
Chapitre 13
- Merde, fermé.
Je me retourne vers Anya, au cas où elle aurait une solution, au cas où par miracle elle saurait comment ouvrir une porte fermée sans en avoir la clef. La voyant rester sans réaction, je demande :
- On fait quoi alors maintenant ?
- Soit on défonce la porte, soit on ressort et on cherche une autre entrée, répondis-t-elle.
- Si on défonce la porte, on va se faire choper. On ressort, grouille toi.
Je tourne donc immédiatement les talons et traverse en sens inverse la cave. Mais arrivée devant le soupirail, une question cruciale me traverse l'esprit : comment on l'atteint ? Il est beaucoup trop haut pour qu'on s'y hisse en sautant.
Avant d'avoir eu le temps de poser la question à Anya, je la vois qui soulève un carton étiqueté « livres ».
- Mais bordel, qu'est-ce que tu fous ? C'est pas le moment de déménager le sous-sol ! râlais-je.
- Débile, comment on atteint le soupirail sinon ? répondit-elle.
Bien vu. Je m'écarte donc pour la laisser passer et pour qu'elle pose son carton sous l'ouverture. Elle s'écarte sur le côté, me fait une petite révérence et lâche un « à toi l'honneur » un tantinet moqueur.
Sans faire attention, je grimpe sur le carton, lève les bras et pose mes mains sur le bord du soupirail pour commencer à me hisser dehors. Une fois ma tête passée à l'extérieur, je m'agrippe aux touffes d'herbe pour sortir complétement. Assise dans le gazon humide, j'appelle Anya pour qu'elle remonte à son tour.
En l'attendant, je me remets en quête d'une entrée potentielle. Cette maison est une vraie forteresse. Tous les accès ont l'air fermé. Meredith et son père ont tout prévu pour qu'on ne puisse pas y entrer.
- Je vois pas par où on pourrait entrer, dis-je à Anya.
- Idiote, parle moins fort, on va nous entendre !! fit-elle remarquer.
Toutes les deux, nous contournons la véranda. Je continue d'avancer dans la pénombre mais Anya me tire par la manche :
- T'es aveugle ? chuchote-t-elle énervée.
- Quoi ?
Je regarde dans la direction qu'elle pointe du doigt et ne voit rien d'autre que les fenêtres de la véranda.
- Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? On va pas péter une fenêtre pour rentrer ! dis-je.
- Tu vois pas ?
Je fais non de la tête et en soupirant, elle s'avance vers la fenêtre.
- C'est une moustiquaire, dit-elle en sortant un couteau suisse de sa poche. Donc, on peut très bien la craquer !
Joignant le geste à la parole, elle enfonce le minuscule couteau dans la gaze et crée une grande ouverture. Elle le referme et le range soigneusement dans sa poche. Pour une fois, elle s'engage la première. Je la vois poser ses pieds sur le rebord de la vitre puis disparaitre de l'autre côté. Je ne réfléchis pas trop et la suit à l'intérieur à mon tour.
Je pose mes pieds sur le carrelage immaculé de la véranda et lève les yeux. Des meubles passablement vieillots nous entourent et des vases de fleurs séchés sont disposés un peu partout.
- Beurk. Ils ont vraiment des goûts de merde.
- Ta gueule Anya.
Je m'avance dans la pièce et elle me suit. Je me dirige immédiatement vers la porte de la véranda, il n'y a plus de temps à perdre. Un grand bruit retentit à l'étage. Comme si quelqu'un venait de renverser un meuble. Je me retourne vers Anya.
- D'après toi est-ce que...
- On continue. On a commencé, on termine. Tu l'as dit toi-même ! répond-elle.
Je tourne donc la poignée de la porte et arrive dans ce qui est probablement leur salon si j'en juge par le vieux sofa qui trône au milieu de la pièce.
- Sors ta lampe, on voit quedal ! dis-je à l'adresse d'Anya
Le faisceau de la lampe perce dans la pénombre et nous essayons d'avancer tant bien que mal.
- Tu penses qu'on devrait monter à l'étage ou rester en bas ? demande Anya.
- Faut aller à l'étage. C'est là qu'est Meredith !
- Tu penses pas qu'elle aurait pu descendre ?
Alors que je m'apprêtais à rentrer dans le couloir, je m'arrête. Et si Anya avait raison après tout ? Si Meredith descendais et qu'on se retrouvait face à elle ?
- Tu sais où est la cuisine ? demande Anya.
- Au fond du couloir je crois, répondis-je en me rappelant la brève fois où j'avais réussi à entrer dans cette maison.
Anya passe donc à côté de moi, me bousculant un peu au passage et fonce vers le fond du couloir. Je reste un instant indécise, perdue dans mes pensées avant de réaliser qu'il ne faut absolument pas qu'on se sépare. Je me dirige donc à mon tour vers le fond du couloir. Quand j'arrive dans la cuisine, je découvre Anya fouillant en silence dans les tiroirs.
- Qu'est-ce que tu fout ? On cherche Meredith et elle se cache pas dans un tiroir, fis-je remarquer.
- Merci bien, je suis pas conne, répondit Anya.
- Mais alors pourquoi est-ce que tu...
Je n'ai même pas le temps de terminer ma phrase. Anya s'est retournée vers moi en brandissant victorieusement un couteau de cuisine énorme.
- T'es malade !! dis-je. On vient pas buter Meredith, on vient l'aider ! Range ça !
- Jamais ! Si jamais elle se déchaine contre nous, on fait comment, hein ? On se laisse égorger ? Ah bah bravo, quelle excellente idée ! Il faut qu'on ait au moins quelque chose pour nous défendre au cas où elle...
Je lui plaque la main sur la bouche. J'ai entendu les marches de l'escalier grincer. Anya m'adresse un regard furieux. Mais mon oreille ne m'a pas trompée : il y a quelqu'un qui descend les marches. Merde il faut qu'on se cache et vite. Paniquée je regarde autour de moi pour trouver une cachette.
Anya a encore été plus observatrice que moi : elle a repéré un cagibi dans le fond de la cuisine. Elle tire précautionneusement la porte pour ne faire aucun bruit, me pousse à l'intérieur, entre à son tour et pousse à nouveau la porte. Sa torche est maintenant éteinte et on se retrouve plongées dans le noir le plus complet et coincées entre des balais et des produits de nettoyages.
Je n'entends plus les bruits qui provenaient de l'escalier. La personne a dû arriver en bas.
- Y a quelqu'un ?
Je reconnais la voix de Meredith et elle est beaucoup trop proche à mon goût. Ça ne m'étonnerai pas qu'elle soit dans le couloir ou même déjà dans la cuisine.
- J'ai cru entendre un bruit. Est-ce que quelqu'un est là ?
J'ai l'impression que des heures s'écoulent. Le silence reste de plomb. C'est à peine si j'ose respirer. J'ai tellement peur de faire le moindre bruit et d'attirer l'attention sur nous...
- C'est encore vous n'est-ce pas ? Je ne sais toujours pas qui vous êtes. Mais ça ne vous suffit donc pas de me hanter la journée ? CESSEZ DE HURLER DANS MA TÊTE !!
Les pas se font précipités, les marchent de l'escalier grincent à nouveau. Meredith est remontée.
Bonjour, bonsoir !
J'ai fait un effort, ce chapitre est arrivé plus rapidement !
J'espère que vous avez aimé tout ceci. A tantôt pour le prochain chapitre,
Raven.
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