J'ai mal à la tête, j'ai mal au coeur, j'ai mal à l'âme. Il y a un vacarme qui règne autour de moi, et j'ai besoin de toi. J'ai besoin que tu me prennes dans tes bras. J'ai besoin que tu me serres si fort que la terre en arrête de tourner. J'ai vraiment besoin de toi. J'ai envie de le crier. J'ai envie de tout jeter par terre. J'ai besoin de toi.

Mais non, maman. Le vacarme autour de moi, c'est toi qui le crée. Tu ne m'aimes pas. Tu ne m'écoutes pas. Tu ne m'entends même pas. Je n'ai pas envie d'avoir des enfants, parce que je n'ai jamais aimé en être un. J'ai peur de devenir comme toi. J'ai peur de détruire les gens avec des mots, j'ai peur de détruire mon propre enfant avec des cris, des paroles blessantes. Je ne veux plus de toi maman. Tu peux partir, tu peux partir avec toute la famille, je m'en contrefiche. Laissez-moi tomber, toute seule au milieu de la rue, allez on se dit adieu aussi; je m'en fous. Tu peux foutre le camp. Rien ne te retiens. Tu rends la vie affreusement laide. Tu rends la musique insensée, sans crédibilité et espoir. Tu rends mes mots lourds et ma conscience insupportable. Tu détruis tout autour de toi, maman. Tu détruis tout et tu prétends essayer de reconstruire. Je n'ai pas besoin de toi, tu n'as pas besoin de moi. J'aurais aimé avoir un repère, tu vois. Quelqu'un dans ma famille, que je vais voir pour parler si quelque chose ne va pas. Mais j'suis seule. Seule, seule. Seule. Étrangère de la famille. Toi même, tu ne sais pas pourquoi tu as fait tout ça. T'as perdu la tête, maman. T'as perdu la tête, l'esprit, la réalité. T'as perdu l'amour, le sourire, le calme, et la vérité. T'as perdu la tête, l'esprit, et maintenant, t'as perdu ta fille.