Glas Bepred, Bois-Jagu
Et le vent cingla parmi les embruns de feu,
Ils étaient cinq marins, pèlerins du mieux,
Déchirés comme leur vêtement de toile,
Vite, vite, hissons chaque voiles !
Et le bâtiment percuta l'univers,
Perdu, abîmé au loin dans cette mer
Ardente, brûlante, apocalyptique,
Ils étaient cinq humains, réduits à des moustiques !
Au son des rafales de vents,
De la musique des gréements,
Leur navire grinçait des dents,
Se délitait en craquements...
Mais ils étaient cinq. Cinq frêles moustiques,
Aussi fort et tendus qu'autant de briques,
Volontaires marins de plein océan,
Ils voulaient rentrer chez eux, et rentrer vivant !
Le lointain leur sembla à portée de bras,
Qu'ils tendaient, tendaient, mais ne saisissaient pas,
Pourquoi se perdre quand on n'a rien donné,
Cap sur le bout du monde, à perpétuité !
Et sur la proue, un loup était représenté,
"Glas Bepred, Bois-Jagu" y était gravé.
La proue tourna, sembla se démancher,
Mais tint, grâce à la force de la liberté !
Thibault Desbordes.
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