II
L'herbe crissait sous ses pieds, et une fine buée se formait peu à peu autour de lui. Le jeune homme ne pensait pas qu'il pouvait faire aussi froid durant cette période de l'année. Il avait tenu à toujours suivre un calendrier, et ne jamais perdre le décompte des jours. Ces derniers se révélaient parfois interminables, si en plus il perdait le fils, Maël était sûr de perdre la raison.
La forêt n'était pas très dense, le froid ayant déjà ravagé une bonne partie de la flore. Seules les ronces et quelques maigres bosquets envahissaient les alentours. L'air était humide, et malgré les rayons lumineux qui traversaient le feuillage, l'atmosphère semblait être gelée. Maël frissonna lorsqu'une goûte de pluie perla le long de son cou, et s'empressa de quitter les bois au plus vite. Il espérait qu'il fasse un peu moins frais dans le centre commercial, et surtout moins humide. Le jeune homme marchait rapidement, tout en prenant à garde à ne pas faire trop de bruit. Son cœur battait à tout rompre dans ta poitrine, tellement fort qu'il avait l'impression que ce dernier allait exploser. Il ne cessait de jeter des regards autour de lui, guettant le moindre mouvement, la moindre silhouette. Il ne savait pas vraiment ce qu'il redoutait de croiser. L'extérieur n'était pas sûr, c'est ce qu'il avait conclu au bout de ces trois dernières années. En revanche, il ne pouvait pas y échapper.
Maël marcha presque une heure, avant de pouvoir enfin voir la lisière. Il distinguait à travers les branches de vagues formes rondes, parfois carrées, ou encore des plages bétonnées par endroit. Le centre ne devait pas être loin. Le brun remonta son sac sur ses épaules et accéléra le pas, assez satisfait d'avoir son objectif en vue.
C'est alors qu'un craquement résonna dans la forêt.
Il s'arrêta brusquement, aux aguets. Ses yeux courraient autour de lui, détaillant chaque recoin qu'ils pouvaient. Il ne voyait rien, ce qui n'était pas pour le rassurer. Le jeune homme n'avait pas rêvé, quelque chose rôdait dans les parages. Maël sortit la lame de sa poche, qui luisait d'un éclat brillant au milieu de la bruine. Un deuxième craquement se fit entendre, nettement plus distinct. Celui-ci, fut suivi d'un éclat de voix, et d'une ribambelle de bruits indiscernables. Le concerné se jeta derrière un tronc d'arbre couché, assez grand pour le cacher plus ou moins convenablement.
Il entendait le tapage se rapprocher doucement, tandis qu'il percevait de mieux en mieux les voix, à tel point qu'une conversation finit par atteindre ses oreilles indiscrètes.
– Le centre est encore loin ? Fit une voix féminine
– Mais non, arrête de râler tu veux, répondit une autre, cette fois-ci masculine.
– On dirait un vieux couple à vous disputer comme ça, lâcha un autre membre du groupe.
Maël risqua un coup d'œil, et se rendit compte que le cortège était plus éloigné qu'il ne le pensait. Le silence du bois semblait amplifier n'importe quel bruit osant troubler son calme. Il vit quatre personnes, traversant d'un bon pas les ronces et le tapis de feuilles mortes. Ils se dirigeaient vers l'est, longeant la lisière de loin.
– Ma lampe est presque à plat, il faut absolument qu'on trouve des piles, reprit la voix précédente
– On va les trouver tes foutues piles ! Ne commence pas, ronchonna une autre, beaucoup plus grave.
– Taisez-vous bande d'imbéciles, vous allez attirer toute une bande de tarés à crier comme ça, ordonna l'homme brun en chef de file.
– Je te dis qu'on les a semés, arrête de t'inquiéter Evans, ça finir par te tuer un jour, fit la voix féminine.
– Et toi c'est ton manque d'inquiétude qui te tuera.
Maël ressenti un léger malaise à l'évocation des infectés rodant dans les parages. Le cortège semblait avoir échappé à un groupe non loin d'ici, ce qui ne rassura pas le jeune homme. Ces derniers semblaient aussi se rendre au centre commercial, ce qui ne lui facilitera pas la tâche non plus. Depuis la catastrophe biologique qu'avait déclenché le virus, même les personnes saines s'entre-tuaient. Parfois pour de la nourriture, pour la survie, ou même par peur. Le virus était incroyablement virulent et infectieux, sans compter sa dangerosité hors du commun. Sa réputation était telle, qu'elle avait plongé la population dans une paranoïa meurtrière. Les maisons étaient fermées à doubles tours, les voisins s'observaient depuis les fenêtres, attendant de voir qui serait infecté en premier. Dès lors, Maël s'était retrouvé complètement exclu de la ville, doutant de pouvoir survire au chaos qui régnait dans le centre, là où la nature humaine se dévoilait au grand jour. Le jeune homme savait mieux que quiconque les effets de la peur, et de l'instinct de survie sur une personne : ils la transforment en animal sauvage, loin des civilisations construites il y a si longtemps. Maël espérait donc ne pas tomber sur la bande qu'il venait de croiser, sachant pertinemment ce qu'il pourrait arriver.
Peu à peu, le brouhaha se fit lointain, et lorsqu'il risqua un coup d'œil hors du tronc, il ne vit qu'un petit point gris se mouvant au loin. La petite assemblée se dirigeait plus au Sud, et par chance, attraperait la zone industrielle de l'autre côté.
Ce dernier se releva, et râla en constatant la terre humide qui lui collait à présent aux genoux. Il frissonna de plus belle, avant d'enjamber l'arbre mort, et de se remettre en route.
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bonjour, bonsoir, ça va ?
Voilà le deuxième chapitre, pas encore beaucoup d'actions je vous l'accorde, mais ça va venir, ne vous inquiétez pas :)
N'hésitez pas à laisser votre avis sur cette histoire, me dire ce que vous en penser, ça me fait toujours très plaisir :D
Elanore.
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