Je suis toujours focalisé sur mes cours,
Clopes de vers, je gratte deux textes par jour.
Y prennent vie haine et volontarisme,
La guerre n'en est pas à son paroxysme,
Mais j'ai le nez dedans. Et puis j'y reste,
Assis dans cette vie je déteste.

Ma poésie en pâtit, ce pauvre, jeune enfant,
Qui n'attend qu'une occasion pour être grand,
Franc, pour se tourner vers le ciel de liberté,
Rimbaud, attends-moi, je veux t'accompagner !

Mes textes scolaires n'ont que peu de valeur,
Partant perdants à la recherche du bonheur,
C'est ainsi que, versifiant, je me contient,
De marraver ma filière à coups de poings !
Mais j'en ai marre en effet, des redondances,
Mes vers se ressemblent tous dans leur absence !

Et le petit poète qui existe en moi,
- Je le sens bien là, trépignant de son pas -
Aspire à franchement déchirer ses chaînes,
S'affranchir pour les laisser choir, molles,
Se libérer de tous les liens de l'école,
Faits de feuilles et de paroles malsaines !

Et à s'en aller, heureux, partout où il peut,
Enjoliver le monde, tout seul ou à deux,
En monter la force et la profonde beauté,
Tissée de vrai, de rêve et de réalités !

Qui dit poème sur l'école dit poème scolaire,
Qui dit regard au ciel dit envolée littéraire !
Enfin bref, j'aime trop ça oui, j'aime trop la poésie,
Je m'y suis trouvé pour le restant de ma vie !

Thibault Desbordes.