Chapitre 4 : La château
En passant cette porte, un souvenir me revenait en particulier avec comme une music box qui tournait tout autours. Le souvenir d'il y a quelques années, lorsque j'avais dix-sept ou dix-huit ans, quand j'avais découvert ce petit jeu qu'est Mogeko Castle. C'était en 2014 ou 2015, je ne souviens pas de la date exacte. Si seulement je me souvenais de la couleur de cheveux que j'avais à l'époque, j'aurai reconnu l'année...
A l'époque, je suivais une jeune youtubeuse qui testait les jeux à la RPG makers. Une jeune fille avec un certain humour, elle aurait pu aller très loin si elle avait continuée. Un jour elle a sortie le premier épisode de son tout nouveau Let's Play : Mogeko Castle. C'est donc parmi ses vidéos que j'ai découvert le jeu.
J'avais été assez surprise de l'apparence de ce jeu, bien qu'il était le remake. Et j'ai vite été charmée.
Jusqu'à que je fus tout aussi surprise de découvrir cette première bad ending. Au moment du jeu, même la jeune fille était littéralement choquée par ce game over. Et moi, qui avait tout écouté par mon casque, je peux vous dire que ça m'avait pas mal chamboulé.
Au début, lors de la première apparition des Mogekos, on comprend qu'ils ne voulaient pas attraper la protagoniste pour faire des crêpes. J'ai déjà mentionnée l'abus sexuel... En clair, ces chats voulaient "s'amuser avec" la lycéenne.
Et j'ai déjà précisé que c'est un peu ce qui se passe lors de cette première bad ending quand on est devant la porte du château, si on choisit le dialogue "trouver un autre chemin". Les Mogekos apparaissent, l'écran noircit, et on entend les sons des bestioles s'en prendre à l'héroïne avec elle entrain de crier et se débattre.
J'ai toujours été sensible pour ce genre de chose. Et ma première réaction n'a pas été très... positive. Plus tard, en jouant moi-même au jeu, je l'ai fait pour compléter les mauvaises fins mais... Dites-vous que j'ai baissé le son au maximum.
Et malgré toutes ces allusions, cela ne m'avait pas empêché d'apprécier Mogeko Castle... Ni de voir plus tard un nouvel let's play sur internet par un vidéaste que j'adorais.
Mogeko Castle a fait partie des jeux qui m'ont marqué.
En tant que bien...
...
Que de mal.
Retour au rêve. Je sortais de mes pensées une fois avoir passé ces foutu portes. C'est sur mes gardes que je regardais les alentours avec une méfiance au cas où que ces chats apparaissent de nul part.
J'essayais de me souvenir de ce qu'il y avait dans le jeu : Le château comptait sept étages, enfin six si on ne compte pas le rez-de-chaussée comme un étage, chacun avec son propre gardien, collectivement connu sous le nom de "Mogeko Spéciaux". Certaines pièces ne sont pas du tout des pièces, mais en fait des "royaumes". Des pièces qui n'en sont pas, en fait. D'après un personnage important qu'on croise dans le jeu, le château serait dans un espace "infini".
Actuellement j'étais dans un grand hall à l'allure digne du château, rempli de portes et avec des escaliers en face des grandes portes menant au premier étage. J'avais oubliée ce grand portrait de Mogeko situé en haut des escaliers. Ca me faisait froid dans le dos.
Mais le plus... perturbant... C'était deux Mogekos en bas des escaliers. Ils semblaient garder l'étage et ne bougeait pas. Il y en avait des comme ça dans le jeu, dans le but de bloquer le passage. En tout cas, qu'ils me voient ou non, ils n'agissaient pas.
Mais pour le moment, il n'y avait pas encore la troupe des bestioles qui me coursait dans la forêt. Je décidais d'ignorer ces deux Mogekos, sans pour autant m'approcher, et je m'avançais vers la première porte située à ma gauche. Elle était ouverte. C'était par-là que la protagoniste passait pendant que les chats se disputaient sur "qui sera sa première fois".
Bon... A y repenser, c'était une scène rigolote quand ils s'insultent et pendant ce temps, la fille passe à coté et quitte le hall. Etonnement, j'en avais le sourire.
"Heh heh. C'est con, un Mogeko." disais-je avant de passer la porte.
Un petit couloir sombre aux couleurs grisonnantes m'emmenaient bien à l'endroit que je connaissais parmi le jeu : La cafeteria. Reliées à la cafétéria, il y avait deux salles remplies de boxes et deux cuisines.
Bon. Dans le jeu, on pouvait croiser des Mogekos qui nous faisaient rien. On pouvait même leur parler. Cependant, bien que la grande salle était vide, j'étais soulagée de ne pas en croiser. Après tout, j'ai appris avec mes rêves loufoques précédents que des évènements hors-univers pouvaient se produire.
Ne voulant pas explorer, je traversais la cafeteria en passant à coté des multiples tables de la pièce pour atteindre la sortie : Une porte à droite qui m'emmenait dans une sorte de salle de stockage remplis de cartons. Une fois à l'intérieur, j'apercevais la porte du fond.
"Si mes souvenirs sont bons, derrière cette porte se trouve cette salle étrange qui provoque la folie. Il suffit que je passe très rapidement et je sortirai derrière les escaliers." disais-je en m'éloignant de la porte que je venais de traverser.
Sauf que...
Je sentis une présence derrière moi.
Et quand je me retourne, presque au milieu de la pièce entourée de carton.
"Mogege."
Un Mogeko était devant la porte.
Aussitôt, je poussais un cri d'effroi. Je m'y attendais tellement pas ! Je ne l'avais même pas entendu passer la porte !
Après avoir reculé de quelques pas, le visage redevenu pâle en fixant ce truc, la bestiole s'exclama en gardant ses bras le long du corps :
"Tu croyais que tu allais m'échapper ?" disait-il.
-T'approches pas !
Je continuais de reculer jusqu'à ce que mon dos cogne le mur juste derrière. Le Mogeko s'approcha lentement de moi, tout en disant :
"Tout compte fait, je ne vais pas appeler mes copains. Tu es seule, je suis seul... Autant que j'en profite, non ?"
-Mais pas question ! Je ne suis pas d'accord ! E-et je ne suis PAS une lycéenne !
-Oh je sais. Tu es bien trop vieille pour en être une. Et un peu trop grosse... Mais... Ca fait tellement longtemps que Moge-tan ne s'est pas amusé avec quelqu'un ! Celle qui est passé avant toi courrait trop vite...
Bien que me traiter de grosse me tiqua, ce qu'il avait dit juste après attira encore plus mon attention. "Celle qui est passé avant toi"... est-ce qu'il parlait de...?
"..."
Cela voulait donc dire que je suis arrivée juste après la lycéenne ? Donc... Que j'étais "après" les évènements du jeu...?
"En fait, non." rectifia-t-il en s'arrêtant devant moi. "Elle s'était cachée dans cette pièce. J'allais détruire le château pour la retrouver mais comme c'était l'heure du déjeuner, je l'ai laissé là. Mais quand je suis revenue, elle n'était plus là !"
La bestiole ajouta ensuite, afin de conclure son monologue :
"Moge-tan a informé tout le château que tu étais là... Alors si tu me fuis, un autre te pourchassera. Encore... et encore... et encore..."
Et merde. Moi qui voulait jouer sur la discrétion, c'était visiblement raté.
Et après avoir lâché un énième "Mogege", le chat prit un élan et me sauta dessus !
"Guaaaaaaaaaah !"
J'étais tétanisée par cette angoisse venant de mon pire cauchemar. Je pouvais fuir par la droite, mais au lieu de ça...
Dans la panique, je me recroquevillais sur moi-même en mettant mes bras sur ma tête, fermant ainsi les yeux, et...
Et...
POOM !
...
Quand j'ouvris les yeux, j'étais encore recroquevillée sur moi-même... avec, étonnement, un seul appui sur ma jambe gauche qui me tenait debout, et ma jambe droite droit devant moi à moitié pliée. Et mon pied était en appui sur...
Le Mogeko littéralement la tête enfoncée dans le mur.
Je relevais immédiatement la tête et le reste de mon corps en écarquillant des yeux.
"Oh merde... J'ai fait ça ?!"
Je baissais ensuite ma jambe pour reposer mon pied à terre. La bestiole resta dans le mur, au corps raide mort. Il y avait du sang qui coulait le long de la fissure craquelée.
Je n'avais même pas réalisé d'avoir levé ma jambe et donné un sacré coup de pied à ce violeur. Mais ça m'avait un peu sauvé.
Je ne restais pas sous le choc très longtemps. Bien que je n'aimais pas faire du mal aux animaux, sauf à un certain ours monochrome, j'avais visiblement moins de pitié pour ces chats à grosse tête.
"Hé ben... J'aurais du faire du foot." marmonnais-je en me grattant la tête.
Et ainsi, sans tarder, je rejoignais la porte au fond de la salle avant de l'emprunter.
Bon... Je vais épargner le couloir qui a suivit, car j'ai fait vite pour m'en aller. Une vrai horreur. C'est une pièce troublante d'un noir absolu, au sol couvert de sang. Dans les airs, des images de Mogekos déformés flottent, et les seuls Mogekos présents dans la pièce sont des Mogekos fous, qui sont couverts de sang. Tout ce que je dirais sur les bestioles en sang, c'est que la seconde bad ending se passe avec eux.
Je n'ai fait que tracé pour revenir dans le hall.
Et c'est en revoyant ce grand hall que je me demandais pourquoi j'étais passé par-là. Sachant que même si les escaliers étaient toujours surveillés par les deux chats immobiles, cela n'a servit à rien.
"J'ai fait le tour pour rien... Bordel que je suis conne, sérieusement." râlais-je avant de me faire un "facepalm".
C'est en réfléchissant ensuite, derrière les escaliers, que je me souvenais du "Mogeko Spécial". Chaque étage a son Mogeko Spécial qui aident la lycéenne. Si ils étaient toujours là...
Ils pouvaient peut-être m'aider. Oui bon je connaissais le jeu, mais c'est bien le Mogeko Spécial du "premier" étage qui donne un couteau à la protagoniste pour tuer les Mogekos qui gardaient les escaliers.
Sa porté était de l'autre coté des escaliers. C'est en faisant mine de rien que je passais devant les Mogekos. Et... Non, ils n'ont pas bougés.
Une fois devant la porte, je l'ouvris après avoir toqué dessus.
La salle avait deux canapés centrés autour d'une table carrée. Le sol est recouvert de feuilles de papier égarées, et il y avait des étagères remplis de... hum, "livres". Il y avait aussi un portrait au milieu de la pièce, une statue en pierre d'un Mogeko et une statue représentant une fille avec des cornes.
Une référence d'un autre jeu de la créatrice de Mogeko Castle.
...
Que je devrais y jouer, d'ailleurs.
Bref. Je fermais la porte derrière moi avant de m'avancer vers la pièce. Le gardien de l'étage était un Mogeko comme les autres. Si mes souvenirs étaient exact, son nom était même "Mogeko quelque peu étrange". Sauf que là... Il n'y avait personne dans cette pièce.
"Je croyais qu'il ne quittait jamais la pièce... Mais merde, alors." marmonnais-je en m'approchant des canapés.
C'est quelques secondes plus tard que je compris pourquoi il n'était pas présent. Une tâche de sang présent sur le canapé éclairait mon point d'exclamation interne.
"Oh oh. Si il y a du sang sur sa place... Alors elle..."
Est-ce que vous vous souvenez quand j'ai dit qu'il y avait deux fins ?
Tuer un ou les Mogekos spéciaux mène à l'une de ces fins. La soi-disant "normale".
Bien que je me sentais comme abandonnée, une question précise arrivait dans mon esprit au point de m'asseoir sur le canapé d'en face.
"Si c'est la fin normale, où elle est devenu un peu la "reine" de Mogeko Castle, pourquoi ces bestioles continuent à être aussi violent ?"
Ceux à quoi, deux réponses plausible seraient logique :
La première, est qu'il y a des Mogekos un peu rebelle. Qui continue leurs obsessions dégoutantes. Car de ce que j'ai compris lors de mes recherches à l'époque, la protagoniste s'empare du château pour en faire un lieu de "paix".
Mais la seconde, la plus probable, serait qu'à l'heure où je me posais la question...
...La lycéenne n'a pas encore atteint la fin du jeu.
Alors je me levais du canapé et je sortis de cette salle.
Mais à peine j'étais de retour pour la troisième fois dans ce hall, une soudaine voix forte résonna dans les lieux :
"ATTENTION ! UN MOGEKO DEFECTUEUX S'EST ECHAPPE AVEC LA LYCEENNE ! SI VOUS TOMBEZ SUR EUX, ATTRAPEZ-LES !"
Vue le grésillement de la voix, je compris qu'elle venait de mégaphone. Même si en levant la tête, je n'en voyais aucun.
Mais j'avais la réponse, au moins.
"Il faut que je sorte d'ici, moi aussi..." marmonnais-je avant de m'approcher des escaliers.
Et que fut mon étonnement quand je voyais que les Mogekos qui gardaient les escaliers n'étaient plus du tout là.
"C'est ma chance !"
Et ainsi, je montais les escaliers et sans regarder cet horrible portrait...
J'atteignais le second étage.
...
Enfin le premier, si on compte celui d'en bas comme le rez-de-chaussée !
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