Je n'écris pas pendant les vacances.
En effet, jamais. Je n'y pense pas,
Je n'ai pas besoin de cette délivrance,
- Même si j'en ai envie, quelquefois.

J'en suis pourtant aux vacances de pâques,
Avec tous ceux de cette chère zone C,
Mais cette fois-ci, le cessez-le-feu attaque,
Alors je n'arrête pas de bosser !

Je travaille et noircis mes feuilles d'écrits,
Les pages s'emmêlent dans mon esprit,
Vers scolaires ou scolarité versifiée,
J'hésite, il faudrait aller vérifier...

Sur le terrain, sur place, sur le champ de bataille,
Se prendre les entailles, marcher sur les entrailles
Des cartouches de la mitraille, voir les revenants, tombés
Au champ d'honneur du labeur, sur le parvis du lycée !

Aller chercher un sens à ce lieu, en saisir les souvenirs,
Les soupirs où suppure de peur chaque devenir,
À ce lieu, où la décadence dégrade les âmes en peines,
Qu'éprennent de folles envies de chair humaine !

Les âmes geignent sous la guerre qu'on leur enseigne,
En proie à la pression très précisément causée
Par l'Éducation, cette belle valeur qui aujourd'hui saigne,
J'en ai marre, j'en souffre, j'écris pour me défouler !

Thibault Desbordes.