(Breathe Me, by Sia.)

J'ai rien dit, j'ai rien fait. Mais pourtant, tu sais bien que j'avais terriblement mal. On est où ? Où est-ce qu'on va ? Qu'est-ce qu'on a fait putain ? Où est-ce que j'ai bien pu penser que c'était une bonne idée ? Bordel, c'est quoi ce vacarme ? Pourquoi tout d'un coup, tout va mal ? Dis-moi pourquoi j'ai eu l'intelligence d'être aussi stupide. Je ne sais pas quoi penser. Je ne sais pas, je ne peux pas te déchiffrer. Je ne te connais peut-être pas assez pour ça. Où alors je n'aurais pas voulu que ça change. Pourquoi t'as essayé ? Et putain, pourquoi j'ai parlé. Je veux arrêter d'y penser. Ça ne fait même pas de sens. Je ne sais plus où je vais, je ne sais même plus où je suis rendue. Bon et alors ? Tu as eu le pouvoir de me faire oublier ma douleur pour quelques instants. Pour quelques instants.

Je me demande si tu te doutes de tout, de tout ça. De moi, qui devrait être heureuse, et pourtant qui pleure dans l'ombre de sa chambre. Putain qu'est-ce qui va vraiment pas avec moi ? Pourquoi j'suis pas simplement heureuse pour tout ce bordel qu'on a perdu notre temps à construire ? Ouais, qu'on a construit, pour pouvoir mieux détruire. Tu t'es permis de dépasser des limites que je me créais moi-même, et je ne sais pas si je dois être reconnaissante pour ça. Je n'en voulais pas. J'étais bien moi, triste et artiste. Toi. Toi, tu m'as donnée l'impression d'être plus que ça. Et pourtant, en ce moment, je sais bien que je ne suis rien que ça. Rien que triste, rien qu'artiste. Je suis juste moi, tu sais. T'avais réussi à me faire croire le contraire. Et maintenant, je ne peux qu'être plus triste, pour des choses que j'ai cru être, que j'aurais voulu être. Mais t'es qui putain ? Tu fous quoi dans ma vie ? J'avais pas besoin de toi.

Je veux simplement partir. Tu ne sais même pas à quel point. Pour laisser ce merdier derrière moi, pour oublier ce que je n'ai jamais vécu. Laisser tout tomber, parce que de toute façon, peu m'importe. Je n'ai pas besoin de tout ça. J'en ai marre. Tout est si sombre, comme des œillères devant les yeux, comme un nuage devant le soleil. Tu n'es pas mon bonheur, tu n'est pas ma lumière, tu n'es pas ma saison préférée, ou bien une pluie sur un jour d'été. Tu ne tues pas mes démons, tu les fais seulement taire, pour une minute. Tu n'es pas toi, je ne suis pas moi. C'est un gros mensonge, je te le promet.

"Je t'aime."