Chapitre 6
Toute la journée je suis restée debout devant la fenêtre du salon à attendre que Mr.Clerk sorte de sa maison pour que je puisse enfin aller voir Meredith. En début d'après-midi, il sort enfin.
J'attends sagement qu'il disparaisse au coin de la rue pour ouvrir ma porte d'entrée et m'élancer rapidement vers celle de mes voisins. Vérifiant qu'il n'a pas rebroussé chemin, je frappe à la porte. La voix de Meredith me répond depuis l'intérieur « la porte est ouverte Papa ! ». N'ayant pas vraiment envie de lui signaler qu'il ne s'agit pas de son père, j'appuie sur la poignée et passe la porte.
J'arrive dans un long couloir qui me semble interminable, couvert de parquet sombre au sol et avec des murs recouverts d'une tapisserie bordeaux qui semble dater d'un autre siècle. Voyant au fond du couloir une porte entre-ouverte qui diffuse une faible lumière cependant, je décide de me diriger vers elle.
Je ne suis pas arrivée à la moitié du couloir que la porte du fond s'ouvre à la volée et claque contre le mur. Merde, j'avais oublié que je portai des chaussures à talons, ce qui fait pas mal de bruit sur un parquet et qui m'a lamentablement trahit.
Dans l'encadrement de la porte, baignée d'un halo de lumière, se tient Meredith qui brandit un couteau au-dessus de sa tête.
« Mais bordel, qu'est-ce que tu fais ? Lâche ce truc tout de suite, c'est moi Lilith ! précisais-je.
- Mais qu'est-ce que tu fais là ? demande-t-elle en abaissant son couteau.
- Je suis venue te parler bien sûr ! Tu crois que je me balade ?
- Tu aurais dû me prévenir... Si jamais mon père revient... s'inquiète-elle.
- Alors on se dépêche de causer ! dis-je en me relevant et en me dirigeant vers la porte du fond du couloir.
Aussi rapide qu'un éclair, Meredith passe devant moi et me barre le chemin :
- Qu'est-ce que tu fous ? demandais-je. Pousse toi, qu'on aille s'asseoir pour discuter !
- Je préférerai que nous n'allions pas dans cette pièce...
- Pourquoi ? dis-je tout en essayant de la contourner.
- Ca ne te regarde absolument pas !
Elle m'attrape le poignet avec une force dont je ne l'aurais pas cru capable et m'entraîne vers une autre porte. J'arrive alors dans une autre grande pièce à la hauteur de plafond impressionnante au même parquet sombre et usé et à la même tapisserie bordeaux. Sans réfléchir plus longtemps, je me laisse tomber dans un vieux fauteuil qui produit un horrible grincement.
- Alors qu'est-ce que tu as à me dire ? demande-t-elle sèchement.
- Tu ne m'a certainement pas tout dit la dernière fois. Je suis sûre que tu me caches des choses.
- Mais de quoi est-ce que tu parles ? soupire-t-elle.
- Tu le sais très bien ! Tes histoires d'énergie perturbées dans ma maison.... répondis-je.
- D'ailleurs en parlant de ça, les vibrations sont toujours aussi mauvaises alors j'en déduis que tu ne t'es toujours pas débarrassé de la planche de ouija, continue-t-elle hautainement. L'énergie est toujours perturbée, et ça jusque dans cette maison ! Vraiment, c'est très perturbant, je n'arrête pas de faire des cauchemars à cause de ça alors je te serai très reconnaissante si tu...
- Comment tu ressens tout ça ? la coupais-je.
- Je t'ai déjà dit que ça ne te regardais pas, lance-t-elle.
- Sois intelligente Meredith, si tu ne me dis pas comment tu fais pour ressentir toute ces choses, comment veux-tu espérer que je te crois un jour ? J'en aie déjà parlé à Anya, elle est persuadée que tu as tout inventée, que t'essaies juste de te donner un genre ! Alors merde, tu vas me répondre si tu veux que j'envisage de faire ce que tu demandes !
Sous le coup de l'énervement, je me suis levée. Je contemple maintenant de haut Meredith qui pince les lèvres et semble hésiter. Après une minute de silence, elle ferme brièvement les yeux et commence son récit :
- Je suis un peu particulière. Depuis que je suis petite, je ressens l'énergie qui nous entoure et des sortes de... présences. Pas vraiment des fantômes puisque tout est invisible. Je sens juste des présences bonnes, des présences mauvaises et parfois elles me parlent. Ma mère avait le même don... Bref, quand on a emménagé ici, tout était normal, les présences étaient très calmes. Ensuite ton amie a rapporté cette planche de ouija. Depuis ce jour, tout a changé. Les présences sont bruyantes, violentes et je les entends me menacer. Ça me rend complétement folle et c'est pour ça qu'il faut que tu jettes cette planche !
- Vous avez déménagé parce que tu avais des problèmes dans ton ancienne maison je parie ?
- Comment tu sais ça ? s'énerve-t-elle.
- Ça paraît logique, répondis-je. Qu'est-ce qu'il s'est passé là-bas ?
Meredith baisse les yeux et débite à une vitesse hallucinante sa réponse :
- Il y avait des esprits malfaisants là-bas. Ils vivaient dans notre maison et au bout de quelques jours je n'arrivais plus à leur résister et j'avais de plus en plus de mal à me contrôler et à contrôler ce que je pensais. Un jour, c'en était trop, et je n'ai plus réussi à les empêcher de pénétrer mon esprit alors ils ont pris possession de moi et...
Elle s'arrête, redresse la tête et plante son regard dans le mien avant d'ajouter :
- Je ne sais même pas pourquoi je te réponds. Je n'ai aucune obligation envers toi et toutes ses histoires ne te regardent absolument pas.
Sans prêter attention à ce qu'elle vient de dire, je poursuis :
- Meredith, qu'est-ce qu'il s'est passé là-bas ? Et ta mère, qu'est-ce qu'elle...
- SORS D'ICI IMMEDIATEMENT ! hurle-t-elle.
Refusant de bouger, elle m'empoigne le bras et me pousse vers la sortie. Elle me force à remonter le couloir, ouvre brusquement la porte d'entrée et me pousse dehors. Manquant de tomber du haut des marches du perron, je me rattrape de justesse.
« Ne reviens surtout pas » lance-t-elle avant de reclaquer la porte derrière moi.
Trainant les pieds et perdue dans mes pensées, je regagne ma maison.
Une fois chez moi, j'hésite entre deux options : soit je téléphone à Anya et je lui raconte tout au risque qu'elle me prenne pour une tarée parce que je crois Meredith, soit je garde tout pour moi et malgré l'interdiction de Meredith de retourner chez elle j'essaie d'en savoir plus d'une manière ou d'une autre.
Bien entendu, je meurs d'envie de tout révéler à Anya, mais ce n'est peut-être pas la meilleure des idées. Une idée lumineuse me vient alors à l'esprit : si Meredith ne veut rien me dire de plus, son père pourrait très bien s'en charger. D'accord, le fait qu'il veuille bien me parler peut paraître assez improbable mais qui ne tente rien n'a rien. La prochaine fois que je verrai Mr.Clerk, je lui parlerai.
Bonjour, bonsoir !
Je suis très contente de vous présenter mon sixième chapitre !
Oui, il a mis du temps à arriver, mais quand ce n'est pas moi qui n'est pas le temps d'écrire, c'est WattPad qui m'empêche de publier. Véridique, ce chapitre est prêt depuis samedi dernier mais à chaque fois que j'essayais de publier le site plantait. Du coup, je suis restée avec mon chapitre sans pouvoir rien publier. Et il semblerait qu'aujourd'hui cela fonctionne à nouveau !
Je souhaite de bonne vacances à celles et ceux qui en ont en ce moment et sinon une excellente journée à celles et ceux qui doivent travailler.
A bientôt,
Raven.
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