Chapitre 3 : Bienvenue à l'académie du désespoir
Les couloirs étaient vide.
Ce n'est pas du sens figuré, il n'y avait VRAIMENT rien dans le couloir où j'avais atterri. J'avais beau regarder autours de moi en marchant sur ce carrelage qui faisait du bruit à cause de mes chaussures, il n'y avait rien... Ni personne.
Je ne pouvais pas dire si j'étais dans un étage ou non, je ne connaissais pas le jeu par cœur. Et j'étais bien trop perturbée à me demander où pouvait être ce foutu bracelet. Car si j'étais pendant les événements du jeu et que je croisais un personnage, ça allait être compliquer pour communiquer.
Je parle français, pas japonais.
Enfin, je pensais à un personnage que je pourrais croiser, mais je pensais surtout à l'antagoniste qui pouvait clairement me voir avec n'importe quelle caméra.
Vous savez, l'ours noir et blanc dont je parlais un peu plus tôt.
"...Parce que si il me voit, il n'hésitera pas à me demander ce que je fais là... Si je ne répond pas parce que je n'ai pas compris ce qu'il disait, je sens que je ne vais pas tenir très longtemps... Je ne devrais pas me dire que mourir est la solution pour me réveiller de ce rêve... On sait jamais." voilà mes mots à voix basse remplis de mes pensées.
Et tandis que j'étais dans mes pensées les plus septiques, je continuais de marcher dans les couloirs à ouvrir toutes les portes qui se présentaient à moi. Mais leur contenu n'était pas folichon. C'était que des salles de classes.
Et pas de bracelet...
"Ça suffit ! Il me faut ce bracelet avant que je me fasse découvrir !"
Mon agacement se changeait en colère et en impatience, au point de rester planter dans ce couloir en tapant du pied contre le sol. J'ignorais où j'étais dans les événements du jeu et c'était très frustrant. J'avais envie de continuer mes recherches dans cette école coupé du monde, mais si je tombais sur quelqu'un...
Sa langue allait m'énerver encore plus. C'était un paradoxe, en gros.
Je laissais ma colère se calmer par un soupir. Je redressais ensuite mes lunettes sur mon nez, avant de relever la tête et de regarder à nouveau autour de moi.
Mes lunettes me servaient à rien, ce n'était que des lunettes anti-lumière bleu. Mais... Je les gardais quand même sur le nez.
Et à ce moment, désespérée...
L'espoir envahi mon corps.
D'un regard léger, j'aperçu à l'autre bout du couloir une des caméras présentes accrochée au mur... Et elle avait quelque chose sur elle !
Le bracelet ! Il était suspendu sur la caméra !
Surprise, je me suis mise à courir en direction de la caméra, jusqu'à m'arrêter à une distance plus ou moins proche. Je ne quittais pas du regard ce bracelet à l'allure futuriste avec ses néons bleus.
"Il est là ! Je peux le reconnaître entre mille !" m'exclamais-je, soulagée.
Je levais ensuite mon bras vers la caméra... Mais malgré mes 1m72, j'étais bien trop petite pour l'atteindre. Même en me mettant sur la pointe des pieds.
Frustrée, je lâchais un gros râlement en reposant mes talons à terre. Mais je retrouvais vite mon calme. Me souvenant des nombreuses tables et chaises dans les salles que j'ai visité, j'accouru en direction de la classe la plus proche.
Je revenais quelques secondes plus tard vers la caméra avec une chaise que j'avais en main. Je la posais face à moi avant d'y monter dessus pour retendre ma main droite vers le bracelet. Hélas, la chaise ne me donnait pas la taille idéale pour l'attraper.
Je ne baissais pas les bras. Après un saut pour ne plus être sur la chaise, je me remis à courir en direction de la classe tout en laissant la chaise planté devant la caméra. Je revenais ensuite, soulevant un des pupitres que je posais ensuite face à la caméra.
Une fois posé, je remontais sur la chaise pour ensuite monter sur la table de cours. Je ne regardais pas en bas et je retendais à nouveau mon bras.
J'étais obligé de repointer des pieds mais je réussis à attraper le bracelet. Je ne cachais pas ma joie, une fois en main :
"Yes !"
Contente, je sautais hors de la table d'un bon. Une fois les pieds aux sol, je redressais mon dos en regardant l'état du bracelet. Il semblait intact. C'est donc sans hésiter que je relevais ma manche droite pour ainsi enfiler le bracelet à mon poignet. Une fois fait, je regardais encore un bref instant ses lignes de néons bleutés avant de remettre ma manche en place, ce qui cachait mon bracelet.
"J'espère qu'il marche..." ajoutais-je d'un soupir léger.
Et alors que je me sentais à nouveau apaisé, que je me sentais soulagée dû à cette protection psychologique que me donnait le bracelet traducteur...
Mon bonheur coupa court lors d'un soudain grisonnement provenant de la caméra.
Je sursautais d'un bond avant de subitement me tourner vers la caméra, les grand yeux ouverts.
"Qu'est-ce que- !"
A ce moment, je vis la caméra trembler... Trembler pendant quelques secondes avant de se mettre à bouger. Mais pas bouger comme le ferait une caméra de surveillance classique... Bouger comme le ferait quelqu'un qui était derrière la caméra.
Suivit de soudaines paroles qui suivaient, provenant de la caméra :
"TEST ! TEST ! UN ! DEUX ! CA MARCHE ENFIN ?!"
Prise par la surprise, je refis un sursaut à en reculer de quelques pas tout en me recroquevillant sur moi-même, mais ne lâchant pas mon regard porté sur la caméra. C'était une voix légèrement brouillée, je ne pouvais pas dire si elle était humaine ou non.
En tout cas, le bracelet traducteur marchait. Je comprenais ce que disait la caméra.
Bref. Je vis la caméra bouger frénétiquement, de gauche à droite. Comme si la personne qui la contrôlait rendait l'objet un peu humaine.
Et finalement, la caméra se remit à parler.
"Oh la la ! Ça ne va pas du tout ! Ces gamins m'ont eu, mais ils n'auront pas leur DIRECTEUR !"
Et alors que la caméra semblait parler toute seule, elle finit par être alerté par ma présence. Je vis l'objectif se poser brusquement sur moi, suivit de la fameuse question :
"Attends un peu... Hé ! Qui es-tu, toi ?! Que fais-tu dans mon école ?!"
J'étais paralysée. Je ne savais pas si c'était de la peur, mais j'étais littéralement tétanisée au point de ne pas me demander si l'origine de la voix était l'antagoniste du jeu.
Je ne pensais même pas aux événements. Je n'ai fait que prendre une inspiration de "bouche bée".
Je voyais la caméra bouger de haut en bas, me fixant. J'entendais même l'objectif faire un zoom sur ma personne. Et moi, comme une idiote, je restais planté là avec mes gros yeux ouverts.
"Kh...."
Après cet instant de zyeutage, la voix surgit à nouveau de la caméra d'un ton perplexe :
"Mais je ne te connais pas, toi ! Comment t'as fait pour entrer ici ?! Tu es entré pendant que les autres sont sorties, pas vrai ?!"
-Que... Les autres sont sorties...?
Je finis par reprendre mes émotions. Les mots de la caméra m'avait interloqué. Elle avait mentionné que les "autres" étaient sorties.
Les "autres"... étaient les protagonistes. Et donc, si ils étaient sorties...
Cela voulait dire que j'étais APRES les événements du jeu.
C'est alors que je réalisais autre chose. La caméra avait dit autre chose avant de me remarquer. Elle parlait du "directeur".
"..."
Désolée du spoil, mais l'antagoniste se disait être le directeur de l'école.
Plus la suite :
Que fais-tu dans mon école...
Directeur, école. Les liens étaient simples, et pourtant j'étais encore dans le déni.
"Cela pourrait-il que tu sois..."
Mais mes mots, très basses, attirait à peine l'attention de la caméra. Cette dernière bougeait comme pour faire un hochement négative de la tête avant de dire d'un ton las :
"Ouh lou lou... Quand je pense qu'ils avaient absolument tout, ici... Me voilà bien seul, maintenant..."
-...
-Hé... Attends un peu ! Je ne suis pas seul ! Tu es là, toi ! Je ne sais pas pourquoi, mais tu es là !
-Moi ?!
-Oui, toi ! A qui veux-tu que je parle ?!
J'entendais la voix se grisonner quand celle-ci prit un ton plus fort. J'étais trop perplexe pour reposer la question sur l'identité de ce personnage. En tout cas, ma tranquillité n'a pas duré bien longtemps.
"Enfin bref ! J'ai du mal à te voir sur cette caméra, elle est endommagé ! Viens au gymnase, que je puisse te voir ! Oh, et que je me présente, aussi !"
-...
-Hé bien, as-tu perdu ta langue ? Allez, je ne vais pas te manger ! Rendez-vous au gymnase ! Dépêches-toi, je n'aime pas attendre !
-...
-A de suite... U pu pu pu pu !
C'est sur ce rire que je connaissais que trop bien que la caméra lâcha soudainement. Comme si elle venait de s'éteindre toute seule. J'étais ainsi seule...
Réalisant à peine ce qui venait de ce passer. J'en gardais mon air de tebé surpris.
"Bordel... C'était lui ? Carrément ? Mais..."
Après avoir cligné plusieurs fois des yeux, je baissais ma tête en direction du sol en prenant un air réfléchi. Je pensais en mettant ma main gauche sous mon menton. J'étais trop préoccupé par ce qui venait de ce passer...
"Ça n'a pas de sens... Si les personnages survivant à la tragédie sont sorties, alors il devrait être mort... Mais si c'est lui, comment..."
En pensant à voix haute, je réalisais qu'il y avait une faille et des réponses à mes questions.
Pour spoil la fin du premier jeu : Les héros encore vivants finissent pas battre l'antagoniste qui va se suicider dans ses exécutions. Donc, le méchant est prétendu mort quand les adolescents sortent de Kibougamine. Mais à y réfléchir, il ne l'est pas. Car après la fin du jeu, il y a une mini-scène où on voit l'ours monochrome encore vivant. De plus, c'est à la fin du second jeu qu'on apprend que l'antagoniste a bel et bien été tué, mais qu'il est désormais sous forme d'une... sorte d'intelligence artificielle.
Donc, si j'étais après les événements du jeu, cela voudrait dire que j'avais affaire à cette intelligence...
Mais... Vue qu'il m'a vu...
Alors il m'avait déjà prit en grippe...?
Dans tout les cas, j'étais bloquée à Kibougamine...
Et je devais sortir d'ici.
J'étais dans l'académie de l'espoir.
Ou plutôt...
Dans l'académie du désespoir.
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