Lions, je tente de vous porter dans ce poème
Un regard de paix autant que de haine,
J'essaye de ne penser que par moi-même,
Je l'avoue, il faut encore que je m'entraîne...

Votre armée mord comme autant de tiques latents,
Narquois, vous faites sentir la présence de nos absents,
Vous mordez nos chairs, nos âmes, nos lignes et nos traits,
De l'espoir de tous, vous faites des regrets !

Malgré tout, vous ne le faites pas de votre plein gré,
Ce n'est pas vous mais l'Éducation qu'il faut blâmer,
Vous, Lions, n'êtes que le reflets de nos pensées,
Boucs émissaires pour les humains de la S incarcérée.

Mais bordel, que d'inutiles souffrances !
Certains en viennent à lorgner les absences
Inutilisées sur leurs cahiers de correspondances...
Votre monde est froid, toute joie est démence.

En réalité, vous n'êtes que purs symboles,
D'une psychologie où la haine découle de l'école.
Il faut se l'avouer, je suis consterné de vous l'anoncer,
Mais, Lions, c'est moi qui vous ai engendrés.

Je vous ai bâti sans m'en apercevoir, pièces par pièces,
Mon inconscient à oublier d'en compter les caisses...
Vous avez émergé de mon âme sur mon papier,
Et, dans les reflets de l'encre, je vous ai créés.

Lions, mon point de vue sur vous est ambivalent,
Vous êtes créés d'ambiguïtés, vous valez l'équivalent
D'une tonne de haine, d'un quintal de hurlements,
Chorale de l'inerte, vous vivez dans mon vivant.

Vous êtes pressions, la haine me fait tenir,
Sans votre aide malsaine j'aurais peur de faillir,
Par inadvertance, vous alimentez mon courage,
Par inadvertance ou par conscience ? Quelle rage !

Je vous nomme mes démons personnels,
Démons que je retrouve dans chaque parcelle
D'humanité, de gentillesse et de bonté,
Que je suis toujours capable de dépenser.

Démons personnels ? Ils n'ont pourtant rien d'intime,
Horlas aux heures perdues, théoriciens de la déprime,
Ils sont en tous, en toi, en S et même au-delà...
Ils sont partout, et partout méritent un combat !

Thibault Desbordes.