...

"Ma tête... Aie..."

...

"Où... Où suis-je...?"

Me voilà réveillée, dans le questionnement le plus total. Qu'est-ce qui venait de se passer ? Evidemment, les souvenirs ne mettaient pas longtemps à revenir à la réalité.

Je me relevais difficilement, j'avais l'impression qu'on m'avait marché dessus, j'avais mal partout. Une fois debout, passant ma main contre ma nuque douloureuse, je relevais la tête vers l'environnement différent qui se présentait devant moi.

C'était un grand bâtiment en pierre, avec des portes en bois et des fenêtres vitrées. Et en regardant derrière moi, je finissais par reconnaître les lieux tirés du jeu.

Le roi mogeko m'avait téléporté devant la bibliothèque, du sixième étage... Ou cinquième si on compte le premier comme un rez-de-chaussée.

Je n'avais pas compris. Ayant refusé sa "proposition", il semblait s'être énervé quand il me fonça dessus.

"Pourquoi il m'a envoyé ici, alors...?" me demandais-je.

C'était suspect, mais je ne pouvais pas rester ici à attendre de me faire violer. Heureusement que le roi mogeko n'avait pas profité de mon inconscience... Enfin, je crois.

En me rappelant du jeu, je me souvenais d'ailleurs que la mauvaise fin numéro sept était devant ce bâtiment. Enfin "mauvaise" était un grand mot... C'était la plus belle fin du jeu, d'ailleurs. Dans cette zone, on pouvait parler au Mogeko défectueux et... lui proposer de quitter les lieux ensemble. Ceux à quoi les deux personnes vivent une idylle en s'enfuyant du château.

...

Mouais "belle" n'est pas le mot approprié. Parce que ça parle qu'une adolescente et un chat sont ensemble, quoi. Mais cette fin, bien qu'elle apporte un game over, est la seule vrai happy end.

... Même le roi mogeko réagit perplexe dû à cette fin.

Bref. Après m'être fait un massage sur mes muscles douloureux, je décidais d'avancer. Je passais les portes et j'entrais dans la bibliothèque.

Je découvrais un lieu remplis de livres, d'étagères et de Mogekos. Mais en restant méfiante, je réalisais que les chats jaunes présents étaient trop occupés à regarder des livres. Et le silence était très pesant.

"..."

C'est donc décidée à garder le silence que je m'enfonçais dans ces lieux. Je ne me souvenais cependant plus du chemin à suivre qui menait vers la zone du gardien de ce sixième étage.

Il m'aura fallut plusieurs minutes pour trouver un "chemin" dans ce vaste lieu. Et ça grâce à une porte qui me menait dans une autre pièce remplis d'étagères à livres. Au fond de la pièce, entre deux tableaux de Mogeko, il y avait des nouvelles portes. Celles-ci n'étaient pas présents quand, dans le jeu, on contrôle la lycéenne. C'était le Mogeko défectueux qui le fait apparaitre par magie. Une preuve qu'ils étaient bel et bien passés par là.

"Bon. Je n'ai pas envie de tarder ici." prononçais-je en m'approchant des portes.

Et sans attendre, je passais de l'autre coté.

J'en avais marre d'être ici.

Je voulais me réveiller de ce foutu rêve.

Et me voilà dans la zone du gardien de l'étage. Une bibliothèque plus petite aux murs ressemblant à un ciel nuageux, un sol blanc, des grandes statues représentant des poules blanches et des poussins jaunes comme sous pâtes à modeler et remplis de petites poules avec des Mogekos. Le Mogeko spécial, donc gardien de l'étage, était un Mogeko déguisé en poule. Ce n'est pas une blague. Mogecuckoo, de son vrai nom, avait le visage gai typique de Mogeko, cependant il possédait une différence notable dans son apparence par rapport aux autres Mogekos : son corps était blanc et en forme d'œuf, et il avait des ailes plutôt que des pattes, ressemblant étroitement à un poulet. Au-dessus de sa tête se trouvait également une crète rouge.

Et si je disais "était", c'était parce que comme ses congénères, Mogecuckoo n'était pas présent dans sa pièce. Dans le jeu, il aide la lycéenne et le chat vert à fuir un danger. Il téléporta les deux héros dans une pièce, et fut blessé. Mais je ne serais pas surprise que l'adolescente l'ai aussi achevé.

Mais il y avait un nouveau hic. Quand j'arrivais dans la salle du gardien et qu'il n'était pas là, je me souvenait justement que lui aussi avait téléporté la lycéenne. Et comme avec le gardien de la prison, je n'avais aucun moyen de m'échapper de cet étage.

"C'est pas vrai..." râlais-je d'un ton sec.

Me revoilà bloquée. Encore. Il y avait aucune issue. Je commençais sérieusement à en avoir plus que marre. Mon agacement se changeait petit à petit en colère. J'étais très énervée, si bien que j'en serrais le poing.

"Ca commence SERIEUSEMENT à me casser les couilles !" prononçais-je d'une forte voix. "J'en ai marre de ces trucs à la con, et je ne vais pas rester polie ! Merde, à la fin !"

Cependant, crier ainsi avait attirée les Mogekos de cette partie de l'étage qui, pour l'instant, n'avait pas fait attention à moi. A peine je me retournais que je remarquais que ces chats bloquaient le passage opposé.

"Oups."

Je réalisais ma connerie, si je peux parler ainsi. Voilà une dizaine de ces bestioles désormais face à moi.

"Mogege." faisaient-ils.

Je reculais. Il était hors de question que ces chats me touchent. L'idée de les tabasser avec ma pseudo-force colossale me traversait l'esprit mais le temps que j'en cogne un, trois peuvent me sauter dessus.

En reculant, je percutais l'espèce de trône géant du gardien... en forme d'œuf. Je tombais presque dessus quand soudain...

Clic.

Un bruit.

"Hein ?"

Je me retournais vers l'origine du son, qui provenait du trône. Moi, comme les Mogekos, restaient silencieux sous l'étonnement.

Et sans que je l'en empêche, le bruit recommença avant qu'un craquement s'ouvrit sous mon poids et celui du trône.

"Quoi ?!"

La fissure s'agrandit sous mes jambes avant qu'elle s'ouvre. Il n'aura pas fallu attendre trois secondes pour que je tombe dans la fissure, encore accrochée au trône qui tomba avec moi.

"Mais QUOOIIIIIII ?!"

Ca non plus, c'était pas dans le jeu. A croire que mon cerveau trouvait des solutions pour me sortir des impasses... Je préférais me réveiller dans mon lit, quand même !

...

La suite était floue. Etais-je déjà au dernier étage ou pas encore ? Je n'en savais rien...

...

"Aie... C'est pas vrai...!"

Je venais de tomber dans une pièce qui avait des barreaux aux fenêtres et des chandeliers accrochés aux murs, éclairant vaguement la pièce. Les débris du trône étaient autour de moi et il y avait du sang séché partout parterre.

Moi qui avait les muscles éclatés, j'avais encore plus mal.

"Bordel..." râlais-je en me relevant.

Heureusement, je n'avais rien de cassé. Une fois en état de conscience, je regardais la pièce. C'était celle où le Mogeko-poule avait téléporté la lycéenne et son allié. Et le sang au sol était à lui... Mais aucune trace de lui.

"Sûrement mort, lui aussi." prononçais-je avant de quitter la pièce.

La porte était ouverte, heureusement.

Plus le temps de trainer.

Les minutes qui ont suivit, j'étais dans une série de couloir avec du sang partout. J'avais trop mal pour courir, mais j'accélérai le pas. Surtout quand j'entendis du bruit derrière moi. C'était des voix :

"La voleuse de prosciutto est par-là ! Attrapons-la !"

Pas le choix, j'ai du forcer sur mon corps pour courir. Je suivais les directions du couloir de manière aléatoire, me retournant de temps en temps et voyant mes poursuivant. C'était la première fois que je voyais autant de Mogekos. Il y en avait presque autant que dans ce passage du jeu, quand ils poursuivaient la japonaise.

C'était long... J'en pouvais plus.

J'étais épuisée, mais je ne voulais pas m'arrêter. J'avais les poumons en feu, mon pou se ressentait dans mes oreilles, mes muscles étaient prêts à hurler.

Mais je devais atteindre le bout !

Avant qu'ils m'attrapent !