POV Calum

Je ne trouve pas le sommeil. Dès que je ferme les yeux je rêve de ce cadavre enterré dans le jardin d'Ashton. A chaque fois je me prépare à voir son grand-père, mais dès qu'on creuse, je me retrouve à faire face au visage mort de Pearl. Ses pupilles ne sont plus blanches mais noires et ses iris gris brillent comme jamais. Ses yeux semblent en vie, elle semble me voir. Pourtant elle est morte. Michael n'a de cesse de pleurer et Ashton me crie que c'est de ma faute. C'est moi qui l'ai tuée.

Voilà ce qui résonne dans ma tête depuis quelques heures maintenant. Je suis responsable de la mort de Pearl , moi qui voulais la protéger...

Je me redresse dans mon lit, frottant mes yeux fatigués avant d'observer mon bureau sur lequel je vois briller les billets d'avion pour Londres. Est-ce vraiment une bonne idée cette diversion ? J'ai peur qu'il ne se passe quelque chose pendant mon absence, peur qu'Elfie ne s'en prenne à Pearl comme elle s'en est prise à Cyann. N'y a t'il pas un autre moyen ?

Mais après plusieurs minutes de réflexion, je dois me rendre à l'évidence. On ne peut se cacher d'une personne comme Elfie. Quoi qu'on choisisse de faire, elle pourra toujours s'en prendre à Pearl. Non, nous n'avons pas d'autre choix que de l'obliger à disparaitre.

Je soupire et tente de me rendormir, mais désormais mes pensées sont braquées sur Londres. Que vais-je trouver là-bas ? Si j'en crois Otalia je devrais trouver des réponses à certaines de mes questions, bien que j'ignore lesquelles. Dire qu'à la base je comptais y aller seulement pour retrouver Barton et déposer des fleurs sur la tombe de Mali, aujourd'hui tout semble différent, comme si un engrenage s'était lancé sans qu'on puisse l'arrêter. Est-ce ça de grandir ? Avancer sans avoir le droit de reculer ?

J'y suis enfin.

Comme un point de non-retour.

Comme une page qui se tourne à jamais.

*

Je creuse toujours plus profondément, il n'y a rien sous cette terre, pas un seul corps, seulement de la poussière, de l'herbe et du sang séché qui virevolte autour de mon visage en sueur. Je suis seul, je dois trouver la solution tout seul, quitte à m'ensevelir sous cette terre souillée. Que vais-je trouver ? Qu'est-ce que je cherchais en vérité ? Je continue de creuser lorsque j'entends Michael m'appeler. Il est au-dessus de moi, il m'appelle à l'aide mais je suis trop profondément descendu pour remonter. Alors je l'observe, il pleure. Je ne sais pourquoi et à peine ai-je réfléchi à une idée pour grimper qu'Elfie apparait derrière lui, lui tranchant la gorge avant de laisser son corps s'effondrer sur moi. Je ferme les yeux mais bizarrement ce n'est pas un corps que je sens sur moi. C'est de la terre. Elfie rebouche le trou sur moi, m'enterrant avec Michael. J'hurle, avale de la terre et de la poussière alors que je ne peux bientôt plus ouvrir les yeux. Je suis pris au piège et alors que je tente de remonter, quelque chose m'attire plus bas encore.

« Non ! Pas mon fils ! Pitié ! »

Qui est-ce ? Je baisse la tête et regarde le sol se dérober sous mes pieds. Quelqu'un me tire.

Pearl.

«- PEARL ! »

Je me redresse en sursaut, mon cri m'ayant réveillé et j'ouvre les yeux sur une vive lumière. Est-ce enfin le jour ? Je déglutis et manque de vomir en voyant mes volets fermés, comprenant que la source de lumière provient en fait de mon lustre au-dessus de ma tête.

Quelqu'un a pénétré dans ma chambre pendant que je dormais. Je déglutis et ouvre un de mes tiroirs à la volée, en sortant un couteau. Peut-être l'inconnu ne sait pas que je suis réveillé, c'est mon unique chance. Je suis encore chamboulé par mon rêve, un étrange gout de terre envahi ma bouche pâteuse mais je ne m'y attarde pas, je veux savoir. Je garde le couteau en avant, prêt à bondir si j'en ai l'occasion et m'avance vers la source du bruit. Ma salle de bain.

Qu'est-ce qu'il peut y avoir d'intéressant à voler dans une salle de bain ? Mon cœur se met à battre à tout rompre alors que j'approche ma main de la porte entrouverte. Quelqu'un fouille dans mes placards. Peut-être est-ce un domestique, peut-être est-ce Michael qui a besoin de médicaments pour sa sœur. Cependant il m'aurait réveillé. Non, je suis certain que c'est quelqu'un qui est venu pour nous tuer.

Je ne dois pas le laisser faire.

D'un geste j'ouvre la porte et brandit mon couteau dans les airs.

Avant de le lancer à plusieurs mètres de moi lorsque mes yeux croisent les pupilles fantomatiques de Pearl, ses yeux bougeant en tous sens alors qu'elle a senti un danger la guetter.

« -Pearl ?! –Dis-je sous le choc alors que ses yeux se bordent de larmes- Mais merde qu'est-ce que... Tu m'as fouttu la trouille !

-C...Calum c'est vous ? –Ses mains lâchent le gant qu'elle était en train d'humidifier- J...J'ai entendu une porte s'ouvrir et ce bruit derrière moi, je...

-Ne refais plus jamais ça ! »

Je l'attire fermement dans mes bras et sans réfléchir dépose mes lèvres sur les siennes, comme si mon baiser pouvait la rassurer. Ses mains tremblantes entourent mon visage avant de se nouer dans ma nuque, me serrant contre elle.

« -Pourquoi es-tu là ?

-Je n'arrive pas à dormir, Michael ronfle –Dit-elle timidement- Alors je pensais venir dormir avec vous et... Et quand je suis rentré je vous ai entendu vous débattre dans votre sommeil. J'ai compris que vous faisiez un cauchemar alors j'ai allumé votre lumière, pensant que ça vous réveillerait, mais vous avez continué à geindre. D...Donc je suis parti chercher quelque chose pour vous rafraichir.

-Tu aurais dû me réveiller !

-Je ne voulais pas vous faire peur.

-Sauf que là tu m'as fait plus que peur espèce d'idiote.

-Pardon Monsieur...

-Ne m'appelle plus Monsieur –Dis-je en déposant un baiser sur ses lèvres entrouverte- Tu sais bien que tu n'es pas ma domestique, ni même la domestique de qui que ce soit. »

Elle hoche la tête avant de tâtonner dans l'évier à la recherche du gant, m'obligeant à retourner me coucher alors qu'elle me rejoint sur le lit, déposant le gant humide sur mon visage.

«- Pearl tu sais que c'est ridicule, je ne dors plus maintenant.

-Je pensais que ça vous ferait du bien –Dit-elle me laissant tomber le gant à la figure, un tantinet vexée-

-Ce n'était qu'un cauchemar.

-Je vous ai entendu crier mon nom –Dit-elle en fixant le mur face à elle- Avez-vous fait un cauchemar me concernant ?

-J'ai rêvé que tu étais morte. C'était si réel... -Je déglutis et caresse sa joue- Mais je suis heureux de voir que c'était bel et bien un cauchemar.

-Avez-vous peur ?

-Tu n'as pas peur toi ?

-Si, mais bizarrement je me sens mieux dès l'instant où je sens votre présence. Et ce depuis que je vous ai rencontré –Sa main cherche mon visage et je l'aide à s'y diriger- C'est un simple pressentiment qui m'a lié à vous.

-Celui de faire du thé ?

-Non ça... Je le tenais d'une source –Elle sourit en coin-

-Tu remercieras ta source pour moi ?

-Promis –Elle sourit et se penche pour m'embrasser alors que je me dirige moi-même jusqu'à ses lèvres pour l'aider- Je vais vous laisser dormir.

-Non reste ici, au moins pour cette nuit.

-Et si Michael nous voit ?

-Je m'arrangerais avec lui –Dis-je en l'empêchant de s'en aller- Reste Pearl. Tu disais que tu voulais que je me sente mieux et c'est le cas quand tu es avec moi. Alors reste.

-Est-ce comme ça que ça commençait avec Cyann ? Lorsqu'elle vous rejoignait dans votre lit ?

-Tu n'es pas Cyann. »

Ceci étant dit je la tire contre moi, la faisant s'allonger sur mon corps alors que j'éteins le lustre au dessus de nous, nous plongeant dans le noir. Enfin... J'imagine qu'elle n'aura pas perçu la différence.

Mes doigts s'enroulent dans ses longs cheveux qui tombent en cascade contre nos deux visages. C'est si doux et je me sens flotter bien loin de mes cauchemars à présent. Je sais que dans la vie réelle je pourrais la protéger, je le lui ai promis.

Délicatement je descends mes baisers jusqu'à son cou, prenant soin d'observer sa réaction. Elle pourrait me repousser, mais au lieu de ça elle penche sa tête de côté, me donnant accès à sa peau que je m'empresse de gouter.

«- Si Michael débarque –Commence-t-elle timidement-

-Je suis mort je sais –Dis-je entre deux succions contre son cou- Mais je me sens bien là avec toi, je ne pense à rien d'autre. C'est tout ce que je demande.

-Vous continuez à vous torturer l'esprit avec vos questions ?

-Je pense qu'elles ne partiront jamais –Je soupire, posant ma tête contre son épaule à demie dénudée-

-Une fois que vous serez à Londres, vous vous sentirez plus léger.

-Je ne pense pas –Dis-je en la serrant contre moi- Nous avons un plan Pearl, nous allons devoir former deux groupes et...

-Et je ne suis pas avec vous c'est ça ? –Dit-elle en s'écartant- Pourquoi ?

-Tu dois rester ici et aider Ashton et Otalia. Ce sera plus prudent.

-Vous pensez que rester sur le même territoire qu'Elfie c'est plus prudent ? –Demande-t-elle d'une voix tremblante-

-Justement nous avons un plan pour la faire couler définitivement.

-Quel est ce plan ? –Murmure-t-elle à mon oreille-

-Je t'en parlerai demain, Michael devra l'entendre lui aussi. Mais crois-moi tu ne seras pas seule, les filles veilleront sur toi, je suis certaine qu'Otalia et Audréaline te cacheront tout aussi bien pendant mon absence que jusqu'à aujourd'hui.

-Je pensais qu'avec vous j'avais enfin une chance de ne plus être cachée...

-Pearl s'il-te-plait comprends-moi, je ne veux que ton bien.

-Et si les choses tournent mal pendant votre absence ? Si on est éloignés l'un de l'autre ?

-Je ne la laisserai pas te faire du mal. Parce que je...

-Oui ?

-Parce que je... Je tiens à toi –Dis-je d'une voix maladroite alors que je la sens qui se tasse contre moi- Je te promets que rien ne t'arrivera, Opaline.

-Et quand tout ceci sera fini, qu'est-ce qui va se passer ?

-Et bien, si tu veux toujours de moi... On pourrait s'en aller, tous les deux ?

-Et Michael ?

-Il comprendra j'imagine et puis, il ne restera pas domestique toute sa vie.

-J'entendais par là qu'il sera seul. Lui et moi n'avons plus de famille... Vous êtes notre famille, Calum. Si vous partez, il se retrouvera sans rien. Il sera perdu.

-J'ai l'impression que tu t'inquiètes plus pour ton grand-frère que pour toi.

-Moi j'ai déjà perdu beaucoup de choses, lui a la chance de pouvoir encore se constituer de vrais souvenirs, d'être heureux et de sourire face à chaque jour qui se lève. Il est plus vulnérable que moi qui ai gouté à l'amertume d'une vie dans le noir, il a plus de bonnes choses en lesquelles croire, des bonnes choses qu'il peut encore sauver.

-Vous méritez tous les deux d'être sauvés –Dis-je en caressant sa joue de mon nez- Ne crois pas que ta cécité a donné moins de valeur à ta vie. Toi aussi tu peux avoir des souvenirs.

-A quoi bon vu que je ne vois rien.

-Mais tu ressens les choses, prends par exemple le thé de 17 heures. Tu as pu faire ces mélanges en te rappelant les odeurs de la journée ou même celles qui jadis te transportaient. Les souvenirs ne sont pas que visuels Pearl, toi-même m'as fait comprendre à quel point les sensations étaient importantes dans la vie. Toutes les sensations. »

A ces mots j'emprisonne ses lèvres des miennes, les glissant le long de sa joue pour atteindre son oreille, puis je descends le long de sa mâchoire pour retourner sur son cou. Ses mais s'enfouissent dans mes cheveux alors que je suçote sa peau brûlante, veillant à y laisser une petite marque. Elle ne pourra jamais la voir, mais elle l'aura ressenti, elle se doutera de quelque chose, d'un lien entre nous. Elle ne m'appartiendra pas comme une esclave, ni comme un objet.

Non ce lien sera différent, la preuve d'un sentiment sur lequel on ne peut pas souvent mettre des mots, hormis quelques-uns.

«- Je t'aime Pearl »

Son étreinte se fait plus ferme et je sens qu'elle tire ma tête jusqu'à la sienne, ses lèvres cherchant éperdument les miennes alors que je l'allonge sur mon lit, passant au-dessus d'elle tout en veillant à ne pas l'écraser. C'est un baiser nouveau, rempli d'ardeur et de vérité. Plus profond que les autres, ma langue vient découvrir la sienne, me provoquant tout un tas de sensations qui, j'en suis sûr, ne sont rien comparées à celles que Pearl doit ressentir. Son souffle est court, son corps tremblant sous les frissons alors que mes doigts glissent lentement contre ses bras dénudés.

«- Je t'aime Calum »

Mon visage reste suspendu au-dessus du sien, mon souffle se répercutant directement contre ses lèvres entrouvertes alors que ses paroles résonnent dans ma tête et font se réjouir mon être tout entier. A quand remonte la dernière fois qu'une fille m'a dit je t'aime avec autant de sincérité ?

Jamais.

Parce qu'on ne m'a jamais aimé que pour mon physique ou mon argent. Ces choses ne sont rien pour Pearl, l'argent n'a aucune valeur, elle ignore la couleur de l'or tout comme elle ignore à quoi je peux bien ressembler. Elle sait juste qu'elle se sent bien avec moi, qu'importe la personne que je pense montrer, elle seule a su atteindre mon intérieur.

Et c'est pour ça que je l'aime.

*

Nombreux sont les gens qui auraient pu penser que Pearl et moi allions coucher ensemble cette nuit là, mais je n'ai pas voulu brûler les étapes. Même si mon corps l'a ardemment désirée durant cette nuit, j'ai préféré être patient et la regarder dormir contre mon torse. Grâce à sa présence je n'ai pas refait de cauchemars et même au réveil, lorsque je devrais me dépêcher de sortir du lit, je passe quelques instants dans ses bras, nous enroulant dans les couvertures alors que je dépose mes baisers dans son cou faiblement éclairé par la lumière du jour qui filtre à travers mes volets et la couverture qui nous recouvre.

«- Tu as un joli suçon –Dis-je fier de moi-

-Est-il visible ? –Panique Pearl alors que je me mets à glousser-

-Il est bien caché par tes cheveux, ne t'inquiète pas, c'est notre petit secret ça aussi.

-De quelle couleur est-il ?

-Ce n'est pas très beau à voir –Dis-je en grimaçant- Du moins je ne trouverais aucune équivalence pour notre jeu.

-Donc vous m'avez fait un truc moche dans le cou ? –Dit-elle avec un sourire amusé-

-Ce n'est pas l'aspect qui est important, c'est sa signification.

-Qu'est-ce que ça signifie pour vous ?

-Que nous sommes liés l'un à l'autre –Dis-je en caressant la marque du bout des doigts- Et que mes sentiments pour toi n'ont pas besoin d'être visibles pour que tu puisses les ressentir.

-Puis-je vous faire un suçon ?

-A condition que tu me tutoies.

-Je ne peux pas.

-Pourtant hier soir tu m'as dit 'Je t'aime Calum'

-C'était sous l'émotion.

-Otalia aussi m'a tutoyé sous l'émotion et depuis, elle ne m'a plus vouvoyé une seule fois.

-Votre relation avec elle est différente –Dit-elle les joues rouges-

-C'est une simple amie, toi tu es ma petite amie dorénavant et si tu crois que le vouvoiement est le genre de chose qui m'excite, tu as tout faux –Dis-je avec un sourire en coin alors que son visage devient rouge brique-

-Calum !

-Je plaisante Pearl. Tu peux me faire un suçon.

-Je crois que je n'en ai plus envie.

-Je vais t'aider à faire revenir cette envie. »

Je l'embrasse avec rapidité, ne lui laissant pas le temps de dire quoi que ce soit. Comme hier soir mes lèvres parcourent un chemin invisible jusqu'à son cou déjà témoin de notre amour. Mais au lieu de le suçoter, je me contente de le laper lentement et délicatement, provoquant des sursauts chez la jeune fille qui me serre avec force pour ne pas perdre pieds. Je sens qu'elle reprend gout à notre petit réveil lorsque la porte s'ouvre brusquement.

«- Calum est-ce que vous avez vu ma sœur ? –Bredouille Michael alors que je sors la tête de mon draps- Oh je euh... Je vous dérange ? –Demande-t-il en fixant le deuxième corps qui est visible au travers de la couette-

-Un peu oui –Dis-je en jouant le jeu, priant pour qu'il ne remarque pas sa sœur- Et concernant ta sœur, je ne sais pas où elle est, vois avec Otalia.

-Oh alors cette fille avec vous... -Il semble cogiter et mes yeux s'ouvrent sous la surprise-

-Michael tes réflexions sont déplacées ! Sors !

-Bien Monsieur –Il bredouille- Dois-je vous attendre pour commencer le plan ?

-Quel plan ?

-Pour les passeports, vous avez oublié ? »

Merde. En effet j'avais complétement oublié cette histoire. Ma mère a gardé mon passeport afin que je ne parte pas à Londres, mais même après avoir accepté que j'y aille, elle ne me l'a pas rendu. Je suis donc obligé d'aller le chercher moi-même, préférant attendre le moment où elle sera absente.

Et à en croire Michael, elle serait déjà parti. C'est le moment ou jamais.

Je le laisse s'éclipser et aide Pearl à sortir de sous la couette, ses yeux papillonant dans le vide alors que je l'embrasse.

«- Je vais devoir m'absenter quelques minutes, tu vas rester sagement ici.

-Et si Michael revient, qu'est-ce que je lui dis ?

-Que tu étais partie faire du thé avec Audréaline et que tu es venu m'attendre dans ma chambre pour m'annoncer qu'il sera bientôt prêt.

-C'est assez tordu mais ça marche –Dit-elle en souriant alors que je pose mes lèvres sur son front-

-Ne bouge pas et surtout n'ouvre ma porte à personne sauf moi.

-Pourquoi ?

-On ne sait jamais. »

Une dernière caresse, un dernier baiser et je sors rapidement de ma chambre, fermant derrière-moi avant de me diriger d'un pas rapide vers les appartements de ma mère. Je sais où mon passeport se trouve, je l'ai vu l'y ranger.

Je m'infiltre dans sa chambre vide et me rue sur le tiroir concerné, grognant de frustration en sentant que ce dernier est fermé à clé. Où va être cette putain de clé ? J'ai beau chercher avec mes yeux, je ne vois rien. Je ne vais tout de même pas fouiller... Elle s'en rendrait compte. Et alors que je vais pour questionner mon père, je tombe nez à nez avec Otalia, accompagnée de Michael, une petite clé dans sa main tendue.

« -N'oublies pas que je suis la domestique de ta mère, je sais où elle range tous ses objets de valeur.

-Que ferais-je sans toi –Dis-je avec un sourire moqueur-

-Dépêches-toi de prendre ce que tu veux avant que je ne change d'avis et n'alerte Sigrid –Grogne Otalia, vexée par ma réflexion-

-Tu n'oserais pas. »

J'attrape la petite clé et l'insère avec rapidité dans la serrure, la sentant céder alors que je tire enfin vers moi le tiroir dans lequel se trouvent plusieurs passeports. Bien-sûr je ne pouvais pas tomber directement sur le mien, ç'aurait été trop simple. Je lève les yeux au ciel et après avoir mesuré les risques, je m'autorise à ouvrir le premier passeport.

David Hood

Alors ma mère garde également celui de mon père ? Finalement je me demande si il n'est pas aussi prisonnier que moi parfois. Je soupire et ouvre le deuxième.

Joy Harper

Tiens je ne savais pas que le nom de famille de ma mère était Harper. A vrai dire... Je ne sais pas grand-chose d'elle à part qu'elle tient particulièrement à son titre. Elle y tient plus qu'à sa propre famille. Je commence à lire un peu plus posément son passeport lorsque derrière moi je sens Otalia qui a cessé de respirer, sa main s'écrasant sur la mienne, m'obligeant à reposer les papiers de ma mère avant d'en sortir un passeport.

Calum Thomas Hood

Je range mon passeport dans ma poche tout en observant Otalia dont le teint d'ordinaire plutôt basané a viré au blanc. Elle avait l'air de savoir lequel était le mien. Est-ce qu'elle aussi a un jour fouillé dans ce tiroir ?

Pour quelle raison ?

~ Bonsoir :) enfin un nouveau chapitre ^^ je n'avais pas réagi qu'une semaine s'était écoulée depuis la dernière update, pour cause j'ai été très prise ces derniers temps... J'espère que vous avez aimé ce chapitre malgré tout, peut-être que le 34 sera PG-13 mais rien n'est sûr ;)

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A savoir également que je réserve un petit cadeau à ceux qui auront reçu le livre :) pour les remercier ^^

J'ai également créé une page Facebook intitulée : Kactus - Wattpad. Je posterai des informations, updates et infos sur les éditions dessus :) donc si jamais ça vous interesse, n'hésitez pas à y faire un tour !

Merci pour tout !

Kactus