Enjeux, visées
Au fil des textes, enjeux, visées,
Au fil des jours ; en joue, tirez,
Au fil du rouge et du noir, ou bien du vert,
Tu te bouge contre le désespoir, en vers.
Tu dresse le couvert de la vie,
Tu la sers oui, elle t'a asservie,
Elle ou toi ? Les deux, sans doute,
Clairvoyance que mes larmes floutent.
Pendant ce temps-là, je me charge des verres,
Dans ce monde où l'adroit viens de l'envers,
Du subtil, servile voleur de valeurs,
Sans cœur, non, l'adroit ne fait pas le bonheur.
La couverture de la nuit plane sur tout ça,
On n'est plus que des hommes, ou on ne l'est pas,
Des serviteurs, des femmes de chambres,
Mais sous bien des cendres brille toujours l'ambre.
Mes lignes libres sont déchiquetées,
Toutes bleues et toutes piquetées
De rimes ; feuille blanche sur un bureau blanc,
Parfum d'hôpital ; je travaille à mes dépends.
J'en ai un peu marre, à vrai dire.
Un peu marre, un peu en train de mourir
À médire mon présent en espérant l'avenir,
Il tarde à venir - un mois -, mais se fait sentir...
C'est pourquoi j'attends avec force patience,
À bouffer des vers, à bouffer des sciences,
Que serais-je, moi, sans la poésie ?
Rien. Et tout serait déjà fini.
Que serais-je, sans être moi ?
Rien. Ou plutôt je ne sais pas.
La vie roule, coule et me coûte déjà,
Elle s'est assise à ma table. Elle est là.
Thibault Desbordes.
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