdu cette puissance.

Je sais pas. J'en sais rien, en fait. J'ai pas envie d'y penser. C'était tout noir dans ma tête. J'ai cru que tu allais y mettre de la couleur, peut-être. Ou des papillons. Peu importe, j'ai peur des papillons. Je ne sais plus quoi penser vraiment. Une fille normale aurait souri en écoutant sa musique, elle aurait rougi ou elle aurait souri. Moi, j'suis pas normale. Moi j'ai pleuré. Parce que j'aurais voulu comprendre. J'aurais voulu ressentir, j'aurais voulu savoir. Je suis juste moi. Et je ne comprend pas. Ça ne me définit pas. Ça ne fait pas de moi quelqu'un de mieux. Ça ne fait pas de moi quelqu'un. J'y crois pas en fait. Je ne comprend pas comment tu pourrais m'aimer, alors que je ne suis même pas capable de m'aimer moi même. Je ne suis même pas capable de t'aimer. Je réussis parfois à me convaincre du contraire, mais au fond de moi je le sais. Tu n'es qu'une averse sur une journée sombre, une feuille qui tombe, comme clignement d'oeil. Tu ne fais que passer. Je sais que je vais m'habituer à toi, je vais apprivoiser ton regard, apprendre à aimer nos mains moites entrelacées. Je vais t'avoir pour ensuite te laisser partir, pour une raison ou bien pour une autre. Je sais que je vais avoir mal, je sais que je vais regretter bien des choses. Et je sais tout ça, je sais que j'aurais dû t'écouter. Mais je ne t'ai même pas entendu. J'ai cru être amoureuse. L'amour ça rend pas qu'aveugle. Ça rend sourd, muet, puis ça donne mal au coeur.

Tu deviendras malade de moi. Tu t'en tanneras si vite. Tu réaliseras qui je suis et la gaffe que tu as faite. Tu regretteras comme avec toutes les autres. Parce qu'au fond, toi et moi on le sait, ça aussi. J'suis juste comme toutes les autres. Pas vrai ?

Élora.